1927 Hot Rod Ford T Coupe
Quelques Hot Rodders fanatiques Américains (forcément que les Européens, Russes, Chinois, Australiens s’en tapent les couilles, ce qui est certes vulgaire comme expression imagée, mais simple et directe aux masses), au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, car vous n’avez pas d’accès suivi aux quelques rares brochures et non-évènement spécialisés en Hot Rod’s précurseurs sur base d’avant 1930, affirmant qu’ils reviennent… Oui, les Hot Rod’s Ford T sont de retour et ce retour est grandiose… Bon, d’accord, peut-être, pour faire plaisir, être aimable, pas sectaire, d’autant que ce n’est pas une menace réelle pour les Deuce’s… Mais, quoiqu’il est vrai qu’on constate à nouveau “un plus” de modèles T qui avaient pratiquement disparu des réunions et shows, laissant supposer une même extinction mais que les dinosaures, ressurgissent à un détour de route à coté d’une ancienne cabine téléphonique hors d’usage.
Bien sûr, que le Ford modèle T et une cabine téléphonique partagent de nombreux éléments de style, c’est même assez évident, mais, alors que les cabines téléphoniques sont sans aucun doute condamnées et en voie d’extinction, les coupés et les berlines Ford modèle T connaissent un renouveau, un retour aux sources, on les fêtent et portent aux nues… J’aime assez car j’ai toujours mon C’Cab Novel’T des débuts de Chromes&Flammes depuis les Eighties soit plus de 50 ans… Je vais d’ailleurs publier un des plus fameux T en suite de celui-ci, qui mérite encore plus sa place au Panthéon des Rod’s, en cause de son look particulier, si ce n’est la calandre B’32… Ce qui a provoqué cette renaissance n’est pas parfaitement clair dans les têtes embrumées des Hot Rodders qui vieillissent, c’est inexorable, mais le mouvement Rat Rod a sans aucun doute contribué à la résurgence des Rod’s Ford’T.
Après tout, le look vaut le détour et certains ont le profil méchant et encore assez de puissance V8 pour des Cruising’s dans le monde extérieur. La Ford T (1908-1927) est mythique pour plusieurs raisons : Elle marque la révolution industrielle. C’est la première voiture produite en série grâce à la chaîne de montage mobile, réduisant le temps d’assemblage de 12,5 heures à 93 minutes. Son prix reste abordable : diminuant de 850 $ à 290 $ en 1920 !!! Ce qui a rendu l’automobile accessible à la classe moyenne. Elle disposait classiquement d’un moteur 4 cylindres très robuste (20 chevaux) et son châssis était en acier au vanadium. Sa transmission était simple (2 vitesses) et polyvalente (fonctionne à l’essence, à l’éthanol ou au kérosène). L’Impact sociétal fut énorme avec 15 millions d’exemplaires vendus, record battu seulement en 1972 par la VW Coccinelle.
La Ford T a démocratisé la mobilité, transformant les modes de vie (expansion des banlieues, tourisme). Elle a été élue “Voiture la plus importante du XXᵉ siècle” en 1999… Elle était le symbole du fordisme (standardisation, salaires élevés pour stimuler la consommation)… Pour annecdote, le terme original de “Coupé Docteur” vient du français “carrosse coupé” (XVIIIᵉ siècle), désignant un véhicule hippomobile tronqué (sans siège arrière). En automobile, il désignait une carrosserie 2 portes avec un toit rigide et un habitacle réduit qu’utilisait prioritairement les Docteurs… Rien de tout cela n’a échappé à Paul Duval, un Street Rodder de Hendersonville en Caroline du Nord, lecteur assidu des mag’s Street Rodders de longue date édités par Tom McMullen que je me flatte d’avoir eu comme ami m’ayant aidé à remplir les pages de mon mag’Chromes&Flammes des débuts des années ’80…
Musique de recueillement et silence d’un minute en souvenir (il est décédé dans un accident d’avion aux commandes de son Beechcraft, avec son épouse Deana)… Lorsqu’il a acheté ce coupé, c’était un Rat Rod déglingué qui avait deux choses qu’il recherchait : un moteur FlatheadV8 et une attitude “Coolesque”… Le plan A était simplement de nettoyer un peu, d’enlever une partie de l’encombrement, comme les pneus de secours montés sur le côté, et de simplement profiter de la voiture dans toute sa splendeur patinée d’époque. Ahhhhhhhhhhh ! Les plans les mieux conçus des Hot Rodder’s “de rue” tournent souvent mal et quand on lui a suggéré que la carrosserie était un peu trop haute, il n’y avait qu’un seul remède… Le toit a été habilement coupé de 6 po à l’avant et de seulement 4 po à l’arrière. Ce grand “Râteau de toit” typiquement Hot Rod a amplifié l’attitude caractérielle “Bouseux de Campagne” du coupé…
Et, bien sûr, les discussions se sont ensuite tournées vers le fait que peut-être, juste peut-être, quoi que… cette voiture était beaucoup trop cool pour être laissée dans un état inachevé. La bonne nouvelle étant qu’on peut retirer la carrosserie du châssis d’une voiture sans ailes en un rien de temps, le Coupé modèle T a donc subi une reconstruction complète, avec une attention particulière portée aux détails et à l’attitude, à l’esprit, au style… Conformément aux souhaits légendaires d’Henry Ford, le concepteur/constructeur, la voiture reste noire, bien qu’il faille noter qu’avant 1913 et à la fin de la production du modèle T, le modèle T était en fait disponible dans plusieurs autres couleurs, notamment le vert, le gris et le rouge. Les fanatiques aimeraient sans doute penser que le vieux Henry Ford si reviendou de sa tombe, approuverait à la fois le choix de la couleur et le moteur 100% d’origine et authentique…
À l’arrière, un pont/différentiel Ford de 8po supporte un rapport de 3,53 vitesses finales et comporte un système de guidage à quatre barres avec des amortisseurs à ressorts hélicoïdaux offrant une suspension à hauteur de caisse réglable. Le matériel roulant du coupé se présente sous la forme de jantes à rayons de 16po de chez “Wheelsmith” équipées de pneus à flancs blancs à plis diagonaux Coker Firestone en taille 6.00-16 à l’avant et 7.50-16 à l’arrière. En 1953, lorsque le T est devenu Hot Rod, le V8 Mercury Flathead 255ci produisait 125cv… 1953 fut également la dernière année de construction Ford du vénérable moteur Flathead. Celui-ci méritait d’être conservé. Paul Duval a demandé à “Bridges Auto Parts” de s’occuper du réusinage des pièces internes. Tiges, pistons et vilebrequin d’origine ont été re-équilibrés et une came Isky a été chargée de soulever les soupapes du bloc V8.
Les 2 pompes à eau sont de chez “Speedway Motors” et le moteur est complété par un ensemble de culasses en aluminium à ailettes Offenhauser y compris une admission de même marque contenant un trio de carbus Stromberg 94 tandis que “Speedway Motors” fournissait l’allumage. Un ensemble de barres de coupe Sanderson a complèté le Flathead façon “haute performance” d’époque . Greg Deal, de Morganton, en Caroline du Nord, s’est occupé de l’assemblage final du moteur. Le résultat est un moteur sait transmettre la puissance par l’intermédiaire d’une transmission Tremec à cinq vitesses avec un carter de cloche “Honest Charlie”. Cette combinaison permet au petit coupé de rouler sans effort à grande vitesse, ce qui est évidement relatif… Disons qu’il “tient la distance et les vitesses autorisées’. Une fois le châssis terminé, l’attention s’est portée sur la carrosserie.
Comme mentionné plus avant, il avait été déterminé qu’il y avait trop de surfaces vitrées pour un Hot Rod Coupe’T, il a donc été emmené chez “Custom Works” où Michael Blanton s’est occupé des modifications de carrosserie. Ce qui est “rafraîchissant”, c’est la retenue utilisée dans la construction globale. Ouiiii ! Retenue !!! Les poignées des portes et les charnières d’origine sont toujours en place et bien que le pare-feu ait été lissé, il est de la même couleur que la carrosserie. Un changement subtil qui passe souvent inaperçu est l’abréviation du pare-soleil. Lorsque les panneaux étaient droits au laser, la peinture noire DuPont Chroma Premier a été posée par John Smith. Mark Peters a donné à la carrosserie et au châssis cette touche finale de détails inédits que je vous laisse découvrir. À l’intérieur, le Coupé est “pur des HotRod’s des années 50” avec un motif à carreaux noir et blanc pour l’intérieur.
Il se marie superbement avec le look général pur et simple. Le cuir de qualité marine et la moquette à poils coupés façon “Bentley” ont été traités par “James Auto Upholstery” à Fletcher, en Caroline du Nord. La colonne de direction est une “LimeWorks” combinée à un véritable volant modèle T ’27 et des compteurs Stewart Warner dans un panneau en aluminium à ailettes. La climatisation est un système élaboré à trois niveaux impliquant des réglages de température séparés pour le conducteur et le passager. Classieux !!! J’explique : Abaissez la vitre gauche pour refroidir le conducteur, baissez la vitre passager pour refroidir la copilote passagère, et lorsqu’un refroidissement complet est nécessaire, actionnez les deux vitres et relevez le pare-brise, c’est un système à la fois “vert” et efficace ! Ce que Paul et Krishna Duval avaient imaginé en patine vintage est devenu un Hot Rod traditionnel entièrement détaillé. La transformation a fait du coupé T un véritable Champion de foires, accumulant les prix et coupes en fer-blanc avec dorures, juste pour le plaisir des foules…



























