1937 Street Rod Cord Westchester 812
Cette Cord Westchester 812 de 1937, issue de l’ancienne collection Pratte, a commencé sa vie comme une berline Cord 4 portes, mais a été transformée en l’une des plus belles mais étranges “Street Machine” jamais fabriquées. Les sous-châssis avant et arrière proviennent d’une Jaguar XJ6. L’ensemble de la suspension avant se composant d’une direction assistée à crémaillère et d’amortisseurs à ressorts hélicoïdaux, de bras de suspension supérieurs et inférieurs et d’une barre antiroulis. Également dans son propre berceau, la suspension arrière Jaguar XJ6 entièrement indépendante comprend des freins à disque intégrés, des bras de suspension inférieurs, des liens longitudinaux, des amortisseurs hélicoïdaux et une barre anti-roulis.
Bien que le capot et les ailes avant soient d’origine, une grande partie de la fabrication a été consacrée à rendre les ailes tournantes avec les roues de direction. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un nouveau concept, celles-ci sont montées indépendamment de la suspension (les ailes coïncident avec le mouvement de direction, mais restent rigides de la course de haut en bas des bras de commande et de suspension). En fabriquant intelligemment l’extrémité avant tournante, il a été possible de couvrir chaque ouverture de roue avec une jupe d’aile complète qui affleure le bas de l’aile couvrant complètement les roues de 15 x 7 pouces. La carrosserie ayant été raccourcie (longueur) de 6po et coupée (hauteur)de 3, la Cord a maintenant seulement 2 places.
Elle dispose toutefois d’un espace remarquable et offre beaucoup de confort aux intrépides “voyageurs du temps”.… La couleur de carrosserie Hugger Orange attire beaucoup d’attention. Les panneaux de porte et les sièges chauffants sont en cuir, la garniture de toit est en tissu marron. Les compteurs AutoMeter Ultra Light remplacent les cadrans d’origine et sont montés dans un carénage d’époque. Le levier de la commande de la transmission automatique (à trois rapports) est monté au sol, les fenêtres des portes sont électriques et l’intérieur est climatisé. Sur la route, la bête orange roule très bien dans le sens “on ne pourrait mieux faire comme il se doit pour un empattement de 125po” pour aider à conserver la saveur originale de l’esprit Cord Westchester 1937…
Les trappes de phares sont des pièces d’usine, mais le mécanisme à manivelle initial a été remplacé par des moteurs électriques modernes, tandis que les feux arrière d’époque ont été conservés quoiqu’encastrés dans la carrosserie pour un look plus lisse et plus intégral. Quant au support d’immatriculation, il a reçu le même traitement que les feux arrière. L’échappement sort en dessous par une grande pointe rectangulaire. Les pare-chocs et les poignées de porte ont été supprimés et les nervures massives de la calandre ont été peintes de la même couleur que la carrosserie. Cette Cord a gagné le fameux prix Sema (Judges Favorite) et a fait la couverture du magazine Hemmings Rods & Performance et est maintenant sacrée “Star” de ChromesFlammes/GatsbyOnline….

Les puristes crient de désespoir lorsque des voitures personnalisées sont fabriquées à partir de modèles désirables, mais dans ce cas, le constructeur œuvrant aux ordres du donneur d’ordre propriétaire (qui paye), m’a dit qu’il avait trouvé quatre carrosseries Cord Westchester dans un chantier de démolition du Texas et utilisé “la pire des quatre”… Ce qui était un mensonge pour éviter que les puristes ne crient au scandale… Cette Cord Westchester 812 de 1937 entièrement en acier a en effet débuté sa vie en tant que berline à quatre portes, mais a été transformée “Transgenre” car re-sexualisée après de multiples opérations en l’un des plus beau Street-Rod jamais fabriqué !
Hemmings l’a décrit comme étant devenu : “Le Street-Rod le plus cool de tous les temps”. C’est le seul Rod (et même le seul véhicule) à avoir été publié en pleine page, puis en vignette de couverture pendant huit mois d’affilée ! Il faut que vous sachiez que ça remonte à assez longtemps (plus de 25 ans d’ici) et qu’alors il n’y avait pas encore d’internet tel qu’actuellement. Hemmings était une bible de petites annonces épais comme un annuaire téléphonique et la couverture regroupait une quinzaine de petites annonces avec photos des affaires les plus dingues à réaliser… Pas encore d’internet et donc pas de sites de petites annonces… C’était la fin de la grande époque des magazines “papier” tels que Chromes&Flammes, Calandres, TopWheels, AutoChromes etc etc…
J’éditais mes magazines depuis la fin des seventies, à 500.000 exemplaires mensuels en 5 éditions traduites dans le monde entier… Le groupe Hommel à tenté de me “saquer” en créant une délation fiscale afin de faire passer Nitro, mais cela n’a qu’affecté l’édition Française, pas les éditions dans le reste du monde… Pour rester dans le Hot Rodding, sachez que Boydd Coddington a nommé ce Street Rod Cord “Le choix du pro” à Goodguys 2002″, en lui offrant le 1er prix d’honneur ! C’était un connaisseur ! Pour ceux qui ignorent l’histoire du Hot Rodding, Boyd est décédé peu après ! Donc, pour rester documenté, sachez que depuis le jour où elle a été choisie dans un dépotoir en début 1998, cette Cord à été radicalement transformée entre mi-1998 et mi-2002.
Mais, tout en conservant l’intégralité modifiée (sic !) de la carrosserie, quoique le châssis a été refait “autre et neuf” équipé de suspensions avant et arrière Jaguar, d’un V8 Chevrolet LT1 350ci, d’une transmission 350 Turbo Hydra-Matic, d’une direction assistée, de freins à disques aux quatre roues, d’une colonne de direction télescopique, de sièges en cuir électriques et chauffants, d’une chaîne stéréo AM/FM/CD, de jauges/compteurs Autometer, de portes à ouvertures-fermetures électriques à distance, et de vitres électriques ainsi que l’installation d’un air-conditionné et de freins/direction électrique… Cette Westchester Street Rod a ensuite été vendue pour 50.000 $ par le garage Harwood (en janvier 2003) et cet acquéreur l’a ensuite revendue 97.200 $!
Oui ! Presque le double un an plus tard, y compris la prime de l’acheteur (le fee), c’était lors de la vente aux enchères Barrett-Jackson qui s’était déroulée du 22 au 25 janvier 2004 à Scottsdale, en Arizona ! J’avais vu pour la première fois ce coupé Cord radical au salon SEMA 2003, où Barrett-Jackson l’avait exposé pour promouvoir sa vente aux enchères de Scottsdale. C’était un accroche-cœur-regard, bien sûr, avec ses ailes avant inspirées de la Bugatti Aérolite et une finition “orange sanguine” brillante. Ce fut aussi une sorte d’énigme qu’elle soit apparue en rouge sang pour la vente… C’était un habille éclairage alors que le fond de scène était noir. Dorer au sang ce lys particulier sans explication, aurait pu être interprété comme un sacrilège…
La Cord avec son capot-nez de cercueil a été nommés ainsi par le propriétaire de l’entreprise, Errett Lobban Cord, et elle avait été conçue par Gordon Buehrig. Bien que le développement ait été fait un peu à la hâte, et avec un budget strict, limité par la dépression, la forme était bien en avance sur son temps. Son style épuré, ses ailes ponton, ses phares pop-up, son capot ciselé de style alligator et son groupe motopropulseur alors radical (un V8 de 288,6ci construit par Lycoming développant 125 chevaux, équipé d’une boîte-pont à quatre vitesses en traction avant) en avaient fait un rival droit et “boxy” et ce jusqu’auprès de Duesenberg et même bien au delà…!
Une unité Bendix à commande électrique “Finger-Tip Gear Control” était utilisée pour passer les vitesses, à l’aide d’un petit sélecteur monté sur la colonne de direction. (Hudson a copié une configuration similaire appelée “The Electric Hand”)… Le tableau de bord de la Cord était une œuvre d’art avec de grandes jauges/compteurs analogiques, y compris un tachymètre, soutenu par un insert tourné vers le moteur. Chef-d’œuvre Art déco, le Cord 810 a été présentée au salon de l’auto de New York en 1935. Les voitures ont été lentes à atteindre la production en volume constant et les premiers modèles ont souffert de problèmes d’huilage et de surchauffe.
La direction de Cord a envoyé de belles sculptures automobiles miniatures en bronze de la Cord (maintenant des objets rares et précieux d’automobilia) pour apaiser les 100 premiers clients (six mois pour la livraison de leur Cord). Une fois la production en cours, les voitures ont été proposées dans plusieurs styles de carrosserie ouvertes et fermées, roadster 2 places, cabriolet 2 places, Phaeton 4 places, Berline 5 places (la Westchester) et Berline 4 places (la Beverly). Les prix variant de 2.070 $ pour la Westchester à 2.270 $ pour la Phaeton… Cord n’a pas proposé de coupé 2 où 4 places, mais en utilisant un châssis du roadster existant et des pièces d’une carrosserie d’exposition, l’usine a construit un coupé à toit rigide pour M. Billy Connors de Marion, Indiana.
On pense qu’au moins deux autres coupés de ce type ont été construits par la suite. Quelques changements mineurs en 1937 ont amené Cord à changer la désignation du modèle de 810 en 812. Certains 812 invendus ont curieusement été renumérotés 810, ajoutant à la confusion subséquente sur les chiffres de production. La 812 était équipée d’un compresseur centrifuge Schwitzer-Cummins en option qui ajoutait 415 $ au prix de vente et augmentait la puissance à 170 chevaux. Quelque 688 type 812 ont été vendues avec des compresseurs. La plupart des 812 suralimentées comportaient des tuyaux d’échappement externes conçus par Alex Temulis allant des flancs de capot aux ailes.
Il n’y avait pas de voiture plus rapide en Amérique qu’une Cord suralimentée. Une publicité célèbre montrait un homme à l’air distingué conduisant sa sportive avec le titre : “Un champion ne pousse jamais les gens”… Le baratin commercial poursuivait en disant que ce gentleman particulier qui conduisait si bien, c’était grâce à sa Cord “le roi des autoroutes” et que “Tout conducteur qui dépasse une Cord Surpercharged ne sait le faire qu’avec la permission du conducteur de la Cord”... Des délires enfantins ! Un peu moins de 3.000 type 810 et 812 ont été produites avant que Cord ne cesse la production en 1937 ! Les estimations vont de 2.972 à 2.999 unités. Véritablement en avance sur son temps, les Cord’s jouissaient d’un public enthousiaste.
Aujourd’hui c’est toujours le cas, avec l’appui du “Auburn-Cord-Duesenberg Club” qui possède un impressionnant musée à Auburn, Indiana. Pour mesurer l’opportunité d’avoir acheté cette Cord, Hot-Street-Rod, sachez que lors de la même vente Barrett-Jackson de 2004, une authentique Cord 812 Phaeton suralimentée de 1937 (non kustomisée) s’est vendue pour un montant record pour 2004 de 324.000 $, et un roadster 810 Sportsman de 1936 a atteint 201.960 $. Il s’agissait de deux restaurations exceptionnelles, certes, mais preuve que les Cord’s prennent sans cesse de la valeur. Ce qui nous amène à la Rod Westchester illustrée ici, vendue 97.200 $, alors que durant la même vacation une Lincoln Zephyr personnalisée par Mike Shiflett a atteint 432.000 $.
Cela avait laissé certains observateurs se demander pourquoi la Cord personnalisée n’avait pas atteint ce même montants. J’ai donc réalisé un peu de recherche jusqu’à aller papoter avec Mike Norton, qui avait construit cette Cord personnalisée par lui-même, dans son petit garage à deux places à Evansville, Indiana. Les puristes dénoncent souvent que les voitures personnalisées sont fabriquées à partir de voitures authentiques qui mériteraient un meilleur sort, mais dans ce cas, nous n’avons rien à trop y redire, car Norton m’a démontré qu’il avait découvert quatre carrosseries de Cord Westchester dans une casse remplie d’épaves “rurales” au Texas. Il a utilisé celle-ci, parce que : “C’était la pire des quatre”...
Il savait d’avance qu’il allait la tronçonner en tous sens pour obtenir le look qu’il voulait. Les carrosseries se trouvaient dans la casse depuis les années 1950. Norton a possédé neuf Cord’s ; sept ont été des restaurations méticuleuses et deux ont été personnalisées. Il m’a dit qu’il voulait construire un coupé Cord dans l’esprit du design original de Gordon Buehrig. Bien que l’ancienne carrosserie Cord devait être coupée et raccourcie (une tâche redoutable en soi), Norton m’a déclaré que son plus grand défi avait été de concevoir les ailes avant fermées tournant avec les roues avant… Le capot et les panneaux sont restés essentiellement Cord de base, Norton adaptant un ensemble d’ailes arrière Speedster de reproduction Auburn pour recréer les nouvelles ailes avant…
Et ce en utilisant des jupes d’aile Ford ’39, elles sont montées indépendamment de la suspension avec des curseurs en bronze tendus par ressort. Les ailes sont pivotantes et tournent avec les roues avant Jaguar de 15 pouces, mais elles sont isolées des bras de commande, de sorte qu’elles ne montent ni ne descendent avec le mouvement de suspension. Norton a fabriqué sur mesure les mécanismes, en installant un bras de commande de chaque côté qui relie l’aile aux broches avant. Pour convertir la berline Westchester à quatre portes en deux portes, il lui a fallu couper sept pouces de la carrosserie et couper le toit en trois parts. Ce remodelage de l’apparence du toit a été effectué en se basant sur son interprétation personnelle d’une carrosserie LeBaron…
La suspension hélicoïdale avant et arrière est entièrement indépendante, construite avec les sous-châssis avant et arrière adaptés d’une berline Jaguar XJ 6. Norton a également utilisé la direction assistée à pignon et crémaillère Jaguar. Les freins à disque sont montés tout autour, avec des unités intérieures à l’arrière pour conserver l’apparence de la Cordon d’origine. Il a habilement modernisé la configuration des phares cachés en adaptant le mécanisme pop-up d’une Mazda Miata. Les ailes arrière ont été contournées et les feux arrière, bien que profondément creusés, conservent l’apparence des pièces Cord.
Quand il a terminé la voiture, Norton l’a vendue 50.000 $ à un acquéreur venu de de Floride qui l’a revendue chez Barrett-Jackson après une expo SEMA.
Cette Westchester Street Rod est clairement une pièce de fabrication qualifiée disposant d’une ingénierie très intelligente. C’est d’autant plus remarquable quand on considère que cela a été fait par un seul homme, dans un atelier à domicile. La maniabilité, grâce au moteur Chevrolet contemporain et à la suspension indépendante Jaguar, était plus qu’acceptable. La voiture attirant l’attention a été bienvenue lors de nombreux événements NSRA et Goodguys. Alors, comment expliquer un marché qui a au début dévalorisé cette Cord à moins d’un quart de la Lincoln Zephyr personnalisée, alors que les deux voitures étaient offertes en prime time aux enchères, et que chaque voiture avait une quantité similaire de battage médiatique avant la vente ?

Mike Norton, déçu d’autant plus qu’il l’avait bradée quelques mois auparavant à 50.000 $, pense que c’est parce que “Scrape” (la Zephyr personnalisée de Terry Cook), a fait grimper le prix des Zephyr’s lorsqu’elle s’est vendue pour 275.000 $ aux enchères de RM à Monterey en 2000. Il a ensuite existé des modèles ‘Hot Wheels’ de cette voiture ! Je ne suis pas en désaccord, mais je pense que celles qui représentent une refonte d’une icône authentique comme une Lincoln Zephyr ou une Cord, doivent être considérées selon leurs propres mérites. Cette 812 radicalement modifiée avait’elle un attrait beaucoup moindre que la “Shiflett Zephyr” ? Non, mais les constructeurs de la Zephyr de 432.000 $ ont astucieusement conservé le VRAI moteur Lincoln V12…

La “Shiflett Zephyr”, bien qu’en effet attrayante, était plus que pleinement tarifée au max pour faire mousser les enchérisseurs. Peut-être que si la Cord avait été équipée d’un moteur suralimenté d’un Blower, la voiture aurait fait mieux, mais nous ne le saurons jamais avec certitude. Quoi qu’il en soit, il est prudent de dire que cette Cordon est un Hot-Rod extrêmement cool qui ne pouvait pas être dupliqué pour le prix de vente de 97.200 $, il ne fait donc aucun doute que l’acheteur a fait une très bonne affaire. Surtout le premier qui n’a payé que la moitié du montant de la revente !(Informations historiques et descriptives fournies par : Josh Malks’ Cord 810/812 : The Timeless Classic… Hemmings… Rod & Performance… Goodguys… Rod and Custom Association, et autres…

Vous en savez maintenant plus sur d’E.L. Cord et son empire qui englobait Auburn, Cord et Duesenberg dans les années 1930. Vous connaissez de plus Gordon Buehrig, le responsable de certaines des conceptions les plus spectaculaires de l’époque, y compris les Speedster’s Auburn et, bien sûr, les Cord’s 810/812, connues sous le nom de Cord-Coffin-Nose (Cord-Nez-de-Cercueil) pour des raisons de look évidentes. Un design révolutionnaire, qui a embrassé les vertus de la traction avant avec un châssis plus long et plus bas, une transmission semi-automatique et des phares rabattables qui étaient une première dans l’industrie. Quelle que soit la façon dont vous le tranchez, le cordon Cord a changé la donne. Si vous êtes un puriste, vous pouvez verser une larme…





















































