Buick Grand National’87
Le nom de Buick Grand National est apparu en 1982 sur une édition spéciale du modèle Buick Regal. Le nom venait d’une série de courses à laquelle Buick participait. Les Buick Regal Grand National 1982 étaient motorisées du V6 turbo 3L8 en option. Après deux années, les Buick Grand National furent motorisées par le V6 Turbo turbo 3L8 à injection essence en tant qu’équipement standard. Il développait 200cv et 300Nm de couple. L’extérieur de la voiture était peint de série en noir, sans aucun autre choix de coloris. En 1986, ce moteur turbo était plus puissant et atteignait 235cv à 4.400 tr/min…
C’était en raison de l’ajout d’un intercooler (échangeur d’air) pour le turbo, et du collecteur d’admission plénum ouvert, puis de calculateurs retravaillés. Il fournissait un couple de 330Nm à 2.800tr/min. En 1987, en raison de la fin de production de la Grand National, Buick a décidé de commercialiser un modèle collector de la Regal Grand National dénommée GNX. Elle a été produite en collaboration avec McLaren et a reçu des modifications mécaniques au niveau de l’intercooler, elle a reçu également une “turbohélice” en céramique, un logement d’échappement de turbo élargi et une reprogrammation du calculateur.
Côté esthétique, les ailes ont été élargies et un discret becquet a été ajouté. La puissance du V6 turbocompressé atteignait ainsi 276cv à 5.000tr/min et produisait 360Nm de couple à 3.000 tr/min. La GNX faisait ainsi partie des “Muscle car’s” les plus convoités d’Amérique. En conséquence un nouveau pas fur franchit avec une version Grand National V8 GNX-R 5L7 à carburateurs développant 305cv et 280Nm. Cette Grand National GNX-R a été un succès, le terme “muscle car” étant ainsi été réinventé et “rafraichi” esthétiquement au goût du jour.
C’était la voiture la plus puissante du marché automobile américain pour l’année 1987, qui était capable d’abattre les 400m (quart de mile) sur un dragstrip en 13 secondes, mais en cause d’autres nouvelles technologies plus économiques et plus efficaces, la génération V8 fut considérée comme celle du dernier dinosaure… Waouwwww ! Les premières impressions, surtout quand on est adolescent, durent souvent toute une vie, surtout en ce qui concerne les voitures. Angelo Vespi se souvient être allé avec son père chez le concessionnaire Buick et d’avoir vu la toute nouvelle Grand National GNX-R 5L7 1987.
Elle garée au milieu de la concession : peinture noire, garnitures noires, calandre noire. Hélas, pour une question budgétaire familiale, ils sont repartis dans une Regal de teinte marron ordinaire avec un capot plat et bien sûr V8 ni turbos. Cela expliqué dans un minimum de commentaires d’introduction à cet article, Angelo Vespi devenu adulte et disposant de moyens financiers, n’aurait peut-être jamais contacté “Dutchboys-Hotrod’s” située à Vicksburg, Michigan, pour s’y faire construire (carte blanche budget illimité) la version ultime n’ayant jusqu’alors jamais existé de la Buick Grand National GNX-R 5L7 de 1987.
C’était “LA” muscle car classique de 1987… Celle de cet article vient d’être nommée “Best Goodguys Street-Machine de l’Année PPG Street” ! Pour l’équipe de Dutchboys, cette construction est devenue leur “carte de visite” et la création la plus ambitieuse à ce jour, très reconnaissant envers Angelo Vespi qui leur a financièrement permis de vraiment créer leur vision et leurs talents réalisée en quatre ans. Ce fut (à ce jour) le plus grand défi que de retravailler un véhicule devenu mythique en respectant la forme et l’ajustement des panneaux de carrosserie en acier, combinés à une multitude de pièces en plastique…
Sauf que celles-ci se déforment, se fissurent et s’ajustent mal dès le départ. La solution fut de “simplement” remplacer les pièces en plastique par des pièces métalliques fabriquées et usinées “à la main”. Sur toute la carrosserie, chaque espace a été resserré avec précision, des nouveaux évasements d’ailes GNX-R ont été formés, et même les pièces de pare-chocs ont été réalisées en aluminium. Le capot a reçu un bossage plus importante qui semble pourtant être d’origine… et des “évents” usinés ont été formés pour décharger le compartiment moteur de l’air brûlant.
La touche finale fut une finition/peinture de Black Glasurit pour perpétuer l’héritage GM… Le châssis d’usine a été mis de côté au profit d’un nouveau châssis design de chez Dutchboys permettant de “canaliser” la carrosserie pour obtenir une posture et un ajustement intimidants et plus bas pour les jantes de 19po AV et 20po AR conçues par Rushforth et usinées par Greening Auto Company. Un sous-châssis avant et une suspension arrière Quadralink de chez Detroit Speed ont été intégrés au nouveau châssis, offrant une tenue de route performante avec des étriers de freins à disques assistés Baer à 6 pistons…
D’origine, comme commenté en début d’article, les Buick Grand Nationals étaient motorisées par le Buick V6 3L8 turbo avec injection séquentielle, mais Vespi voulait doubler le plaisir avec des biturbos alimentant un moteur V8 Mast Motorsports LS de 7L. La suralimentation et l’allumage sont ici tous gérés par un système Holley Dominator EFI, le moteur développant facilement plus de 1.000 chevaux assurés par une transmission 4L80-E additionné d’un GearFX 9po fabriquée par Bowler Performance. L’intérieur “rend hommage au design original”… Pfffffffff !
C’est aussi bidon que crétin de s’abaisser de la sorte avec des “hommages-à-la-noix-de_coco” à la Buick Grand National de 1987, d’autant qu’aucune pièce originale ne s’y trouve. “Avant Garde Design 3D” a scanné l’ensemble de l’intérieur et s’est attelé à imprimer en 3D et à usiner tous les nouveaux panneaux, sièges, garnituress, pédales et poignées… Une fois terminé, tout était enveloppé et cousu dans du cuir et du suède, avec un écran plat Holley surveillant la transmission et les commandes. Les Dutchboys et leurs partenaires ont ainsi créé la “Grand National ultime” 1987/2025 selon les souhaits d’Angelo.
La voiture, baptisée GNX-S, d’après la très rare GNX-R proposée uniquement en 1987, met en valeur non seulement les talents de l’équipe Dutchboys, mais place aussi la barre très haut quant à ce que l’on peut accomplir avec une plateforme de muscle car du milieu des années 80 ! Cette voiture peut sembler prête à vous faire cracher du sang et des plumes lors d’une simple course chez Starbucks, mais la Temerario est aussi facile et sans effort qu’une Toyota à conduire en ville. C’est aussi légèrement décevant quoique le V-10 de la Huracán est un moteur costaud et puissant, charismatique dès le démarrage.
Il y a toutefois une menace truculente dans ce projet, même au ralenti. Le système fait que le V8 sonne comme un vieux diesel grinçant en ville à bas régime avec peu d’accélérateur…Et pourtant… Comme je l’ai découvert en attaquant une route étroite et sinueuse et alors que le compte-tours dépassait les 4.000 tr/min, un hurlement sans fin montait et montait jusqu’à ce que je pense que le rapport supérieur automatique aurait du s’enclancher, puis j’ai regardé le compte-tours et vu qu’il restait encore 2.000t/m avant que le moteur ne frotte le limiteur de régime. C’est un moteur pour les dieux.
Cette bande de régime signifie que la Buick détruira presque toutes les routes sans approcher la limite. Mais ce qui impressionne encore plus, c’est la nuance malgré toute cette puissance et ce couple, la Buick réagit brillamment aux entrées de gaz éphémères qui sont inévitables comme conséquences de la course rapide sur une route inconnue, surtout avec le V8 qui tourne au-delà de 6.000 tr/min. Comme les choristes d’un vieux tube Motown, le moteur soutient la vitesse de manière fluide avec une vectorisation du couple transversal. Tout ce que je ressens derrière le volant, c’est une poussée quasi fluide…
Mais aussi le fait qu’on passe à la puissance pure assez tôt dans les virages sans déclencher de sous-virage. La direction légère n’offre toutefois pas tout à fait la clarté ultime attendue, mais la sensation est bonne et la précision excellente, la Buick allait simplement là où je la pointais. Même si le confort de conduite n’était finalement pas aussi fluide que ce qu’on m’avait certifié obtenir, cette Buick supportait bien les grandes entrées verticales, ne donnant jamais l’impression de désynchroniser avec la route, les freins assurant une puissance de freinage constante sur la route, avec une sensation exceptionnelle…
La pédale permet de les utiliser comme un instrument de précision pour aider à affiner l’équilibre. Malgré tous les efforts consentis, la Buick pèse trop lourd. Il s’agit toutefois d’une sorte de Supercar avec plus de chevaux qu’une McLaren P1 ou une Porsche 918 Spyder, une voiture qui passe de 0 à 60 mph en moins de 2,5 secondes pour atteindre une vitesse de 210 mph, mais c’est aussi une machine étonnamment polyvalente. Si vous pouvez vous permettre un prix d’environ 250.000 $, c’est légitimement utilisable comme voiture quotidienne…


































