HotRodSexMachine Ford Coupe ’32 509ci 1000cv
Je vous préviens que ça va être chaud-brûlant, tel que les photos… Je commence cool… Ce Hot Rod Ford Coupe’32 à carrosserie en acier 5 fenêtres n’a que seulement 288 Miles depuis sa construction. Il est équipé d’un V8 409ci réalésé modifié à 509ci avec une transmission automatique turbo 400 3 vitesses et une injection électronique de carburant, la puissance est estimée à 1.000 CV ! Ses freins avant sont des disques Willwood, mais les freins sont des tambour, avec maître-cylindre SoCal, boîtier de direction Vega, pont/différentiel quick-change, tableau de bord en acier, colonne de direction chromée, lunette arrière avec dégivrage, jantes Billett, réservoir de carburant en aluminium, caméra de recul, air-co et bien plus encore !! ! Voilà, c’est tout… C’est tapoté à Saint-Tropez, le village indissociable du mythe Bardot et des villas de rêve face à la Méditerranée. Mais aussi des vignes à perte de vue, des yachts au luxe rutilant (bardés de tant de marbre que c’est presque un miracle qu’ils puissent encore flotter)…
Mais aussi d’une faune d’icônes du cinéma, de rock stars, d’écrivains, d’artistes, dont la fantaisie créative va de pair avec une vie à l’opulence assumée. Ca périclite… Saint-Tropez a marqué l’âge d’or de la French Riviera, était l’étendard du fantasme sudiste des super-riches pendant des décennies, une vision si puissamment ancrée dans la mémoire collective qu’elle a pu faire croire à ses acteurs qu’ils étaient insubmersibles. Trop désiré, trop fréquenté, le village Varois a cessé de se réinventer, cédant souvent au clinquant, à la cuisine et aux rythmes sans âme. Les vacanciers s’y rendent maintenant dans une forme de nostalgie songeuse. Waouwwwww ! J’y suis… Je témoigne… Je ne crois en rien, mais j’aime laisser supposer que je crois à la fécondité intellectuelle… Du moins d’une argumentation contrefactuelle assumée au sein d’une démonstration factuelle générale… Pfffffffffff ! C’est une conséquence des rapports que l’injustice de la justice, particulièrement judiciairement corrompue par nécessité, à façonné en moi avec l’affaire LéaFrancis…
Mais, pour le reste, j’y discerne le plaisir d’un jeu avec le feu pour meubler le vide intellectuel, alors que le feu de l’humour continue de brûler ce qui l’entoure sans que quiconque puisse l’éteindre… L’art du parlé est alors la justification des non-sens et affabulations des écrits, le plus simple médiocre scribouillard de feuilles où tapoteur de textes sur clavier, paraissant alors savant. C’est ainsi que par vécu de ces complexités, j’ai dérivé à croire aussi, depuis les origines mêmes de mon désir de devenir créateur d’écrits vains, que je daterais au bas mot de mes soixante-seise ans depuis mai 2025, au plaisir de l’estrangement cher à Montaigne… Donc à Carlo Ginzburg… L’uchronie la plus vertigineuse servant de toile de vérités toutes aussi fausses que les réalités supposées, devant se situer sans douter dans les histoires, toutes simples, rendues complexifiées par le besoin de concevoir une logique dans l’inattendu et les aléas…
Que c’est “Boôôôôôô !”... Il s’ensuit que discours et réquisitoires sont réalisés pour être assénés de mêmes façons sournoises, tandis que les plaidoiries et explicatifs se voulant modes-d’emplois, ne sont que des messages enfermés dans des bouteilles jetées à la mer(de). S’en est tellement partout que cela se déroule dans l’indifférence génératrice de crimes et de révolutions et l’importance de préférer tuer dans l’ordre les bébés, les génitrices et géniteurs que les vieux gériatriques, pour au moins gagner le temps d’une pleine génération. Je contemple à quel point la tâche est désespérée. Pourquoi s’embêter plutôt que s’emmerder ? Ou l’inverse ? Je devrais abandonner maintenant et éviter d’autres éraflures et égratignures de l’âme. Mais je ne baisse pas les bras. Je continue jusqu’à ce que la tâche soit terminée. Pourquoi ? Parfois, les choses se passent bien, mais la plupart du temps, c’est le chaos et tout le monde met la main à la pâte. Les êtres vivants peuvent être aussi imprévisibles que les pouvoirs en place !
Ils nous contrôlent et nous punissent chaque fois que nous nous écartons de leurs plans. Mais nous ne pouvons pas abandonner la lutte contre, peu importe à quel point les choses deviennent difficiles. Il y a eu beaucoup de discussions entre psychologues et thérapeutes sur l’impuissance apprise, c’est quand nous croyons que nous ne pouvons pas changer les circonstances douloureuses, alors nous arrêtons d’essayer et endurons simplement ce qui se passe. Ce comportement “juste durable” décrit les actions de la majorité de l’humanité en l’an 2025, à mon avis. Nous endurons. Nous avons jeté l’éponge et notre situation ne changera pas pour le mieux. Certains psychologues pensent que c’est en fait le désespoir appris ou une dépression désespérée qui nous empêche de lutter contre des circonstances douloureuses. Il est facile de comprendre pourquoi et comment la dépression s’installe. Avez-vous déjà fait défiler votre flux de médias sociaux pour consulter les gros titres ou regarder les mèmes ?
Bien que les chances que nous réussissions à atteindre nos objectifs de rendre le monde meilleur pour tous puissent être astronomiques, nous pouvons au moins essayer de combattre le système corrompu et d’améliorer certaines choses, n’est-ce pas ? Le problème, c’est que nous avons entendu trop d’histoires d’horreur et appris des autres à quel point la lutte est devenue désespérée pour eux. Nous commençons à croire qu’il est vain d’essayer de changer les choses. Nous avons appris à agir sans défense et sans espoir. Nous laissons les circonstances nous envahir ! J’ai fait tout ce qui précède et plus encore, et notre société est toujours nulle… Alors je sors pour me changer les idées… Ouaihhhhh ! Saint-Tropez Night, quel bordel… Ca check les potes à l’entrée du club, ça rigole fort, tout le monde est déjà bourré. On baisse la tête pour passer devant le videur sans encombre, l’endroit pue déjà la pisse et la cigarette. Verres descendus en rafale, cul posé sur tabouret moite de la bière renversée, ça glousse, ça ironise sur la gueule de chacun, ça se teste.
Certains et certaines n’ont pas une thune, et vont constamment aux chiottes pour remplir d’eau la même bouteille, pour échapper aux staffs forçant à recommander. D’autres sont déboité(e)s et en sont à leur troisième parachute. Le son est fou, joyeux et légèrement mélancolique, parfois tubesque, avec deux trois saillies hip-hop. Lumières dans les yeux, flashs épileptiques, rétines grillées. Alors on danse, on boit, on pousse. Une nanana est à moitié endormie et s’est pissée dessus, l’urine descendant le long de sa jambe droite, gouttes ambrées perlant de ses talons, créant une petite flaque sur le sol, tout tourne, c’est horrible. J’ai envie de me casser. Des mecs crient, se hurlent dessus, mon coeur s’emballe…Sale soirée… L’image de la France est toujours limitée au vin rouge, au camembert, à l’adultère aux grèves et congés payés. Que de clichés. Il faut changer tout ça. Prendre des mesures drastiques. Redorer notre image ! Que les gens du monde ne nous prennent plus comme de simples figurants, mais nous voient comme des cinglés…
Oui mais des cinglés qui écoutent de la musique ultra violente tout en chantant façon Piaf, à moitié nus, se masturbant dans des tenues fluos Trans-genres Elyséennes, des Trans-drogué(e)s qui se tapent sur la gueule tout en pleurant comme des madeleines, des tessons de bouteilles en mains. Parce qu’en France, on aime l’épique de mauvais goût, le clacos surgelé et le sel de Guérande… Je suis rentré dormir… Rrrrrrrrrrr ! Le réveil sonne exactement à 7:34am. L’application Home a calculé, en fonction de mes respirations et cycles du sommeil, que ce moment était le plus optimal pour un début de journée plein d’énergie. Je suis pourtant explosé, la sensation de ne pas avoir dormi, bouche sèche, yeux torves. Le somnifère n’a pas été complètement éliminé par l’organisme, encore lové dans mon cerveau, tel un parasite. Je passe dans ma salle de bain, un bouton poussé du doigt et le bain se remplit automatiquement. L’algorithme fixe la température à 36, pour graduellement augmenter jusqu’à 41 degrés, moyenne calculée sur mes bains des 6 derniers mois.
La musique commence en même temps que la toilette, l’algo décide de mettre une compile, décidant de lui même qu’avec mes écoutes répétées de ce mois ci, cette sélection siéra au mieux à mon mood pré-boulot. Affalé dans la baignoire, je regarde mollement mon fil Instagram : un mélange de photos d’astronomie et de mannequins tatouées semi-dénudées. L’algorithme décide pour le moment d’éviter les news de mes amis/familles, ceci basé sur mon engagement quasi inexistant le matin avec mon cercle proche. Ces updates seront savamment distillées plus tard dans la journée, quand je serai plus amène à répondre à leur conneries. Une nouvelle alarme sonne à 8:28, l’application Subway décidant que maintenant est l’heure optimale pour une balade de Blacky… Ouaihhhh… Faire le tour de la propriété, entre Bernard et Brigitte… Vu les changements politiques à venir et tenant compte des rumeurs de guerre atomique, j’enfile ma combinaison anti-radiations et je fais de même pour Blacky.
Au vu de la température du matin (23 degrés), du ciel sans nuage, et de mes statistiques d’écoutes de ces 3 dernières semaines, l’algorithme musical décide de me passer le dernier discours de Trumpy. Je tente de changer pour du plus calme, mais l’algorithme me propose plutôt d’écouter Zeelinsky, alors je coupe. C’est pas mal le silence. Ça va, sans plus. Ouaisssss ! L’algorithme me propose de tourner à gauche, puis à droite, calculant une alternative optimale vu que mon trajet est aujourd’hui impacté par des travaux une attente plus longue du caca de Blacky… L’algorithme me tire soudainement de mes rêveries via une notification me félicitant pour avoir fait 2500 pas marchés. L’algorithme a décidé d’un emploi du temps assez chargé aujourd’hui, et me conseille fortement de me désorganiser au vu des légers écarts caloriques de ces derniers jours, l’app Healthy de l’algorithme me propose trois choix de restaurants, et j’opte pour une commande en ligne.
Pas de surprise, tout est déjà décidé sur les ingrédients et la sauce, basée sur les préférences alimentaires de ces 6 derniers mois, et pour le coup, de ce côté là, ils ne se trompent jamais. Ding ding, nouvelle sonnerie, super, 5000 pas déjà atteints aujourd’hui! Je reçois un émoji happy, car l’objectif de marche quotidienne pour réduire de 50% les risques de crise cardiaque dans les 5 ans est déjà complété. La vidéo est coupée avant la fin, par une nouvelle notification de l’algorithme MySchedule, me sommant qu’avec le nombre d’emails restant dans ma boite email, je dois déléguer au robot IA pour m’aider à me concentrer. C’est pas génial, mais bon, ça va, ça passe. Ma tête tourne, mes pensées s’embrouillent, je continue de marcher au radar, et l’IA m’informe que mon plan cul du jour a foiré parce que la belle ne pourra pas être là à temps. Je continue de marcher au radar, avec mon Phone qui continue de vibrer sous les notifs, à me filer des avertissements en pagaille, commençant même à recalculer n’importe comment mon planning de demain…
C’est parce que ma nuit sera définitivement plus courte que prévu. De rage, je décide de prendre une mesure drastique : passer mon Phone en mode avion. Déconnecté. Après avoir validé 3 fois “are you sure ??”, c’est le vide absolu. Pas de vibration, pas de notif, pas de push. Le silence… Du coup je m’assied face à la mer… Trop habitué à faire confiance à l’algo, je presse shuffle machinalement, et tombe directement sur le morceau Faith Consuming Hope. Voix cristalline, harpe chelou, violons tire larme, je ne pige pas trop ce qui se passe. Chœurs élégiaques de messe de fin du monde, mélodie belle à crever, le morceau monte directement vers les cieux au bout de 30 secondes, et tout le reste, autour de moi, semble disparaître. Complètement happé, je ne remarque presque pas qu’après 3 minutes de recueillement, le tout mute soudain vers quelque chose de plus pop, de moins grandiloquent, presque tubesque. Mais le détail sonore qui me fascine, qui me tord la colonne vertébrale, c’est ce vrombissement égratignant calmement le tout, une rotation d’hélicoptère émotionnel !
Il blesse sans discontinuer la structure cristalline du morceau, engouffrant tout, voix et guitare, jusqu’au silence final. Complètement explosé par la beauté du morceau, je continue d’écouter l’album, et me retrouve désemparé, perdu dans un LP qui semble n’avoir aucun sens: où sont les tubes à streamer? Les structures reconnaissables? Les refrains à chanter sous la douche? Tous les morceaux se confondent, les mélodies se répètent constamment au gré de l’album, parfois même un refrain qui se multiplie dans plusieurs tracks. Je perds mes repères, le temps se dilate, impossible de savoir depuis combien de temps j’écoute le disque. Sans compter ces craquements bizarres, ces bugs sonores qui parasitent une bonne partie de cette œuvre schizophrène, semblant constamment hésiter entre pureté pop et immolation industrielle. Ce disque, c’est une grande fresque de fin du monde, album de screwed&chopped religieux, remix du film The Road traversé par une femme nue aux ailes d’anges (les seraphs flippants, pas les chérubins).
Une question me frappe: combien d’albums aussi absolus ai-je pu louper ces dernières années? Encore aveuglé parce que je viens d’écouter, je me dirige chez moi, la boule au ventre, en imaginant l’impact du retard pris sur le planning bien définie de ma vie, et le potentiel effet papillon créé sur les semaines à venir. L’entrée de mon immeuble gris me toise de sa façade sans aspérité. Malgré le fait de ne pas avoir reçu de courrier papier depuis bien des années, regarder ma boîte aux lettres me tord les boyaux de stress, repensant à mes années étudiantes à laisser le courrier déborder pendant des mois, apeuré à tenter d’éviter les factures par tous les moyens. Cette peur de la lettre synonyme de mauvaise nouvelle me poursuivra toute ma vie. Rentré chez moi, je prends ma tablette pour tenter de chercher un film à regarder, pour ne pas trop ruminer sur la date ratée. Un vieux Columbo fera sûrement l’affaire. Notification de la tablette avant de lancer le film, “Pics of the day : regardez vos photos d’il y a 11 ans”.
Mollement, sur une musique guillerette, je vois, choisies par l’algorithme, défiler des photos d’un pote, hilare dans une fête dont je n’ai plus la mémoire. Et soudainement, son contact me manque. Trop peureux de lui envoyer un message (quoi lui dire?), je parcours son profil perso, en recherche des détails sur sa vie actuelle… Deux enfants, une femme, il a l’air pourtant de toujours autant écouter des tonnes de musique, à poster constamment des liens de sons youtube sur son profil, de façon aléatoire, et sans chercher de likes en retour. Tout le monde à l’air de s’en battre les couilles. Un peu nostalgique de l’époque ou l’on passait des heures en bagnole en écoutant du Chris Clark, je clique sur un lien qu’il a posté il y a quelques heures, un son qui s’appelle Run, de Ross From Friends. Au départ, pas grand chose à dire: un petit synthé qui hulule timidement, quelques crissements ambiants, c’est joli, un peu tristoune, assez proche de ce que l’on écoutait ensemble en refaisant le monde, sans être forcément renversant.
Puis, après deux minutes de minauderie, un clavier un peu trance semble débouler au loin, un truc à la mélodie magnifique + une voix qui te balance un “run” au timing parfait, et la Track part dans une longue montée trance émotionnelle, à la litanie déchirante, sans rythme, une cavalcade triste et épique, qui n’en finit plus de grandir, de prendre de l’ampleur, de me déboiter la gueule. Un rythme semble poindre sans jamais vraiment frapper, c’est magnifique, c’est la fête dépressive, c’est comme te faire larguer par l’amour de ta vie en pleine rave. Complètement étranglé par les synthés qui viennent de briser mes tympans, je repense à tous ces soirées avec mes potes, passées écouter de la musique affalés sur un canapé, à parler de rien en buvant des bières, excités par un nouveau disque Warp sorti la veille. Exaltés sur des morceaux que nous passerons à fond pendant les trajets en bagnole, à graver des CD qui serviront de playlist, à commenter sur la puissance d’un rythme, d’un chant chelou, d’un clavier hors norme.
Ça hurlait constamment dans mon appart, ça se charriait dur, ça pleurait un peu aussi, parce que l’un de nous avait perdu son père après une longue maladie. Alors que je recharge mon Phone, songeant aux dimanches soirs de mes années universitaires, à fumer par la fenêtre en écoutant du Deadbeat, je vérifie sur internet si le bougre a sorti quelque chose ces dernières années. Surpris de voir qu’un nouveau disque avec The Mole est sorti il y a peu, je lance les premiers morceaux, qui s’enchaînent de façon agréable, parfaite bande sonore pour regarder la mer. Puis, d’un coup, le choc, la baffe, quand Farfisa Hoser Hymnal commence: des piaillements d’oiseaux, un rythme claudiquant façon cumbia suffoquée s’incruste, mais surtout, surtout, surtout cet orgue de la mort, ce synthé d’une fragilité et beauté absolue, lâchant une mélodie en fin de vie magnifique, qui me prend direct la tronche pour me foutre un coup de genoux dans le cerveau. Grosse question: pourquoi l’app musicale de mon Phone ne m’as jamais recommandé ce morceau ?
Et ce malgré les centaines de playlist de musiques électro-mélancoliques que j’écoute quotidiennement? Rien ne se passe pendant ces trois minutes de FarfisaHoserHymnla, certaines oreilles distraites pourraient même penser à un simple interlude, mais de mon côté, je me dis que cette track est l’une des plus belles que j’ai pu écouter ces dernières années, une mini vignette dépressive mais pourtant pleine d’espoir. Un brusque moment de recueillement qui déboule dans ma vie sans prévenir et tabasse mon moral. Et là, comme un con, seul dans mon appart froid, j’ai soudainement du mal à respirer, écrasé par une vie sur rails, domestiqué par un algorithme aux recommandations bien trop familières et sécurisantes. Je me dis que mes potes me manquent, que la musique me manque, que de divaguer sans rien faire me manque, et ça me rend triste, et ça me tue, et je pourris de l’intérieur. Le Phone sonne agressivement, m’indiquant que je dois absolument dormir dans les 30 prochaines minutes…
C’est pour éviter un décalage dévastateur sur mon cycle de sommeil, et balance automatiquement sur les enceintes de l’appart, comme tous les soirs, la playlist “Cloudy Nights, ambiant to sleep”, pour me préparer gentiment au sommeil. Alors je prends ma dose recommandée de Rivotril, me lave les dents, confirme ma température journalière dans l’app Phone du gouvernement, et je vais me coucher, me sentant extrêmement fatigué, pour la première fois depuis des années. Il paraît que Saturn et Jupiter vont se chevaucher le temps d’une nuit, pour un événement extraordinaire, potentiellement unique dans une vie. Alors je suis perché sur mon toit, télescope à la main, pour tenter d’avoir un aperçu du phénomène. Mais je cherche en vain, sautant de points lumineux en points lumineux, naviguant entre les nuages, qui semblent absolument vouloir gâcher la fête. Point de planète dans mes rétines, alors je divague. Il fait doux sur mon toit du coup je me remémorre des évènements du passé.
En janvier 2001, j’avais publié sur MSN (maintenant disparu), quelques accroches publicitaires pour mon nouveau site “SecretsInterdits”. J’y étais “Quelqu’un”, un pseudo derrière lequel j’officiais en tant que “Businesman Français déjanté, caustique, délicieusement romantique, quoique parfois intraitable”, mettant en marche un processus infernal, une saga extraordinaire qui y a été publiée en exclusivité mondiale, “é-branlant” l’ensemble du web… Ce qui m’intéressait dans cette aventure, c’est de savoir pourquoi les gens ordinaires deviennent des monstres humains sur le web… Le fait, pour eux, les gens, de se rendre compte que ce qu’ils voient et lisent n’est sans doute que mensonges, les troublent beaucoup. Où se trouve la frontière entre réalité et imaginaire ? Mais une histoire devenant une légende n’est-elle pas, par définition, qu’imaginaire ?. La grande Saga du site-web www.SecretsInterdits.com, ce mythe international, a pris toutefois les gens en otages émotionnels…
Ceux-ci n’étant jamais certain que les larmes qu’il imaginaient couler via des milliers de textes déjantés et les maux en mots, étaient bels et bien réels… Ce web-site n’est donc pas un ensemble d histoires pour ceux et celles aimant le confort des chemins bien balisés, bien tracés. Nous y sommes en présence d’un spectacle “wébien” avant tout, lié à quelques propos philosophiques, tels qu’accepter par exemple l’idée que tout n’est que provisoire, de simples étapes sur un chemin vers quelque chose de plus grand, bien que moins tangible. J’ai pour ma part, tenté d’illustrer cette évolution par des écrits de plus en plus éthérés, aériens et, surtout pensés et agis, ou la philosophie rejoignait une sexualité débridée… Arrivant sur le web bien avant l’an 2000, j’avais immédiatement détesté diverses saintes-nitouches qui s’évertuaient à placarder des messages hallucinés emplis de stupidités et bondieuseries pathétiquement débiles. Ces fo-folles semblaient issues des bas-fonds de Dickens ou Lady Chatterley, avec des gueules à briser les miroirs…
Mais aussi affichant partout sur le Web des mug’s, des gift’s, des cartes postales, comme si elles y décoraient leurs intérieurs fleuris ! Sur “leur” Web, elles rêvaient que des centaures émoustillaient des nymphes aux joues rouges, louvoyant entre les préraphaélites de première caresse avec la volonté de ne distinguer ni le bon grain de beauté ni l’ivraie masturbatoire…. Elles sévissent sans doute toujours, ça et là, presque 30 ans plus tard. Ces harpies du web ont réinventé la censure de tout ce qui n’est pas extrapolé de leurs idées rétrogrades, et avec leurs incessants partis-pris, elles y écument de fantasmes inassouvis ! Avec leurs imageries faussement naïves, dans leur pays des fausses merveilles à la lewis Carrol, elles baignent dans la hantise de la pauvreté avec une béate admiration des choses divines, ressuscitant quelques fuites devant la réalité. Débarquées de leur grand Walhalla, dans leurs bas-fonds sordides, elles évoluent dans un monde d’Elfes et de Sylphides à ranimer Peter Pan…
Entre leur Kitch et leur fausse honorabilité, leurs aveux de consommation de drogues et d’alcoolisme solitaire, elles se révèlent perverses…. Certaines, au paroxysme de leurs folies, deviennent sadiques et s’affichent Maîtresse BDSM officiant avec un crucifix sur leurs poitrines… Ce ne sont pourtant que de vieilles amazones chevauchant des percherons décatis, croyant être intéressantes en publiant leurs turpitudes aigries de masturbatrices sur le retour… Quel est le pourquoi et le comment de cet univers du Web ? Je crois que tout relève de l’évidence, mais qu’à force d’avoir le nez dessus on ne le voit pas. Je préfère prendre de la distance vis-à-vis des choses de la vie, voir comment fonctionnent des gens normaux par rapport à des réalités qui les dépassent. Regarder comment les valeurs générales, dont on peut penser qu’elles relèvent plus ou moins du bien (l’amour du prochain, la fraternité….), peuvent, du jour au lendemain, laisser la place à des comportements qui sont tout aussi humains mais s’avèrent terrifiants.
Ce qui m’intéresse, c’est comment les gens ordinaires deviennent des monstres humains ! Les développements de cette saga sur le Web, démontrent en effet que tout y est fou. Principalement ces pseudonymes anonymes qui passent un temps considérable à écrire divers messages pathétiques de recherche de masturbations assistées ou de salutations inutiles, le tout dans un sabir presque incompréhensible baignant dans un délire de fautes d’orthographes inouïes ! C’est un aspect terrifiant de ces monstres humains. Il n’y a plus de repères, il n’y a pour eux et elles aucune limite, ils et elles écrivent des bétises, incitent à la haine raciale et de nationalité, reprennent les pires caricatures imaginables, le tout effectivement dans un concert de fautes de français qu’ils et elles voudraient ériger en normalité, affirmant qu’écrire correctement serait suspect, voire une tare démontrant une éducation et par la même une différence intellectuelle qu’ils et elles voudraient supprimer, un nivellement par le très bas de gamme….
A l’opposé de tout cela, la Saga des SecretsInterdits, bien que partant d’un sujet sexuel excessivement trivial, fut pensée presque comme une œuvre artistique avec des rebondissements incessants….. Il y eut les concours “Anamary”, les réunions des membres, et surtout un site complémentaire disparu en 2005 : SecretsdeSecretaires…Il est toutefois réapparu à l’intérieur de www.SecretsInterdits.com puis, sous forme d’un livre maintenant épuisé… C’est pour cela que c’est une gigantesque saga extraordinaire. Un tel montage, une telle suite d’idées, fut presque un acte d’amour….. La star de SecretsInterdits est, virtuellement, pour certains et certaines, une sorte d’étoile, dont la lumière atteint encore un grand nombre d’adorateurs fanatiques. Belle, multilingue, bi-sexuelle, photographe, riche écrivaine et secrètement secrétaire. La mort aurait pu l’arracher, à l’âge de 27 ans, à ce monde, mais elle a survécu et aime inonder le web d’é-mails fiévreux, laconiques, lancinants, qu’elle rédige sur son portable de manière clinique, donc faussement froides…
Tout y passait, ses envies sexuelles, ses euphories, ses délires, ses souffrances, ses angoisses virtuelles sans remèdes… C’est le constat général de tout son être. Tout cela est pathétiquement beau, triste et jouissif, j’ose presque me masturber de tout cela… Cette saga est balisée de textes, d’é-mails et de photos saisissantes qui donnent à boire et à manger…. Certains et certaines m’écrivent que ces écrits ferraillent avec le néant car Anamary y évoque souvent l’invisible de l’oubli derrière la survie des hasards…. Tant d’alacrité fait chez elle bon ménage avec tant de modernité. Avec ses amants et surtout amantes, elle discoure souvent des virtualités du langage, avec un infatigable ludisme. Quelqu’un me disait récemment que s’en était une entreprise autobiographique tranquillement hallucinée alternant avec la métaphysique quantique…. Jennifer, une de ses amantes préférée, me disait aussi être une inventrice demi consciente entourée comme moi, aujourd’hui, d’une meute d’exaltées et lubriques.
Plus on cède à la rigueur, plus la fantaisie s’exalte, déstabilisant les écrits. Quel jouissif paradoxe ! On peut être, comme moi, chargé de sapience et être mythographe et loufoque…. Lorsqu’Anamary a cru finir brulée, écartelée, éventrée, écrasée comme dans un rituel sado masochiste, au sommet de la tour nord du World trade center de New-York le fameux 11 septembre (pour terminer en apothéose une vie wébsbienne (jolie contraction de mots pour me définir, non ?), mais que par le hasard elle est sortie vivante de cet enfer, elle est devenue une poétesse de l’irréparable lorsque le destin se fait vide… Repoussant cocktail de deuil et de folle ferveur, ses textes, que j’ai précieusement recueillis et assemblés pour le reste de mon éternité Wébsienne, sont bouleversants d’être bouleversés. Ils évoquent l’éternité d’une femme sans cesse re-enchainée sur une croix de St-André. La plupart des épisodes, des chapitres, des légendes dignes de la quête du St-Graal, évoqués ici-et-là, n’appartiennent d’ordinaire qu’à la prose et même au prosaïsme !
Un réveil glauque, à cinq heures du matin, devant un bol de n’café en pensant à ses aventures, m’a fait me ré-engloutir dans le cauchemar du Web. Personne d’autre que moi n’aurait pu y arriver entier. On s’y perdra tous et toutes un jour dans une sorte de douleur mentale traversant les cerveaux déserts à jamais depuis toujours… J’observe sur le web, depuis que j’y navigue, que certains et certaines pseudomaniaques auteurs terroristes, veulent tout contrôler et donner leurs versions tronquées de faits anodins qui n’intéressent personne, ils viennent alors sur le web afficher des messages débilitants dans un concert d’explosions d’injures…. Je trouve étrange cette manière de faire qui est un grand chaos, comme tenter de rapprocher matière et antimatière. J’essaye dès-lors de montrer l’autre coté du miroir, pourquoi, ce faisant, je ne peux m’empêcher l’humour, parce que l’humour est le dernier recours. Il faut pouvoir rire de tout ! Le Web est tout de même composé de gens de toutes sortes d’horizons culturels….
C’est bien de se rendre compte qu’on peut être à la convergence de différents courants. Certes on dit que je suis spécial, noir d’idées et totalement cynique… Cela me permet de croire que je suis plus que cette étiquette, qu’il y a sans doute une dimension esthétique dans ce que je fais, de ce que je publie et de ce que je vis. Deux fois de suite, à l’époque ou SecretsInterdits, hébergé sur MSN, n’avait pas de modérateur de messages, diverses suites d’écrits hallucinés déposés par des “terroristes du web” ont été le prétexte pour la direction de MSN, de mettre ce site “Out of the Line”… Deux fois j’ai pu, après avoir rencontré les directions européennes de MSN/Microsoft, faire remettre SecretsInterdits “On-Line”… Mais la troisième fois, j’ai préféré développer que www.SecretsInterdits.com en complément de www.GatsbyOnline.com et www.ChromesFlammes.com ! Etre totalement indépendant est ma devise car “On ne sait rien construire sur du sable, ni sur le terrain des autres”…
Voilà, c’est tout… Si les histoires en articles qui vont atteindre bientôt 5.000 textes avec plus de 100.000 photos vous emplissent de plaisirs et bonheurs, alors j’espère que les suites d’articles vous combleront encore davantage, bientôt… Que du bon ! ABONNEZ-VOUS POUR 1 € seulement…















































