Hot-Roadster “Renaissance”…
Idries Noah, natif d’on ne sait plus ou (ce qui n’explique et n’excuse pas tout) est un tordu de BDSM (le genre cuissardes en cuir, corsets hyper serrant avec débordements mammaires et fessiers, chaînes, menottes et voluptés)…, à créé le Hot-Roadster “Renaissance”…
Ce créatif exubérant et fantasque, qui a déjà réalisé des dessins pour “Mattel Hot Wheels”, prétend qu’il faut pouvoir accepter de s’égarer dans les nombreux méandres esthétiques qu’il propose, sans chercher absolument à les comprendre (de suite) ou à les thésauriser (plus tard)…, car, selon lui : “Sur l’instant, la sensation de vertige et de frissons doit être plus que stimulante, elle doit s’avérer enivrante”…
Lors de la présentation planétaire de son œuvre, dans un garage à demi-inondé…, dans une atmosphère confinée et inquiétante (sa maîtresse était revêche, son chien agressif, son Hot-Rod intimidant, ses amis impassibles)…, je me suis retrouvé confronté à une sorte d’isolement ou des démons dansants et des succubes virevoltantes sur une valse de Strauss en fond sonore…, ont amplifié mon angoisse de rester prisonnier de ces élucubrations…, d’ailleurs, imperceptiblement, j’ai perdu tout contact avec le monde réel.
Avare en dialogues, Idries Noah, qui s’exprime avant tout via des bruits multiples dans des tonalités singulières…, à déglingué sa présentation presse (ou j’étais le seul représentant de cette frange perdue de l’espèce inhumaine) qui est devenue similaire à une séquence quasi onirique d’une œuvre virtuelle expérimentale fétichisée, voire érotisée.
Actionnant le projecteur de cinéma servant d’unique éclairage d’ambiance, Idries Noah s’est soudain mis à invectiver une foule inexistante ainsi que les esprits des Hot-Rodders décédés…, j’ai alors entr’aperçu des lèvres féminines s’ouvrant sur des cris de terreur et de souffrances sexuelles lorsque le spectre de Boyd Coddington est apparu…
Un panneau lumineux volé sur un passage à niveaux s’est alors mis à clignoter dans l’obscurité du fond du local…, permettant d’apercevoir une table sur laquelle avaient été déversés des radis et des courgettes ayant été massacrés, en compagnie de choux et de pastèques poignardés sans ménagement…, le tout devant servir d’amuse-gueules aux journalistes totalement absents…
J’ai alors, distinctement entendu des hurlements d’agonie et quelques incantations… à l’instant ou le fantôme de Georges Barris a passé sa tête dans l’entrebâillement de la porte en criant : “Hello Folks”…, suivi d’un ricanement obscène…
Ce Hot-Roadster “Renaissance”, mélangeant allègrement tous les clichés du genre, a alors été présenté dans une ambiance résolument satanique (projections sur les murs de flashes-photos de vierges nues sacrifiées…, de sorcières BDSM vengeresses…, de prêtres sadiques brandissant des croix et des godemichets… ainsi que des gobelins terrifiants copulant dans d’atroces scènes de tortures avec des transsexuelles en érection)…
Tout cela risque à court, moyen et long terme, durablement…, de révulser durablement une certaine catégorie de Hot-Rodders (et Roddeuses) pur(e)s et dur(e)s qui pourraient en conséquence verser dans l’onanisme d’une solitude de plus en plus prononcée…, mais cela va par contre amener une nouvelle clientèle avide de “nouveautés” et de frissons interdits…
Sans prévenir, la dernière demi-heure de la présentation s’est disloquée soudain en étranges et incroyables circonvolutions ; le réel (si c’est bien celui-là) s’est étourdi de chaos et de ruptures… et tout m’a semblé recommencer à nouveau (j’ai cru que ce cauchemar pourrait même ne jamais s’arrêter), mais…, Idries Noah s’est mis à parler un langage sacré… et j’ai alors tenté de fuir…, tout m’a ensuite semblé s’entremêler (une sonnette a retenti…) et se résorber tandis qu’une araignée opiniâtre marchait au plafond…, mais…, étais-je réellement là ?
Jamais loin du délire mental, ce Hot-Roadster “Renaissance” ressemble à une nature morte reproduisant la vibration d’une soucoupe volante avec une ampoule 20 watts qui structure et déstructure les différents niveaux de réalité jusqu’à en recomposer une autre…
Altérée ?
Ininterrompue ?
Parallèle ?
Car, dans ses quelques imperfections (la présentation stagnait un peu vers la fin du début)…, j’ai décelé dans le discours de Idries Noah, un côté roublard et abscons (cela pourra en agacer certains)…, imposant un style déjanté et une audace pour le moins intrigante…
– Chers amis et amies, je baptise mon Hot-Roadster “Renaissance” car c’est est un grand mot qui a une signification puissante. C’est le progrès vigoureux ou la renaissance de l’influence classique dans les arts et les sciences, particulièrement dans le Hot-Rodding…, examinez ma création et vous verrez le sens ésotérique que j’ai voulu transcender dans chaque courbe et nuance de ce Hot-Roadster inspiré d’un roadster Ford 1933…, entièrement fait-main en aluminium. Le moteur est un bloc en aluminium 427ci équipé d’un collecteur d’admission surmonté de trois unités d’injection de carburant déguisées en sosies de carburateurs. La transmission est une boîte 4L60 en aluminium. Le tableau de bord Art déco a été élaboré au départ de l’habitacle d’une 1930 Nash.
Depuis qu’il a remporté le très convoité “Don Ridler Memorial Award” à Détroit en 2017, le Hot-Roadster “Renaissance” a remporté de nombreux prix et récompenses dans tout les USA, y compris le “Goodguys Hot Rod” de la même année 2017.
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