Hot-Rod Pinky…
En Californie, l’image de la Franchouille est toujours limitée au vin rouge, au camembert, à l’adultère (un sport national) aux grèves et aux congés payés ! Que des clichés ! Il faut changer tout ça, prendre des mesures drastiques, redorer l’image du Français moyen en charentaises, béret basque et baguette de pain ! Première victoire, la clope au bec est presque un souvenir ! Seconde victoire les gens du nouveau monde qui ont atomisés deux villes civiles Japonaises, créés des centaines de conflits, générés des millions de morts, et font la morale au monde entier, ne considèrent plus les Français comme de simples figurants pourris dans “Emily in Paris” (Netflix™), mais comme des cinglés qui écoutent de la musique ultra violente tout en chantant façon Piaf, à moitié nus en se masturbant aux carrefours dans des tenues jaune-fluos ! Pour eux, les Français sont des drogués, se tapant sans cesse sur la gueule tout en pleurant comme des madeleines, des tessons de bouteilles plein les mains. Putain quel pied d’enfer !
A leur écoute, je réponds que la réalité sous Macron 1er est pire encore ! Belliqueuse et belle, épique et de mauvais goût, la France file la frousse aux Ricains comme une grenade dégoupillée dans un rayon de supermarché dans la section “Imported products from France”, entre le clacos surgelé et le sel de Guérande ! Sous couvert de pandémie, virus et confinements, la presse Yankee pousse au vice plus que d’habitude et explique qu’en France rester chez soi est devenu la norme, entre longues journées de télétaff et week-ends passés sur un canapé à se peler les couilles et s’enfoncer les doigts dans les fondements respectifs ! C’est effectivement une image assez merdique de la dictatucratie sous Macron 1er, qui apparait lugubre et troublante, avec seulement quelques pointes de lumière tamisées sous un océan d’inquiétudes.
Il n’est donc pas surprenant aux yeux des Maîtres du monde que les Français deviennent complètement déviants, impossibles à comprendre, difficiles à conseiller ! Renoncement, dépression, drogue sont l’enfer quotidien ! Pis que tout, l’Amérique profonde est sidérée que la France, pays du luxe et de la luxure, est captivée-tétanisée par l’Ami de Citroën qui insuffle dans chaque foyer une éclaircie qui redonne espoir, comme en quarante ! La nouvelle 2CV électrisante est politiquement correcte et imparable quoique ce n’est qu’une boite à roulettes chelou pour zombies cancéreux, quasi-repoussante par moment, belle à crever à d’autres ! Elle est double-face…
A cause de tout cela, j’en ai marre de vivre sous paralysie du sommeil à regarder la voûte céleste en chialant, espérant qu’une supernova apparaisse pour engloutir le monde… Pas de suspense, claqué, je Chromes et m’enflamme en soutenant que cette bêtise est la meilleure chose qui soit arrivée à l’industrie automobile depuis des années, humiliant la concurrence, elle va foutre la mort à un bon nombre d’ingénieurs et designers automobiles, forcés de re-taffer dur pour se remettre à niveau en pleurant sous la douche. Elle a un truc en plus, fascinant et troublant, tout est dans le silence à en faire trembler les murs ! Ultra violente dans son mutisme, calme avant la tempête, elle est à double facette !
Plus personne ne s’étonne de naviguer en pleine dystopie depuis quelques mois, avec dans la lorgnette une année 2022 qui va sûrement rendre soudainement réaliste bien des livres de science-fictions sur le contexte anxiogène et ultra sécuritaire de la prétendue pandémie mondiale a coup de contamination rampante, cadavres cachés dans des impasses crasses, fêtes underground clandestines, accès aux magasins limités via passeports immunitaires et classes sociales séparées non plus par la richesse mais par la facilité d’accès au suivi médical. Je subodore qu’on nous raconte des mensonges et conneries et me demande pourquoi nos parents se sont détruits et mutilés pour détruire Hitler, pour faire presqu’aussi pire dans le même siècle ?
Les humains, fracassés par les nouvelles technologies, errent sans but dans les mégalopoles quasi-sentientes, déshumanisées, bardées d’hologrammes et grouillant de vies sans espoirs. Parce que s’enfiler des infos TV quotidiennement c’est presque aussi drôle que de pisser pendant une cystite ! Sucer la dépression ou se décapsuler le cerveau avec une balle bien placée. Oh boy ! Ce Mirage ne me déçoit jamais, lorgnant sur les tire-larmes flinguant trop efficacement les cœurs fragiles s’éloignant peu à peu de toute source de vie, abasourdis et en pleine crise de sanglots, toutes grandioses, pour un même résultat : à chaque nuit passée à ne rien faire, à chaque weekend confiné à chercher un truc à faire, les présentateurs sourient et réconfortent en broyant le palpitant des gens ! Et ils en sont payés très chers…
Ce p’tit Hot-Rod Pinky est sorti au grand jour pile au moment où tout partait sacrement en couilles sur cette année passée et il est arrivé avec une nanana Pinky ! Quelle claque ! Avec eux deux j’ai déboulé dans le Hot-Rodding cyberpunk avec une insolence et un talent fou, balançant des chocs absolument mirifiques et me plaçant directement à côté des références du genre ! Le Rod parfait pour ne plus plonger mentalement dans les strip-clubs dépressifs, les artères cradingues pleurant la solitude et les avenues bordées de néons de mégalopoles en fusion.
Ah, mon Popu, fidèle lecteur, si tu cherchais dans cet article l’inévitable sermon, voici l’incontournable du genre pour encadrer les confinements, la nanana et son Rod m’ont déboulonné les entrailles, me foutant à genoux après une sombre ballade nocturne en mode “je-rentre-chez-moi-apres-m’etre-senti tellement-seul-dans-ce-club-de-merde”! “Never The Same”, lente chute pareille qu’après une sale rupture, c’est exactement ça : il n’y a surement pas mieux pour te rappeler que la vie, c’est un peu nul, mais parfois drôlement beau quand même. Inclassable, sans faire de compromis ni tomber dans la soupe formatée, sans un seul faux pas (ou presque) !
Ouaisss mon Popu ! C’est pis que la guerre des étoiles, ta tête dans une machine à laver, cerveau noyé, à regarder ta vie défiler. Des androïdes qui déboulent de partouzes et tabassent tout ce qui bouge. Ambiance décharnée, terrifiante, fascinante, hallucinante. Alors par contre, je ne te cache pas qu’on est pas sur du facile. Il va te falloir rentrer dedans avec des protège-dents, des gants cloutés et la rage au ventre. En pressant le contact de façon curieuse, la bouche en cœur, si tu veux piloter ce Rod, Popu, tu vas te faire méchamment bolosser, c’est une certitude.
Ça va flipper, tu vas vomir, capituler devant la puissance, loin de tes rêves. Mais avec les envolées stridentes du V8 tu vas vivre l’embrasement, la clarté : les paysages désolés et émotionnels ! Une cavalcade mélancolique de fin du monde. Mais surtout, surtout, oh mon dieu, surtout la claque absolue te mutant en complètement maniaque, une explosion dans ta tronche pour une expérimentation la plus impressionnante de ta vie… Une évidence. Un total événement extraordinaire, potentiellement unique dans une vie.
Je divague. Il fait doux dans mon jardin secret. Un verre de Petrus ’49 à la main, histoire de planer en apesanteur et je rêve d’Andromède. Je tente de relativiser l’immensité du bordel étendu au-dessus de ma tête. La vie est longue, parfois sympa, souvent merdique, mais au final insignifiante comparée à ce vide absolu. Mon existence, un simple blip dont personne ne se souviendra, dans cette timeline gigantesque, cela en filerait presque la gerbe en ce moment d’errance mentale. Pas de surprise, c’est légèrement moins épique qu’écrit, et un peu plus glossy. Mais c’est fait avec maîtrise lors de longues insomnies, passées à regarder les étoiles lors de mes asthénies nocturnes.
Une existence modeste ? C’est déjà pas si mal d’osciller entre réalité virtuelle, dystopie cradingue et effet de l’intelligence artificielle sur les relations humaines. Pour lire entre mes lignes, faut-il que j’écrive entre les lignes, non ? Plus simplement il te faut me lire d’une traite, mon Popu, dans l’ordre, interludes et interlignes compris, pour vraiment te prendre en pleine face l’étendue du bordel, en roue libre, un truc sale qui tape dur et déroule une unique recette, non-stop. Je suis toutefois trop fracassé, déjà laminé par trop d’années de conneries que je dois subir, pis que m’écraser le palpitant.
Vents spatiaux fulgurants, éruptions solaires et barrières de comètes. Supernovas, planètes en roue libre, je voyage en light speed, ahuri, épileptique, angélique : j’écris la gueule ouverte. J’ai du rivotril à la place du sang, je suis au milieu du vide, aveuglé par l’écran de mon ordinateur. Je divague sans mission précise, au grès des tempêtes galactiques, avec des trous noirs qui m’attirent à aller au delà du connu. C’est le rouleau compresseur d’after party, le film Ad Astra foutu dans un mixeur ! Le futur-présent, ce n’est pas qu’une ère où les algorithmes sont rois, où l’on utilise les sites de streaming tout le temps, partout, où L’auto-shazaming enregistre tout ce que tu fais, mon Popu, de la mélodie de ton réveil matin jusqu’au beat crasseux de la cabine d’essayage chez Forever21.
Le futur de la presse ce sont les algorithmes et les robots-journaleux qui font tout mieux que les ceusses qui gribouillaient… A public de cons, articles cons tapotés par des machines, bien fait pour les radins, les tout gratuits, les Fesseboucistes. En zizique le futur ce sont les bouts de morceaux leakés qui échappent à leurs créateurs, qui mutent, qui s’étirent, se font remixer, passer en boucle, qui se démultiplient sur internet. Qui balance un snippet de 30 secondes pour créer l’attente, et qui en retrouve 100 versions des mois plus tard sur youtube. Molly/No Stylist de Playboi Carti en a été le parfait exemple, un couplet sorti d’on ne sait où, avec une instrue lunaire, 45 secondes de musique fascinante leakée il y a presque deux an, dans l’anonymat le plus total, à part pour les fans de hardcore.
Des mois après, ce fut le premier résultat sur Google quand on tapait le nom de l’artiste. C’est maintenant 50 versions Youtube, entre couplets tournant en boucle, mélodies étirées, bootleg avec d’autres tracks de Carti, vitesse changée pour éviter les problèmes de copyright. Ce sont des faux clips qui sortent et se font take-down deux semaines après. La créativité à son maximum (qui profite de celle du dessous, qui disparaitra surement dans deux semaines). Le morceau n’appartient plus à son créateur, il se modifie à n’en plus finir, mutant audio, Gantz Graf du hiphop drogué. Et les cons et connes, fascinés par ce petit bout de musique qui mue sans relâche, ils cliquent sur chaque version, avide de trouver la forme parfaite. Jusqu’au jour où Carti sort la version officielle, forcément décevante, puisque définitive, gravée dans itunes, et donc soudainement morte.
La musique, avant, ça me rendait heureux, ça me donnait envie de danser, ça me poussait à balafrer mon visage de larmes. C’était la fête seul et/ou la dépression à plusieurs ! En réalité, maintenant, ce qui est servi, c’est tout ça au mixeur. De la merde en diarrhées ! Du coup je suis passé au silence, je n’écoute plus les ziziques, pas de radio, même en bagnole, j’aime le silence ! Rien à foutre des galettes essentielles depuis des années, trop obscures, trop expérimentales et surtout trop top-consuméristes pour pouvoir voler mon cœur et casser mon cerveau dans le même mouvement. La merde aux chiottes !
Ou sont les diamants puant la fête et les couchers de soleils, les baiseries sur le sable des dunes, suintant les moments ou on pouvait gigoter, des moments qui traumatiseraient tes voisins englués sur Netflix, mon Popu. Dans ce nouveau bordel, j’ai été fasciné par Arca, l’exemple typique de l’artiste qui bousille les cerveaux à coup de sound-design inouïs et de trouvailles sonores en 4D plus efficaces qu’une seringue de LSD directement plantée dans les tympans. Sauf qu’Arca peine à réellement hypnotiser sur l’ensemble d’un album tant la radicalité de sa musique oublie une donnée simple : le plaisir d’une mélodie, d’un refrain accrocheur. Le dernier LP en date de la Vénézuélienne transsexuelle opère (double-sens) toutefois une mue vers un terrain plus lumineux s’ouvrant aux featurings paillettes (Rosalia, Sophie) et gimmicks accrocheurs.
J’avoue le bizarre (la moitié des morceaux s’arrêtent sans avoir vraiment commencé), mais il/elle a réalisé un mini chef d’œuvre, “Time”, une slow-motion façon retour de boite de nuit à 5 heures du mat’, éclaté par l’alcool et la drogue, bouffé par la mémoire des amours perdus. Le clip est l’œuvre vidéo la plus sexuelle et bandante de l’année dernière et je rêve d’un monde où tous “les films clichés de merde” utiliseraient “Time” d’Arca pour habiller une scène de cul, au lieu d’une sempiternelle balade piano. Je vous invite à glisser vers les sections SecretsInterdits et Z’Gallery, ça vous changera les idées dans un monde qui semble voué à s’autodétruire, entre virus incontrôlé, police en roue libre et frange d’une population décérébrée s’insurgeant encore que des gens demandent à être traité de façon égalitaire !
Beaucoup ont envie de parler, hurler leurs revendications tire-larmes, à faire frémir les plus insensibles. Le monde est découragé, le monde étouffe, le monde cherche un peu d’espoir, l’abattement… et la tristesse laisse perler quelques âmes fortes, prêtes à changer le futur et gérer tout ce bordel ! Ouaisss mon Popu… Tu reviens fourbu du boulot, tu as pris le dernier train, et marche vers chez toi, sur les rotules, dans une rue sombre, avec pour seule compagnie un lampadaire clignotant. Tu n’en peux plus de cette vie loopée à l’infini, à tapiner dans un open-space pour un patron qui te débecte, des bouffées de haine te serrent le corps à chaque fois qu’il ouvre sa bouche. Pas un chat dans la rue, tu es dégouté car tu n’as rien à bouffer dans ton frigo, mais tu es trop crevé pour aller à l’épicier du coin.
Un rat qui file sur le béton, une grand-mère flippante fouille les ordures, tu te sens pas super bien et commence à accélérer le pas, clefs bien serrées dans ta main. Au loin, tu entends un son perler, rythme bizarre et hypnotique, ça vient de l’impasse noire sur ta droite, alors tu regardes, mi-fasciné mi-apeuré. Le son mute en avalanche drum’n bass ultra agressive, et un mec arrive en courant sur toi en hurlant comme un damné, une batte de baseball à la main, et te percute le front. Métal froid sur la gueule, sang plein la bouche, tu sens le béton froid imprimer ta joue. Le bonhomme continue à te tabasser la gueule en criant plus fort qu’une Morano sous Ritaline, tu ne ressens même plus la douleur, juste des coups sourds, et la nausée qui enveloppe tout ton être. L’œil torve, bientôt mort, tu constates presque avec amusement qu’une de tes dents est collée à l’arme du mec, via une pâte visqueuse faite de chair et cheveux. L’enculé ne voulait même pas de ton argent, juste t’exploser la tronche avec tellement d’agressivité et de haine qu’il pourrait repousser une pandémie mondiale à coup de batte de baseball…
Ce n’est pas qu’un raccourci de texte pour journalistes un peu flemmards, c’est surtout ultra beau, ca va faire fuir tout le monde, à part les tristes, les désaxés et les déments qui veulent juste chialer et hurler en s’arrachant le visage parce qu’ils sont heureux et triste tout le temps, parce qu’ils ne comprennent rien à la vie et qu’ils s’en branlent, parce que leurs cœurs explosent étouffés par la merde et ont envie de pogoter en club et à se battre dans la rue avec n’importe qui parce qu’ils ont la rage et envie de vivre mais ne savent pas trop comment ! Je suis conscient que cet article n’est pas l’idéal pour draguer tous les cœurs perdus voguant sur Fessedebouc en quête d’un excitant littéraire ! Vu que je passe mes écrits à la moulinette du hasard parfois je retombe sur un texte qui était perdu dans l’ordi, un truc sublime, mélancolique, du coup ça me fait du bien de le remanier et me convainc que dans monde courant vers sa destruction, on pourrait bien tous être sauvé par un simple mot : REVOLUTION !