American Graffiti’32 Ford Coupe
Le Hot Rod le plus reconnaissable au monde n’a jamais remporté de prix de grand spectacle, ni établi de record de vitesse sur les lacs asséchés ou sur les traînées d’asphalte. En fait, le Hot Rod le plus reconnaissable au monde n’a pas été construit par un grand constructeur de Hot Rod’s, et la somme des pièces qui le constitue est similaire à la feuille de construction que l’on trouve généralement sur n’importe quel Hot Rod d’arrière-cour indescriptible. Malgré cela, le Hot Rod le plus reconnaissable au monde n’est que cela… Vous le connaissez peut-être sous le nom de Coupé American Graffiti… Peut-être pas ! Pfffff !
Souvent, lorsque quelqu’un fait référence à ce Coupé Ford B32 cinq fenêtres, c’est qu’une vague de nostalgie le submerge, le public pas toujours, car le Coupé American Graffiti doit son existence même au film de George Lucas, American Graffiti, qui jouait sur les souvenirs de lycée des années’50 et’60 et les temps ont changés… En vérité, le Hot Rod Ford’32 jaune vif a été construit à l’origine comme un accessoire de plus pour le film culte de 1973. Ce n’était pas censé d’être une star de marque, mais à mesure que la popularité du film grandissait, celle du coupé augmentait également.
Finalement, en grande partie grâce à la presse automobile autant qu’à tout autre facteur, la voiture est devenue connue sous le nom de “Coupé American Graffiti”, et maintenant les gens l’associent au personnage cool qui la conduisait dans le film : John Milner, interprété par l’acteur Paul LeMat. En effet, lui et le Hot Rod partagent une popularité parallèle parmi les fans de ce film, jusqu’à ce que plus personne ne puisse que difficilement différencier l’un sans l’autre. Ce qui est approprié, car j’ai été confronté à ce Hot Rod Coupé American Graffiti au salon de l’automobile “Viva Las Vegas” au printemps 2000.
Paul LeMat était présent et pris en compte. Il s’agissait de l’un des nombreux salons et événements automobiles auxquels le duo, ainsi que le propriétaire du Hot Rod Coupé jaune, Rick Figari, venaient pour relancer le film en TV ainsi que sur la nouvelle norme DVD qui depuis la toute fin des années ’90, sonnait la fin de l’ère de domination des cassettes VHS. Avec ce nouveau support, les adeptes du cinéma n’avaient plus besoin de rembobiner et la qualité de l’image et du son s’était également nettement améliorée. Le film se concentrait si fortement sur les années ’60 revenant à la mode, qu’il redevenait essentiel…
Les voitures conduites dans le film par des adolescents avaient le “bon look cool” généralement associé aux Hot rod’s et au Rock’and’Roll qui revenait “à-la-mode” faisant le bonheur des “traîneurs de queue” nostalgiques des gamines en longues chaussettes et jupettes plissées. Lucas lui-même, qui, adolescent, vivait dans la région de “Central Valley” où se déroulait le film, revenait jouer un rôle déterminant dans la genèse du célèbre Hot Rod. Le tout était évidement du business “à l’Américaine” relançant le film et sa suite N°2 ainsi qu’une foultitude de “trucs” et “machins” à faire acheter en masse…
Le film American Graffiti sorti en 1973 avait été réalisé et coécrit par George Lucas, avait été produit par Francis Ford Coppola et coécrit par Willard Huyck et Gloria Katz. Le film se déroulait à Modesto en Californie en 1962 et se voulait être une représentation de la jeunesse américaine de l’époque avec des vadrouilles en Kustom’s et Hot Rod’s sur musique Rock ‘n’ roll. À travers une série de saynètes, il racontait l’histoire d’un groupe d’adolescent(e)s et de leurs aventures au cours d’une seule nuit. Alors que Lucas travaillait sur son premier film, THX 1138, Coppola lui avait demandé d’écrire un scénario “Ado”.
Le passage à l’âge adulte, le Rock, les flirts en voiture. Lucas a utilisé ses souvenirs d’adolescent et Universal Pictures lui a fait confiance après que tous les autres grands studios de cinéma l’ont refusé. Le tournage a commencé à San Rafael en Californie, mais l’équipe s’est vue refuser l’autorisation de tourner plus d’une journée. En conséquence, la production a été transférée à Modesto. C’était le premier film à être estampillé Lucasfilm. American Graffiti sera présenté le 2 août 1973 au Festival international du film de Locarno en Suisse, et sortira en salles le 11 août 1973 aux États-Unis.
Salué par la critique il sera nommé à l’Oscar du meilleur film. Produit avec un budget de 777.000 $ (soit l’équivalent actuel d’environ 5 millions de $ de 2025, il deviendra l’un des films les plus rentables de tous les temps… Depuis sa sortie, American Graffiti a généré des recettes de plus de 200 millions $ au box-office et en sortie vidéo, sans compter les produits dérivés. En 1995, le film sera même sélectionné pour être conservé au National Film Registry. Le synopsis est basique, c’est une nuit d’adieux divers au sein d’une bande de copain(ne)s à Modesto, Californie, en s’apprêtent à quitter leur petite ville.
Ils partent en effet entamer leurs études universitaires sur la côte est. Après s’être retrouvés au Mel’s Drive-In avec leurs copains, Steve prête sa Chevrolet Impala blanche de 1958 à Terry Fields (Grenouille) avec qui John Milner propriétaire d’un Hot Rod jaune passe une dernière nuit à parader en voiture avec leurs petites amies le long du Strip, la grand rue que sillonnent sans cesse les véhicules rutilants d’autres nombreux jeunes à la recherche d’aventures amoureuses et sexuellement “touche-pipi” avec des fillettes en longues chaussettes et jupes plissées pendant que les autoradios diffusent du rock ‘n’ roll…
Un dénommé Curt passe la nuit à chercher une blonde inconnue qu’il vient de remarquer au volant d’un cabriolet Ford Thunderbird 1956 blanc espérant la retrouver et la baiser, il se lie d’amitié malgré lui avec les mauvais garçons du coin, les Pharaons et leur Mercury Coupé de 1951 Chop-Top. Vers la fin de la nuit il passe voir Wolfman Jack, animateur de la station locale de radio pirate, qui est leur idole. Simultanément un dénommé Terry rencontre Debbie, une fille rebelle, au volant de la voiture de Steve et la séduit tandis que John promène Carol, la très jeune sœur d’une autre fille qu’il ne connaît même pas…
Steve reste avec Laurie pendant une partie de la nuit mais se dispute avec elle. Au petit matin, à la sortie de la ville, une course de dragsters oppose John à Bob Falfa, un nouveau venu en ville. Celui-ci conduit une Chevrolet noire de 1955, dans laquelle il a embarqué une Laurie dépitée par sa rupture avec Steve. Le Hot-Rod jaune de John gagne la course tandis que la Chevy noire quitte la route, fait un tonneau et se retrouve sur le toit. Bob et Laurie s’extirpent du véhicule avant qu’il prenne feu. C’est déjà le lendemain et le moment de prendre l’avion. Mais Curt part seul à l’université, Steve ayant décidé de rester…
Lorsque l’avion décolle et avant qu’il prenne de l’altitude, Curt aperçoit sur une route la T-Bird blanche de la belle inconnue passant au loin. Avant le générique final, des intertitres nous informent du sort ultérieur des quatre copains : fin 1964, John meurt dans un accident de voiture, victime d’un ivrogne ; Terry disparaît en 1965, près d’An Loc, en pleine guerre du Vietnam ; Steve devient agent d’assurances et reste à Modesto ; Curt, devenu écrivain, s’installe au Canada pour tapoter “American Graffiti”... Je conçois que c’est frustrant, “guimauve” et même totalement crétin mais ce navet a rapporté 195 millions de$.
Henry Travers est le gars qui s’était vu confier la tâche enviable de superviser la construction du Hot Rod jaune. Pratiquement tout le tournage a eu lieu en Californie du Nord, donc la logique dictait de choisir un garage dans la région pour la construction réelle de la voiture et son suivi (entretien), Henry Travers a choisi Bob Hamilton à Ignacio. Lucas voulait un style “Coupé Highboy” avec des ailes “bobbées” pour souligner les lois sur les ailes alors obligatoires auxquelles les Hot Rodders étaient continuellement confrontés dans les années’60. La construction supplémentaire comprenait donc l’ajout d’ailes avant.
La calandre Deuce a été sectionnée de quelques centimètres, puis le Hot Rod a été emmené à l’atelier “Orlandi” situé à San Rafael pour la peinture laquée jaune canari. L’intérieur, à l’origine rouge et blanc, a été teint en noir. Pour conserver le Look des années ’60 d’un Hot Rod de mauvais garçon, Lucas et Kurtz ont stipulé que le moteur devait être bruyant et cracheur de flammes. Un V8 Chevrolet 327ci du milieu des années ’60 à été préparé à atelier de Johnny Franklin qui a rempli la facture avec un “Man-A-Fre” plutôt rare contenant un quatuor de carburateurs Rochester 2G double corps.
Le reste comprenait une transmission Super T-10 à quatre vitesses et un pont/différentiel 4,11:1. Ensuite, Paul LeMat, sous les traits de John Milner, a marqué l’histoire du Hot Rod sur grand écran. Des plates-formes amovibles spéciales ont été conçues pour que les membres de l’équipe de tournage puissent les monter pendant le tournage en gros plan des scènes de cruising dans les rues de Petaluma, en Californie réalisant ainsi des gros plans sur la belle McKenzie Phillips, qui incarnait la jeune fille impertinente que Milner était coincé à garder “sexuellement intacte” pendant toute la durée du film…
Le point culminant du film, bien sûr, est la célèbre scène de course de dragsters vers la fin. Dans cette scène, Milner affronte la Chevrolet’55 noire conduite par Bob Falfa, interprété par Harrison Ford et tout s’est déroulé sans problème, bien que la Chevy ’55 a refusé de se renverser pour le grand crash final, de sorte que l’équipe de tournage a dû physiquement faire rouler la voiture sur le côté pour le plan ! En ce qui concerne l’avenir de ce coupé, lorsque le film a été mis dans la boîte et présenté à Universal Studios pour la distribution, on a senti que le destin était intervenu pour sauver la voiture pour la postérité.
Selon la légende, l’équipe marketing d’Universal avait conclu très tôt qu’American Graffiti serait un flop financier, et pour récupérer leurs pertes prévues, ils ont ordonné à Travers de vendre immédiatement le Hot Rod Deuce jaune. Le prix demandé était de 1.500 $, mais il n’y avait pas preneur. Ce fut une bonne chose pour le département de la promotion d’Universal, car lorsque le film est sorti, il s’est avéré être un succès instantané, incitant le département marketing toujours ingénieux à ramener le Hot Rod’32 cinq fenêtres “At Home” pour l’utiliser comme outil promotionnel.
Au cours de son mandat dans le département de la promotion, le Hot Rod a été sous-traité pour un rôle dans un autre film de Hot Rod également célèbre, “The California Kid”... Le Coupé jaune est apparu dans deux scènes principales, l’une comprenait le compteur de vitesse filmé pour le gros plan. Idem pour le coup de feu du moteur doublant celui du Kid’s. C’est du Hollywood 100%. Sa mission s’est terminée sur les deux fronts, le Hot Rod jaune est resté sur le terrain d’Universal Studios pendant six ans, jusqu’à ce que le même service marketing clairvoyant estime que le moment était venu pour une suite.
C’est ainsi qu’est né “More American Graffiti”, et le Hot Rod de Milner a été renvoyé à l’atelier d’Orlandi pour un lifting mineur, y compris un nouveau travail de peinture : même couleur, mais peinture en émail acrylique. “More American Graffiti” a été un flop (les gourous du marketing se sont trompés !), donc Universal a estimé qu’il était temps de retirer le vieux cheval de guerre une fois pour toutes. L’occasion a été marquée par une vente aux enchères scellée, remportée par Steve Fitch qui avait déjà acquis les droits de la Chevrolet noire de 1955 du film. Quelques années plus tard Rick Figari a acheté le Hot Rod.
Roy Brizio (situé dans le sud de San Francisco) a été choisi pour remettre le Hot Rod en état de rouler. En effet, Rick Figari a passé les années suivantes à conduire la voiture qui est devenue un incontournable de la scène des Street Rods de la région de la baie de San Francisco. C’est-à-dire que Figari décide que l’importance historique et financière particulière de la voiture justifie qu’elle soit considérée comme bien plus… C’est ainsi que le Hot Rod American Graffiti est devenu une attraction de foire, cette fois en l’honneur de son héritage. La voiture étant disponible pour être exposée dans des salons et événements.
Figari a créé un site Web www.milnerscoupe.com qui n’existe plus et ce Hot Rod a disparu mystérieusement… Mais aux USA rien ne se perd vraiment et officiellement est apparue une résurrection maintenant connue sous le nom de “Hot Rod Coupé Milner American Graffiti”... Après tout, comme le Hot Rod du film a été celui pour lequel de nombreux amateurs se branlaient en rêvant aux multiples “touche-pipi” possibles avec des jeunes gamines ayant de longues chaussettes et jupes plissées sans slip, c’est devenu “Le Hot Rod le plus reconnaissable de la planète”... A tel point que les clones pullulent.
Le film culte-juvénile American Graffiti a marqué les esprits et les premières éjaculations. Brian Milner que j’ai approché pour en savoir plus, m’a dit : “Quand j’ai vu le film American Graffiti pour la première fois à l’âge de 14 ans, je voulais ce coupé Ford’32, et il m’a fallu 20 ans pour en construire un clone, mais j’ai maintenant ma version de ce Coupé Ford’32… “À partir de 1998 avec un cadre nu et une carrosserie Flatlanders Hot Rods, j’ai lentement travaillé autant que dépensé de l’argent, mais mes compétences financières me permettaient de réaliser ce rêve. Mais je l’ai équipé d’une Chevy Big-bloc de 657cv et 650 lb-pi.
C’est un V8 540ci que j’ai assemblé en commençant par un kit de moteur de course Shafiroff avec un bloc Merlin, une vilebrequin Eagle, des tiges Lunati Pro Mod, des pistons SRP, des têtes et cames Comp. Pour l’induction, Blower Weiand avec deux carburateurs 650 Holley, et un système nitreux NOS big shot. La transmission est une Richmond à cinq vitesses, avec un embrayage à double disque McLeod, et un pont Dana 60 à l’arrière en 3,73. Je m’amuse plus maintenant sur la piste d’accélération que je ne l’ai jamais fait assis sur une chaise lors des salons de l’automobile.










































