Buick-Dumbbells…, la bucolicité customiziaque !
Sachant que la plupart de mes contemporains sont d’un tempérament bilieux, je prends soin en publiant ce nouveau chef d’oeuvre, d’informer les internautes qui me lisent (les autres, je m’en f…), que les beaufs qui y figurent sont imaginairement réels…
Les personnages de ce billet d’amour extrapolé au monde des concentrations et de la customisation d’engins déjà stupides et grotesques à la base de leur origine, ont été créés de toutes pièces à partir de documents d’archives incontestables, de correspondances dépouillées et de témoignages attestés autour d’une personne évanescente, qui est nommée par hasard “Jacky”…, c’est pourquoi le dit sieur/chieur Jacky ayant oeuvré pour le magazine Nitro, ainsi que les gens alentours… et les divers lieux qui forment l’arrière-plan voire l’arrière-cour ou se situe cette fumisterie…, ne sauraient être considérés comme appartenant sans contestation possible à la réalité vraie de cette chronique.
De plus, nulle part ne sont cités les surnoms : FuFu, Zeb, Connard, et autres “spèces d’andouilles”, qui ne peuvent donc se sentir visés…, si je n’en pense pas moins (de même que la majorité des internautes), il est à noter que tout un chacun a le droit de penser ce qu’il veut, tout comme vous toutes et toutes avez le droit de vous masturber en privé…
Tous les personnages composant la chronique qui suit sont toutefois authentiquement crétins…, ce qui n’est pas ma faute et n’est qu’une triste constatation…, s’ils croient se reconnaître je n’hésiterai pas à leur administrer, par voie de justice si besoin, la preuve de leur inexistence.
Pour les nuls en matière de Customs, sachez que “Buick-Dumbbells” n’est pas un terme argotique Yankee signifiant que des cloches retentissent dès que cette Buick se met en branle…, mal traduire le surnom de l’engin avec un mot-à-mot littéral (et pas totalement dénué de pertinence quand on est allergique à l’ambiance moite qui suinte de certaines réunions du genre Kustom) s’avère plutôt être un bel hommage aux carillonneurs qui ont réalisé cette merveilleuse bêtise débilitante à l’attention des cloches humaines…
Mais attention à ne pas aller trop vite en besogne, mieux vaut démarrer l’engin après un bon échauffement si on veut éviter le claquage du bloc…, commençons donc par le commencement du début.
Doug Dobberman Dralet était un jeune espoir du basket promis à la NBA, mais dont la success story fut stoppée nette par une blessure au genou qui lui fit perdre sa place dans son équipe universitaire… et dans le cœur de Kim, sa pom-pom girl de fiancée, cette dernière se devait en effet d’honorer les mœurs de la culture « jock » qui ordonnait d’abandonner à leur misère tous les louseurs…
Une déchéance sociale plus tard, Doug Dobberman Dralet s’est retrouvé employé comme coach sportif au Sweat Hard Fitness Club, club de gym minable peuplé d’autres éclopés de la vie, avec pour seule passion le stalking de la vie facebook de son ex.…, ne lui restaient toutefois plus que les remarques acerbes des clientes sur sa gloire fanée comme sujets de conversations humiliantes… et le maigre espoir de pécho un jour Rachel, sa collègue wanabee psychothérapeute dont l’à-propos des citations de Freud rivalisait avec son travail musculaire des fessiers.
En cette suite épique, Doug Dobberman Dralet fut victime d’une fracture du cœur aggravée par une trop grande confiance en lui-même, aussi endommagée que ses ligaments croisés.
Gag récurrent : il souffrait d’une sudation axillaire excessive qui le poussait à tous les stratagèmes pour limiter les dégâts (c’est l’occasion pour moi de me la jouer wikipedia en précisant que cette pathologie se nomme l’hyperhidrose, qui tue bien des carrières non-prometteuses avant qu’elles ne débutent).
Avec le décès de Doug Dobberman Dralet, la fine équipe du Hard Sweat Fitness Club comprit que le misérabilisme de leur lieu de travail risquait de conduire au plan social…, mais, heureusement pour leurs âmes en peine, le club au bord de la faillite est repris en main par un ex-stripteaseur des années 80’s : Jacky Bonnefortune, qui lorsqu’il entre quelque part, est comme précédé par une musique envoûtante scandant son nom.
Jacky, dont on dit que ses fossettes guérissent du cancer, ne renomme pas son investissement incluant la Buick-Dumbbells, ex-feu-Doug Dobberman Dralet (décédé dans d’atroces souffrances) qui reste telle quelle… et reste nommée ainsi…, histoire pour Jacky d’être cohérent avec le nom de sa Buick Kustomisée… dont il compte bien en faire le laboratoire de ses idées disruptives du nouveau monde :
1 – réaliser l’accouplement, sans leur consentement, du fitness et de la téléréalité.
2 – faire du fric avec leur progéniture bâtarde.
De rebondissements comiques en irruption de petits culs remuants outrageusement exploités, sondant les tourments amoureux (et les entre-cuisses) d’une jeunesse qui voit lui échapper le rêve américain et dont la seule perspective de sublimation personnelle repose sur la psychothérapie…, Jacky suit son petit bonhomme de chemin balisé : sa Buick-Dumbbels lui servant de faire-valoir pour mettre en scène son microcosme de salle de gym, malmené par une exhibition médiatique aussi vulgaire que ringarde, sans se refuser pour autant quelques sorties de route, tel un culte de vénération des extra-terrestres, officiant sous couverture des cabinets de dentiste et vivant de la généreuse crédulité des stars qui la rejoignent (ou comment vanner scientologues et raëliens en même temps).
Bref, son esprit loufoque semi-stoner à la « Hé mec elle est où ma caisse » comme il en existe tant d’autres de part le monde, est pensé comme un gag Typique du Kustom… et aurait pu totalement passer sous le radar si je n’avais pas décidé de vous en causer, photos à l’appui !
Jacky Bonnefortune s’est convaincu lui-même, sans l’aide de personne, de s’auto-découvrir un argument définitif lui permettant de s’extirper de la masse anonyme de ses semblables pour connaitre une postérité éternelle…. et plus fort encore, se hisser à l’équivalence de la déflagration d’une explosion Seveso sous tsunami d’eaux usées provoqué par un Godzilla beurré à la liqueur de plutonium frelatée…, de celle qui donnerait ensuite l’envie à tout lézard atomique, de faire tendrement l’amour aux débris fumants avant de sombrer dans le coma du juste (oui, je fais des rêves chelous).
Il s’est lancé à corps perdu dans une sorte de partie d’échec consciencieux et méticuleux de tous les aspects possibles de cette discipline, son ambition étant de devenir le Gourou du Customizing…, mais il s’est planté et en conséquence, il incarne le foireux ultime ayant réussi haut la main le foirage le plus total, sans aucun regard ni remord envers les Kustomizeurs et surtout les Kustomizeuses, victimes (souvent sodomisées) de ses exactions.
Il est toujours délicat de parvenir à rendre par écrit une expérience aussi violemment sensorielle…, mais je ne saurais reculer devant l’exigence de ma mission de témoin-rapporteur des pires apocalypses automobiles.
Alors isolez-vous dans un endroit calme, fermez les yeux, faites vous lire cette chronique par une âme charitable pendant que vous vous gratterez les coucougnettes de bonheur…, vous laissant aller aux pires ressentis de traumas en devenir…, car à force de se baigner dans la Kustomization, certains (et certaines) en viennent à souffrir des prosodies étranges qui vont de l’apathie paralytique et désaffectée… à l’histrionisme sur-cocaïné, dont l’exotisme hors de ce monde est renforcé par des accents aussi divers qu’improbables…
Ne soyez pas étonnés d’entendre, dans diverses concentrations des donneurs de leçons aux allures de personnages grotesques, blancs comme des culs-nus, discourir avec une intonation clairement d’extrême-droite sur la réelle réalité cachée du magazine Chromes & Flammes, comparé à d’autres, innommables que je ne nommerais pas, par pudeur…, tandis que la plupart des Kustomiseurs bodybuildés et tatoués qui écoutent, hagards…, affichent des regards ahuris démontrant des ascendances germanico-flamandes très marquées.
Il serait, de surcroit, cruel de passer sous silence les femmes de ces gens qui s’expriment souvent avec des voix extra-dimensionnelles, jargonnant un sabir proprement inintelligible, catégorie bouillabaisse phonatoire…, le record mondial de la meilleure prononciation du mot « pourquoi », devant être retranscrit par un « pouhwkwaah » halluciné.
Mais comme le massacre se veut total, les propos débités dans ces concentres sont à la hauteur de ce chaos prosodique.., la traduction qui peut en être faite doit toutefois opter pour une approche littérale voire rigoriste de tous les idiotismes anglo-saxons débités en tranches de gras, donnant naissance à des barbarismes fantastiques aux allures de retranscription de prières indiennes…
La syntaxe n’est évidemment pas plus épargnée par Jacky Bonnefortune et ressemble souvent aux expérimentations maladroites d’enfants voulant parler comme les grands (“Mec, tu rends le sol tout mouillé”)…, le tout pouvant être exprimé avec un bel enthousiasme qui retombe d’autant plus à plat que les termes employés ne sont adaptés à rien !
– “Tu spécialized en Custom”…
– “Tu te fais delusive, réveille-toi”…
– “C’est l’heure de la péééééé enter Nitro et Chromes”…
– “Je sais que tu penses que je pas être gentle avec Chromes & Flammes par le passé”…
Le cerveau peine à tenter sans cesse de redresser les expressions tordues pour leur redonner un tant soit peu de sens, et ce, toujours avec un temps de retard impossible à jamais combler, entrainant ainsi une telle accumulation de fatigue psychique, que l’expérience vire à la déréalisation psychotique : je comprends les mots, je comprends leur association, je devrais donc en comprendre la signification… et pourtant, je ne comprends pas…, comme si la nature même du monde connu m’échappait soudainement et se vidait de son contenu pour devenir une frêle coquille prête à s’effondrer sur elle-même…., le Big Crunch à portée d’oreille, en somme.
Les moments les plus ravageurs sont toujours à attribuer aux irresponsables des clubs organisateurs dont la logorrhée vanneuse s’avère souvent un raz-de-marée destructeur pour tout esprit sain, sidéré par tant de conneries débitées dans une novlangue semi-compréhensible et unique au monde.
Incontournable mais définitivement inoubliable (comprendre : source de reviviscences psychotraumatiques)… ce monde du Kustom, devient alors une banque de données des pires répliques improbables à se tatouer sur le front pour s’exclure à jamais de l’humanité et ainsi rejoindre la confraternité damnée de ceux qui savent (Vous sentez l’ambiance dans cette atmosphère apocalyptique ?)…
Cette image de l’évolution du Kustomising Franchouille est l’occasion d’évoquer les nouvelles déclinaisons de l’adjectif ému avec : “Oh mon Dieu, tu me fais l’émotion encore” et “Tu deviens tout émouvant avec moi”…, à ce stade de dinguerie, vous pouvez être convaincus d’avoir atteint le seuil de l’avant-dernier cercle de l’enfer….
Mais la véritable force des concentrations Kustoms cataclysmiques est de transformer les participant(e)s en profondeur (bien profond !), au point de créer un détournement militant via un processus complexe d’enculades diverses…, il devient alors impossible d’évaluer le degré d’humour et de jouissance qui saisit les égaré(e)s…, c’est toutefois inconsciemment comique voire autoparodique avec divers apports crétinisant.
Les gens se marrent, où pleurent…, ils ne savent plus trop… bref, ils sont paumés dans leurs têtes mais se disent : “Après tout, du moment qu’on y rigole, même tout seul, y’a pas de quoi psychoter, non ?”…
Comme souvent, confronté à une telle singularité, la question qui harcèle les rescapés est : “Pourquoi ?”…
Le bref buzz merdiatique qui a accompagné la révélation de l’existence de la “Buick-Dumbbells” spermet d’en éclairer une partie des couilles lisses… euhhhh; des coulisses…, selon une rumeur colportée sur Facebook (un boost à 29 euros pour 8 jours de diffusions) : Jacky Bonnefortune aurait embauché à cet effet des Français en vadrouille dans la région Varoise…., mais dixit un des concernés, le boulot aurait été abordé avec d’autant plus de désinvolture que leur inexpérience en la matière était totale…, quoiqu’une amorce de premier jet (suite a une lente masturbation des neurones), aurait été pondue en 2 après-midi de rigolade, avant que le magazine irresponsable n’annonce l’abandon du projet…., la suite étant plus floue car nul ne s’explique la diffusion de commentaires acerbes dans divers blogs Facebook dédiés au “Rétro Custom”…
Ce sont de fait les retours d’abonnés partagés entre revendication et hilarité, déterminés à se faire rembourser pour “Tromperie aggravée en bande désorganisée”, et le communiqué outré de l’AJCF (Association des Journaleux du Custom Franchouille) qui ont fait prendre conscience du drame en évolution auprès du pouvoir politique… qui a pris la décision salutaire de se retirer de ce coït customiziaque, donnant immédiatement à la “Buick-Dumbbells” un statut “collector” que se partageront, en photos, sous le manteau, les plus vicieux et vicieuses (j’en connasse quelques-unes)…
Si l’incompétence et le jeanfoutisme radin peuvent également avoir joué leur rôle, ces explications, pour confondantes qu’elles soient, demeurent tout de même insatisfaisantes car de nombreuses questions restent en suspens…, le mystère n’est donc pas entièrement dissipé, ce qui laisse toute leurs places aux conjonctures et autres fantasmes (Si un où une protagoniste lit ce texte et veut bien apporter son témoignage, qu’il/elle se manifeste).
A la lecture de cette chronique, vous aurez sans doute compris que la “Buick-Dumbbells” ne plaira pas à tout le monde car il faut avoir la peau dure et le goût des choses difformes pour apprécier de bout en bout cette automobile qui parvient malgré-tout à offrir de l’inédit dans un segment pourtant riche en incunables !
Mais pour ma part, la “Buick-Dumbbells” m’a donné un pur coup de cœur que je n’ai de cesse de partager avec tout ce qui reste d’innocent(e)s dans mes cercles webbiens et bientôt dans mon magazine Chromes & Flammes, car c’est un Custom qui n’existe que par une conjonction rarissime d’événements qu’il aurait été impossible de créer volontairement…, ce qui est probablement la preuve qu’il existe bien, au-delà de l’agitation humaine…, une force transcendante aux plans impénétrables.
Jacky utilise également la “Buick-Dumbbells” pour mettre sa Maîtresse à l’honneur (et la sauter d’autant plus souvent), dont la carrière de poseuse-photos consiste majoritairement à s’incarner elle-même dans divers articles…, dont d’ailleurs le Kultissime reportage co-réalisé avec un Chinois surnommé PhuPhouTong : “Hé mec elle est où ma caisse jaune”…
Elle est en effet devenue une incontournable de la culture pop, célébrée pour tout un pan de sa littérature à l’eau de rose à destination des ménagères-customiseuses en manque d’érotisme : sa plastique y est d’ailleurs complaisamment exploitée sur des couvertures d’un mauvais-goût kitschissime, jusqu’à devenir la star de fantaisies sexuelles dans lesquelles elle se met directement en scène au travers d’avatars performants au plumard…, mais l’argument imparable semble reposer sur l’hygiénisme forcené, qui passe par l’éradication du tabagisme et du sexe non-protégé chez les adeptes de la diététique hypolipidique…, oui, tout vous fait crever d’envie de lire ça…
Parmi ses multiples business, Jacky Bonnefortune a également réalisé une compilation de poèmes langoureux à laquelle il a adjoint ses propres réflexions philosophiques sur l’amour et le custom de masse (sic !)…
Il a par ailleurs été l’égérie d’une marque de margarine au titre éloquent (I can’t believe it’s not butter !) dont les pubs surfaient sur le caractère too much du bonhomme…, son coté macho narcissique aux réalisations fantastiquement douteuses, sont toutefois sublimées par ses errances, je vous laisse lire l’interview… !
– Pouvez-vous expliques aux lecteurs et lectrices de Chromes & Flammes, ce qu’il en est exactemennt de vos élucubrations… ?
– J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance, j’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance, car mon adolescence était si ardente et si folle, que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple d’Éphèse quand le soleil se couche. Je ne savais toutefois pas aller jusqu’au bout des choses ni de moi-même.
J’avais faim et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés, et tous les verres, j’aurais voulu les boire et les casser, et toutes les vitrines et toutes les rues, et toutes les maisons et toutes les vies, et toutes les roues des autos qui tournaient en tourbillon sur les mauvais pavés, j’aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaives et j’aurais voulu broyer tous les os, et arracher toutes les langues, et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus sous les vêtements qui m’affolaient…
– En ce temps-là vous étiez en adolescence ?
– Oui, j’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de ma naissance, j’étais à Paris, où je voulais me nourrir de Chromes et de Flammes… et je n’avais pas assez des tours et des gares que constellaient mes yeux.
Moi, le mauvais poète qui ne voulait aller nulle part, je pouvais aller partout… et aussi les marchands qui avaient encore assez d’argent pour aller tenter faire fortune…, leur train partait tous les vendredis matin, l’un emportait cent caisses, un autre, des boîtes, des cylindres et un assortiment de cercueils de remplis de boîtes de conserve et de sardines à l’huile… Puis il y avait beaucoup de femmes, des entre-jambes à louer qui pouvaient aussi servir, elles étaient toutes patentées. J’étais très heureux insouciant, je croyais jouer aux brigands, j’avais volé le trésor et j’allais le cacher de l’autre côté du monde…, je devais le défendre contre les voleurs, contre les enragés et contre les rats ! Du fond de mon cœur des larmes me viennent encore…, si je pense, Amour, à ma maîtresse ; pâle, immaculée, découverte au fond d’un bordel…, elle ne sourit pas et ne pleure jamais ; mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire, tremble un doux lys d’argent, la fleur du poète.
– Décrivez-là …
– Elle est douce et muette, sans aucun reproche, avec un long tressaillement à toute approche ; mais quand moi je lui viens, de-ci, de-là, de fête, elle fait un pas, puis ferme les yeux car elle est mon amour, et les autres femmes n’ont que des robes d’or sur de grands corps de flammes, la pauvre est si esseulée, elle n’est qu’une fleur candide, fluette, la fleur du poète, un pauvre lys d’argent, tout froid, tout seul, et déjà si fané…, que les larmes me viennent si je pense à son cœur. Le ciel est comme la tente déchirée d’un cirque pauvre dans un petit village de pêcheurs, mon berceau était toujours près du piano quand ma mère jouait les sonates de Beethoven. Les roues sont les moulins à vent des pays de Cocagne… et les moulins à vent sont les béquilles qu’un mendiant fait tournoyer…, nous sommes les culs-de-jatte de l’espace…, nous roulons sur nos quatre plaies…, on nous a rogné les ailes de nos sept péchés… et tous les trains sont les bilboquets du diable…, la vitesse n’y peut mais les lointains sont par trop loin…
– Et au bout du voyage cela a du être terrible d’être un homme avec une femme…
– Effeuille la rose des vents…, voici que bruissent les orages déchaînés…, les autos roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés, bilboquets diaboliques…, Billards…, Caramboles…, Paraboles. J’ai déchiffré tous les textes confus des roues et j’ai rassemblé les éléments épars d’une violente beauté, qui me force. J’ai des amis qui m’entourent comme des garde-fous…, ils ont peur quand je pars que je ne revienne plus…, toutes les femmes que j’ai rencontrées se dressent aux horizons…, avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous la pluie : Bella, Agnès, Catherine et un amour en Amérique ! ,Il y a des cris de sirène qui me déchirent l’âme…, je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages…