Le cinéma patriote d’Hollywood !
Le correspondant de l’agence de presse soviétique Novosti m’a dit un jour : “Il y a un point sur lequel, nous, Russes, nous avons plus de chance que vous autres à l’Ouest, c’est que nous ne croyons rien de ce que nous lisons dans les journaux et magazines ainsi et surtout qu’aux actualités télés…, parce que nous, Russes, savons pertinemment que ce sont des mensonges et de la propagande. Contrairement aux citoyens de l’Ouest nous avons appris à regarder derrière cette propagande et à lire entre les lignes, nous savons que la vraie vérité est toujours subversive, comme vous osez le faire dans votre site-web GatsbyOnline et aussi dans Chromes&Flammes !”…
Dans les pays capitalistes, plus la presse ment, plus elle est crue de manière dévote par les citoyens lobotomisés…, c’est ce qu’on appelle : “The Subjugated knowledge” (la connaissance soumise, où le savoir de ceux qui sont assujettis.
L’un des plus vieux clichés de guerre qui soient, qui est publié à longueur de temps en Occident, c’est que “la vérité est la première victime des conflits”…, c’est faux, c’est le journalisme la première victime…, après la fin de la guerre du Vietnam, le magazine Encounter publiait un article de Robert Elegant, correspondant distingué qui avait couvert le conflit : “Pour la première fois dans l’histoire moderne” écrivait-il, “l’issue d’une guerre s’est jouée non plus sur les champs de bataille mais sur les pages des journaux et bien plus encore sur les écrans des téléviseurs”…
Robert Elegant tenait les journalistes pour responsables de la défaite, affirmant : “C’est eux qui ont perdu la guerre en s’y opposant dans leurs reportages”…, à Washington, on tint ce point de vue pour parole d’évangile et c’est toujours le cas !
En cette suite, en Irak, le Pentagone a inventé les “journalistes embarqués”, encadrés, informés et contrôlés par l’armée…, ils doivent suivre servilement les opérations exclusivement du point de vue de l’armée, parce que le Gouvernement qui agit comme une dictature reste convaincu que le journalisme critique a fait perdre le Vietnam.
Et c’est en partie vrai, en Irak comme au Vietnam, certaines stratégies, certaines politiques délibérées tenaient littéralement du génocide :
-au Vietnam, la déportation de force de millions de personnes et la création de free fire zones ou free strike zones (zones de feu à volonté : tir, mitraillage, bombardement ou pilonnage libre, sans nécessité de produire un rapport ou de faire preuve de modération) a fait un million de victimes civiles…
-en Irak, un embargo mis en place par les USA, maintenu comme un siège médiéval pendant toute la décennie 1990, selon des documents irréfutables de l’Unicef, a causé au bas mot un demi-million de morts parmi les seuls enfants de moins de cinq ans soit la moitié du nombre total des victimes…
-en Irak, au Liban et à Gaza, on a eu recours à des armes interdites contre des populations civiles, sciemment, à titre expérimental…
-au Vietnam, l’Agent Orange (pulvérisation aérienne de millions de litres de dioxine hautement concentrée sur des zones forestières et rurales) a causé des malformations génétiques et eut un énorme impact sur l’environnement. Les militaires avaient appelé ça l’Opération Hadès (Dieu des enfers ou de la mort dans la mythologie grecque). Lorsque l’opinion internationale eut vent de l’affaire, l’opération fut rebaptisée d’un nom plus sympathique : Opération Ranch Hand (Opération Coup de main agricole) et on continua de plus belle. La réaction du Congrès fut sensiblement du même ordre au sujet de la guerre en Irak, les pseudo-Démocrates l’ont d’abord vivement critiquée, puis renommée, puis étendue.
Les films Hollywoodiens qui suivirent la guerre du Vietnam étaient eux-mêmes une extension du journalisme, de cette normalisation de l’impensable, certains films critiquaient assez ouvertement les tactiques des militaires, mais tous prenaient soin de rester centrés sur l’horreur vécue par l’occupant.
Le premier de ces films est désormais un grand classique, c’est “The Deer Hunter” (Délivrance), le message qui sous-tend le film est que l’Amérique a souffert, que l’Amérique a été blessée, que les marines et autres GI’s ont néanmoins fait de leur mieux contre les barbares orientaux, ce message était d’autant plus pernicieux que le film était brillamment réalisé et interprété.
Ensuite, il y a eu “Platoon”, d’Oliver Stone, qui a reçu de nombreux prix, on a prétendu que c’était un film anti-guerre, on y voit effectivement, très furtivement, des vietnamiens présentés comme des êtres humains, mais avant toute chose, on y voit les occupants américains présentés comme des victimes.
Les USA ayant perdu la guerre sur le champ de bataille, veulent la gagner à travers Hollywood…, initialement, je n’avais pas l’intention d’évoquer ici des films comme “Les Bérets Verts”, mais j’ai lu l’autre jour que John Wayne était l’acteur de cinéma le plus influent qui ait jamais vécu…, j’ai donc revu “Les Bérets Verts”..., je n’en reviens pas encore de l’absurdité de ce film…, cet héroïsme bidon de John Wayne a permis d’envoyer des milliers de jeunes américains se faire tuer au Vietnam, à la notable exception de George W. Bush et Dick Cheney, qui sont restés paisiblement planqués dans les jupes de leur mère.
John Wayne en “héros”..., buulshit…, Hollywood a toujours participé “à l’effort” de guerre, John Wayne fut à son époque le parfait exemple du bon acteur patriote…, mais, ce n’était pas une lumière…
Au cours des neuf dernières années de guerre “orientales”, il y a eu plus de soldats Américains qui se sont suicidés que de soldats morts dans l’action, ce sont les chiffres officiels du Ministère de la Défense Américain, pourtant d’une manière ou d’une autre, personne n’a trouvé intéressant de les rapporter…, pas même “Full metal Jacket” de Stanley Kubrick, cinéaste indépendant…, on n’en retient que le “Chef oui chef”…
Depuis 2001, quand Washington a lancé sa soi-disant “guerre contre le terrorisme”, il y a eu une augmentation annuelle dramatique du nombre de suicides au sein de l’Armée US, particulièrement chez les soldats qui doivent tenir le choc des combats à l’étranger, l’année dernière a été le théâtre du plus grand nombre de suicides au sein de l’Armée US depuis que cette donnée a commencé à être comptabilisée en 1980…., avant 2001, le taux de suicide chez les militaires US était inférieur à celui de la population moyenne des USA, maintenant c’est presque le quadruple de la moyenne nationale.
Ce que ces chiffres devraient nous indiquer est qu’il y a quelque chose de fondamentalement dérangeant au sujet de cette guerre de Washington “contre la terreur”, ce qui explique probablement pourquoi les médias occidentaux qui préféraient ignorer le problème, ont été amenées à réaliser des articles sur les mises en scènes importées en Europe…
Un nombre de plus en plus important de “futures victimes” est programmé quasi militairement pour soutenir “la terreur”…, tout ce qui en ressort pour les élites, ce n’est pas le coté abject et manipulateur de ces actions programmées, non, ce qui est condamnable à leurs yeux au sujet de telles campagnes militaires est que le nombre de soldats morts par suicide dépasse celui des soldats tués par les combattants “ennemis”..., chiffres qui ne comptabilisent pas les nombreux vétérans, officiellement classés en tant que civils, qui se sont suicidés.
Ce qui est plus dérangeant, c’est que les chiffres officiels prennent en compte seulement les victimes de suicide parmi le personnel en service, ces décès ne sont rapportés que dans certains journaux de petits villages dans la rubrique des “brèves” ou des “chiens écrasés”, sans expliquer le contexte ou le cadre qui a conduit ces individus à prendre leurs propres vies, le Département US pour les Vétérans a calculé que plus de 6.000 vétérans se suicident chaque année, plusieurs de ces hommes reviennent à la maison, dans un pays pour qui ils se sont battus, seulement pour ne trouver aucun emploi, leurs relations brisées et leurs maisons saisies par des banques qui, elles, ont profité de milliers de milliards de dollars en renflouement…
Avant d’être élu Président des USA, Barak Obama faisait campagne sur le thème de la cessation de telles guerres étrangères…., devenu Président Obama, le candidat d’autrefois à la paix, a pris le rôle du Commandant en Chef, disant à ses compatriotes hommes et femmes qu’ils combattaient pour “une guerre juste” pour “défendre des vies Américaines”, plus que son prédécesseur, George W Bush…, Obama adhérait ainsi sans limite aux guerres.
Combien il est destructeur pour un soldat US qui rentre auprès de sa jeune famille pour les entendre lui annoncer qu’ils viennent juste de s’inscrire aux coupons alimentaires…, jusqu’à leurs entrailles, ces soldats US doivent savoir, comme beaucoup d’autres personnes ordinaires à travers le monde, que ces guerres ne sont rien d’autre qu’une tentative désespérée et pathologique, menée par un pouvoir agonisant, dans le but de récupérer ce qui reste de son empire en miette, un empire qui enrichit une élite minuscule et qui appauvrit la majorité.
Doit-on s’étonner qu’un bon nombre d’entre eux ont tout simplement perdu l’envie de vivre ?