Hot-Rod’P32 by Chip-Foose

Dans ce que je nomme : “les années Chromes”, parce que mes magazines Chromes&Flammes étaient diffusés dans le monde entier en 5 éditions/langues à 500.000 exemplaires mensuels dans cette période de 30 années (de début 1970 à début 2.000, ou le monde à vu en TV-direct l’écroulement des tours du World Trade Center qu’on attribue à Ben Laden pour de fausses raisons politiques visant en réalité à “foutre le bordel au Moyen-Orient”), tout le monde savait qui était Chip Foose en ce sens qu’il travaillait chez et pour Boyds Coddington et qu’à son décès, Chip a fait comme s’il était l’héritier prénommé du Maître… Mais ça ne suffisait pas pour devenir multimillionnaire. Chip Foose a alors créé une émission TV nommée “Overhaulin” qui a démarré en flèche tandis que les vrais héritiers de Boyds se sont cassés la gueule puisque ses clients ont été captés par Chip Foose. Pour parler crument afin que tout le monde comprenne le résumé des évènements, ce fut une escroquerie sur plusieurs étages/niveaux…

Dans le même temps, le Groupe Michel Hommel a déclaré la guerre à Chromes&Flammes en orchestrant une délation fiscale m’imputant une fraude de 117 millions permettant de favoriser Nitro Magazine. Cette escroquerie a fait tache d’huile rejaillissant sur tous les magazines, le lectorat de tous s’est amenuisé, créant une baisse généralisée de 75% de la presse “papier automobile”. J’ai gagné en justice et rapidement transformé mes mag’s en un Web-site 3 titres en 1 dans le monde entier, tandis le Groupe Michel Hommel n’ayant rien investi en informatique a fait une faillite en centaines de millions, ce qui a entrainé aux enfers divers autres magazines “papier” y compris aux USA… Une hécatombe incluant la série télévisée “Overdraft/Overhaulin” qui, après 5 saisons, a terminé de même… Le cassé étant irréparable, la presse “papier” Hot Rod et Kustom a presque totalement disparu. Les amateurs de Hot Rod’s ont été contraints de suivre Chip Foose (qui travaillait pour Boyds Coddington) dans son appropriation de l’émission TV éponyme de Christopher Titus : “Overhaulin”...

Cela a été faussement présenté comme la succession d’Overdraft, tout comme Chip Foose a été présenté comme la continuation de Boyds Coddington… C’était en 2004, et a séduit un certain nombre de passionnés peux scrupuleux de qui était le vrai créateur. L’émission “Overhaulin” a été diffusée sur TLC pendant quatre ans, jusqu’en 2008, date à laquelle elle a été interrompue pendant quatre autres années, avant de revenir à l’écran en 2012, lorsque “Velocity Channel” a réouvert “Overhaulin” pour remplir sa programmation. L’émission a duré quatre saisons de plus, atteignant un total de neuf saisons avant sa conclusion en 2015. En juin 2019, le magazine Motor Trend a récupéré l’émission et annoncé son retour pour le 16 novembre 2019 de la même année, la ramenant à un concept simple animé par les animateurs originaux qui s’est transformé en escroquerie… Les producteurs choisissaient les voitures parmi les soumissions envoyées à l’émission, ne correspondant qu’avec des proches sans informer ou demander le consentement du propriétaire du véhicule.

L’émission désignait les propriétaires naïfs sous le nom de “cibles”, et avant de révéler la voiture rutilante et améliorée, les présentateurs jouaient “un tour à la cible”… Ils lui disaient que sa voiture avait été saisie par la police, volée ou irrémédiablement endommagée. Naturellement, une émission accusée de vol de voiture et de vandalisme, devait finir par avoir des problèmes avec les lois. Pourtant, l’émission a évité les poursuites judiciaires excessives, ce qui n’a fait que remettre en question la légitimité de son “réalisme”. Toutes les réactions des participant(e)s choqué(e)s et en colère, que les téléspectateurs aimaient voir étaient authentiques, l’animateur de l’émission faisant semblant d’être un expert en assurances dans le but de maintenir les participants dans l’ignorance et de les convaincre que le pire scénario possible était arrivé à leurs voitures, les occupant jusqu’à ce que Chip Foose ait terminé la transformation des voitures présentées dans l’émission qui étaient des modèles Vintage, ensuite vendues “vite fait” à des prix exorbitants…

Certain(e)s vont les conserver pendant des décennies pour réaliser des plus-values… Les réactions indignées ne devaient surprendre personne et les “fan’s” ainsi que les autorités de Justice se demandaient comment “Overhaulin” pouvait s’en sortir avec des délits liés à la disparition des véhicules de leurs victimes, qui étaient, comme mentionné, dans la plupart des cas, des possessions précieuses… Leurs victimes considéraient évidemment que leur véhicule avait été volé, et l’ont signalé à la police. Dans une interview accordée au magazine “Car and Driver”, Chip Foose a admis les faits et déclaré qu’il ne consentirait plus jamais à ce genre de “folie”.  Le “Couac” a été que les avocats ont plaidés que les voitures de leurs clients en l’état ou elles étaient pouvaient valoir une somme considérable pour tout vrai collectionneur, mais une fois que les voitures avaient été modifiées et équipées de pièces non standard, puis repeintes, elles perdaient de leur valeur d’authenticité et cela malgré tout l’argent dépensé pour les nouvelles pièces et les finitions tendance…

Dans divers cas, les propriétaires des voitures ont déposé plainte et obtenu, lors de procès, que “Overhaulin” leur avait en réalité causé d’importantes pertes  (plaidorie et plaintes à l’encontre de l’émission). Bien que cela relevait d’un vandalisme exceptionnel, cela restait un crime. “Overhaulin” a du payer plusieurs millions de dollars et Chip Foose en est sorti ruiné… En plus des indemnités à payer (par millions) au paiement de l’équipe de tournage et de l’équipement associé à la main-d’œuvre qualifiée nécessaire pour effectuer les rénovations des voitures, sans oublier les pièces requises, voire des moteurs entiers, et la quincaillerie nécessaire, Chip Foose s’est retrouvé ruiné ! Les fans de l’émission ont alors remarqué les nombreuses publicités subtiles, et parfois sans vergogne, auxquelles les producteurs avaient recours pour réduire les coûts. Des fournisseurs ont conclu des accords pour fournir des pièces et du matériel à coût réduit ou gratuitement, en échange de publicité dans l’émission. Certains plans se concentreraient avec insistance sur les noms de marque…

De plus, les les animateurs de l’émission mentionnaient les fabricants et les fournisseurs de certaines pièces. Le stratagème publicitaire a tout un temps réussit à maintenir l’émission à l’antenne, mais pour ceux qui se demandaient pourquoi tout s’est arrêté, ils ont maintenant la réponse. Chip Foose était présent dans l’émission depuis le tout début, et en plus d’être le co-animateur, il jouait également le rôle de concepteur principal.  L’émission a également collaboré avec Amber Heard, Jason Priestley et Tony Todd, dans l’espoir que la participation de célébrités augmenterait les audiences. Cela a eu l’effet inverse, car les fan’s ont commencé à s’exprimer à ce sujet, laissant des commentaires négatifs qui ont convaincu les producteurs de supprimer le concept. Craignant de perdre des téléspectateurs, “Overhaulin” a été définitivement abandonné.  Ayant participé à la conception et à la fabrication de nombreuses voitures, l’équipe de Chip Foose (basée à Huntington Beach) qui avait construit plusieurs lauréats de prix commémoratifs s’est retrouvée en Justice.

En tête, “America’s Most Beautiful” et “Don Ridler Memorial”)… Pfffffffff ! Le dernier projet indépendant de Chip Foose est le roadster P-32 qui a été réalisé comme un revirement par rapport à ce qui sortait habituellement, mais pas dans la technique de fabrication ou, plus important encore, le “pourquoi” il a été construit. Pour en savoir plus, je me suis  assis un soir avec Chip Foose chez lui dans le sud de la Californie, le surprenant lors de sa seule nuit chez lui entre les voyages à travers le pays qui composent sa vie aujourd’hui. Cette interview ne s’est pas contenté de traiter spécifiquement de son Hot Roadster P-32, mais aussi de sujets aussi variés que l’aviation, le mobilier et le design et où il tire son inspiration pour les designs de jantes, ainsi que ce qu’il ressent des différences entre les Rat Rod’s et les Smoothie Car’s, et ce qu’il faut faire comme bassesses pour gagner le Ridler ou l’AMBR… Voilà… Restez en ligne et branchés car on passe à l’interview de Chip Foose…

ChromesFlammes : Passons directement à la raison principale pour laquelle ce Rod P-32 a été construit.

FOOSE : Oui. Je voulais revenir aux racines du Hot Rodding et, avec la popularité des Rat Rods, je voulais en construire un avec un thème. Même quand j’étais chez Boyds, je travaillais sur cette voiture. C’était en fait une idée de Boyds Coddington. Il a essayé de présenter l’idée à quelques personnes mais personne ne l’a vraiment compris, pourtant traiter un Hot Rod comme un avion, c’est tout le concept derrière cette voiture.

ChromesFlammes : Je suis sûr que vous ressentez des défauts de conception inhérents à la forme de base de ce Hot Roadster Ford ’32 ?

FOOSE : On a laissé les marques de couture, les marques de marteau et toute les soudures, ainsi que les endroits où tout le travail de plomb a été fait. Nous avons traité ce Hot Rod comme s’il ne s’agissait pas de le rendre magnifique mais de le rendre fonctionnel.

ChromesFlammes : À part le nez, le thème est celui d’un avion P32, mais en réalité il n’en est rien !

FOOSE : Oui, c’est exact. C’est plutôt un P38 ou un P40, les deux avions avaient ce même type de nez et cette ouverture inférieure de la grille, qui fait entrer de l’air frais dans le moteur. J’ai pris “32” par référence à l’année type des Hot Rod’s B’32… C’est donc un P’32…

ChromesFlammes : Le Boeing P-32 “Gale” était un chasseur monoplace américain des années 1930 , développé comme une évolution du P-26 et du YP-29, mais il devint rapidement obsolète après sa production limitée en 1936. L’appellation a donc été mal choisie. Le Boeing P-32 est né comme un effort pour faire progresser les conceptions américaines de chasseurs monoplans au-delà du P-26 Peashooter. Il a été développé en parallèle avec le Boeing YP-29, initialement dans le cadre du projet privé 264 pour les États-Unis. Ce développement est né de l’expérimentation par l’USAAC avec plusieurs concepts de chasseurs dans les années 1930, évaluant à la fois des moteurs refroidis par liquide et par air ainsi que des moteurs simples et une configurations à deux places. Le prototype XP-32 a effectué son premier vol le 10 janvier 1935, suivi de tests à Wright Field sous la désignation XP-941. Le P-32 “Gale” a été conçu comme un monoplace avec des lignes nettes et un cockpit ouvert, contrairement au P-29 biplace. 

FOOSE : Oui, je vois que vous êtes un puits de connaissances et ne laissez rien passer…

ChromesFlammes : Les aspects clés comprenaient un moteur radial Twin Wasp Junior R-1535 à deux rangées de 700 ch (520 kW) entraînant une hélice à deux pales en bois à pas fixe. La variante XP-941 a ensuite été améliorée en un R-1830-1 Twin Wasp de 800 ch avec une hélice métallique Curtiss à pas variable à trois pales. 

FOOSE : Vous êtes effectivement un gigantesque puits de connaissance…

ChromesFlammes :  Il pouvait atteindre 260 mph (418 km/h) à 10.000 pieds (3.050 m), et les modifications ultérieures ont augmenté la vitesse d’un cran supplémentaire de 16 mph (26 km/h). Bien que robuste et relativement facile à entretenir, les performances du P32 étaient modestes et rapidement dépassées par des conceptions plus récentes. Environ 100 appareils seulement ont été construits. Ils étaient principalement utilisés pour la formation et les missions de liaison aux États-Unis. Le P-32 a rapidement été remplacé par le Curtiss P-36 Hawk puis par le P-40 Warhawk en raison de son obsolescence. Certains furent vendus aux forces aériennes sud-américaines comme le Guatemala et la Bolivie, où ils restèrent en service jusqu’en 1949.  Vous n’auriez pas du  nommer votre Hot Rod P32 ! Bref… Aviez-vous déjà l’idée qu’elle serait peinte ou qu’elle resterait en aluminium ? Il parait que vous vouliez peindre votre P32 en vert militaire ?

FOOSE : Au départ, je comptais peindre la voiture en vert, assorti à l’intérieur. J’ai pensé à la peindre en argent, puis à appliquer une peinture métallisée au pinceau, à peaufiner les finitions et à ajuster parfaitement les joints. Mais j’aime l’idée de laisser apparaître le travail artisanal. Pas une finition impeccable, pas de peinture bâclée, pas de joints parfaits : l’important, c’est de s’amuser et d’avoir un véhicule qui soit une expression de soi, une sorte d’œuvre d’art.

ChromesFlammes : Pour la conception du nez, vous avez envisagé plusieurs options ?

FOOSE : C’était en fait le premier prototype. On l’a modelé en argile pour conserver l’aspect d’une calandre de 1932, en aluminium.

ChromesFlammes : Et ensuite ?

FOOSE : Une fois que j’ai commencé à assembler la voiture, j’avais le moteur et la boîte de vitesses en place, la calandre et l’essieu, et je me demandais comment faire passer la biellette de direction. Je ne voulais pas d’un grand trou dans l’ouverture latérale, et en regardant la bobine et le distributeur à l’avant du moteur, il n’y avait pas de place, aucun endroit où faire passer une biellette. Alors, je me suis dit : et si j’essayais une direction à commande par poussée et traction ? Je venais de démonter la carrosserie de la Corvette ’54 de ma femme, car on installait le châssis Morrison en dessous. J’avais donc un boîtier de direction de Corvette ’54, avec un bras Pitman vertical, et j’ai fait quelques croquis rapides pour comprendre comment faire fonctionner la direction.

ChromesFlammes : Et ensuite ?

FOOSE : Ensuite, j’ai construit une maquette à l’échelle 1/2 avec des rapporteurs, car on voulait que le système Ackerman fonctionne correctement. En fabriquant une maquette en carton mousse à l’échelle 1/2, on a réussi à trouver la solution. Ce qui est intéressant, c’est que la biellette de direction se trouve sous l’arbre de transmission, la boîte de vitesses et le bas du châssis, et qu’en ajustant cette biellette grâce au mouvement des deux leviers de renvoi, on peut en fait régler l’angle d’Ackerman. À part quelques problèmes de refroidissement, Le seul problème que j’ai rencontré avec le V12, c’est qu’il a tendance à chauffer. On a installé un petit radiateur avec de petits réservoirs, surtout celui du bas, car il est étagé pour laisser passer l’essieu.

ChromesFlammes : Quelle autonomie ?

FOOSE : Une quinzaine de kilomètres avant qu’il ne commence à chauffer. Il ne surchauffe pas, mais il fait suffisamment chaud pour que je m’arrête, de peur d’endommager le bloc-moteur. Un réservoir plus grand a résolu le problème de refroidissement. J’ai deux réservoirs qui se fixent sous le plancher, on dirait des bombes larguées par le fuselage d’un avion. Ils sont creux, alors je me dis que je pourrais les utiliser avec des tuyaux pour ajouter de l’eau au circuit.

ChromesFlammes : D’où vient le tableau de bord ?

FOOSE : C’est une Lincoln Zephyr de 1938, mais plus étroit. Normalement, il y a deux cendriers à côté du tableau de bord ; on les a supprimés quand on a rétréci le tableau de bord d’environ 28 cm pour qu’il rentre dans la voiture. Je voulais aussi qu’il soit encastré.

ChromesFlammes : Waouh ! C’est stupéfiant  de lire en presse que la Ford Hot Rod Model A de l’émission “Overhaulin” est une arnaque et que l’équipe des tordus a rénové 83 voitures dans le cadre de cette émission…

FOOSE : Oui, c’est beaucoup de travail. C’est pour ça que j’ai l’air si vieux maintenant !

ChromesFlammes : Les sièges viennent d’où ?

FOOSE : Ce sont des sièges de bombardiers B-17. Je les ai eus d’un gars qui restaure des avions à l’aéroport John Wayne. Il s’appelle Ron ; Il a trouvé les deux places pour moi. Steve Jones, de California Metal Polishing, polissait un des avions pour lui et il m’a appelé pour me parler de lui, disant qu’il avait un coupe de contenants remplis de pièces supplémentaires, et que tu pourrais venir voir s’il y avait quelque chose dans ces contenants que tu pourrais utiliser. Un jour, je suis donc descendu là-bas avec Steve et j’ai rencontré Ron, et je lui ai dit que ce que je cherchais vraiment, c’était une paire de sièges. Il pensa en avoir, ouvrait un contenant, et l’un d’eux était posé juste devant. Il sortit celui qui était encore rembourré et avec les ceintures de sécurité encore attachées.

ChromesFlammes : Le pare-brise et son entourage, c’est quoi ?

FOOSE : La pièce centrale est en verre, et les côtés ainsi que les deux portes sont en plexiglas. C’est le même procédé que pour la construction d’un avion. J’ai d’abord tout fabriqué en carton et en ruban adhésif, puis nous avons réalisé les pièces en aluminium et des moules en acier pour les pare-brise. Enfin, l’entreprise Metalcrafters a thermoformé le plexiglas sur l’acier.

ChromesFlammes : Est-il vrai qu’aucun Hot Rod n’est vraiment jamais terminé ?

FOOSE : Ils sont prêts le jour où tu les vends. C’est donc le projet de quelqu’un d’autre… Si quelqu’un arrive et veut construire une voiture pour concourir au prix Ridler, on ne peut pas se contenter de dire : “D’accord, on va construire une voiture et gagner le Ridler”…

ChromesFlammes : Tout ce que ce petit monde peut faire, c’est participer, mais il y a différents niveaux de compétition. Soit on vise à se qualifier pour le Top 8, soit on vise la victoire. Si on veut gagner, il faut examiner chaque composant, chaque pièce de la voiture, qu’elle soit cachée ou visible, et la finir comme si c’était la pièce qui ferait la différence. Et quand on traite chaque composant de cette façon, à commencer par les longerons du châssis, certaines parties de la voiture peuvent être assemblées et désassemblées une centaine de fois avant que la voiture ne soit terminée.

ChromesFlammes : J’espère pour lui que ce ne sera pas le cas ! C’est logique que connaissant le dessous des cartes les Big Boss des TV ont tout stoppé.

FOOSE : Bof ! Mais il faut être prêt à investir cette somme ! On espère s’en sortir autour d’un million. On ne sait jamais où cela nous mènera, ni jusqu’où la technologie nous mènera, mais ce que nous voulons, c’est la liberté de créer la meilleure voiture possible. Tout doit donc être parfaitement ajusté, et cela prend un temps fou : “Si quelqu’un me dit vouloir concourir ma première réaction sera de le dissuader en l’informant que ça coute des millions de dollars”.

ChromesFlammes : Beaucoup de passionnés de Hot Rod’s seront étonnés de lire tout cela… C’est de la folie !

FOOSE : Ma dernière création a nécessité 22.000 heures. Mon tarif est de 100 $ de l’heure.

ChromesFlammes :  Mon avis, c’est que je n’ai jamais vu de période plus faste pour le Street Rodding, et le Hot Rodding, appelez ça comme vous voulez.

FOOSE : Parce que ce que je vois actuellement, c’est que dans les années 30 ou 40, quand tout a commencé, et dans les années 50 avec l’ère du Kustom, les gens achetaient les pièces disponibles pour augmenter la puissance, etc. Il y avait très peu de fabrication sur mesure, la plupart des pièces étant boulonnées. Je dirais que c’est dans les années 60 qu’on a commencé à voir les jantes en magnésium, et à cette époque, tout le monde disait : “Il faut moderniser ta voiture !”

ChromesFlammes : Puis sont arrivées les années ’70, et c’était pareil, il fallait moderniser sa voiture. Et dans les années ’80, c’était encore plus cher…. Pffff !

FOOSE : Ouiiiiiiiiiiii ! Avec l’arrivée des pièces usinées, si vous aviez une voiture des années ’70, il fallait la mettre à jour. Aujourd’hui, on se retourne vers les années ’50, et c’est tendance. Les années ’60, c’est tendance. Les années ’70, c’est tendance aussi. Mais ce qui est vraiment cool, c’est le mélange et la fusion de tous ces styles et de toutes ces époques. Ce n’est pas la faute des designers d’aujourd’hui si un designer du passé a décidé de s’éloigner d’un style qui fonctionnait très bien. Je vais changer de sujet, mais si vous regardez une Porsche ou une Corvette, vous pouvez constater l’héritage stylistique à travers l’histoire. Prenez une Mustang par exemple. Dans les années ’60, les Mustang avaient des lignes magnifiques, mais les designers ont tout changé…

ChromesFlammes : Comment ça ?

FOOSE : Ben, un nouveau designer arrive, on lui dit : “C’est toi qui es responsable de la Mustang”, et il répond : “OK, je vais faire ce que je veux” et il abandonne quelque chose de vraiment réussi au lieu de faire évoluer un modèle déjà performant.

ChromesFlammes : Qu’en est-il du Street Rodding en général ? Observez-vous autre chose que la tendance des Rat Rods ? Parce qu’à mon sens il y a bien plus que ce que vous indiquez !

FOOSE : Les Rat Rods sont populaires parce qu’ils sont acceptés, ils puisent leur inspiration dans les années ’50, c’est ce mélange des genres qui s’opère.

ChromesFlammes : De plus, ils sont peu coûteux, surtout comparés au prix d’un Hot Rod complet, mais ils ont un charme fou. J’adore le caractère de ces voitures. Je suis persuadé que certains de ces Rat Rods d’aujourd’hui vont évoluer. Leurs propriétaires les garderont avec eux. Dans les années ’50, ceux qui aimaient leur voiture la gardaient toute leur vie. Plus tard, quand ils auront les moyens de la repeindre ou de faire quelques travaux de carrosserie, on verra peut-être certains de ces Rat Rods se transformer en véritables Hot Rods. Ou alors, ils les vendront et se lanceront dans autre chose. Ils décideront peut-être d’ajouter des vitres et de pouvoir emmener leur femme et leurs enfants. S’ils veulent rester dans le monde du Hot Rod, ils devront finir leurs voitures. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve…