1932 Highboy Tony’s Tiger

A la longue… A force de… Au fil du temps qui… Bref… C’est chiant de répétitivité… Du moins en dehors d’ici, de ce Web-site ou je m’arrange de plus en plus souvent pour tapoter des textes qui se rattachent par pirouettes aux sujets, chiants d’être toujours des copies de copies… Lorsqu’un engin se démarque, c’est forcément bonheur, mais ici, c’est un B’32 rouge quasi pareil à d’autres B’32 rouges…

Lorsqu’ils sont suréquipés d’un Big Bloc avec Blower/compresseur et que les chiffres quoique farfelus atteignent les 1.000 chevaux, là c’est cool, surtout si on sait y plaquer une beauté suave presque nue et réaliser un article style pamphlet quasi politique limite injurieux et totalement politiquement incorrect. Un Hot Rod Russe peut également aider à raviver l’intérêt général et pousser les chiffres de fréquentation…

Mais arrive toujours un lendemain ne présentant qu’un Hot Rod qu’on a l’impression de déjà avoir vu… Le temps de le trouver, pour autant que ce soit le cas, parmi les 5.000 articles, c’est l’aiguille dans une botte de foin… Ce Hot Rod rouge est donc un Hot Roadster Deuce classique avec juste ce qu’il faut de mordant pour que je daigne en faire l’effort de quelques manipulations techniques.

Son géniteur/propriétaire se nomme Tony Jurado, ce dont personne n’en a nanananan rien à f… Mais ce loustic est un coincé du buble qui accorde une grande importance à la tradition, à la constance et à la longévité… Avouez que c’est plus chiant encore que prévu de le savoir… Je n’en ai aucune responsabilité, et la sienne en engagée à l’inverse de ma froideur et de mon désintérêt Patent est-il mon désintérêt

Son coté plouquesque américain se manifeste à travers de nombreux aspects de sa vie, il travaille pour la même entreprise de vitrerie dont ‘il est aujourd’hui propriétaire ayant débuté son calvaire en 1982. Marié à Paula depuis 38 ans, il est père de trois enfants qui sont maintenant adultes. Passionné de voitures anciennes (ce qui en fait ne veurt rien dire, beaucoup sont passionnés par l’argent alors qu’ils n’ont que juste assez pour survivre avant de crever…

Tony est toutefois membre du club “Bay Area Roadsters” depuis des décennies et a toujours rêvé d’être pilote de dragsters. Il a finalement réussi à se retrouver pilote/propriétaire du “Capitol Punishment Nostalgia Funny Car” suite à divers aléas positifs de sa vie. Il n’est donc guère surprenant que son dernier projet de se fabriquer un Hot Rod Roadster Highboy de 1932 était imprégné de traditions américaines et fortement inspiré par la course automobile.

Tout cela avant que cela devienne sa réalité de retraité encore capable de folies… Il a pu bénéficier du travail d’une pléiade d’ateliers et d’artisans de renom de la région de la baie de San Francisco ou il vit, qui ont contribué à achever le Hot Roadster Deuce inachevé que Tony avait acquis il y a quelques années : “J’ai acheté deux Highboy’32 partiellement construits à l’ami d’un ami” m’a raconté Tony : “J’ai construit celui-ci, mon frère à reçu l’autre ’32 Highboy”...

Le châssis du Highboy’32 de Tony est signé Roy Brizio, la légende du Hot Rod de la Bay Area. Il est équipé de suspensions à barres de torsion à l’avant et à l’arrière, conçues par Steve Moal (lui aussi une figure emblématique de la Bay Area), ainsi que de composants éprouvés comme un essieu rigide Super Bell abaissé et percé, un pont arrière à changement rapide Speedway Engineering et des freins à disques Wilwood aux 4 roues.

L’incontournable combinaison de pneus et jantes de tailles différentes est également au rendez-vous : des jantes ET Classic Five de 15×4po AV et 16×8po AR, chaussées de pneus Michelin 155/15 AV et 275/70/16 AR. Le moteur V8 Chevy suralimenté témoigne de l’expérience de Tony en course de dragsters. Ce V8 383ci (6L3) à course allongée, a été préparé par John Genoli qui possède un garage de préparations mécaniques.

Il est surnommé “Temple de la renommée du sport automobile de San Bruno”... Il développe 650cv grâce à des culasses Brodix et un compresseur Littlefield 6-71 alimenté par deux carburateurs quadruple corps DaVinci. Les filtres à air triangulaires qui dépassent du capot ajoutent une touche années’70, tout comme la boîte de vitesses manuelle Muncie M21 à quatre rapports avec Levier Hurst. Un allumage MSD et des collecteurs courts complètent cette configuration.

La carrosserie du Roadster vient de chez Brookville et a bénéficié d’ajustements de précisions plus qu’habituels pour un assemblage au TOP et des jeux parfaits. L’arrière est agrémenté d’un simple pare-chocs et de deux feux arrière Ford’42 encadrant la plaque d’immatriculation. À l’avant, un pare-brise incliné de type Dick Rodwell renforce le look Hot Rod, tout comme les ouïes latérales du capot monobloc percé de l’orifice pour les filtres à air.

La couleur étant un élément déterminant c’est une peinture orange vif PPG réalisée par Shawn McNally chez Regenerated Rides qui contribue à rehausser l’allure audacieuse de ce Roadster Highboy’32, évoquant l’emblématique Deuce de Phil Cool des années’70. Les liserés noirs et blancs traditionnels, signés Real Ralph, le long de la ceinture de caisse “récompensent” chaque ouïe d’aération et renforcent le style classique.

On retrouve dans l’habitacle un mélange similaire d’influences liées à la course automobile et de style Hot Rod Vintage. Sid Chavers, sellier de longue date de la région de la baie de San Francisco, a confectionné deux sièges baquets de style Ferrari en cuir noir traditionnel, avec des plis et des bourrelets, et a assorti les panneaux de porte et latéraux. Des cadrans de style “Instruments classiques noirs et blancs” sont disposés sur le tableau de bord.

Ils sont rehaussés de liserés. Le reste de l’intérieur est tout aussi simple et épuré : un volant à trois branches gainé de cuir, une colonne de direction Limeworks et un levier de vitesses droit, assorti aux pédales. Ken Stephens s’est chargé de tout le câblage. La majeure partie des travaux finaux nécessaires à la restauration du Hot Roadster a été confiée à un autre atelier légendaire de la région de la baie de San Francisco : Gary George et son équipe.

Ils ont aidé Tony à présenter le Hot Rod au “Grand National Roadster Show 2025”, où il participait au concours du plus beau roadster d’Amérique. Au-delà des expositions automobiles, ce Highboy de 1932 qui n’avait soi-disant pas été conçu pour gagner des prix mais construit pour perpétuer l’esprit Hot Rod, tout en faisant sourire Tony à chaque fois qu’il prend le volant, à bien évidement remporté le 1er Prix… Au final, n’est-ce pas là l’essence même de ce loisir ?