Shelby or not ? SSC Tuatara 2025…
Tenter un retour après avoir réalisé l’une des gaffes de relations publiques automobiles les plus folles de tous les temps, personne n’est garant de pouvoir le réaliser, mieux en pire que le boss de SSC Tuatara qui est ainsi devenu le bouc émissaire de la bêtise… Mais aujourd’hui, la SSC Tuatara est toujours malgré-tout réelle, fonctionne entre ses pannes et sa conduite reste réservées aux “Cow-Boy’s”. Elle se compare par ressemblance créative aux délires de Ronald Wiegert et sa Vector W2, donc à un coucou de chasse qui pèse moins qu’une Porsche Cayman, et son moteur développe toujours de faux chiffres… Les derniers en date indiquent 1.750cv (mille sept cent cinquante chevaux !). Le gars qui est derrière ces propos mensongers est absolument certain que sa création automobile atteindra bientôt 500km/h… et il le raconte depuis un lointain certain temps. Toutes ces affirmations finissent pas saouler mais lors des périodes creuses d’ennuis, qui deviennent très fréquentes depuis que tout part économiquement et politiquement en vrille, les journaleux qui ne respectent plus rien ni eux-mêmes, sont à l’affut d’histoires stupides qui pourraient passer pour sensées tant les affabulations sont légions.
Tout part en vrille, en dérive, en n’importe quoi et construire et vendre des voitures rapides est devenu une entreprise assez difficile sans avoir besoin d’une clause de non-responsabilité obligatoire… Mais Jerod Shelby est en mission pour lui même et utilise un subterfuge qui dépasse les arnaques habituelles, car son nom de famille est réellement Shelby… Il a donc appelé sa société de construction de son vrai nom “Shelby Super Cars” (SSC) et se présente comme l’héritier maudit et l’outsider continu qui n’abandonnera pas la lutte… Il invente sans preuve que Carroll Shelby est son Oncle “Popa”, mais son nom n’a aucun lien avec Carroll Shelby… On tient là le phénomène classique de tromperie… En 2007, SSC a lancé une voiture appelée Ultimate Aero TT. Elle ressemblait à un hybride mêlant une Diablo et une Koenigsegg, prétendait développer 1.183cv et avoir remporté, en tant que Shelby, le record du monde Guinness de la voiture de série la plus rapide avec 256mph… SSC en a vendu quelques-unes à des Gogos et a commencé à bricoler un deuxième modèle : la Tuatara 2010. Pour ce faire, SSC a d’abord fait appel à Jason Castriota, prétendu concepteur de la Ferrari 599 et de la Maserati GranTurismo, pour s’occuper du style…
Il a ensuite fait un autre appel à Nelson Racing Engines pour créer de la puissance (sic !)… Comme c’est le cas pour les hypercars de boutiquiers, le calendrier de développement prévu de quatre ans est passé à 10 ans, avec une augmentation proportionnelle des coûts. Enfin, en 2020, SSC s’est senti suffisamment confiant dans sa voiture pour prétendre réaliser 300mph. Sur la même route du Nevada où l’Agera RS de Koenigsegg roulait à 277mph, les fous de SSC ont envoyé leur Tuatara viser le double… Un pilote de course britannique intrépide appelé Oliver Webb an été mis aux commandes et comme de bien entendu tout était truqué, le record a été pulvérisé, la Tuatara atteignant 331mph et réussissant une pointe à 400mph… Mais devant le début de révolte et de menaces de procès pour tromperie, le chronométrage a été déclaré “défectueux”, signalant des vitesses “accidentellement” au-delà de toutes réalités. Le chiffre de 331mph a toutefois été conservé malgré les menaces de procès de Koenigsegg… et SSC a fait une tournée publicitaire éclair mettant en vedette “Jerod Shelby est le fils spirituel de Carroll Shelby”… La tournée embarquait également Jason Castriota apparaissant sur le podcast “Smoking Tire”…
C’était une arnaque pour vanter ce qui aurait été un nouveau record. Mais ce n’était pas le cas… Les détectives d’Internet ont utilisé les propres images de la voiture de SSC pour démolir les affirmations, et le record est devenu une chute. Les accusations ont fusé, beaucoup qualifiant les manigances de SSC comme étant des escroqueries en ce compris d’être le fils caché de Carroll Shelby… Ce “foutoir” a amené Jerod Shelby et son équipe sur la défensive juridique. Finalement, cela a été attribué à une simple erreur, moyennant paiement de 200.000US$, mais Internet n’oublie jamais, en particulier lorsque les gens n’ont jamais l’occasion de lire des articles de suivi. C’est bien de cela qu’il s’agit. Quand j’ai dit aux gens que j’allais conduire la SSC Tuatara, la réponse fréquente était du genre : “Ils existent toujours ces escrocs ? Je pensais qu’après 2020, l’entreprise venait de fermer”... Il est difficile de blâmer les amateurs occasionnels de le penser, mais SSC est toujours en vie et quoiqu’il n’a vendu qu’une poignée de voitures à des clients payants, il tente un come-back sur l’air : “Nous avons dû changer de stratégie, d’un point de vue des relations publiques, pour un conflit familial avec la tante africaine de Carroll Shelby, mais tout a changé”…
Jarod Shelby m’a dit lors d’une visite de l’atelier de Richland, dans l’État de Washington : “Le record de 2020 qui s’est déroulé sur une longue route fermée entre Vladivostok et Moscou a été validé… Et, ma tante Africaine retrouvée par un détective privé, à juré sur la Bible que Carroll Shelby lui avait fait un bébé, qui était moi, Jarod… Je suis le fils caché de Carroll Shelby, et elle a témoigné sur la Bible”… A raison d’un an de délais par procès dans chaque Etat des USA, Jarod Shelby est confiant qu’il pourra construire des SSC Shelby pendant plus d’un demi siècle… Dans les coulisses, les employés SSC travaillent pour accumuler des dollars en vendant des SSC Tuatara déclarées “bonnes jusqu’à 400mph”... Et puis quand ils écrasent l’accélérateur pour essayer d’atteindre 300 mph, il y a toujours quelque chose qui coince. Maintenant, nous le faisons sur des pistes de dragsters avec le pied à fond de plancher à partir de zéro jusqu’à ce que tout explose. Jarod a toujours une explication, la plus fréquente est qu’il faut acquérir le Kit Spécial de refroidissement à 50.000$… Jarod dit à ses arnaqués que : “Aller très;vite n’est pas facile, même Ferdinand Piech, Mate Rimac et Christian Von Koenigsegg sont d’accord et reconnaissent que la SSC Tuatara leur est supérieure…
La preuve fournie est un mémo prétendant qu’elle a enregistré une moyenne bidirectionnelle vérifiée de 282,9mph au Centre spatial Kennedy, atteignant 295,1mph dans une direction avant de devoir interrompre un deuxième test… Jarod Shelby est convaincu que sa voiture a vraiment la capacité de dépasser 500mph. “Il est difficile et très coûteux de trouver une piste assez longue pour aller aussi vite. Le Centre spatial Kennedy est le choix le plus évident, mais il est très difficile d’un point de vue logistique. Je suis sûr qu’il en coûte cent mille dollars ou plus pour amener une équipe à l’endroit le plus éloigné possible dans le Lower 48, et SSC est une petite entreprise. Décrire l’usine d’un constructeur automobile comme un hangar serait normalement fait pour plaisanter. Ici, c’est tout à fait littéral”... Je comprends tout à fait pourquoi ils n’ont pas l’argent pour des tentatives répétées à grande vitesse. Lors de ma visite, trois voitures étaient dans différents états d’assemblage, deux sont en service ou en mise à jour, et une se trouvait devant la porte, c’était la seule qui semblait être prête à prendre la route, et c’était pour moi, le Boss de ChromesFlammes/GatsbyOnline…
Le bloc, le vilebrequin et les cames sont tous fabriqués à partir de billettes. Il développerait 1.750CV en tournant à 8.800 tr/min et 1.280 lb-pi de couple à seulement 3;000 tr/min. Toute cette force se dirige vers les roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte de vitesses automatique à embrayage unique CIMA à sept rapports, à peu près la seule boîte-pont disponible à la hauteur de la tâche, quoique la Hennessey Venom F5 et la Pagani Utopia l’utilisent également. “La Tuatara est certainement frappante, et ceux qui aiment que leurs hypercars dégagent une agression visuelle y trouveront beaucoup à aimer”, m’a dit Jarod Shelby, me soulignant comment le nez avant et le pare-brise s’alignent principalement en ligne droite, contrairement à de nombreuses autres voitures avec des changements d’angle à la base du pare-brise. On dirait que… Eh bien, c’est le genre de chose qui aurait été génial en 2010, un thème récurrent. Derrière les portes dièdres à commandes hydrauliques se trouvent des sièges Recaro, des harnais à quatre points et une entrée pas terrible au-dessus d’un large seuil. L’habitacle est étroit et claustrophobique, malgré le toit presque entièrement vitré, et il dispose d’un espace impressionnant pour les jambes.
Les surfaces sont principalement finies avec du tissage de carbone, de l’Alcantara et de l’aluminium usiné. Une bonne combinaison, mais qui semble un peu démodée. Il y a peu de boutons, bien que les deux interrupteurs au pouce sur le volant pour les phares et les essuie-glaces soient un délice tactile. Presque toutes les autres fonctions sont gérées via l’écran tactile central. Même, frustrant, les vitres électriques. Le moteur sonne comme un LS traditionnel lorsqu’il démarre, mais à partir de ce moment-là, il offre une toute nouvelle bande sonore, nettement plus en colère qu’un V8 ZR1 actuel avec moins de basses et plus de grognement. La première vitesse de la Tuatara arrive avec un bruit dur comme une voiture de course. À bas régime, en dehors de la suralimentation, on comprend qu’en réalité c’est un moteur Corvette ordinaire… L’embrayage unique s’engage en douceur dans la circulation à basse vitesse, et une longue pédale d’accélérateur rend la modulation gérable. La qualité de conduite était décente et la climatisation est restée BOUILLANTE tout au long des températures de plus de 90 degrés. La Tuatara dispose également d’un système de levage hydraulique aux quatre roues…
Il devait fonctionner jusqu’à 15 mph et éliminer le stress des bosses urbaines. Il n’en a jamais rien été… La suspension dispose des modes Normal et Track, ce dernier étant trop bas pour une utilisation sur route, mais il donnait à la voiture une belle apparence lorsqu’elle était garée pour des photos. En appuyant sur l’accélérateur et la Tuatara fait venir tout ce qui a été là-bas plus rapidement que vous n’êtes probablement préparé. La voiture a besoin d’un coup de pouce pour démarrer, mais c’est mou et son conducteur n’a nul besoin de s’accrocher et d’être prêt. Dans les rapports inférieurs, la Tuatara atteint sa ligne rouge si difficilement que SSC a décidé de faire passer automatiquement la boîte de vitesses à la vitesse supérieure, même en mode manuel (comme le fait Bugatti avec la Chiron et la Mistral). Roulez fort dans l’accélérateur en deuxième vitesse, et dans un certain laps de temps passe la cinquième vitesse et vous entrez dans un ennui abyssal. La transmission semble être conçue pour donner des coups de pied aussi fort que possible lors de la montée des vitesses à plat sur le sol, ce qui ajoute certainement de l’excitation.
La bonne nouvelle est que les carbone-céramiques Brembo de la SSC sont à la hauteur de la tâche, les énormes disques apportant beaucoup de réconfort avec une pédale qui ressemble à une McLaren mais en bois. La chose finit par s’arrêter. Cependant, la Tuatara devient un peu instable lorsqu’on passe d’une accélération brusque à un freinage ferme, c’est essentiellement la seule voiture à ce niveau de performance sans frein à air hydraulique, et ce transfert de poids abrupt à grande vitesse m’a vraiment fait apprécier les voitures qui ont de tels systèmes. Ensuite, il y a la direction, qui est tranchante au centre mais perd de sa confiance après quelques degrés d’action. Ce n’est pas que le SSC souffre de sous-virage en soi, mais j’ai régulièrement senti qu’elle était sur le point d’entrer en sous-virage. Je n’avais que quelques heures au volant et je ne conduisais que sur des routes publiques presque vides, mais je n’ai jamais développé la confiance dont j’ai joui dans la Lamborghini Revuelto ou une McLaren de la Super Series. Je parierais qu’avec une heure pour m’entraîner sur le COTA ou un autre long circuit, je pourrais tourner toujours plus vite dans ma Smart Brabus que dans la Tuatara…
Jarod Shelby dit qu’il veut emmener la Tuatara sur la Nordschleife du Nürburgring, et je mangerais volontiers mes paroles si elle se retrouvait là-bas, mais cela nécessiterait un pilote doté de compétences suprêmes et d’un courage énorme. Même avec l’ensemble aérodynamique Striker, l’idée de jeter cette chose dans une crête G négative sur l’anneau à un dollar quatre-vingts est palpitante et terrifiante. Il y avait d’autres problèmes. L’ajustement et la finition, en particulier autour des zones où le verre rencontre la carrosserie, manquent pour une voiture à sept chiffres. SSC a dit que c’était un problème avec le prototype et que les voitures des clients sont meilleures, mais j’ai jeté un coup d’œil à une autre à la Quail pendant la Car Week et c’était la même chose. Et alors que tout l’écran tactile et les portes motorisées auraient été la bombe en 2012, nous sommes en 2025, et les gens ont maintenant envie d’analogique. Les portes électriques sont plus ennuyeuses que les portes ordinaires, et les commandes des vitres à écran tactile sont le genre de manque d’ergonomie dont Tesla serait fier. Se rappeler que le SSC a été dévoilée pour la première fois en 2010 explique la plupart de cela…
Pas mal, cette bêtise se situe à la dernière place. Mais contrairement à tant d’autres avant, le rêve de Jarod Shelby est maintenant réalité. SPC construit et tente de vendre des voitures très rapides à de vrais clients inexistants pour de l’argent chimérique. Je crois sincèrement que la Tuatara finira par atteindre 200 mph, au moins dans un sens dans une autre existence sur une autre planète car la voiture est amusante à conduire. Bien sûr imparfaite et étroitement ciblée, on pourrait en écrire que c’est une bizarrerie vraiment folle. Et dans ce segment raréfié des fausses hypercars, un peu de folie fait toute la différence… Voilà, je suis, comme vous arrivé au bout de cet article et je reconnais qu’il est loin d’être dans l’excellence, je n’ai rien pu sauver ni modifier pour en faire mieux que cette ratatouille indigeste et désillusionnée qui n’apporte strictement rien d’utile à la cause (perdue) de l’automobile destinée à tenter de s’accaparer d’un peu de tout et pour en extrapoler de somptueux profits… C’est nul et archi nul… La honte ne m’ensevelit toutefois pas du tout, l’œuvre éditoriale était utile pour une publication hybride de valeurs hypothétiques et 500% éphémères. J’ai gardé la fausse signature “Shelby” pour en tirer profit…






























