Trevor Milton Nikola & Donald Trump 50.000.000.000 $ Win !
Le transport est la première cause de pollution atmosphérique aux États-Unis, représentant plus d’un quart du total des émissions de gaz à effet de serre dans le pays. La moitié de ces émissions provient des voitures, un quart des camions, et le reste est réparti entre avions, bateaux, trains et autres moyens de transport. Face à la menace du changement climatique, c’est ce qui explique notamment le succès de Tesla, dans une Amérique où la voiture individuelle reste privilégiée pour parcourir les longues distances entre lieux de travail, d’habitation et de loisirs, et où les constructeurs traditionnels ont pris du retard dans la transition vers l’électrique. C’est ce qui a incité Trevor Milton à créer sa société “Nikola NKLA.Q 0,00%”, une constructeur de camionnettes et camions électriques ayant pour ambition de devenir leader mondial de ce nouveau marché. Mais pour atteindre cet objectif, il fallait que ses véhicules existent et roulent. Souhaitant rivaliser avec Tesla, Trevor Milton s’est auto-proclamé CEO, certain du succès de ses véhicules électriques. Tellement certain qu’il n’a même pas attendu qu’ils soient en mesure de rouler. Son histoire édifiante quoique typique au pays des Cow Boys sans foi ni loi mérite cet article.
Né en 1982 dans une banlieue du nord de Salt Lake City, dans l’Utah, Trevor Milton grandit dans une famille mormone, c’est la religion dominante de cet État de l’Ouest américain qui va l’imprégner durablement…
Âgé de seulement 15 ans, il perd sa mère d’un cancer, tandis que son père, cadre au sein de la compagnie ferroviaire Union Pacific Railroad, s’absente souvent pour son travail. Après ses premières années d’études, il s’envole au Brésil pendant 18 mois pour une mission de l’Église mormone. Y ayant engrangé “Dieu sait comment” un million de dollars que les fidèles Mormon Brésiliens ne verront jamais, Trevor Milton revient aux USA et entame des études à la Utah Valley University, qu’il abandonne au bout d’un semestre. Il souhaite en effet se lancer dans la vie active et poursuivre une carrière commerciale telle que celle appliquée envers les Mormons du Brésil. Avec un investissement de 20.000$ il crée sa première société américaine, qui vend des systèmes d’alarme et parvient à la revendre 300.000 dollars sur bases de promesses fallacieuses. Son entreprise suivante est un site web de petites annonces dédié aux voitures d’occasion qui ne lui a couté que 5.000$ qu’il revend 400.000$ en se faisant passer pour associé de Facebook. Ses profits lui dictent de viser Tesla en 2009. Trevor Milton cherche des investisseurs pour sa nouvelle société nommée “d’Hybrid”. Objectif ? Créer des moteurs hybrides combinant diesel et gaz naturel pour “rétrofitter” (c’est une invention sortie de son imagination) les camions roulant au diesel. Il frappe à la porte de ses connaissances au sein de l’Église Mormone et rassemble plus de 2 millions de dollars.
La société de Trevor “d’Hybrid”, accumule les contrats, avant de s’effondrer en raison des mensonges sur les performances de ses systèmes, mais ne s’étant pas personnellement contractuellement engagé à quelconques résultats, il conserve les 2 millions de dollars qui s’ajoutent au presque million engrangé par ses “Mormonneries”... et relance ipso-facto “d’Hybrid” racheté pour 10.000$ dans un arrangement nébuleux sur base de la loi sur les faillites et remises en marche… Curieusement, à peine rachetée l’affaire démarre sur des chapeaux de roue avec un contrat de 16 millions de dollars est passé avec la société de transport routier Swift, basée dans l’Arizona, afin d’installer des systèmes hybrides sur 800 de ses camions. Des ventes sont également conclues avec des transporteurs en Floride et en Pennsylvanie. Mais les employés doivent fréquemment réparer les réservoirs de gaz naturel, mal conçus et mal montés sur les camions et susceptibles de se détacher. En 2012, Trevor Milton tente de vendre la société pour 3 millions de dollars, mais l’acheteur se rétracte et l’attaque en justice pour avoir menti sur les performances de ses systèmes, lui reprochant d’avoir utilisé une avance de 2 millions de dollars pour des dépenses personnelles. L’affaire se soldera par un non-lieu. Trevor Milton lance alors ce qu’il prétend être un camion révolutionnaire, troisième modèle du groupe, le “Nikola Tre” est présenté au départ comme destiné au marché européen en partenariat avec Bosch et AB InBev.
Ils misent en plusieurs dizaines de millions de dollars sur ce “camion du futur”. Préparant une crapulerie de taille “atomique” il met son père William Milton à contribution pour créer une entreprise “miroir” nommée “dHybrid Systems” (voyez l’arnaque dans la manière d’écrire cette appellation trompeuse). Trevor Milton recentre les activités sur le stockage d’hydrogène et de gaz, et revend la majorité des parts de la société miroir pour 15,9 millions de dollars à Worthington Industries, un géant du secteur et convainc Mark Russell, CEO de Worthington, de rejoindre son projet de “camion du futur” nommé “Nikola”, en hommage à Nikola Tesla, inventeur Serbe célèbre pour avoir mis au point les premiers alternateurs électriques. Le Nikola One est dévoilé en 2016 par Trevor Milton. Ce camion à hydrogène, censé être totalement opérationnel, est présenté en grande pompe devant le gouverneur de l’Utah et de nombreux responsables politiques américains et internationaux. Il annonce que les 5.000 premières unités doivent être fabriquées par un assembleur de camions dans le Tennessee qui n’existe pas. Trevor prétend chercher à construire sa propre usine de camions et dévoile son autre camion, le Nikola Two via une mystérieuse vidéo promotionnelle montrant le Nikola One et le Nikola Two avançant sur une route déserte près des montagnes rocheuses de l’Utah… Entré en bourse en juin 2020, la valorisation boursière bondit en quelques jours, à plus de 26 milliards de dollars. Soit plus que Ford à la même époque…
Personne ne remarque que deux sociétés-miroirs existent… En 2018, un accord est conclu avec le fabricant suédois de piles à combustibles PowerCell. Un autre accord est signé avec le géant allemand Bosch, qui assistera la société dans la production de ses prototypes. La même année, Trevor Milton attaque Tesla pour 1 milliard de $ pour l’avoir prétendument copié avec son camion, le Tesla Semi (le procès n’a toujours pas abouti en 2025)…Dans un geste visant à prouver sa santé financière aux clients qui attendent, Trevor dévoile son troisième modèle, le Nikola Tre, destiné au marché européen prétendument en partenariat avec Iveco. En 2019, il est annoncé qu’AB InBev lui a commandé 800 camions. En juin 2020, l’affaire entre en bourse par le biais d’une fusion avec une SPAC (Special Purpose Acquisition Company), une société en quasi fictive en réalité créée dans le seul but de faciliter et d’accélérer une cotation en bourse. Sa valorisation double en quelques jours et dépasse les 26 milliards de dollars, soit plus que celle de Ford à l’époque. Le 8 septembre 2020, Trevor annonce que Nikola réalise un partenariat de taille : “General Motors va fabriquer en partenariat son premier pick-up, le Badger Nikola, et en développer les batteries”. Le coup fumant fait Pchiiiiittt… L’envolée boursière fait long feu. Deux jours plus tard, la firme de vente à découvert “Hindenburg Research” publie un rapport accablant, où elle accuse la société de Trevor de fraude.
Il y est révélé que le camion Nikola One montré dans la vidéo promotionnelle n’avait pas de moteur et avait été lâché depuis le haut d’une colline, mû uniquement par la force de la gravité… Trevor Milton nie d’abord les allégations, mais il est déjà trop tard : la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, enquête sur une potentielle fraude, tout comme le département de la Justice des États-Unis. Trevor Milton démissionne le 21 septembre, quelques semaines après avoir tweeté que “les lâches fuient, les leaders restent et se battent”. Le cours de l’action Nikola s’effondre à Wall Street. Le géant du pétrole BP, qui prévoyait un partenariat pour des stations de recharge d’hydrogène, se retire officiellement. GM se retire également de son accord. Le projet du pick-up Badger est annulé. En juillet 2021, un grand jury fédéral inculpe Trevor Milton pour fraude aux valeurs mobilières. Une accusation pour laquelle il est également attaqué au civil par la SEC. Il se rend, mais plaide non coupable, et est libéré moyennant une caution de 100 millions de dollars qu’il paye cash car il a conservé les 26 milliards de valorisation rendues monnayables. En octobre 2022, il est déclaré coupable de la plupart des charges retenues contre lui mais suite à l’intervention de Donald Trump et d’un retour financier, il conserve 25 milliards de $… Aujourd’hui, il continue d’opérer avec la société-miroir qui n’a jamais été inquiétée…
“Il est devenu milliardaire pratiquement du jour au lendemain sur le dos des investisseurs innocents, qui se sont laissé abuser par ses mensonges”, avait tonné le procureur lors de son procès. Sa condamnation, qui pouvait être de plusieurs dizaines d’années de prison ferme, a été reportée au 22 septembre 2025… “Trevor Milton, le fondateur du fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola qui a fait faillite et qui a été reconnu coupable de fraude, a été gracié par le président américain Donald Trump”, a auto-déclaré Donald Trump dans un message sur son média social, ajoutant que c’était un exemple pour la jeunesse Américaine innovante : “Ses premiers camions, les Nikola Tre, ont été livrés au début de l’année dernière. Plus de 250 d’entre eux sillonnent actuellement les routes américaines, soit plus que le nombre de Tesla Semi en circulation. Entretemps, les poids lourds du secteur, Daimler Truck, Volvo et le chinois BYD, qui ont toutefois dévoilé leurs propres camions électriques, seront pulvérisés par le génie américain de Trevor Milton”… On suppose que Donald Trump a voulu se venger d’Elon Musk… En parallèle, une autre accusation grave a été portée à l’encontre de Trevor Milton. Aubrey Ferrin Smith, sa cousine, affirmant qu’en 1999, il l’avait agressée sexuellement le jour des funérailles de leur grand-père, alors qu’elle avait 15 ans et lui 18. Ses dires sont corroborés par des sources du Wall Street Journal. La chaîne CNBC, de son côté, révèle qu’une plainte a été déposée auprès de la police locale de Holladay, dans l’Utah.
Une deuxième femme, anonymement mentionnée dans un article de CNBC, affirme avoir été agressée en 2004, lorsqu’elle avait 15 ans et Trevor Milton 22 ans. Lui-même s’en serait vanté auprès d’un ami, mettant en avant sa préférence pour les jeunes filles vierges. D’autres femmes ont également affirmé avoir été agressées par l’ex-CEO de Nikola. Trevor Milton a nié toutes ces accusations. Les enquêtes n’ont, à l’heure actuelle, pas abouti sur un acte d’accusation pour ces faits. Toutefois Trevor Milton avait été condamné à quatre ans de prison en 2023 après qu’un jury l’a reconnu coupable d’avoir menti à des investisseurs au sujet de la technologie de l’entreprise, mais cela a été effacé : “Donald Trump lui-même m’a accordé une grâce totale et inconditionnelle. Il m’a appelé personnellement pour me le dire”, a déclaré Milton dans un post Instagram. Un responsable de la Maison Blanche a confirmé la grâce. Trump n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Trevor Milton qui avait été condamné en octobre 2022 pour un chef d’accusation de fraude sur les titres et deux chefs d’accusation de fraude électronique, a été finalement acquitté. Avant de disparaitre pour une destination inconnue qui serait l’ex-ile de Marlon Brando les sociétés de Trevor Milton se sont toutes préventivement placée sous la protection du “Chapter 11” de la loi sur les faillites et a vendu ses actifs pour une valorisation de 50 milliards de $ en estimation basse…


























