Mansory Tesla Cybertruck “Bling-Carbone” 2025
Le préparateur Mansory s’est attaqué à un Tesla Cybertruck et gagne haut la main le premier prix du “Total déjantage” réussissant à le rendre encore plus bizarre qu’initialement. C’est toutefois à chaque fois la même histoire avec Mansory. Toutes ses réalisations déclenchent invariablement les mêmes cris d’effrois, hurlements et sarcasmes. Bien sûr, il y aura toujours à redire d’une Rolls-Royce Phantom Mansory en teinte marbre façon pierre tombale ou d’une Lamborghini Aventador à la sellerie en cuir de saumon véritable. Rire des frasques de Mansory revient à tirer sur l’ambulance et le Tesla Cybertruck en version Elongation Evo est tout de même intellectuellement difficile à intégrer dans les neurones
L’intégralité de la carrosserie a été rhabillée de panneaux de carbone, dissimulant le moindre recoin d’inox, caractéristique du Cybertruck. Mais, contrairement à certaines Supercars ou SUV méconnaissables après être passés entre les mains du préparateur Mansory, le physique très singulier du monumental pick-up Tesla (5,69 m de long pour 2,42 m de large !) reste identifiable. Elargisseurs d’ailes en carbone, bas de caisses et boucliers idoines, capot re-sculpté et jantes de 26 pouces complètent la panoplie. Surtout, l’ajout des éléments aérodynamiques de part et d’autre de la benne pose question : Doit-on y voir une savante dose d’humour de la part des designers de chez Mansory ?
Pas certain que le Cx soit la préoccupation majeure du commanditaire de l’objet (l’exemplaire est unique, réalisé à la demande d’un client du Moyen-Orient). L’habitacle reçoit une sellerie en cuir blanche et noire, presque sobre. On notera toutefois les logos rétro-éclairés sur les dossiers et les contre-portes. Sur le toit, les rampes LED font partie de la panoplie Mansory. L’habitacle contraste étrangement avec le reste de l’engin par sa relative sobriété. Spécialité maison oblige, le carbone est tout de même présent sur les seuils de portes et le pédalier. Mais la sellerie aux motifs graphiques est épurée avec quelques notes de jaune fluo. Aucune intervention n’a été réalisée concernant la technologie embarquée ou la motorisation, hors du champ de compétences de Mansory.
C’est en effet exclusivement esthétique. La motorisation ici retenue est un 850cv. C’est une transformation radicale pour un pick-up déjà hors normes maintenant orné d’ailettes façon Ferrari FXX-K. L’Elongation Evo pousse en effet le concept au paroxysme du “tape-à-l’œil”. La face avant est intégralement repensée, elle dispose d’un capot redessiné, de feux de jour LED spécifiques, et d’une panoplie de garnitures en carbone sur les montants, les bas de caisse, les portes et les encadrements de vitres. Le motif de “carbone forgé” n’a rien de discret et c’est bien là le but, en mettre plein la vue, coûte que coûte. Typique de chez Mansory, non ? Déjà connu pour sa première version baptisée Elongation, cette déclinaison est encore plus extrême, au paroxysme.
Le rendu est spectaculaire, voire excessif selon les goûts. Mais c’est à l’arrière que le Cybertruck devient véritablement inclassable et extravagant Les designers ont eu la (drôle) d’idée d’ajouter deux ailerons de style Ferrari FXX-K, clairement inspirés de l’univers de la piste, mais dont la pertinence aérodynamique sur un Cybertruck est plus que discutable. Un diffuseur imposant et un logo Mansory rétroéclairé viennent parachever ce tableau déjà bien chargé. L’intérieur, quant à lui, est bicolore noir et blanc, rehaussé de touches jaunes vives, dans un contraste visuel qui n’a rien de classique. Fidèle à sa réputation, Mansory mise avant tout sur l’exclusivité visuelle… Et pas forcément sur la sobriété !!!
Donc, ce Cybertruck revisité ne plaira pas à tout le monde, c’est certain. Mais il coche toutes les cases pour séduire une clientèle en quête de véhicules uniques et exubérants. Là où le Cybertruck a perdu de sa superbe aux États-Unis, il semble au contraire trouver un second souffle au Moyen-Orient, territoire fertile pour les projets les plus fous de Mansory. Mansory confirme qu’il est le roi du tuning outrancier. En transformant le Cybertruck en show-car roulant, bardé de carbone et d’éléments dignes d’une hypercar, le préparateur allemand va clairement diviser. Mais c’est précisément l’effet recherché. Et dans un marché aussi friand d’exubérance que le Moyen-Orient, ce monstre futuriste pourrait bien devenir la nouvelle coqueluche des collectionneurs.
Ayant eu l’occasion d’un “test-drive” hallucinant et halluciné, je peux vous partager mon expérience au volant de ce véhicule hors-norme… Outre le design anguleux et sa carrosserie en acier inoxydable recouverte de “carbone forgé” (sic !) il mesure 5,68 mètres de long pour 2,41 mètres de large, ce qui en fait un mastodonte qui semble issu de Interstellar avec ses lignes nettes. Il ne passe pas inaperçu avec son design clivant. Chez les constructeurs classieux comme Mercedes et BMW on insiste sur l’importance du style dans le choix d’un véhicule. Ici, si Tesla a poussé le concept à l’extrême, Mansory l’a sublimé dans une sorte d’hyper mauvais-gout “Interstellardien” d’apocalypse créant un objet qui attire autant qu’il divise.
L’intérieur du véhicule 100% géométrique est curieusement sobre mais déjanté avec un immense écran tactile central de 17 pouces… Prendre le volant de ce Cybertruck Mansory fut une expérience unique trop brève. La première chose qui m’a frappé est la direction “steer-by-wire” une technologie sans liaison mécanique entre le volant et les roues, offrant une réactivité surprenante, j’ai donc été déconcerté par la rapidité de la direction sur un véhicule de près de 3 tonnes. Le petit volant “squircle” (carré aux angles arrondis) m’a demandé un temps d’adaptation d’autant que sa sensibilité extrême m’a fait sur-braquer plusieurs fois avant de m’y habituer. Cette conception vise à ne jamais dépasser un demi-tour de volant, même dans les virages serrés.
Accélération 0-100 km/h en 4,3 secondes. Puissance 850cv. Poids 2.995 kg. Malgré ces chiffres, l’accélération m’a semblé moins brutale que celle d’une Model S. Le mode “one-pedal”, permettant de conduire principalement avec l’accélérateur, est similaire à celui des autres Tesla. Mon avis sur son inquiétant système de conduite autonome varie entre fascination et inquiétude. Le “Full Self Driving” (FSD) de Tesla est l’un des aspects les plus controversés du Cybertruck. Ce système promet une conduite quasiment autonome. Pendant mon essai, j’ai pu expérimenter et j’en suis (heureusement) sorti vivant et impressionné par sa capacité à s’arrêter et redémarrer aux feux rouges, négocier des virages à 90 degrés, suivre les voies sans erreur apparente…
Par contre, mon enthousiasme a été tempéré par un incident inquiétant, en plein virage, le système s’est désactivé brusquement, laissant le véhicule s’immobiliser au milieu de la voie. Cette expérience m’a rappelé l’importance de rester vigilant, même avec les technologies les plus avancées. Il est intéressant de noter que le FSD est toujours considéré comme un système d’aide à la conduite de niveau 2. Contrairement aux systèmes de niveau 3 comme celui de Mercedes, il n’exonère pas le conducteur de sa responsabilité. Tesla recommande d’ailleurs de garder les mains sur le volant à tout moment. Est-ce un véhicule d’avenir ou un concept prématuré ?
Après cet essai, je reste partagé sur le Cybertruck, d’un côté, son design audacieux et ses technologies de pointe en font un véhicule captivant, de l’autre, certains aspects comme la fiabilité du FSD et son utilité en tant que véhicule utilitaire soulèvent des questions. Le Cybertruck est davantage utilisé comme une voiture de prestige que comme un véritable pick-up-van. Cette tendance pourrait expliquer pourquoi les ventes ne sont pas à la hauteur des attentes initiales de Tesla, mais finalement, le Cybertruck représente un pari audacieux de Tesla. Son succès à long terme dépendra de l’amélioration continue de ses technologies, notamment le FSD, et de sa capacité à convaincre au-delà du cercle des premiers adoptants enthousiastes.






























