Bugatti Mistral 2025 V16 1600cv 6.500.000 € + frais et taxes
Arrondissez à 10 Millions d’€… Cette soeur décapotable de la Chiron est sauvagement rapide mais ridiculement chère. La Bugatti de l’ère moderne ne manque pas de détracteurs. Dès l’instant où la Veyron a été dévoilée il y a plus d’un quart de siècle, beaucoup ont considéré l’idée d’une voiture de performance conçue pour privilégier les vitesses de pointe ridicules plutôt que la précision de maniabilité comme un anathème. Selon cette logique, la Veyron et ses suivantes étaient toutes en surpoids, des “Gee-Gaws” surpuissantes pour milliardaires obsédés par les chiffres…
Le genre de loustics plus que douteux, anxieux, frimeurs, délurés, désireux d’afficher leurs richesses souvent mal-acquises… Il est tout à fait vrai de vrai qu’une grande partie de la clientèle Bugatti correspond effectivement à cette description. Parfois, il est nécessaire de pousser une philosophie morale à l’extrême avant que ses défauts ne deviennent clairs pour tous. Et une fois que cela se produit, il devient beaucoup plus facile de reconnaître et de rejeter des exemples moins extrêmes qui poussent à partir de la même racine.
À d’autres moments, les vrais croyants en une philosophie morale imparfaite plaideront volontairement pour un exemple extrême sans y être vraiment nécessairement poussés et, ce faisant, révéleront par inadvertance l’absurdité de leur proposition… Platon a écrit sur l’utilisation par Socrate de la méthode de raisonnement logique pour réduire une affirmation philosophique à laquelle il s’opposait jusqu’à l’absurde, donnant naissance à la méthode de débat connue sous le nom d’argument apagogique.
Il s’agit de tenter d’établir une affirmation en montrant que suivre la logique d’une proposition ou d’un argument conduirait à l’absurdité ou pire encore, à la contradiction. L’Apagogie (du grec apagein, déduire) est un mode de raisonnement qui consiste donc à prouver/démontrer une proposition, non en l’établissant directement par une démonstration tirée de la nature même de la chose, mais en faisant voir que la proposition contraire est absurde. On conclut de la fausseté de l’une à la vérité de l’autre.
Ce raisonnement n’est légitime que quand il n’y a que deux propositions contradictoires, dont l’une est nécessairement fausse si l’autre est vraie, et réciproquement; autrement il dégénère en sophisme. D’ailleurs, cette preuve est toujours inférieure à la démonstration directe, parce que, si elle contraint l’esprit, elle ne l’éclaire pas et ne donne pas la raison des choses, comme le fait la preuve directe ou ostensive. On ne doit dont l’employer que quand on ne peut faire autrement… On navigue dans l’absurde…
Si, par exemple, dans la discussion, on a affaire à un contradicteur qui se refuse à toute preuve directe ou qui nie les principes, c’est le “Boum”… C’est le cas pour la réfutation de certaines doctrines, comme le scepticisme. La démonstration par l’impossible, usitée dans les mathématiques pour démontrer certains théorèmes qui ne sont pas susceptibles d’une autre preuve, rentre dans la preuve apagogique; elle n’est admise que faute de mieux et est toujours inférieure; elle n’a de valeur qu’autant qu’on a établi que les suppositions contraires sont toutes fausses et qu’elles sont les seules possibles.
En philosophie, la méthode apagogique ou la réduction à l’absurde a une place plus importante, lorsqu’il s’agit de faire ressortir les conséquences fausses ou funestes d’une doctrine; néanmoins la vraie réfutation des systèmes se fait en montrant directement par l’analyse la fausseté de leurs principes. Aussi cette preuve appartient plus à la dialectique et à l’art oratoire qu’à la philosophie proprement dite… En ce sens, je me dois donc écrire que les produits de l’entreprise sont aussi des pièces d’ingénierie exceptionnelles…
Ah ah ah… en effet, d’énormes efforts et de dépenses, garantissant que chacun d’entre eux (les produits qui sont à vendre) peut répondre aux exigences de performance farfelues de l’entreprise. Il est donc, de mon expérience, impossible de conduire une Bugatti moderne sans ressentir à la fois le choc négatif et le choc positif, le dégout et l’émerveillement. Inutile de débattre, je m’en moque d’autant que la Bugatti Mistral marque la fin d’une époque, en tant que dernière VW-Bugatti de route produite en série à utiliser le moteur W-16 quadriturbocompressé.
Il avait été créé pour propulser la Veyron… et suite à l’acquisition par Rimac d’une participation majoritaire dans la marque, la décision a été prise de créer un nouveau groupe motopropulseur hybride rechargeable pour la future Bugatti Tourbillon, qui utilisera un V-16 atmosphérique développé par Cosworth. De VW-Bugatti à Rimac-Bugatti, le dégout et l’émerveillement vont perdurer et ces choses vont avancer à un rythme tranquille tout en haut d’un marché constitué à 99% d’escrocs…
La Mistral a été présentée pour la première fois au Concours de Pebble Beach 2022, Bugatti annonçant simultanément que l’ensemble de la série de 99 voitures avait déjà été vendue. Et ce, malgré un buy-in minimum de 5 millions de dollars, avec la possibilité de l’augmenter considérablement (jusqu’au double) avec des option sur mesure. Ce à quoi s’ajoutent les taxes diverses… Près de trois ans plus tard, les quelques élus qui ne sont pas morts dans d’atroces souffrances maffieuses ou étatiques, commencent à prendre livraison.
Et dans ce Mic-Mac, GatsbyOnline s’est immiscé dans la bande de milliardaires lorsque des échos m’ont informé qu’une des Mistral était un cadeau de Zeelinsky à son épouse pour une propriété au paradis… Je ne pouvais rater l’évènement et c’est déguisé en Ukrainien que j’ai présenté l’invitation me permettant de conduire la Bugatti Mistral sur les routes autour de l’usine Bugatti de Molsheim, en France. C’était gris et moche, mais c’était ça ou rien… J’aurais du choisir rien…
Lorsque Bugatti a présenté la Chiron, VW Bugatti a promis ne jamais construire une version décapotable. La Mistral est prétendue par les pontifes de l’usine comme ne pas rompre cet engagement, mais c’est une enroule de première qui prétend enrouler la carrosserie du roadster autour des mêmes composants mécaniques de base que la berlinetta. Vulgairement traduit, c’est un Nième foutage de gueule. Toute la carrosserie est différente, sans panneaux extérieurs partagés entre les voitures.
La Mistral bénéficie également d’un design plus abracadabrant et plus inutilement complexe. Mais bien que la Mistral n’a pas de toit permanent, ce n’est pas un vrai cabriolet, du moins pas dans le sens facilement décapotable. C’est dire que même avec le manuel et deux ouvriers, la Mistral est conçue pour être sans toit, avec seulement un capot en tissu à clipser fourni en cas d’urgence, qui ne supporte pas d’aller au delà de 100km/h car il n’est conçu que pour une utilisation à des vitesses allant jusqu’à 100km/h.
Si de la pluie est prévue, les acheteurs de Mistral seront mouillés, ce qui est un comble pour des escrocs…Avant de débuter une balade, ce point hyper négatif incite au dévelloppement d’un ressenti négatif, celui de se faire baiser bien profond… 10 millions sont en jeu, c’est à rappeler, même si c’est l’argent des dons à l’Ukraine, les interessés vont plus probablement, choisir une Tela qui propose les mêmes performances… En dessous, c’est également l’arnaque qui continue car c’est essentiellement tout Chiron.
C’est la même structure en fibre de carbone construite par Dallara en Italie et le même W-16 quadriturbo de 8,0 litres monté au milieu. C’est dans le même état de réglage de 1578cvque la Chiron Super Sport 300, qui a établi un record de vitesse de voiture de production de 304,77 mph en 2019. La Mistral n’a réalisé que 282,05 mph sur la piste d’essai en Allemagne l’année dernière avant d’exploser le W16, ce qui en fait la voiture de route à toit ouvert la plus rapide au monde… Bravo… Vachement utile….
Andy Wallace, qui a trainé partouze au départ de Lamborghini a été recyclé (ou s’est recyclé) chez VW Bugatti… Vainqueur du Mans (lequel ?) et aujourd’hui pilote de récupération en chef de Bugatti, c’est lui qui me salue quand j’arrive à Molsheim. Son collègue, l’ancien champion DTM Bruno Spengler, l’accompagne et m’encadrent sur ma route : “Toute personne qui achète une nouvelle Bugatti sera présentée à sa voiture pour la première fois par l’un des deux”… Malgré tous les droits de bling-bling et de vantardise, le pseudo secret de Bugatti de l’ère moderne a toujours été la dualité des caractères.
Derrière les gros numéros effrayants, elles sont insipides et ne procurent aucune émotion… Les Bugatti sont extrêmement faciles à conduire, et là Mistral perpétue cette tradition. Gagnez un gros lot de loterie assez important, ou devenez dictateur faisant ami/amie avec Miss Von derLeyen sur les retours de dons de charité à l’Ukraine, et vous pourriez passer directement de quelque chose comme une Mustang à cette Mistral et ne pas trouver l’expérience ni concluante, ni écrasante.
Alors que la plupart des supercars bombardent leurs conducteurs de bruit et de sensations, la Mistral est, comme la Chiron, définitivement aseptisée… J’ai eu le sentiment très net que si j’avais balancé 10 millions dans cette affaire, j’aurais été escroqué. Au-delà de la largeur du seuil, l’entrée est facile et les portes sont articulées “conventionnellement” sans les ciseaux pour coffeurs milliardaires. L’habitacle est riquiqui, étriqué pour être partagé avec une passagère “C’est mille euros Chéééériii”” qui monte à Monaco devant le Casino en montrant son ouverture jusqu’à ses ovaires….
L’énorme moteur est maniable et heureux à bas régime, et la transmission à double embrayage passe les vitesses en douceur lorsqu’on lui demande de se déplacer en ville. La qualité de conduite est également bonne en respectant les limitations, elle a une garde au sol juste suffisante pour faire face aux gros dos d’ânes français sans avoir besoin d’activer le relevage avant. Naviguant à une vitesse de 130 km/h (81 mph) sur l’autoroute, l’habitacle n’est pas exempt de vibrations et secousses. Jusque là c’est normal dans l’anormalité générale…
Mais je suppose que vous n’êtes pas venu ici vous abonner pour être normal, tranquille ou même respectueux des lois. Ce qui m’a amené sur une route secondaire tranquille et vide autour du chateau Bugatti/VW à ce qui se passe lorsque j’appuie un peu plus fort et que la Mistral se transforme presque instantanément de Jekyll à Hyde et l’inverse. Il y a un battement de pause lorsque les turbocompresseurs du W-16 s’enroulent, un autre lorsque la transmission rétrograde, puis on attend que la fureur arrive.
Les forces “G” longitudinales passent directement de l’impressionnant à l’alarmant… Quiconque a été lancé d’un porte-avions par une catapulte à vapeur pourrait reconnaître la sensation, mais elle est en dehors du cadre de référence pour le reste d’entre vous. J’ai conduit plusieurs exemplaires de la Veyron et de la Chiron au fil des ans, mais je n’ai jamais réussi à mettre la pédale d’accélérateur au sol sans jurer que c’était une saloperie. La Mistral a conservé ce registre intact, les performances étant réellement inférieures à celles de la Chiron !
La Mistral semble subjectivement plus floue en cause d’un flux d’air précipité et l’exposition non filtrée des bruits du moteur. À bas régime, le W-16 bourdonne comme un hors-bord coûteux, avec une note “Bubba-bubba” recouverte par le bruit mécanique de la commande de soupapes extrêmement complexe. L’application de l’accélérateur apporte un niveau correspondant de bruit d’induction, avec un sifflet de soupape de décharge correspondant lors de la détente du gaz. En poussant plus fort, on obtient le “Götterdämmerung” dans son intégralité…
Pourquoi ? Parce que les grandes quantités de gaz chauds qui circulent à travers l’échappement prennent le dessus sur l’expérience auditive. C’est un enfer… La Mistral n’a pas un régime élevé, la ligne rouge à un régime relativement faible de 7.100 tr/min. Le moteur domine l’expérience Mistral à tel point qu’il est impossible d’isoler d’autres parties de la composition dynamique de la voiture. Il s’agit en réalité d’une grosse voiture lourde selon les normes du segment, et bien qu’elle soit délicate à placer, la taille s’avère toujours être une limitation sur les routes plus étroites.
De plus, la masse devient encore plus évidente dans les virages. La direction est légèrement floue et semblant conçue pour une instabilité à haute vitesse plutôt que des réponses “darty”, bien que le Mistral soit toujours lente à répondre aux commandes délibérées. De même, la pédale de frein est molle au sommet de sa course et complexe à moduler lors d’une application douce, mais les vastes disques en carbone-céramique mordent fort. La transmission à sept vitesses est rapide mais la commande manuelle ne maintient pas les vitesses lorsque le moteur atteint le limiteur, elle change toujours.
Pour être honnête, tout cela n’a aucun sens. et aucun intérêt. Le monde réel est rarement assez grand et vide pour ressentir toute la stupidité de la Bugatti Mistral, mais le faire est toujours spécial… La vitesse de pointe “officielle” de la version de production est limitée à 261 mph, soit 21 mph de moins que la voiture record, mais il est impossible d’atteindre de telles vitesses sur routes ouvertes, c’est un facteur limitatif. Comme pour la Chiron, la Mistral est également un œuf de Pâques soigné, mais aussi un œuf potentiellement indigeste.
En appuyant sur l’un des boutons de climatisation et en le maintenant enfoncé, les affichages préenregistrés pour les naïfs qui veulent briller permettent de faire état de la puissance maximale et de la vitesse de pointe depuis le démarrage de la voiture. C’est bidon mais permet de briller devant les ploucs et gogos, les putes elles, s’en tapent les cuisses, elles ne cherchent que les pigeons qui friment mais capables de leur payer chacun 1.000 euros pour une “Turlutte” vite terminée… 10.000 euros pour 3 heurs si affinités/capacités financières…
Au moment où je suis retourné à Molsheim, mes meilleurs scores étaient de 1592cv, légèrement au-dessus du pic officiel du moteur… La dynastie W-16 de Bugatti se termine comme elle a commencé. Mal… La Mistral est un gadget hors de prix pour milliardaires peu sûrs d’eux. L’absence de toit la rend moins pratique que la Chiron, mais ce n’est pas à cette extrémité du marché que l’une ou l’autre décision est prise. Un extrait de mon séjour à Molsheim a été d’apprendre que de nombreux acheteurs de Mistral combinent les visites pour voir leurs voitures en construction…
Et cela avec des séances de spécification pour leurs prochains tourbillons. Le V-16 hybride aura donc un caractère très différent, tournant à 9.000 tr/min et fonctionnant avec l’aide de trois moteurs électriques. La Tourbillon sera également encore plus chère, même si c’est difficile à croire… On devrait atteindre les 12 millions plus suppléments, les taxes et autres joyeusetés, tout ça finalement pour pas grand chose d’utile, c’est le moins de mal qu’on puisse en dire… Pour ma part, je vous confirme que pour bien moins cher, un Hot Rod c’est le panard total… Les putes vous font tout, rien que pour un tour de ville…














































