Lamborgini Jarama 1976
Il y a de ces autos plus frayeuses que couteuses sans être goûteuses, comme la Lamborghini Jarama (avec ou sans “S”) dont on se passe très bien, même (et surtout) pour en conduire et piloter une avec l’idée saugrenue de tenter (en vain) de la ranger pour dîner avant d’aller baiser une pas trop farouche gamine majeure, je précise, pour m’éviter des attaques pénales de rancunières que l’âge avancé du capitaine-pilote (j’ai idem que les 76 ans de Thierry Ardison qui vient, ce lundi 14 juillet 2025, de rendre l’âme à un cancer), ne les satisfassent pas de même qu’un mineur enragé sans aucun doigté de 18 ans…
Les pulsions hors d’âge pré-légal mais particulièrement en limite de péremption peuvent mettre à mal les mâles en rut qui, s’il osent préférer après réflexion, s’aventurer dans les cyprines empoisonnées, risquent moins de perdre les “1.000 euros mon chériiii” d’une passe aventureuse à Monaco et/ou Saint-Tropez… D’autant que se risquer à un parking le temps qu’il faut pour boire manger et baiser/masturber, fait s’augmenter, non les pourboires, mais les déboires… Avec tout ça en tête, une balade en Lamborghini Jarama sur les routes sinueuses des Apennins du nord d’Italie est une toute autre aventure.
Faire de même en France dans les encombrements Saint-Tropéziens est un cauchemar. La Lamborgini Jarama est maintenant définie comme une “Classique”, un terme “fourre-tout-flexible” que les collectionneurs-chieurs en perpétuelle quête de respectabilité utilisent pour définir (alors que ce sont d’abominables merdes) comme des chefs-d’œuvre automobiles quasi intemporels bricolés/fabriqués il y a plus de 30 ans. La Diablo est donc de la partie, mais la Murciélago a encore quelques années devant elle à très mal se vendre en occasions.
La Diablo très moche et bricolée est la toute dernière 6.0 VT construite et Nik Berg qui a sûrement reçu une demie douzaine de Cubi’s en contrepartie, l’a qualifiée l’année dernière de “meilleure Lamborghini jamais construite” lors d’un essai à 2.000 dollars pour Hagerty. La Countach fait partie du lot des merdes à louanger et cela aide considérablement à favoriser l’épuisement des stocks de Cubi’s de mauvais vins. Tout y passe pour en avoir une palette entière en contrepartie d’écrire que : “La Countach a même surpris les techniciens Lamborghini lors de son passage au banc d’essai”…
C’est à tel point qu’ils n’ont pas voulu préciser la puissance produite, se contentant d’écrire qu’elle était supérieure aux attentes… Je me souviens que ces valeureux œnologues qui ne peuvent que s’acheter des Cubi’s les moins chers ou gratuits possibles, étaient plus vineusement saouls qu’impressionnés, et les journaleux d’en rajouter quelques couches de gras… Ferrucio a préféré bazarder au plus offrant. Mais la plus pute préférée fut la diabolique Diablo, la voiture phare des branleurs et des marchands d’occazes restant toutefois la Countach.
C’était une Superauto qui spermettait de créer des profits ahurissants, d’une manière que toutes les hypercars depuis se sont efforcées d’imiter, mais que peu égalent. L’ultime, dérivée du premier modèle de Ferruccio Lamborghini, avec son V12 avant est lourde comme une locomotive à vapeur. Les hasards de la vie m’ont poussé à acquérir des Espada’s et Jarama’s en un temps ou elles ne valaient plus grand chose et se revendaient très cher à des frimeurs qui n’y connaissaient rien et revendaient “à la casse” en cause des pannes onéreuses.
Ma préférée était la Jarama 2+2 plus récente, conçue par Marcello Gandini chez Bertone, dont seulement 150 exemplaires furent produits entre 1970 et 1976. Le design de cette Jarama voulait marquer un tournant dans la carrière de Gandini, délaissant les lignes fluides de la Miura pour adopter des formes anguleuses plus classieuses donc plus rassurantes pour les vieux bardons acquéreurs… L’exemplaire qui illustre mon chef d’oeuvre d’écriture est comme vous le voyez, en bleu métallisé, avec des jantes en magnésium mais sans le verrouillage central de la Miura.
À l’intérieur, l’habitacle est cramped accroupi jambes écartées et la tête de travers (la position Grenouille). Le tableau de bord est simpliste : à gauche, le compteur Jaeger affiche une vitesse maximale de 280 km/h et à droite, le compte-tours indique 7.250 km/h dans la zone rouge, entre lesquels se trouve un petit manomètre de pression d’huile dont l’aiguille vibre. En dessous, il y a d’autres petits cadrans, puis, sur la console centrale, une série d’interrupteurs, de boutons et de cadrans montés comme sur les premières Jaguar berline 4 portes 12 cylindres.
L’expérience de conduite est au cœur de l’attention et de toute action, l’autoradio est suspendu au plafond et comme pour la 400GT, le volant et le pommeau de levier de vitesses sont en bois verni qui craquelle, mais la Jarama paraît moins fragile, plus résolue et encore plus rigide à conduire. L’impression de s’être fait avoir bien profond se renforce en tournant la clé et alors que le V12 de 3,9 litres tourne et tourne au démareur sans s’allumer… Pénible… Mais en finale alors que la fin de la charge approche ça démarre… L’astuce est d’ignorer ces ressentis et prendre la route dès que ça démarre….
Le col de Futa est probablement le meilleur endroit au monde pour essayer une Lamborghini Jarama. La route sinueuse et pentue, perchée dans les montagnes entre Florence et Bologne, c’est une étape clé de la Mille Miglia, et j’ai rapidement compris le pourquoi du comment… En gros, ça chauffe.. . Mais le paysage est extraordinaire à mesure que le “verdoyant” s’enfonce dans la vallée en contrebas. Il y a des restaurants en bord de route, tous ornés de photos de pilotes de course d’antan, où les hommes sirotent un expresso et les femmes vous saluent de la main dans l’espoir d’un don de sperme financier.
D’ailleurs, à bord d’une Lamborghini classique, tout le monde salue : Ce n’est pas l’amour pour cette marque qui dans la région dépasse la simple fierté locale, non, c’est le sens de l’humour vis à vis de l’intrépide conducteur. Sur ces routes, la Jarama est superbe, a bien des égards, elle rappelle une Alfa Romeo de luxe ! La direction est directe, la réponse de l’accélérateur immédiate après un “Bang” de suralimentation d’essence… Et la longue course du levier de vitesses est un vrai déplaisir à utiliser. Une Alfa Romeo est toutefois en retrait au niveau du moteur.
C’est parce que la Jarama, c’est deux fois plus de cylindrée que le double arbre à cames Milanais. Le Lambo est doté de six Weber DCOE 40 au lieu des deux de l’Alfa. Le bruit qu’il produit est superbe, moins que le sifflement omniprésent de la Countach, mais plus que la sonorité camionnesque de la 400GT, et c’est une bande-son énervante, pas étonnant que la radio ait été un ajout secondaire. Et, là où la 400GT était exigeante sur les routes sinueuses et ne prenait vraiment son envol que sur l’autoroute, la Jarama excelle dans les imprévus et angoisses dans les deux environnements.
Je suis heureux de dire que mon appréciation négative pour la Jarama m’a mis en bonne compagnie avec un conducteur de Corvette StingRay C2. Ferruccio Lamborghini estimait que ce modèle était son préféré, c’était du baratin de vendeur soulignant un faux positif pour cacher le vrai négatif, une combinaison de style et de performances qui place cette chose à mi-chemin permanent entre rejet et envis de savoir ou s’arrètera le pire… Je suis conscient que les ventes ont été très affectées après son lancement au Salon de Genève des années 1970 par des problèmes de fiabilité.
Certains modèles de presse ont en effet donné lieu à des critiques incendiaires. Cette chose, soigneusement restaurée se conduit pareil qu’à l’époque. Je ne peux juger que de ce qu’on me confie, et le jour J, elle m’a trompé. Oui, on peut acheter plus vite, plus rare et plus exotique, et en dépensant moins. Dans un monde qui semble voué à s’autodétruire, après le virus incontrôlé, police en roue libre et frange d’une population décérébrée s’insurgeant encore que des gens demandent à être traité de façon égalitaire, beaucoup ont envie de parler, hurler leurs revendications qui ont évidement des racines politiques.
Elles ne sont pas forcément le genre le plus facile pour le faire… Ce sont des tire-larmes, à faire frémir les plus insensibles. Il me faut souligner que le monde est découragé, le monde étouffe, le monde cherche un peu d’espoir alors que l’abattement et la tristesse laissent perler quelques âmes fortes, prête à changer le futur et gérer tout ce bordel, on y pense pas, mais ce serait magnifique. Que tout le monde se mette soudainement à déconnecter, c’est un peu bizarre, mais que tout le monde se mette à parler de Retro-machines en réac aux myriades d’impayables, c’est mérité.
J’aurai pu écrire un paragraphe final enflammé , mais je suis d’humeur mélancolico-fainéante… Ben oui, mon Popu, je te cause d’une Lamborghini et toi tu reviens fourbu du boulot, tu as pris le dernier train, et tu marches vers chez toi, sur les rotules, dans une rue sombre, avec pour seule compagnie un lampadaire clignotant. Tu n’en peux plus de cette vie loopée à l’infini, à tapiner dans un open space pour un patron qui te débecte par bouffées de haine. Pas un chat dans la rue, tu es dégouté car tu n’as rien à bouffer dans ton frigo, mais t’es trop crevé pour aller à l’épicier du coin.
Un rat qui file sur le béton, une grand-mère flippante fouille les ordures, tu te sens pas super bien et commence à accélérer le pas, clefs de l’appart’ bien serrées dans ta main. Au loin, tu entends un son perler, rythme bizarre et hypnotique, ça vient de l’impasse noire sur ta droite, alors tu regardes, mi-fasciné mi-apeuré. Le son mute en avalanche drum’n bass ultra agressive, et un mec arrive en courant en hurlant comme un damné, une batte de baseball à la main, et te percute le front. Métal froid sur la gueule, sang plein la bouche, tu sens le béton froid imprimer ta joue. Et le loustic continue à te tabasser la gueule.
Il crie plus fort qu’un Macron venant d’être élu Président de la Franchouille ou qui maintenant vocifère en causant de Poutine. Tu ne ressens même plus la douleur, mon Popu, juste des coups sourds, et la nausée qui enveloppe tout ton être te fait sentir que tu vas crever. Waouuu! L’oeil torve, bientôt mort, tu constates presque avec amusement qu’une de tes dents est collée à l’arme du mec, via une pâte visqueuse faite de chair et cheveux. L’enculé ne voulait même pas de ton argent, juste t’exploser la tronche. Tu imagines si tu étais en Lamborghini Jarama, quoi de pire mon Popu abonné que j’aime…
UNE AUTRE LAMBORGHINI JARAMA EN UN CLIC : Lamborghini Jarama S 1975 – Gatsby Online




































