“La Venus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople”…
(“Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”)
“Avoir une Tête de Turc” est une locution inspirée de l’attraction des foires françaises de la fin du XIXe siècle qui permettait de mesurer sa force en frappant sur une tête coiffée d’un turban, rappelant l’image stéréotypique d’un Turc…, les délices de Turquie s’avèrent un dérèglement de tous les sens…., les Turcs, surtout les Turques, ne sont pas comme nous !
Attention, il ne s’agit pas là de lancer un débat oiseux sur l’appartenance ou non de la Turquie à l’Europe ; mais bien de constater qu’une schizophrénie rampante semble bel et bien perturber occasionnellement les esprits dans ce pays à cheval entre deux continents.
Les bijoux de famille de chaque Turc, sont comme les joyaux enfouis du cinéma turc, ils surgissent périodiquement telles de monstrueuses choses difformes, qui n’ont pas fini de perturber les cauchemars des cinéphiles féminines les plus perverses.
Depuis la sortie du film “Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”/”La Vénus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople”, il est définitivement acquis que Kemili Babarüm est l’actrice-fétiche-transsexuelle préférée des amateurs et amatrices du cinéma déviant Turc…
Kemili Babarüm est arrivée au sommet de la gloire du cinéma Turc grâce à sa prestation éblouissante dans diverses séquences devenues Kultissimes, dont une copulation sodomique crapuleuse, démontrant qu’elle avait l’étoffe d’une vraie Star, un talent transcendé par des éclairs de démence sexuelle et un coté glauque qui magnifiait ses perversions !
Le faramineux “En Büyük yumruk Bikerÿ” sorti en salle l’année précédente annonçait déjà la profondeur insondable de son magnétisme (et de son anus) dans des scènes de sado-masochisme réalisées dans un couvent.
Selon les spécialistes du cinéma Turc, son art et ses prestations (car Kemili Babarüm tout en ayant un extraordinaire corps de jeune femme avec des seins pointant vers l’infini du ciel est capable d’érections longues de plusieurs heures), démontrent aux cinéphiles occidentaux, souvent ignorants, que le cinéma Turc est un fleuve sans fin, charriant gloire et succès, pas même limité par l’intellect humain.
Cette entrée en matière (fécale) était nécessaire pour introduire le sexe cinématographique Turc dans votre “moi-profond” qui jusqu’à cet instant l’ignorait… et pour vous faire jouir au mieux, j’ai pris le temps de visionner plusieurs fois ce film déjanté qu’est “Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”/”La Vénus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople”,…, mais comment résumer cette œuvre dantesque ?
Hé bien, on ne peut pas…, il est bien sûr possible de résumer l’intrigue, dont ma méconnaissance du turc ne m’a pas empêché de saisir les (très) grandes lignes…, mais le film lui-même ne se raconte pas, il se vit, comme un long voyage hallucinatoire aux confins de l’hystérie.
Concentré de folies sexuelles diverses secouées dans le shaker d’une mise en scène parkinsonienne, cette œuvre est celle de Çetin Inanç (complice et amant habituel de Kemili Babarüm)… qui a notamment réalisé “Turkish Bike Star Wars” et “Death Sex Warrior Bikerüm”, des œuvres cinématographiques qui repoussent toutes les limites connues et imaginables de l’humainement concevable en matière sexuelle.
Pour faire bref, “Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”/”La Vénus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople”, innove en créant le cinéma-patchwork pour motards transsexuels extravertis…, entrecoupant des scènes de polar d’une sexualité sado masochiste particulièrement perverse et d’une abomination rarement atteinte dans les scènes de sodomisation couplées à d’invraisemblables tortures…, le tout avec un montage kaléidoscopique de stock-shots issus d’au moins quinze films différents et mélangés dans une totale frénésie.
Ce film élève ce système au rang d’art, car c’est près de 50% de ses scènes d’action (en gros, dès qu’il s’agit de montrer quoi que ce soit de très couteux à l’écran), qui en sont composées pour tout ou partie (un stock-shot, je le rappelle pour les non-cinéphiles, est l’extrait d’un métrage A, que l’on insère sans permission, dans un métrage B, dont il sera ensuite censé faire partie).
Mais je vais plutôt passer aux choses sérieuses en fixant les tétons de l’intrigue…, c’est-à-dire en décrivant le, heuhhhhh…, le scénario.
Une grande ville au milieu d’une campagne déserte (sic !) est le décor d’exactions glauques et particulièrement perverses de la part de vils motards malandrins aux faciès patibulaires aux ordres d’un(e) transsexuel(le) qui est perpétuellement nu(e), en bottes de cuir… et en érection…
On compte notamment parmi cette bande d’hurluberlu(e)s une sorte d’ersatz de Richard Kiel (le Requin des films James Bond), reconnaissable à ses dents recouvertes de papier aluminium (notez que l’acteur qui interprète ce rôle tient également un petit rôle dans un navet d’envergure : White Fire/Vivre pour survivre)… acolyte d’un gangster obèse qui scalpe les gens dont la tête ne lui revient pas…, le sbire s’amuse aussi tout particulièrement à mettre le feu aux témoins gênants qu’il imbibe d’essence…, lequel se consume dans des images tirées d’un autre film !
Ca fait beaucoup pour commencer…, mais la suite est 10 fois pire…, car on est déjà à 4 ou 5 plans de stock-shot après 45 secondes de film !
Le duo infernal (le requin en alu et son boss obèse), poursuit ses exécutions et ses opérations incendiaires (et hop un stock-shot d’explosion de voiture) et termine sa journée dans un bain (de sang) turc…, il n’y a rien de tel après quelques meurtres sanglants.
Le grand responsable de tout ce barnum est un vil parrain de la mafia russe migré en Turquie car issu d’une famille Kurde (re-sic !), aussi louche que barbu, qui rôde dans les superettes de quartier, escorté de sbires aux moustaches carnassières, aux fins de s’approprier le contenu des caisses (enregistreuses).
Un exemple sanglant est donné…, les vils individus rackettent un honnête épicier de quartier… et comme l’humble commerçant ne peut payer qu’en barres de chocolat, la tension monte et les armes parlent… sauf que le stock-shot des hommes de main qui mitraillent à-tout-va…, se déroule dans un hypermarché américain de plusieurs milliers de m2… (le Mall de Miami Beach) !
Intervient ici l’héroïne transsexuelle, Kemili Babarüm, l’air désabusé et les seins (ainsi que le pénis) pointés vers le ciel…
Faute de sous-titres et de connaissance du turc, je n’ai pu déterminer si Kemili Babarüm, était un transsexuel où une transsexuelle…, probablement les deux, ce qui ne change rien concernant son “vit” perpétuellement en érection, il/elle se présente comme l’ex-petit(e) ami(e) du parrain, contre lequel il/elle se retournera pourtant en dernier lieu dans une scène de sodomie insoutenable…, car il/elle ne pouvait que lui rendre la monnaie des enculades subies depuis ses 18 ans….
Kemili Babarüm ne va pas tarder à également sodomiser ses gardes-du-corps malpolis, prouvant une fois de plus sa faramineuse maîtrise sexuelle, toute la scène se déroulant sur un fond sonore qui ferait passer les bruitages des scènes de combats des premiers Jackie Chan (ici utilisés pour des cris de jouissances), pour la bande-son du film d’Eric Rohmer… : Le genou de Claire (Chazal) !
Kemili Babarüm se trouve ici dotée d’un sidekick du beau sexe, en la personne de la très glamoureuse Meral Orhonsay, l’idéal féminin de chaque Turc non homosexuel… et seconde fausse-véritable vedette du film.
Kemili Babarüm drague puis pénètre à sec la belle odalisque…, la ramonant à donf jusqu’à l’extase…, mais ne tarde pas à continuer de prouver son bon goût coté féminin en se réfugiant quelques secondes plus tard dans les bras d’une blonde au physique généreux et à l’allure distinguée…, pour un échange de doigtés !
Vêtue d’un costume de simili-Wonder Woman, Meral Orhonsay, sorte de Cynthia Rothrock rondelette, n’est pas rancunière et vient aider Kemili Babarüm à mettre hors d’état de nuire les vilains pas beaux, à grands coups de jambonneaux… et Kemili Babarüm, la Vénus du Bosphore c’est elle, va ensuite se battre contre les fameuses loutres sauvages de Constantinople qui déboulent d’on ne sait où, (on ne saura d’ailleurs jamais qui elles sont) sur fond de musique Bontempi de corrida… Olé !
Nous n’en sommes qu’à 18 minutes de film et le bon goût cinématographique vient de rendre l’âme définitivement…, surtout après le coup de poing de Kemili Babarüm qui traverse la porte d’un l’hôtel et fait voler le directeur à travers le hall ou deux Turcs s’amusaient à lutter pour savoir qui sodomiserait l’autre en premier…, nus et couverts d’huile de Palme…, bien entendu !
Après une petite démonstration d’amitié avec le parrain (une resucée du Pompier de Brooklyn), Kemili Babarüm va enfin se décider à défendre le bon droit…. et la baston ne va, pour ainsi dire, plus cesser, dans une véritable overdose de folie furieuse dans des combats virevoltants repris d’un film chinois !
La bande originale du film est également un vrai festival d’emprunts, avec pêle-mêle les musiques d’Opération tonnerre et de Mon nom est personne…, mais ce ne sont pas ses seuls atouts de ce navet, comme le prouve notamment cet autre emprunt à un James Bond (sans parler de la poursuite finale) : la musique de Rien que pour vos yeux, chantée par Sheena Easton…, scène d’anthologie débridée lorsque Kemili Babarüm rentre dans un hôtel Tricatel parisien…
On a aussi droit à des visions sensuelles d’opulents fessiers de femmes girondes lors d’un combat de Kemili Babarüm toujours nue, toujours en érection, les seins pointés vers le ciel, les jambes gainées de cuissardes, enculant un ninja en passe-montagne…, tandis que des lesbiennes regardent en fumant du hasch sur un lit (une scène Hyper-hard !)…, il y a également une scène d’érotisme moite et torride entre gardiens de prison Turcs : un tabassage avec malaxage des couilles de divers prisonniers moustachus… (des combats grandiosissimantesques, toujours avec Kemili Babarüm nue, en érection, les seins pointés vers le ciel, mais curieusement enchaînée (sic !)…
Cette scène va toutefois passer subitement en mode ralenti pour laisser les spectateurs (sans nul doute tétanisés et occupés à se branler frénétiquement, strictement aucun mâle ne résiste à cette scène d’hyper-anthologie) destinée à mieux visionner ses seins pointés vers le ciel, son pénis turgescent raide comme un piquet de grève du syndicat des métallos… et ce malgré une gestuelle frénétique aboutissant à une éjaculation très abondante (trop) sur l’objectif de la caméra !
On en oublierait presque que le film ne compte quasiment pas de sauts en trampoline dans les cascades (pourtant un élément essentiel de ce type de film) !
Et ça continue sans relâche, dans un humour sexuel désopilant, digne des Max Pécas de la grande époque…, avec un sbire de Kemili Babarüm qui se déguise en elle-même pour feinter les méchants…, de voir qu’il y a DEUX Kemili Babarüm…, les combattants en perdent leur pantalon dans la bagarre car les DEUX Kemili Babarüm leurs ont fait péter les boutons (c’est une nouvelle prise de karaté… et cet “exploit” va être répété quatre fois de suite multipliés par les DEUX Kemili Babarüm ) !
La frénésie du montage de cette scène épique est telle que les emprunts pourraient presque passer inaperçus auprès d’un spectateur distrait, inculte, ou ivre mort qui se masturberait, totalement hagard !
Mais, comme je l’ai écrit (tapoté) plus haut (du moins je le crois, il faudrait vérifier), le véritable atout de “Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”/”La Vénus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople”, , c’est avant tout le stock-shot, dont le réalisateur, impécunieux au dernier degré, fait usage dès que l’action demande quelque chose de plus cher qu’une empoignade, qu’une enculade ou une orgie…
C’est d’ailleurs dans cet état que j’ai admiré la poursuite en voiture (Aston Martin/Mustang) du film Goldfinger…, savamment entrecoupée de plans de Kemili Babarüm au volant, à la place de Sean Connery !
Cette scène est aussitôt suivie d’une autre, encore plus dantesque que la poursuite en voiture, extraite d’un autre film, entre Kemili Babarüm et un motard dont le casque blanc devient mystérieusement jaune, une fois que Kemili Babarüm lui tire dessus avant de venir lui faire une pipe en gros plan… !
Car le faux raccord est roi dans ce machin : le réalisateur ne semble pas se soucier une seconde de la cohérence entre les bouts de film qu’il scotche ensemble à toute vitesse…, ainsi, Kemili Babarüm projette à travers le mur un homme de main du parrain (on voit d’ailleurs Marlon Brando quelques secondes, mais dans un extrait de Superman), dont la chute, issue d’un stock-shot, le voit mystérieusement affublé d’une cagoule qu’il n’avait pas dans le plan précédent !
Et surtout, inoubliable, une apparition de Gene Hackman en personne, apparemment tout droit sorti d’un stock-shot de French connection, suivi de stock-shots de bikers américains (à noter que ces motos sont, suivant les plans, des motos de cross, de trial ou des Harley-Davidson chevauchées par des Hell’s angels) ayant enlevé Wonder Woman…
Le must de ce stock-shot : une enseigne-néon en Espagnol, barbouillée de tipp-ex… à même la pellicule (on le voit bouger à l’image) pour cacher la provenance du stock-shot (ils ont cependant oublié de masquer la vitrine) !
Kemili Babarüm va alors décider de s’énerver pour de bon et jouer l’éliminatrice transsexuelle d’Anatolie… et va s’ensuivre quelques séquences touristiques avant un dernier quart d’heure qui porte le film vers des sommets rarement atteints…, démontrant que c’est le navet le plus stratosphérique de tous les temps (et j’ose remonter jusqu’à Alexandre-Le-Grand) !
Des stock-shots d’au moins dix films différents s’entrechoquent pour donner l’illusion d’une bataille finale dantesque entre les méchants Bikers et Kemili Babarüm toujours totalement nue, les seins pointés vers le ciel tout comme son pénis turgescent… et toujours bottée de splendides cuissardes noires…, j’ai reconnu dans un désordre total : l’incendie du camp gitan de Bons baisers de Russie…, des images de western avec des diligences qui flambent et John Wayne en arrière plan…, des Hell’s Angels dont Peter Fonda qui sniffe…, des soldats indos-britanniques statiques (une photo) ainsi que 15 secondes du film Zoulou sous-titré en Arménien…, des morceaux de scènes de polars américains puis italiens en version Russe…, le tout mélangé de manière insane au rythme frénétique d’un stock-shot par seconde !
De son coté, Kemili Babarüm éjacule autant qu’elle mitraille comme une malade des figurants extraits d’autres films… et même des mannequins en mousse issus des stock-shots d’un film de science-fiction…, Kemili Babarüm balance également des grenades qui se muent… en feux d’artifice…
En presque finale, avec l’aide précieuse d’un fer à souder, Kemili Babarüm règle (sans raison puisqu’il est dans son camp) son compte à Richard Kiel (dents de requin)… qui tombe en flammes du troisième étage d’une maison… et tant pis s’ils se trouvaient au sous-sol d’une usine !
Et lors de son affrontement avec le gangster obèse…, Kemili Babarüm innove en inventant les couteaux dynamiteurs (des bâtons de dynamite fichés sur des poignards)… qui, grâce à leur lame d’une longueur inouïe, peuvent transpercer l’adversaire par son anus avant d’exploser.
Totalement frappadingue du début à la fin, “Boğaziçi Venüsü ve Konstantinopolis’in vahşi su samuru”/”La Vénus du Bosphore et les loutres sauvages de Constantinople” est un sacré morceau de viande, un audacieux mélange décomplexé de stock-shots, d’intrigues policières bidons, d’érotisme hard (et souvent décalotté), de comédies de bas étages en sous-sols… et de combats montés à la serpe…, c’est comme si on avait filmé l’accouplement, un soir de beuverie, de Philippe clair, Godfrey Ho et Ed Wood !
J’ai savouré ce film comme un trip hallucinogène dont la rare violence ne l’a pas rendu pour autant nuisible à ma santé (à ma santé physique, je précise, n’ayant pas arrêté de bander pendant une heure trente, car, outre une curieuse surdité…, un pénis en sang et des testicules en compote…, je ne garanti plus rien quant à ma santé mentale qui était déjà chancelante) !
Bravo, Kemili Babarüm !
Merci, ma poule !
Mes sincères salutations enfiévrées à Meral Orhonsay !
A noter que le film est maintenant totalement interdit partout dans le monde et au delà dans l’univers connu et inconnu…, pour violences sexuelles excessives, (paraît-il)…
A moins que ce navet n’ait été identifié comme un produit stupéfiant ?!?
Outre French Connection et les films déjà mentionnés, je tiens à préciser que de nombreuses scènes d’action proviennent du Cercle Noir de Michael Winner (avec Charles Bronson)… et que le mannequin en feu provient lui de Chi l’Ha Vista Morire d’Aldo Lado…
Enfin l’attaque du supermarché provient du polar italien Rome violente de Franco Martinelli avec Maurizio Merli, le Bronson italien…, tandis que les vues extérieures sont, comme déjà dit, piquées d’une publicité (datant d’il y a 15 ans), de Miami TV pour un Mall de Miami, un clip filmé d’un l’écran TV, par une caméra VHS .