Atomic-Punk Rod /Bubble-Top 1970
Le mouvement Punk fut un phénomène culturel qui a ébranlé les fondations de la société dans les années 1970 qui étaient également “Les années Chromes” avec le départ de la saga mondiale Chromes&Flammes qui va grimper à 500.000 exemplaires mensuels en 5 éditions/langues… Si Chromes&Flammes a été la conséquence de mon ras-le-bol des convenances et des textes roboratifs “à la Bellu père et fils… ou façon Groupe Hommel et autres”, tous politiquement corrects, roboratifs et faux-culs (tout étant axé sur le consumérisme), il se fait qu’un autre “ras-le-bol”, a explosé, celui d’une jeunesse déçue du monde, en désaccord avec les guerres mais aussi avec les idéaux trop pacifistes du mouvement hippie.
Cela, tout en n’approuvant pas le glamour et les paillettes “Gnan-Gnan” du disco… La création du “Punk-Rock”, fut “un Plus” sociétal en tant que courant musical et culturel. Le lien commun de cette jeunesse avec mes magazines Chromes&Flammes était issu de la révolte contre les normes établies et cela a émergé partout dans le monde avec une force palpable. Ce mouvement s’opposait à la fois aux idéaux pacifistes des hippies et à l’exubérance du disco. Les groupes de “Punk-Rock”, en particulier sur les scènes anglaises et américaines, réinventaient bien plus qu’un simple genre musical, c’était un véritable mouvement culturel qui a ainsi émergé tout en se rebellant contre les normes établies, devenant porte-voix des frustrations d’une génération.
Emblématique de ces mouvements quasi révolutionnaires, le Hot Rod Atomic-Punk Bubble-Top de Daddy Roth ne se voulait pas être considéré comme un simple Hot Rod, ni comme un Show car, ni comme un hommage au mouvement Punk Rock, c’était pour son créateur/géniteur Daddy Roth, l’expression d’une explosion thermonucléaire de Kulture kustom, un manifeste en plexiglas soufflé, un doigt d’honneur chromé à la fadeur contemporaine… Yeahhhhhh ! Il y avait alors des Hot Rod qui roulaienent et des Hot Rod qui posaient. Et puis il y avait l’Atomic Punk, qui ne faisait ni l’un ni l’autre : lui il planait, il lévitait, il irradiait à la gloire de la nouvelle ère des prophètes créateurs d’automobiles hors du commun tels ROTH et STARBIRD.
C’était dans le rêve d’une Amérique qui flambait… L’Atomic Punk va à la fois fêter la Grande finale du Punk mais aussi l’apogée des prophètes tel, 1° Ed “Big Daddy” Roth, le fou génial qui sculptait des voitures comme d’autres sculptent des démons, 2° Darryl Starbird, le pape du Bubble‑top, qui soufflait des bulles comme un alchimiste spatial et 3° Cushenbery, le chirurgien du métal, qui transformait des tôles en illusions… Ils ont inventé un langage : “Le futurisme naïf”, celui de l’Amérique qui croyait alors que chaque “demain” serait meilleur, plus rapide, plus brillant, plus absurde. L’Atomic Punk qui est ici présenté ne parlait pas cette langue, il la hurlait, il la déformait, il la poussait dans le rouge jusqu’à ce que les aiguilles du temps se tordent…
Big Daddy Roth et Aaron Grote n’ont pas construit ce Hot Rod en respectant les normes, ils ont volontairement commis un extraordinaire et magnifique sacrilège. Au départ d’une Plymouth Savoy 1959, une berline honnête, presque timide, ils l’ont sacrifiée sur l’autel du Kustom et ils y ont greffé un V8 Hemi 392ci de 1958, équipé de huit carburateurs Holley 94. Ils ont ensuite créé un Bubble‑top venu d’on ne sait où (ils ont dit que c’était un cadeau du “programme spatial soviétique”, mais il faut savoir et pouvoir reconnaître une blague de Hot Rodder’s quand on en voit une passer)… Ils ont mélangé des éléments de Plymouth, Oldsmobile, Chevrolet, Ford, ils ont façonné des tôles préformées “à la main” et en finale, peint le tout en Candy Red House of Kolor.
C’était comme si le diable lui-même avait commandé la nuance… Le résultat fut l’équivalent d’une bombe roulante à retardement ! Le Hot Rod Atomic Punk est devenu ainsi irrémédiablement, dangereusement et délicieusement excessif, n’ayant pas été conçu pour plaire mais pour dominer, pour choquer, pour réveiller… Quand il entrait dans un show, les autres Hot Rods n’étaient plus que des seconds couteaux, éventuellement des meubles, des accessoires, des figurants… Lui, c’était la star, le monstre, le prophète rouge avec sa bulle incarnant la résurrection… Comme toute légende, l’Atomic Punk a connu la tragédie. Un propriétaire imprudent. Un feu. Une carcasse noircie. Une icône détruite.
Mais les mythes ne meurent pas. Ils mutent. Ils reviennent. Ils se vengent. L’Atomic Punk a été restauré, reconstruit, revendu. Il a repris la route comme un phénix sous amphétamines. Aujourd’hui ce n’est plus un Hot Rod… C’est un totem… Un rappel que la culture Hot Rod n’est pas un musée ni un catalogue ni une nostalgie, mais une insurrection permanente. Une manière de dire : “Je refuse la normalité. Je refuse la fadeur. Je refuse la conformité”... L’Atomic Punk n’est pas raisonnable, pas rationnel, pas utile… Il est nécessaire car c’est un mythe, pas un article, un Hot Rod magistral. Yeahhhhhhhh ! “Qui n’aurait pas envie de sauter dans ce Hot Roth Bubble Top et de faire crisser les pneus jusqu’à ce que la fumée s’échappe ?” disait Aaron Grote…
Il y a juste un hic : la plupart des voitures de Daddy Roth se trouvent dans des musées ou des collections privées, sans parler du fait que nombre de ses prototypes n’étaient même pas conçus pour rouler… Alors, quelle est la solution ? : “Construisez vôtre Hot Rod, et faites en sorte que vous pourrez vraiment le conduire. Ma Plymouth Savoy quatre portes de 1959 était en piteux état et je ne savais pas trop quoi en faire. Plus je la regardais, plus elle me semblait être une bonne base pour mon futur Atomic Punk à toit bulle”. Les ailerons étaient de la bonne taille, pas trop voyants, et les moulures en inox seraient une belle finition, un détail que les voitures Roth n’avaient jamais eu.
Tout d’abord, les ailerons de la Plymouth ont été découpés et assemblés à l’aide d’un toit d’Oldsmobile de 1954, des sections de capot de pick-up Chevrolet de 1959 et diverses chutes de métal façonnées à la main. La calandre a été fabriquée à partir de 157 poignées de meubles chromées. Un Chrysler 392 Hemi de 1958, a été réalésé et équilibré par Opel Engineering, et équipé de nouveaux pistons Arias 10 :1.Les trous de bougies sur les cache-culbuteurs chromés imitent ceux des 426ci, les câbles rouges proviennent d’un allumage MSD, et une véritable couronne de huit carburateurs Holley 94 vient parfaire le tout… Et oui, mesdames et messieurs, tout fonctionne.
Aaron a ensuite fabriqué un collecteur d’échappement à partir de tubes ailetés de deux pouces, Dave Lamb du Wisconsin a construit une transmission automatique TH400 et l’a accouplée au moteur avec un adaptateur Hot Heads, et Acme Decatur a fabriqué et équilibré un arbre de transmission sur mesure. La suspension est entièrement chromée et polie, mais ce qui frappe d’emblée, ce sont les amortisseurs, montés latéralement pour avoir une touche d’originalité. À l’arrière, on trouve des combinés filetés QA1. Parmi les autres détails intéressants, citons la colonne de direction et les disques de frein Corvair (Wilwood à l’avant et Ford à l’arrière), dissimulés sous des caches-tambours Buick.
Les tambours de frein avant et arrière proviennent de fabricants différents et le réservoir d’essence de 57 litres mérite également d’être mentionné ; il s’agissait d’un projet à part entière. Il a fallu le concevoir de manière à ne pas interférer avec le système de climatisation (élément essentiel, comme chacun sait, de toute voiture à toit bulle). Le système de climatisation a été acheté chez Vintage Air, une entreprise fondée par des passionnés de Hot Rods pour d’autres passionnés. De toute leur gamme, seul le plus petit évaporateur s’adaptait à la voiture, installé juste sous le tableau de bord (dépourvu d’instruments). Les jantes sont les éléments essentiels d’un projet comme celui-ci…
Pour recréer l’esprit des années ’60, Aaron a opté pour des jantes Astro Supreme Truespoke de 15po avec des enjoliveurs en forme d’ogive. De larges pneus à flancs blancs peaufinent le look…. Remarquez la finition impeccable des pneus slicks à l’arrière. L’intérieur a été réalisé par Dave Martinez, originaire de l’Indiana. Les sièges, les panneaux de porte et les tapis de sol sur mesure sont tous de son cru. Il a également repeint le volant en rouge pour l’assortir à l’intérieur de la voiture. Aaron a fabriqué le tableau de bord à partir de feux arrière de Pontiac de 1936. La console centrale, derrière le levier de vitesses, dissimule le mécanisme du toit panoramique…
Et, à propos de ce toit panoramique, Aaron s’est contenté de me dire : “Patrice, j’ai réussi à le trouver auprès d’un fournisseur de matériel militaire sur le marché noir ultra-secret. Apparemment, ce toit panoramique a été utilisé d’une manière ou d’une autre dans le programme spatial soviétique… Vous ne vous attendiez sûrement pas à ça !”.. On fait une pause en papotant du mouvement punk, qui avant d’être une musique, fut une déflagration sociale, un refus instinctif de la fadeur, une manière de hurler que le monde tel qu’il était ne suffisait plus. Dans les années 1970, une jeunesse déçue, étranglée par les illusions hippies et le vernis disco, a craché au visage du consensus.
Cette énergie brute, cette colère élégante, cette volonté de brûler les règles plutôt que de les suivre, se retrouve aujourd’hui dans cet objet inattendu : un Hot Rod rouge à bulle , un manifeste roulant, un cri mécanique. L’Atomic Punk n’est pas un hommage au punk : il en est la réincarnation chromée. Mieux, l’Atomic Punk est une gifle donnée à la normalité, à la tiédeur, à la prudence. Il ne roule pas, il plane ; il ne se montre pas, il irradie. Sa bulle de plexiglas n’est pas un toit, mais une auréole atomique, un halo de science-fiction rétro, un clin d’œil à une Amérique qui rêvait encore de fusées, de mutants et de lendemains flamboyants. On ne regarde pas l’Atomic Punk : on le subit, on l’encaisse, on le ressent comme une onde de choc.
Je ne peux m’empêcher encore et encore de causer d’Ed “Big Daddy” Roth, Darryl Starbird, Cushenbery : ces noms qui résonnent comme ceux de prophètes d’un culte oublié qui sculptaient des carrosseries comme d’autres sculptent des mythes, mélangeant métal, folie et vision. Leur langage était celui du futurisme naïf, cette croyance candide que demain serait plus brillant, plus rapide, plus absurde. LD’ailleurs, lAtomic Punk ne se contente pas de parler ce langage : il le hurle, il le distord, il le pousse dans le rouge jusqu’à ce que les aiguilles du temps se tordent. La peinture Candy Red House of Kolor n’est pas une couleur : c’est un sortilège. Elle semble vibrer, respirer, pulser comme si le diable lui-même avait choisi la nuance.
Sous les projecteurs, l’Atomic Punk ne brille pas : il brûle. Il brûle comme un soleil miniature, comme une braise cosmique, comme un fragment d’étoile tombé sur Terre pour rappeler aux mortels que la beauté peut être dangereuse. Approcher cette carrosserie, c’est risquer de s’y consumer. La grille avant, j’y reviens parce que c’est dingue est composée de 157 poignées de meubles chromées, c’est est un acte de folie pure. Qui d’autre qu’un alchimiste du Kustom aurait l’idée de transformer des poignées de tiroirs en dents métalliques, en sourire carnassier, en totem mécanique ? Cela forme en finale une calandre !!! Ce détail, à lui seul, raconte tout : l’Atomic Punk n’est pas un projet, c’est une obsession.
Ouiiii c’est une obsession qui dévore le temps, l’argent, la raison, et qui laisse derrière elle un monstre magnifique. Quand l’Atomic Punk entre dans un show, les autres voitures cessent d’exister. Elles deviennent des meubles, des accessoires, des figurants. Lui, il avance comme un prophète rouge sous bulle, comme un messager venu d’un futur qui n’a jamais eu lieu. Les spectateurs ne s’approchent pas : ils s’inclinent. Ils ne photographient pas : ils capturent une apparition. L’Atomic Punk ne participe pas à un salon : il le hante. Le toit bulle, prétendument issu d’un marché noir militaire soviétique, est une blague de Hot Rodder, bien sûr. Mais comme toutes les bonnes blagues, elle contient une vérité : L’Atomic Punk semble réellement venu d’un autre monde.
Un monde où les voitures sont des vaisseaux, où les routes sont des pistes de lancement, où les conducteurs sont des cosmonautes. Ce Bubble-top n’est pas un toit : c’est un dôme interdimensionnel. Et au final, que reste-t-il ? Un mythe. Un mythe rouge, chromé, hurlant, incandescent. Un mythe qui traverse les salons, les magazines, les décennies. Un mythe qui refuse de mourir, qui refuse de s’assagir, qui refuse de se taire. L’Atomic Punk n’est pas raisonnable, pas rationnel, pas utile. Il est nécessaire. Il est magistral. Il est éternel. Et chaque fois qu’on le regarde, on comprend pourquoi : il est la preuve que la démesure peut être une forme de vérité… Amen… Abonnez-vous…


















































