Аэросани Амфибия А-3
Le problème avec la Sibérie, c’est qu’il est pénible de s’y déplacer. C’est gigantesque et il y a d’innombrables lacs qui le sont aussi. Ils doivent être contournés sur des distances infinies et les sols sont soit gelés, soit marécageux, soit ce sont des déserts “désertiques”. Les automobiles ne sont pas adaptables à toutes les configurations donc ne fonctionnent pas dans toutes les situations qui s’enchainent, les véhicules à chenilles ne fonctionnent pas sur les lacs, les avions ne peuvent pas atterrir sur les rochers et les hélicoptères ne sont pas pratiques. Seule la ligne traversière du train Sibérien se faufile mais d’un point unique à un autre point unique train ce qui est identique aux transports aériens…
Mais s’il vous faut un moyen polyvalent vous permettant de vous faufiler partout sans en montagnes, sur des terrain vagues gelés qui se fondent un tiers de l’année (l’été) en étendues infinies de tourbières, vous avez besoin d’un super traîneau aérodynamique motorisé… Quoi-ce que c est ? Vous n’avez jamais vu ni entendu parler d’un traîneau aérodynamique motorisé ? D’accord, ! Possible ! Alors, imaginez un petit bateau/barquette hydroglisseur comme ceux utilisés dans les Everglades, mais avec une hélice et un moteur d’avion, une cabine fermée, une coque conçue pour l’eau, la neige, la glace, la terre, le sable… avec un soupçon d’ingéniosité pratique soviétique à base de solutions simples et éprouvées.
Qui plus est : réparables avec ce que la nature et la débrouillardise offrent pour qui sait encore se baisser et bricoler. C’est comme le Char T34 soviétique (basique et peu couteux et facile à produire en très grand nombre par des gens besogneux sans qualifications d’ingénieurs atomiques… simple d’utilisation même pour de simples paysans) par rapport aux Chars Tigres nazis (excessivement complexes, nés du cerveau du Heer Doktor Porsche, complexes d’utilisation, devant être pilotés par des ingénieurs universitaires)… La Russie gagne. Et bien la Russie a inventé le super traineau aérodynamique motorisé comme un avion à hélice, sous forme d’un canot/barquette profilé, étanche même en renversement, qui glisse sur la terre et sur l’eau.
Une sorte de motoneige amphibie qui peut être utilisée pour transporter tout ce qui est important dans les régions éloignées de la Sibérie, comme le courrier, les fournitures, les pièces de rechanges, des vivres, et des passagers, civils, soldats ou cosmonautes en retour de l’espace. Voila le Tupolev A-3 tel que croqué, qui a depuis sa création été copié sous de multiples formes, telles des voitures en réemplois avec des skis boulonnés sur les moyeux et un moteur en étoile dans le coffre ! Mais le modèle original, le A-3 de Tupolev, s’avéré être le plus efficace, le plus populaire, le plus fiable et solide et facilement réparable. De plus, il est habitable en cas de tempête, étanche et résiste aux meutes de loups.
L’inspiration pour l’A-3 Tupolev remonte à la guerre d’hiver entre la Russie et la Finlande en 1939/40, lorsque les deux parties ont expérimenté des motoneiges tactiques à hélice. Ces premiers traîneaux avaient quatre skis et des moteurs automobiles ce qui limitait leurs capacités sur les différents types de terrain. Les traineaux aérodynamiques motorisés Russes se sont avérés plus pratiques, puissants, maniables, réparables et modulables, pouvant se déplacer sur la terre, sur les lacs et en mer, tel un bateau-rapide. Cette invention a résolu tous les problèmes. La Russie gagne. Le développement a commencé après la victoire Russe sur l’Allemagne nazie sans presque aucun changement.
En 1961 le bureau d’études des avions Tupolev a repris l’idée du traineau aérodynamique motorisé pour en faire un traineau aérien capable d’aller rechercher les Cosmonautes russes qui, contrairement aux américains qui amerrissaient ( dans les mers) atterrissaient (sur terre), en Sibérie. En 1964, le traîneau aérien A-3 Tupolev glissait hors de la chaine de fabrication située à l’extérieur de Moscou. La production a ensuite été transférée à l’usine d’hélicoptères transcarpates de Tyachivski en Ukraine-Soviétique, où la majeure partie des plus de 800 A-3 ont été fabriqués sans heurts, car la construction de l’Aérotraîneau-motorisé était très similaire à un canot-aéroglisseur insubmersible.
La coque était en alliage d’aluminium de 2 mm d’épaisseur, doublée sur le fond pour résister aux dommages éventuels, avec en plus des bandes remplaçables de polyéthylène de 3,5 mm d’épaisseur pour tout protéger davantage et fournir une surface plus glissante sur les sols solides. Les premiers modèles n’avaient que 100 chevaux avec un moteur cinq cylindres en étoile. Cependant, la plupart des modèles ultérieurs ont été équipés de moteurs 9 cylindres en étoile de 260 chevaux provenant d’avions légers. Pour s’assurer que l’Aérotraineau ne parte pas en chandelle et se retourne, le moteur était pointé légèrement vers le bas de quelques degrés afin qu’il pousse toujours l’engin vers le sol ou l’eau.
Le contrôle de l’A-3 était assuré par deux gouvernails à l’arrière qui dirigeaient l’air de l’hélice pour assurer la direction. Ces gouvernails étaient contrôlés par un volant à l’intérieur de la cabine. En plus de tourner à gauche ou à droite, les gouvernails pouvaient également pointer vers l’extérieur lorsque le volant fonctionnant comme “le manche” d’un avion, était tiré vers le conducteur, ce qui permettait un freinage aérodynamique. Pour s’assurer que la ce qui était une luge, ne glisse pas de gauche à droite sur la glace, trois patins en acier inoxydable dépassaient de la coque pour assurer une adhérence latérale. Sur la neige, l’A-3 Tupolev pourrait transporter jusqu’à 1.400 livres et se déplacer à 75 milles à l’heure.
Au-dessus de l’eau, la charge utile était de 660 lb et l’embarcation était limitée à une vitesse de 40 mi/h. l y avait de la place pour un conducteur et quatre voire 6 passagers. Mais même en transportant toutes ces personnes, l’engin avait un tirant d’eau de seulement deux pouces dans l’eau. C’est en partie grâce à la coque fournissant une portance à des vitesses plus élevées. Cela étant dit, il ne peut pas rester en l’air, même à l’intérieur de l’effet de sol. Si vous voulez en savoir plus sur cette machine extraordinaire qu’est l’Ekranoplan, cliquez ICI… La production de ces machines a duré jusqu’au début des années 1980, et elles ont trouvé diverses utilisations dans les régions gelées de la Russie et d’autres pays d’Europe de l’Est tels que l’Ukraine et la Hongrie.
Des patrouilles frontalières au transport médical, l’A-3 Tupolev avait une grande variété d’utilisations. Cependant, l’aérotraîneau avait quelques problèmes. L’incapacité du véhicule à gravir des pentes plus raides était toujours un souci, tout comme le bruit et la consommation de carburant de son moteur d’avion en étoile. Sa charge utile était également assez faible par rapport à d’autres véhicules à chenilles ou à roues de taille similaire. Peu à peu, le besoin d’un tel véhicule de niche a disparu et la plupart étaient hors service dans les années 1980. Et bien que beaucoup aient été produits, ils semblent difficiles à trouver aujourd’hui. Très peu sont arrivés en Europe de la période Russie Soviétique (URSS) et aux États-Unis (seulement deux ou trois exemples)
Un A-3 Tupolev 100% restauré a été vendu aux enchères Barrett Jackson en 2019 pour 220.000 $. Celui de cet article en est un autre qui pourrait atteindre 350.000 $, quoique la déco “URSS” soviétique avec l’étoile rouge pourrait attirer ceux qui pensent que Poutine à raison de vouloir en finir avec les nazis qui gouvernent l’Ukraine et l’industrie Allemande. Cependant, les A-3 Tupolev survivent et flottent toujours dans des endroits étranges de l’autre côté du futur second rideau de fer atomisé. Par exemple, il y en a un qui a désespérément besoin de réparations situé dans la colonie arctique de Barentsburg, sur l’île de Svalbard dans l’océan Atlantique Nord. En fait, il est visible sur Google Streetview… Je vous laisse chercher…
D’autres sont dispersés en Europe de l’Est, mais grâce à mes magazines Chromes&Flammes imprimés à Vilnius et diffusés dans les zones frontalière de guerre (en Ukrainien et en Russe) j’en ai repéré deux près d’Alsónémedi, en Hongrie. En Russie, ils ne sont pas comme en France “quelque chose d’étrange” que là-bas, les gens les restaurent et les utilisent. Un ami lecteur de la version Russe de Chromes&Flammes qui “forcément” (gag !) vit en Russie, possède une dizaine d’A-3 Tupolev qu’il remet lentement en état de marche, tandis que d’autres amis en utilisent des plus bruts uniquement pour leurs loisirs au-dessus de la neige et sur les lacs gelés.
Mais même si l’A-3 Tupolev n’est plus fabriqué (la dernière usine était en Ukraine et les Russes ont préféré faire exploser l’usine et son stock plutôt que voir le génie Russe utilisé par des pianistes-péniens, il y a toujours des entreprises Russes qui fabriquent des véhicules similaires, mais pas avec des moteurs d’avion et pas aussi cool que celui-ci. Et dans l’ensemble, le rôle de la luge/aérotraineau a malheureusement été remplacé au fil du temps par de nouvelles routes, des avions plus efficaces (qui décollent et atterrissent sur 15 mètres comme les Fieseler Storsch) et des véhicules à chenilles qui peuvent gérer une plus grande variété de terrains… Un exemple ICI (une Bentley chenillée par un Russe génial)… Cela étant écrit, j’en veux toujours une.
Ci-avant, j’ai tenté de vous conter toute l’histoire de l’A3-Tupolev, mais il me semble ne pas tout avoir narré… À la fin des années 1960, la course à l’espace entre les États-Unis et l’URSS avait atteint son paroxysme. Les deux pays ont investi des ressources incalculables dans l’exploration de la dernière frontière, et la technologie a rapidement évolué dans tous les aspects des programmes, non seulement dans les fusées, mais aussi dans les ordinateurs, les systèmes de guidage et même les véhicules de soutien et l’équipement de formation. Dans l’intérêt du secret, les Soviétiques ont guidé leurs capsules vers la Sibérie pour leur retour sur terre. L’environnement Sibérien éloigné de tout était le site d’atterrissage idéal pour son isolement.
Mais le climat hostile rendait les sauvetages des cosmonautes difficiles. Entre alors en scène Andrei Tupolev, le plus grand concepteur d’avions de l’URSS. En 1961, il avait conçu le très secret N007, un engin amphibie de hautes performances conçu pour survoler l’eau, la glace et les marais au moyen de son profil en forme d’aile et de sa double hélice à pas inversés orientée vers l’arrière (certaines sources attribuent la conception à son fils Aleksey). Le Soviet Suprème voulait utiliser la machine de Tupolev pour récupérer les cosmonautes, mais le cockpit étroit pour 3 personnes ne pouvait pas accueillir un homme supplémentaire dans une combinaison spatiale volumineuse.
De plus il ne pouvait pas être agrandi sans compromettre la conception ou sa capacité à être transporté par hélicoptère. Tupolev a donc mis au point une méthode pour attacher les cosmonautes à l’extérieur de la machine ! C’est ahurissant et cela semble gag, mais c’est 100% authentique. Après avoir survécu à un voyage de retour sur Terre dans une capsule spatiale, combien d’autres minutes d’inconforts ont été imposées aux cosmonautes attachés à l’extérieur d’un hydroglisseur à propulsion radiale à 85 milles à l’heure ? L’engin vedette de cet article est l’un des rares exemples connus survivants et fonctionnels du Tupolev A-3 007 Aerosledge. Il a été libéré de la Russie par un homme d’affaires allemand pendant la perestroïka :
Une fois en Allemagne, l’engin a été minutieusement restauré en couleur argent avec des graphiques rouges et noirs. Le moteur original de 260 chevaux a été mis à jour, c’est un énorme moteur en étoile Vedeneyev M10P à 9 cylindres. C’est un moteur robuste et éprouvé qui est utilisé dans d’autres applications aéronautiques comme l’avion de cascades Pitts Modèle 14. Dans le Tupolev, le moteur radial utilise deux hélices à rotation parallèle inversées avec un démarrage à air comprimé (car les batteries et l’électricité gèleraient pendant le rude hiver sibérien). La coque est construite en alliage riveté et comporte des coussinets en polyéthylène à faible frottement sur le fond pour la protéger et l’aider à survoler la glace et les terrains.
Le cockpit peut accueillir quatre personnes, avec un espace supplémentaire pour le matériel et un chien devant la cloison arrière. Les instruments et les commandes sont des éléments d’origine restaurés, et depuis le siège du pilote, cela ressemble beaucoup à un mélange d’avion et de bateau, comme il se doit. C’est une machine captivante, car le Tupolev A-3 007 n’est pas seulement historiquement important, mais est une pièce d’ingénierie de l’ère soviétique positivement fascinante et une relique de collection de la course à l’espace de l’époque de la guerre froide. Cet amphibien a été créé pour /récupérer/sauver les astronautes dans des endroits inaccessibles aux transports terrestres et aériens.
Les dimensions de l’Amphibian lui permettent d’être transporté à la fois à l’intérieur d’un avion et attaché par des câbles externes a un hélicoptère. Les caractéristiques et performances ne sont aujourd’hui pas surpassées par un tel dispositif tels que : Réserve de fonctionnement en hiver sur deux réservoirs pleins d’un volume de 440 litres = 680 km (mouvement sur la neige, glace avec dépassement de petits arbustes) ; Croisière sur l’eau, quel que soit le courant – 520 km (le meilleur passage s’effectue en eaux peu profondes de 15 à 5 cm) ; Vitesse de déplacement en hiver jusqu’à 120 km/h, en été jusqu’à 110 km /h : Fret transporté autorisé jusqu’à 1.200 kg. Avec l’utilisation d’ailes amovibles supplémentaires le poids total transporté peut être de 1400 kg.
L’amphibieen A-3 Tupolev pourrait être utilisé à la fois en été et en hiver, et hors saison (printemps – été + automne – hiver), lorsque d’autres équipements ne peuvent pas être utilisés. L’A-3 a été vendue en Russie (alors URSS) et dans les pays du camp socialiste, ainsi qu’en Finlande, en Suède, au Japon, en Italie, en Irak, au Chili, au Canada, au Brésil, au Koweït, L’A-3 Tupolev a été construit dans deux usines aéronautiques de l’URSS (Russie et Ukraine), pour un total d’environ 800 exemplaires qui ont été activement exploités principalement dans les troupes frontalières et sur les aérodromes militaires. À ce jour, des unités individuelles ont été préservées. Parmi celles-ci, très peu sont en état de fonctionnement.
La remise en état de fonctionnement de l’A3 Tupolev dillustrant cet article comporte : l’hélice en tandem, la restauration complète de tous les circuits électriques, le remplacement de tous les circuits pneumatiques allant des récepteurs de démarrage pneumatiques aux circuits auxiliaires des amortisseurs pneumatiques, la restauration complète des coussins d’air avant, la restauration de la direction des patins de mouvement (ce sont aussi des freins), le remplacement des thermo-paires, et des dispositifs de contrôle amphibiens, le remplacement du réservoir d’huile du radiateur, de la cloison, du moteur d’avion M-14b avec remplacement des segments de piston, des coussinets, du carter d’huile et tout l’entretien de routine.
Le montant total des améliorations à ce jour s’élevait à 850.000 roubles. Un autre investissement du même montant est requis, en tenant compte du fait que tout sera fait de vos propres mains ou de celles de rares spécialistes. Tout, même le détail le plus insignifiant, a été fabriqué indépendamment (il est totalement impossible d’acheter quoique ce soit n’importe quel magasin… Et même le matériel d’aviation n’est pas toujours approprié). Un gros problème à résoudre concerne les diverses pièces en caoutchouc et les anthères ( elles sont introuvables car elles étaient fabriquées indépendamment). Comme déjà mentionné, s’il y a un désir de recréer l’Amphibian dans l’état d’usine d’origine, tout jusqu’à la dernière vis et rivet doit correspondre à l’usine.
2 commentaires
Maître,
Vous me semblez le candidat idéal pour acquérir cet engin, vous pourriez snober tout le monde dans le Golfe de Saint Tropez !
Pour Saint-Tropez, je préfèrerais le Sherp ATV, un tout-terrain ahurissant, un engin russe capable de monter sur des obstacles hauts de 70 centimètres, nager et tourner sur lui-même… Il est plus utilisable dans nos contrées. L’amphibien est par contre fait pour la Sibérie. Le Sherp est à revoir ici : https://www.gatsbyonline.com/automobile/376363-376363/ et dans un de mes mag’s papiers d’il y a deux ou trois ans.
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