HotRoss Myers’36 “Fenderless”
La 75e édition Grand National Roadster Show a couronné un événement étoilé avec la victoire du plus beau roadster d’Amérique, qui avait été présenté en “Avant-Première” il y a plus d’un an sur ce Web-site, que vous pouvez revoir et relire en un clic ICI…. Le titre, un énorme trophée et un chèque de l’ARP de 12.500 $ ont été attribués à cette Ford 1936 qui en réalité est 100% neuve, appartenant à Ross Myers et construite par le garage “Rad Rides by Troy”.
Construite pour gagner… Il s’agit d’une deuxième victoire consécutive pour la famille Myers, alors que Beth Myers avait remporté le trophée l’année dernière. C’est aussi la deuxième fois que “Rad Rides by Troy” fait équipe avec les Myers pour remporter une victoire majeure dans un spectacle barnumesque, démesuré, gigantesque, dans l’excès de la recherche du spectaculaire, puisqu’ils avaient déjà remporté le fameux prix Ridler en 2007 !!!
C’était avec quasi le même Hot Rod qu’en 2025, mais, en 2007, c’était à l’époque d’il y a 18 ans d’ici, avec la même carrosserie mais avec un toit rigide et des ailes/garde-boues, donc un Coupé Ford’36 qui n’a jamais été de 1936 mais était neuf de 2007… Vous arrivez à suivre ? Contrairement au Hot Rod Ford Coupé’36 victorieux du Ridler 2007 réalisé dans le même garage“Rad Rides by Troy”, le Hot Roadster gagnant de 2025 est sans ailes/gardes-boues…
Il porte une nuance plus subtile de teinte verte basée sur le vert aventurine métallisé de Porsche par BASF/Glasurit… Bien que Ross Myers ait fourni la carrosserie (mais en Roadster sans le toit) pour lancer la construction, il n’a été utilisé officiellement qu’à titre de référence, car la carrosserie aurait été développée à partir de zéro par Adam Banks, le fabricant de “Rad Rides by Troy”. On nage dans un océan d’arnaques prenant les gens pour des andouilles…
Il faudrait être un vrai aficionado de Ford pour noter tous les changements apportés par rapport aux lignes d’usine, mais quiconque connaît un tant soit peu une Ford 36 sait que quelque chose d’intéressant se passe pour réaliser une tromperie, car les proportions semblent trop similaires malgré la perte des ailes fluides. Les quartiers arrière inférieurs se courbent toutefois plus doucement sans ses ailes et à l’avant, la calandre est plus courte et le pare-feu repoussé.
Ces subtilités, ont permis d’allonger le capot de quelques millimètres… Pour les intempéries, il y a un hard-top en aluminium qui donne au Roadster l’allure du Coupé… Comme le reste de la voiture, le châssis, la suspension et les essieux ont été lissés et recouverts à la perfection, car sans ailes, il n’y a rien pour cacher les suspensions encombrants dont celle à barre de torsion qui permet “un emballage serré”, sans que des éléments superflus ne dépassent.
Donc les lignes épurées du Hot Rod rendent le Roadster élégant et comme sculpté. Il est propulsé par un Ford Y-Block V-8 de 312ci alimenté par six livres de boost à partir d’un compresseur McCulloch vintage. Enfin, en partie millésimés… Le boîtier McCulloch a été équipé de nouveaux composants internes pour améliorer les performances. L’ensemble du moteur a été lissé et peint pour un aspect impeccable à l’extérieur. C’est même beaucoup plus profond que cela…
Cependant., l’expérience de Troy Trépanier a fait son chemin dans le moteur, car toutes les surfaces de contact ont été usinées pour des joints toriques plutôt que pour des joints d’étanchéité, gardant le puissant moulin bien scellé et sans fuite. La puissance s’allume en douceur, les corps de papillons de l’injection de carburant étant scellés à l’intérieur du plénum du compresseur pour maintenir la voiture au ralenti à 500 tr/min.
La mélodie originale la faisait tourner au ralenti à 600 tr/min, mais la voiture exigeait une cadence plus lente et plus douce. L’équipe de “Rad Rides by Troy” a dû usiner une poulie plus petite pour maintenir l’alternateur sous tension à une vitesse aussi basse, mais la voiture a le look de création distinguée voulu pour paraître plus autre qu’elle ne l’est. Myers a donc du faire de son mieux pour cacher son enthousiasme sur scène lors de l’annonce du prix gagné.
Un tel “bazar” est gage d’un afflut de clients fortunés capables de lâcher 200 à 300.000$ et plus pour avoir un même Hot Rod à la fois Roadster et Coupé avec un Hard-Top… Pour un peu ça va devenir une construction “petite série”... Cependant, rien ne l’empêché de rayonner avec son épouse, Beth, à la célébration du trophée, gage d’attirer au moins une dizaine de clients pour faire tourner le business…
Ce point de vue écrit (donné), Troy et l’équipe de “Rad Rides by Troy” ont fait un travail incroyable et remarquable pour donner vie à la seconde vision de Ross, et toutes les personnes impliquées dans la création des Hot Rod’s méritent des éloges. Le savoir-faire est apparent dans toutes les facettes de la construction, et les Hot Rod’s élégants et luxueux en jettent un max avec leurs titres dont celui du plus beau Hot Roadster d’Amérique.
Tout ce qui précède, en sus de l’ancien article, ne me fait pas suffisamment de lignes/matière pour mettre en valeur la centaine de photos ramenées d’Amérique, m’obligeant à imaginer de quoi “remplir”… Pas simple, pas facile… Dans une société qui valorise la performance, l’utilité et le résultat, créer sans objectif semble presque absurde. Pourtant, ce geste gratuit, sans attente de reconnaissance ni de production finale, ouvre un espace psychique singulier…
Celui de la déliaison des injonctions. Dessiner sans talent, écrire sans but, bricoler sans projet sont autant de façons d’habiter le vide sans le remplir. Créer pour rien, c’est parfois se retrouver en dehors du regard qui exige. L’acte gratuit est alors comme désobéissance douce Créer sans objectif, c’est se soustraire, un instant, à l’économie du sens et de la rentabilité. C’est autoriser une zone inutile, improductive, dénuée d’intention stratégique.




































