Old-Time Hemi Punch Packed into 1931 Ford Model A Sedan
Jusque dans les dernières années du précédent siècle (je précise les années 90 pour les “ceusses” qui sont abrutis, la vie était plus heureuse au volant des automobiles qui n’étaient pas totalement prétextes à nous culpabiliser. Cette époque pas si lointaine quoique c’est en moyenne d’une trentaine d’années d’ici, paraît désormais appartenir à un autre monde quand on la compare à la réalité actuelle, marquée par davantage de sécurité et d’insécurité routière, par une conscientisation écologique et les nouvelles technologies. 6 choses banales il y a 35 ans, paraissent aujourd’hui saugrenues. Dans les années ’90, si les vols existaient déjà, leur perception était différente, moins anxiogène. Preuve en est, laisser sa voiture déverrouillée sur un parking ou devant chez soi était une pratique banale. Par exemple, dans les petites villes, laisser la clé sur le contact pour un voisin était un geste de confiance courant.
Actuellement que la sinistralité due aux volx augmente, plus personne n’oserait… C’est pareil pour les vieilles habitudes de laisser la voiture chauffer avant de partir, c’était une phrase aussi courante que l’habitude décrite à cette époque. Avant de démarrer, les automobilistes avaient l’habitude de laisser leur moteur allumé à l’arrêt. D’abord, ça permettait de préchauffer les vieux diesels et aussi d’améliorer le confort thermique dans la voiture. En cause, les systèmes de chauffage des voitures qui mettaient plusieurs minutes à monter en température. Il y avait aussi les batteries au plomb de l’époque qui se déchargeaient très rapidement si la radio ou les phares restaient allumés moteur éteint… Dans les années 1990, fumer en voiture avec des enfants à bord était une pratique répandue, malgré les risques sanitaires aujourd’hui clairement établis.
Cette habitude reflète une époque où la dangerosité du tabagisme passif était sous-estimée, surtout dans les espaces confinés dont les voitures. Mais les esprits et la loi ont évolué : la loi du 19 mai 2016 (article L3512-9 du Code de la santé publique) interdit formellement de fumer dans un véhicule en présence de mineurs… Si la ceinture de sécurité est obligatoire à l’arrière depuis le 1ᵉʳ octobre 1990 en France, cette pratique se voyait encore dans les années 1990 (notamment lors des trajets familiaux). Aujourd’hui, les mentalités et la peur de la sanction devenue courante, renvoient bel et bien cette pratique à un autre temps. Dans les années 90, concernant les PV, on pouvait toujours s’arranger. Un ami connaîssant un ami d’un ami qui connaissait un ami dans l’administration… et hop il intercédait pour annuler le PV. Un simple bon et loyal service.
L’arrivée des procès-verbaux électroniques (PVe) couplés au fichier SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) a radicalement transformé la gestion des infractions routières, éliminant toutes les possibilités “à l’ancienne” de négociations postérieures. Ce système centralisé et automatisé, déployé à partir de 2011, rend les contraventions quasi incontestables sans recours juridique formel… Les sièges auto pour enfants des années ’90 étaient basiques, souvent réduits à de simples rehausseurs sans normes strictes. Loin des exigences actuelles donc, avec de nombreuses normes (Isofix, Top Tether), tests sécurité et matériaux obligatoires. On est donc loin des parents qui bricolaient eux-mêmes leurs propres solutions… Quoi d’autre encore ? Les taxes et surtaxes, ainsi que les obligations anti-pollution qu’on instaure puis qu’on supprime.
Le gros machin qu’est l’électrification de toutes les automobiles est la cause actuelle de la déglingue du marché automobile dans le monde entier, surtout en Europe, qui au départ se voulait contrer les pays pétroliers qui vendaient de plus en plus cher, puis qui maintenant tourne fou et pousse le monde à se ruiner à la fois pour extraire les métaux rares indispensables et très chers en gaz américain pour ne pas “enrichir” les Russes… Oliver Zipse n’est pas le plus ardent défenseur de la politique du tout-électrique pour les voitures en Union européenne. Loin de là… Le patron de BMW a redit ses craintes, ses doutes, quant à la politique de la Communauté Européenne sur l’électrification. Selon lui et tous ses autres semblables patrons d’industries automobiles, cela n’est effectivement l’électricité n’est pas viable pour les constructeurs…
Il dit que : “Le système européen actuel est un désastre. Il va détruire à la fois l’industrie automobile et l’innovation”, il a même laché dans des propos repris par la presse mondiale, une autre solution à l’interdiction pure et simple des voitures thermiques en Union européenne, dès 2035 : “Il faut une neutralité technologique, précisant qu’une voiture électrique émet 40 % de CO2 de plus à la fabrication qu’une voiture thermique. Tout doit être pris en compte : les matériaux bruts, la fabrication, l’électricité. Aujourd’hui, les émissions de CO2 d’un moteur thermique sont mesurées de la même manière quel que soit le carburant utilisé ! Il est indispensable de supprimer le tout-électrique et l’année butoir de 2035″... Notez qu’en mai 2035 j’aurai 86 ans et que si je circule en chaise roulante elle ne sait qu’être électrique… Rester en bonne forme physique et santé, devient une préoccupation…
Je ne vais plus courir en bagnole comme du temps des mes années de la dernière décennie du siècle précédent… Adieu Mustang Boss 302, Shelby 500 GT, Corvette 454ci et Hot Rods 7.000cc avec Blower et quadruple carbus… Plus rien à foutre d’une Harley Davidson 1.300 et d’un Hot Rod… De toutes façons y a plus grand monde pour en assurer la maintenance et l’entretien et on risque la saisie de machin si on tombe sur des flicards zélés… Dans les conditions actuelles, Oliver Zipse estime même que l’électrification complète de l’automobile ne marchera pas : “Le client ne va pas naturellement aider les constructeurs à respecter leurs objectifs de CO2. Individuellement, il va regarder le prix, la marque, l’usage…”, lâche-t-il. Et de poursuivre : “Aujourd’hui, les volumes de voitures électriques ne peuvent être soutenus que grâce aux subventions. Mais les sommes sont telles qu’aucun pays ne peut pousser la totalité de la transition”…
Il y a en effet d’autres sujets que l’automobile sur la table : “Le réseau peut s’adapter à 40 % des voitures électriques. Pas 100 %. Et il faut 30 à 40 ans pour adapter un réseau“… Face à cela, le boss de BMW est certain que des mesures seront prises, face à l’impasse et ce avec un retour en arrière d’ici 2028 : “Je suis confiant sur le fait qu’une solution sera trouvée dans les trois ans à venir. Le prix à payer est trop grand. Je pense qu’en 2028, une solution doit être trouvée”… Reste à voir comment cela évoluera, alors qu’Oliver Zipse aura sans doute quitté la marque en 2028. Son mandat s’achèvera effectivement en 2026 et il ne devrait pas en briguer de nouveau… Tout cela sent la guerre qui arrive comme un moyen de tout démolir pour tout reconstruire avec 60% de gens en moins, tous morts de mort… Quoiqu’en Europe les constructeurs de Hot Rods disparaissent et vont de même dispaître aux USA.
Waouhhhhhhhh ! Mais tout cela fonctionne toujours et encore lorsque vous êtes dans le domaine de la construction de Hot Rods pour des clients payants… Si vous êtes attentifs aux publications américaines vous avez sûrement constaté que les articles sur les Hot Rod’s diminuent au profit des Muscle’cars qui osent présenter des japonaiseries… Il est de plus en plus difficile de trouver des sujets percutants et du temps pour travailler sur l’un d’eux. C’est dans cet état d’esprit que je me suis interessé à un Hot Rodder encore dévoué “à-la-cause” tel Jason Graham de Portland, dans le Tennessee, qui gagne sa vie en tranchant et en découpant des Hot Rods pour des clients fortunés. Il a a accumulé une longue liste de véhicules primés en cours de route, mais, déconfiture, il s’est avéré fatigué et soucieux pour son avenir au point de me tenir des propos défaitistes…
“Patrice, je continue d’essayer de satisfaire mes clients, ce qui est généralement un travail à temps plein, mais maintenant je commence à me sentir un peu coupable de travailler sur un projet personnel, même si c’est en dehors de mes heures de travail”... Un début de neurasthénie pointe… Jason, qui affiche 43 ans, construit des voitures depuis 25 ans (avec des influences de son grand-père qui collectionnait les voitures anciennes), on pourrait donc dire qu’il en mérite une pour lui-même, mais Jason et sa femme, Tasha, ont eu l’idée folle qu’ils aimeraient passer du temps ensemble et avec leur fils, Riley, et que se fabriquer leur Hot Rod pour passer du temps qu’ils n’ont plus à traverser le pays pour admirer les sites touristiques (et peut-être même quelques salons de l’automobile) est de moins en moins leur préoccupation. Jason avait toutefois trouvé du temps il y a 5 ans pour se construire le Hot Rod vedette de cet article.
C’est un Ford Model A Tudor de 1931. N’ayant pas besoin de beaucoup de travaux de réparation de carrosserie supplémentaires, Jason a pu commencer sur le châssis avec la reconstruction du châssis avec un ensemble nu de rails de chez American Stamping. Pour que le Hot Rod devienne ce que Jason souhaitait, tout a été modifié, raccourci, pincé, décalé et réglé pour un empattement de 110po. À l’arrière, un pont/différentiel Currie de 9po (3,89:1) avec Positraction a été installé, ainsi qu’un système à quatre bras triangulés avec des ressorts quart elliptiques et des amortisseurs à gaz Monroe, tandis qu’à l’avant, un essieu à poutre en I (de 4po) monté sur l’axe “suicide” et percé, a été positionné DEVANT la calandre avec le perchoir pour le ressort Posies situé derrière lui. C’est typique des Ford A… Les “manilles à ressort” ont été montées sur le bord intérieur des triangles percés, de sorte que la vue sur l’essieu n’est pas obstruée.
De nombreuses pièces de suspension ont été usinées sur mesure en acier inoxydable par Greg Leonard de chez Neely Precision à Gallatin, dans le Tennessee, et toutes les pièces de suspension ont été recouvertes d’un revêtement en poudre dans une finition grise de chez Powder Pros, également à Gallatin/Tennessee. Chaque coin de la voiture est équipé de jantes à rayons Ford 16×4 de 1936, avec les arrières chaussés de pneus Firestone 7.50 à flancs noirs de type “biais à croûte à tarte” (gag !) tandis que les avants sont à flancs noirs en 6.00po. Derrière les roues avant se trouvent des tambours de frein de type Lincoln. Comme Jason aime utiliser des moteurs qui ont une certaine présence, celui-ci est équipé d’une V8 DeSoto Firedome Eight de 1956. Bien qu’il s’agisse d’un véritable Hemi, dans sa forme d’origine, le Firedome de 330po ne produisait que 160cv.
Mais Jason a livré le moteur à Tony Lombardi de Ross Racing Engines à Niles, dans l’Ohio, qui a réalésé le V-8 pour obtenir une cylindrée finale de 355po Les performances (et la note d’échappement) sont facilitées par un arbre à cames à rouleaux en billette rectifié sur mesure. Un collecteur d’admission EELCO 6×2 est surmonté de six Stromberg 97, qui sont surmontés de “cheminées filtres à air grillagées Muroc”. Les caches-soupapes ont été chromés par Leonard’s Plating, et le moteur a été peint d’un marron foncé (les collecteurs de style zoom ont été fabriqués chez Jason Graham Hot Rods). Les fils recouverts de tissu donnent un aspect vintage et fonctionnent avec le système d’allumage MSD contemporain. Parmi les autres goodies du moteur, citons un mini alternateur Powermaster, un radiateur en aluminium à trois rangées de PRC et une pompe à eau SBC en aluminium.
La boîte de vitesses Tremec dispose de cinq vitesses et est équipé d’un embrayage Ram de 11po ainsi que d’un levier de vitesses Jason fabriqué sur mesure à partir d’un levier originnel de Ford A surmonté d’un bouton en bois de zèbre. Jason a coupé presque tout ce qui lui tombait sous la main, et au total, 6po ont été retirés du profil de la voiture, directement au milieu des fenêtres et des portes. Le capot a également été remodelé pour suivre le contour des rails Deuce, et il a également ajouté un évent de capot. Jason, avec l’aide de Brad Starks, a affleuré les portes, moulé la visière du pare-brise et “canalisé” la carrosserie de 1,1po. La calandre a été construite sur mesure par Pines Automotive Winterfront, et Jason m’a dit qu’il y a passé plus de 80 heures dans la fabrication et le polissage des composants en acier inoxydable de cette calandre.
D’autres modifications de carrosserie incluent l’installation d’un tableau de bord Chevy Master 1934 modifié et de feux arrière Ford 1949, avec le feu arrière côté conducteur s’ouvrant sur l’emplacement du réservoir d’essence. Jason et ses amis ont tous participé à la fabrication de la carrosserie avant peinture bicolore Dirty Charcoal de PPG. Tout cela, vous le calculez mentalement coute très très cher et comme avec les bruits de guerre atomique qui empoisonnent la vie des gens le marché des Hot Rod’s fléchit, tous les constructeurs qui voient les carnets de commandes qui ne se renouvellent plus si rapidement, viennent à douter pour l’avenir, d’autant qu’avec les contrôles techniques et restrictions en Europe, ce marché à totalement disparu… L’intérieur de ce Hot Rod devrait être le moment “PIC” après quoi tout se simplifie parce que les budgets comme les clients qui les apportent, diminuent…
Bien qu’il ait fallu un total de huit mois de temps de construction, le projet s’est étendu sur plus de trois ans car le client trainait pour payer les factures. Le plan initial d’un tour des USA est tombé à rien… La voiture a toutefois bénéficié de l’aide de Coker Tire au SEMA et à l’Autorama de Detroit ainsi qu’à une poignée d’événements Goodguys, dont la compétition pour le “Goodguys’ Hot Rod de l’année” à Indianapolis il y a quelques mois… Bref, le Hot Rod n’a parcouru que 3.400 miles au compteur. Une chose est apparue cependant certaine : Jason n’aura pas le luxe de passer des vacances via un tour complet des USA pour se faire admirer… Construire des voitures fantastiques est “sur le fil du rasoir”… Jason n’a pas été payé en dehors de l’acompte initial et vient d’ouvrir un atelier de construction de Motor Homes Customisés…



































