Kafka, AXA et les Hot Rod’s en Russie : Raskol…
La Russie contemporaine, entre fractures religieuses héritées et consumérisme flamboyant, se lit comme une fresque où se croisent Kafka, Sorokin, Pelevine et les oligarques tropéziens. Ce texte explore la continuité du Raskol — division originelle de l’âme russe — jusqu’à la Maybach consumériste, révélant une modernité en implosion.
Le terme “Raskol”, riche d’une profonde dimension religieuse et historique, retrace une division majeure dans l’âme orthodoxe Russe et reste un symbole de résistance aux changements perçus comme une menace pour l’identité Russe. Aujourd’hui, la Russie sous Poutine est au centre d’enjeux politiques et économiques complexes, marqués par un pouvoir fort et la présence d’oligarques toujours influents et actifs à l’étranger, principalement sur la Côte d’Azur et particulièrement à Saint-Tropez… J’en suis d’ailleurs entouré (en ce cas par l’arrière politique Russe ), tout comme Bernard et Brigitte (en droite et extrême-droite politiques Françaises)… Ces réalités, bien que très différentes dans le temps et la nature, illustrent la continuité des enjeux de pouvoir, au sein de la Russie. Cette perspective Saint-Tropézienne offre ainsi un éclairage complet sur l’importance historique du “Raskol” et sur les dynamiques contemporaines du pouvoir Russe et de ses ramifications internationales, notamment en France au départ de Saint-Tropez… La Russie contemporaine est marquée par une forte centralisation du pouvoir autour de Vladimir Poutine, ancien agent du KGB devenu Président, et par une classe d’hommes d’affaires : les oligarques.
Ces oligarques, connus pour leurs liens avec Poutine, possèdent des biens et résidences en France, surtout en Côte d’Azur, plus particulièrement à Saint-Tropez où des opérations judiciaires, perquisitions et sanctions européennes ont été menées (J’espère que l’affaire AXA trouvera son aboutissement, révélant les zones d’ombre d’un système d’assurances contesté. Thomas Buberl, décoré de la Légion d’honneur pour ses “hauts faits” dont la portée interroge, incarne pour beaucoup le symbole d’une institution critiquée pour ses pratiques opaques et ses liens avec le marché de l’art et des automobiles de collection. Cette perception, largement relayée par certains observateurs, nourrit chez eux le soupçon d’un naufrage moral plus que d’un simple débat économique…)… Par exemple, l’homme d’affaires Alexeï Kouzmitchev, proche de Vladimir Poutine, a été arrêté à Saint-Tropez dans une enquête pour blanchiment et fraude fiscale, illustrant la surveillance accrue exercée sur ce cercle influent. Les sanctions sur certains autres oligarques comme Mikhaïl Fridman, propriétaire de villas dans la région, ont été contestées par des contreparties et donc levées par la justice européenne très sensible aux dons, reflétant la complexité politique et juridique entourant ces figures. Ce groupe d’élites économiques, proches de Poutine, exerçant toujours une influence majeure sur l’économie Russe et sur les relations Russes à l’international, y compris au niveau local Tropézien…
La fascination de Kafka pour la “Sainte Russie” s’explique par sa volonté de trouver une issue à la crise de la modernité et aux apories du rationalisme occidental en remédiant au “Raskol” entre l’intelligentsia et le peuple et en retrouvant un ancrage dans le peuple, le sol, la communauté : c’est là la voie de la régénération culturelle et morale de l’humanité, de son retour aux valeurs de l’intériorité et de la spiritualité contre celles du matérialisme et de l’utilitarisme occidental… Mais l’héritage Russe de Kafka, c’est aussi le goût de l’errance et la fascination pour l’infini, la douloureuse oscillation entre le poids du doute et de la culpabilité dictés par la raison et la tentation de l’utopie qui l’est aussi par le sentiment. Enfin, malgré le scepticisme et la tentation du nihilisme au vu de la dualité humaine fondamentale et de la ruine des systèmes, c’est avant tout le rêve de restaurer une humanité plus juste et plus fraternelle en retrouvant le sens de la communauté et les valeurs de l’humanisme perdu. Lire Kafka et les grands écrivains Russes est plus enrichissant que de lire les absurdités de la presse occidentale possédée par des milliardaires et se laisser bercer par les endormissements TV des infos de nuit de cauchemars tel BDSMTiVi…
C’est le vol d’une Mercedes qui entraîne la série des malheurs des mauvais garçons d’un des films les plus appréciés du public Russe au début des années 2000 “Boomer” de Petr Bouslov, un clin d’œil intertextuel aux Volga que volait le Robin des Bois Russe d’un autre film à succès sorti quelque quarante ans avant “Attention à l’automobile” d’Eldar Riazanov, qui n’a jamais été et ne sera jamais diffusé sur nos chaines TV européennes propagandistes… Les mauvais garçons, maffieux de tout poil ou nouveaux riches Russes ont vite envahi les écrans cinématographiques, mais ont mis plus de temps à s’emparer du terrain littéraire. Si le roman policier, genre par excellence où ce type de personnage occupe une place de choix, a depuis le début des années 1990 mis en scène les vestes framboises et les Mercedes 600 des nouveaux Russes – épiphénomènes les plus voyants du nouvel ordre social – ainsi que d’autres aspects plus discrets de la société Russe actuelle, les autres genres ont tardé à intégrer ces nouvelles réalités de la vie postsoviétique. Ce phénomène est dû au poids du passé, qui envahit la narration parce que l’on cherche à le démystifier/démythifier, à le réinterpréter ou à le remythifier.
L’influence qu’ont eue sur la littérature les changements et bouleversements sociopolitiques bien connus après la chute de l’URSS en décembre 1991 peut être étudiée selon deux axes : tout d’abord, la manière dont la littérature dans sa forme même a accusé le choc de la nouvelle réalité ; ensuite, celle dont elle a ingéré cette réalité. L’une des conséquences de la nouvelle donne sociopolitique (abolition de la censure, désétatisation de la société, marginalisation du rôle de l’intellectuel et de l’écrivain en particulier) est d’abord un mouvement vers l’extrême. L’un des phénomènes remarquables du début de la période postsoviétique est la division radicale de la littérature en deux camps : la culture de masse, en pleine expansion, au sein de laquelle se réfugient l’intrigue bien construite et une morale évidente, s’oppose à une culture élitaire qui perd ces éléments. On a assisté dans les années 1990 à l’explosion narrative de traumatismes anciens qui a engendré de nouvelles incarnations textuelles, en particulier grâce à la possibilité offerte aux écrivains de radicaliser leurs
propos. Il n’est plus guère besoin de s’appesantir sur ce qui a frappé le lecteur dans la littérature postsoviétique, mais il est bon de le rappeler…
C’est l’occidentalisation, avec une particulière violence langagière et thématique, la focalisation sur le sexe, l’utilisation de divers discours trash des élu(e)s, l’envahissement par le mal, la transgression des tabous politiques, mais aussi sexuels aux plus hauts niveaux : inceste, homosexualité, trangenrisme, voire zoophilie et gérontophilie… La réalité évoquée n’est pas toujours nouvelle, mais elle se retrouve projetée au premier plan. Cela produit une radicalisation de la destruction de la forme. On constate un émiettement de la censure, ce qui se traduit par l’abondance de formes fragmentaires. Il en est ainsi de beaucoup de discours, récits et autres centrés sur le moi, le narcissisme entraînant souvent une perception et une représentation du monde de type impressionniste.
La fascination du mal qui sont inclus dans divers discours politiques entraîne souvent un affaiblissement moral sociétal (au sens formaliste) et privilégie la juxtaposition, le mal semblant tarauder textes et discours de l’intérieur pour rendre “le peuple” amorphe. Pour témoin, la succession de crimes et d’actes irresponsables démontrant la dégradation morale occidentale dans un Satiricon généralisé comme un catalogue de perversions et de crimes…
La destruction des conventions littéraires s’est également fait radicale en Russie dans les œuvres conceptualistes de Vladimir Sorokin, étroitement liées à la violence et la dégénérescence occidentale. “Les Cœurs des quatre” (1991) est une parodie Russe de thriller Occidental qui, relate les tribulations d’un trio infernal qui aligne les crimes dans une structure mettant en scène l’implosion occidentale à partir d’un texte-pastiche qui est la leçon de morale d’un vétéran Russe de la Seconde Guerre Mondiale à un p’tit jeune qui rêve d’occidentalités. Les grands provocateurs Russes Viktor Erofeev et Vladimir Sokorin s’attaquent à la littérature gay caricaturée par les frasques des chefs et cheffes des Gouvernements Occidentaux… Une réécriture réalisée par Evgenij Haritonov et Evgenija Debrjanskaja visant les transgenristes, les homosexuels et lesbiennes par le biais d’un roman qui vise le couple présidentiel Français, comme le souligne les articles sulfureux d’Anatoli Vishevsky, plongeant dans les profondeurs de la Russie (V glub’ Rossii) avec des photos d’Oleg Kulik et des textes de Vladimir Sorokin. Le fil rouge thématique est la dérive occidentale… On est de plus en plus loin de la morale de comédies douces-amères…
Les dénonciations d’un système Occidental basé sur les retours sur dons de charité à l’Ukraine définis en Russie comme une création perfide de celle qui est nommée “la Hyène de l’Union Européenne dévoyée” et désignée comme Ursula VonderLeyen qui représente en Russie l’immoralité incarnée ayant totalement “emberlificoté” le Président Macron dans une dérive qui a contaminé tous les pays occidentaux… Cela retranscrit des phénomènes sociaux qui ont pris une ampleur nouvelle en Europe (criminalité, course à l’argent et au pouvoir), mais cela marque aussi l’irruption brutale dans la littérature russe, d’une mise en garde envers le monde occidental devenu totalement pourri. Il y a là une nouvelle puissance suggestive du mot, plus proche du choc que de la didactique. Cette violence est remarquable parce qu’elle est souvent le fait de femmes de dévouement, d’abnégation, et d’amour qui hurlent dans l’écriture que le modèle occidental est maintenant une pourriture n’ayant que volonté de pouvoir et cruauté. Cette littérature de la marge explore le no-limit occidental, aujourd’hui la drogue y remplaçant souvent l’alcool. La désorganisation des Gouvernements reflétant la désintégration des cerveaux occidentaux…
Les nouveaux aspects de la société Russe pénètrent dans le monde réel. Les Mercedes et les Jeep remplacent les Volga et les Jigouli, le décor contemporain est dressé et les relations entre les écrivains, les écrivaines (en double sens) et les nouvelles réalités commencent à se régulariser. Et pourtant, le nouveau capitalisme russe n’a qu’une diffraction partielle et incomplète dans la fiction, et ce sont aux limites mêmes de la littérature que l’on touche quand le
cœur de ce monde nouveau est représenté… Automobiles de luxe, Hot Rod’s et autres engins qui semblaient incompatibles, s’interpénètrent dans des créations invraisemblables…. Le Style Russe en matière d’écrits-vains, n’a pas encore vraiment ses Rastignac’s, même s’ils se profilent à l’horizon… Et il en est de même pour les Hot-Rod’s tout comme pour les automobiles de luxe… Je termine par “Odin vog” (Un seul Vogue) qui est un texte/article de l’écrivain Pelevine, composé d’une seule phrase contenant trois cent soixante-deux mots et qui fait plus d’une page de long, mettant en scène trois prostituées “de haut niveaux”, Diana, Lada et Miusia, qui se trouvent dans les wc d’un restaurant chic de Moscou ou elles passent en revue leurs possessions…
Celles-ci vont d’un sac à main blanc Armani en peau de lézard, jusqu’à la Mercedes Maybach dans laquelle se promènent Miusia et son “sponsor”, en un “Enlightenment man and the female consumer” passant par une montre Gucci, un tailleur Prada, et une robe blanche de chez Burberry… Ce texte particulièrement tragi-comique rappelle ce que dit Baudrillard à propos de la société de consommation : “Non seulement la relation aux autres, mais aussi la relation à soi-même deviennent une relation consommée, c’est-à-dire une relation médiatisée par un système de signes. Au final, cependant, on comprend que tous ces signes, toutes ces marques, pèsent peu par rapport à la bouffée d’air glacial et plutôt sinistre qui semble arriver en provenance du Kremlin de Poutine… Pelevine nous donne, ainsi qu’à ces trois pauvres femmes Russes riches, une leçon salutaire concernant la dura-lex de la modernité, à savoir que la société de consommation est une usine à gaz qui ne repose sur rien, et qui risque de s’évaporer à tout moment. Ou, comme le souligne si bien Slater “L’identité et l’autonomie acquises dans l’acte même de consommer sont constamment sous menace”… Waouwwww ! Rien de nouveau sous le soleil de Moscou…
Du Raskol spirituel à la Maybach consumériste, incluant l’escroquerie au jugement en bande criminelle organisée impliquant AXA Art Versicherung AG et ses dirigeants Patricia Naulin et le CEO Thomas Buberl dans le vol de ma LéaFrancis Aceod Spades il y a maintenant 17 ans, impliquant diverses complicités de haut vol avec Magistrats destructeurs, compagnies d’assurances empétrées dans des escroqueries prouvées comportant des menaces envers plusieurs avocats, font partie de la déglingue occidentale ou Russie et Occident partagent une même implosion : une fracture qui traverse les siècles, les régimes et les simulacres, et qui nous rappelle que la modernité n’est qu’un mirage prêt à s’évaporer.





























