2025/1934 Rolls Royce Jonckheere Coupe aérodynamique…
Cette Rolls-Royce Phantom est l’incarnation de l’automobile de luxe depuis 100 ans. Sa lignée a commencé avec la Nouvelle Phantom I, ce qui signifie que l’une des Rolls-Royce les plus distinctives visuellement jamais fabriquées est également âgée d’un siècle : la Phantom I “Round Door” de 1925/1934. Si vous n’êtes pas familier avec ce coupé unique, vous vous demandez probablement pourquoi la “Round Door” est identifiée à la fois comme une 1925 et une 1934. Disons simplement que l’argent peut vous acheter des options… Cette Rolls a été configurée à l’origine avec une carrosserie Cabrio 1925 par les carrossiers de Hooper & Co pour sa première propriétaire Anna Thompson Dodge épouse de l’acteur de Broadway du cinéma muet Hugh Dillman. Vous reconnaîtrez peut-être son nom de famille, qu’elle a pris lorsqu’elle a épousé son précédent mari : Horace Elgin Dodge, cofondateur de la Dodge Brothers Company.
Cette Phantom fut ensuite achetée par le Raja de Nanpara en Inde, puis changea une nouvelle fois de mains. Le nouveau propriétaire l’envoya à Jonckheere, en Belgique, pour une nouvelle carrosserie sur mesure avec calandre inclinée, double toit ouvrant, jupes d’ailes semi-circulaires, arrière à persiennes, couvercle de coffre à charnières latérales avec aileron proéminent et, fidèle à son nom, des portes rondes. Aussi élégantes que soient ces portes, le plus impressionnant est peut-être la façon “spectaculaire” dont les vitres s’ouvrent. Bien plus tard, dans les années 1950, cette création était devenue un tas de ferraille dans le New Jersey. Un propriétaire ultérieur, Max Obie, la fit repeindre en or et demanda 1 dollar par visiteur pour la voir exposée. Au cours des décennies suivantes, elle séjourna sur la côte Est et même au Japon avant d’être acquise par le Petersen Automotive Museum en 2001, et restaurée.
Pesant 5.600 livres et équipée d’un 6cyl en ligne de 7.668 cm³ ne générant que 110 chevaux, cette Rolls-Royce “Round Door” de près de 20 pieds de long n’était pas facile à conduire. Là encore, ce n’était pas censé être une machine de performances, elle avait été construite pour être une voiture d’exposition de “Concours de beautés automobiles mises en valeur par de jolies dames”, remportant le Prix d’Honneur au Concours d’Elégance de Cannes en 1936. Vous ne pourrez peut-être plus la voir sur le circuit des expositions, mais vous pouvez en prendre plein les yeux au Petersen Automotive Museum de Los Angeles. Peut-être que je vous y verrai un jour parce que le Petersen est sur ma liste de quantités “de choses à faire”, en sus du musée de l’automobile Auburn Cord Duesenberg, des deux musées Packard, et du musée national Studebaker… Ce qui ajoutera quelques articles aux bientôt 5.000 de ce web-site…
C’est qu’il y en a une autre, virtuelle, comme vraie, pas fausse, mais inexistante tout en étant comme réelle… Je suis sorti de la présentation de celle-ci, virtuellement intellectuellement épuisé, complètement tourneboulé, mais aussi franchement enthousiaste devant le renouveau de l’infinie et pathétique débilité qu’ont certains olibrius à créer des absurdités déphasées et inutiles destinées à des arnaques et escroqueries… Je ressentais un étrange mélange de sentiments pour une automobile extraordinaire qui ne l’était pas moins dans l’enceinte d’un monde déphasé mêlant châteaux, propriétés bourgeoises, hôtels pharaoniques, endroits insoupçonnés et clubs décadents, ou des clowns invisibles criaient sauvagement leur amour-haine des autres dans leurs cages dorées, tandis qu’à l’extérieur, les hommes s’entretuent pour survivre donc meurent quand même pour une grande part.
Le pitch tout d’abord : un bon résumé de la quantité gargantuesque d’éléments qui constituent le texte qui s’ensuit : “Recruté de force par le besoin viscéral de créer des sujets alimentant ce web-site, je me retrouve face à une Rolls-Royce virtuelle repensée par un consumériste autogène au milieu d’une faune d’abrutis dans un univers ou tout n’est ni noir ni blanc et où je vais en terminer en perpétrant un massacre à coup de mots et phrases assassines dans le but de tuer tout espoir de croire aux utopies coloriées au sein de notre monde en décomposition où végètent divers personnages marginaux rongés par le désespoir”… Le but de l’affaire décriée étant de pomper un max d’euros/dollars à des inconscients-inconsistants millionnaires en quête d’un rêve mécanique ! A un moment, cette Rolls-Royce m’a beaucoup touché sous la ceinture, si, si, beaucoup, mais à un autre moment elle m’a effrayé, puis ensuite elle m’a fait rire, pour enfin m’attrister…
Ma narration, épique comme bien souvent lorsque je me retrouve au bord de l’abîme avec la volonté de faire un dernier pas en avant, est un mélange, à mon sens, incroyable et très condensé, de sensations personnelles très perturbantes, un peu comme si je caressais votre joue droite (mais ça peut être la gauche, c’est vous qui choisissez), pour ensuite vous donner immédiatement une forte claque sur l’autre, avant de vous prendre la tête et la secouer dans tous les sens ! Si je vous semble animé d’une hargne folle, si vous avez le sentiment que je règle à nouveau mes comptes, vous ne pouvez pour autant refuser d’admettre que cette Rolls-Royce de cent ans, n’est pas l’œuvre d’un autiste décérébré tant celle-ci est une énorme pitrerie créée pour étaler à la face du monde les états d’âme de son concepteur afin d’obtenir un maximum de gros acomptes pour une automobile d’illusions illusoires qui n’existera jamais…
On retrouve cette ambivalence dans les photos N/B qui mêlent des décors réels avec cette “Trans-Monstresse” de fiction. C’est une automobile “Trans-genre”, à la fois trans-historique, trans-engagée, trans-dramatique, trans-horrifique et trans-comique… J’avoue avoir été de suite happé par l’aspect visuel fort et pénétrant (sic !) et le look hallucinant d’hideuse beauté (que certains qualifieront de mauvais goût) et de noirceur-grisâtre, les différentes mises-en-scènes s’étant indéniablement et insidieusement imprimées dans mes rétines malgré que j’ai eu plus que l’impression que l’artiste (sic !) a tout jeté dans la copie d’une forme, d’un design qui ne lui appartenait pas… Là et las, certes, avec un certain génie dévoyé, mais qu’il n’a pas réussi à se poser au calme pour analyser son travail et l’affiner comme il était indéniablement nécessaire de fournir. Malgré ces grosses réserves, cette Rolls-Royce est une force réjouissante…
Ouiiiiiii, réjouissante force, car elle démontre qu’au plus profond du désespoir et aux tréfonds de la crise actuelle, quelques fous osent encore proposer à d’autres fous, des imbécillités hors de prix destinées à tout autant d’imbéciles qui ne savent plus compter… Lorsqu’il s’est présenté à moi, il était fier de me présenter “sa” Rolls Royce Jonckheere Coupe aérodynamique II : (L’auteur responsable de cette voiture se nomme Ugur Sahin et c’estun Raja..)…
Ugur Sahin – Cher et merveilleux Maître de l’édition, soyez vénéré et admiré… Mon objectif principal dans cette conception, est de réinterpréter respectueusement la Rolls Royce Jonckheere Coupe aérodynamique Ier, qui a été construite en Belgique par Henry Jonckheere et son fils Joseph Jonckheere en 1935. Malheureusement, les ateliers ont été détruits pendant la guerre 39/45 et aucun document n’a survécu. Qui a commandé ou conçu la voiture d’origine reste un mystère…
Gatsby – Henry et Joseph Jonckheere étaient connus en Europe pour la fabrication de carrosseries spéciales. L’atelier est devenu une carrosserie-usine d’autobus…
Ugur Sahin – La carrosserie est toujours active aujourd’hui sous la marque “VDL Jonckheere”, et ses dirigeants m’ont demandé d’honorer l’histoire de leur marque à travers une carrosserie qui serait la réinterprétation de la voiture originale qui est actuellement en possession du Musée Petersen en Californie. Pour moi, l’originale représente l’aspect éternel de l’art automobile et l’impact qu’elle a eu sur l’humanité. Ma conception a été soigneusement réalisée avec un élément très important à l’esprit : “Le respect du passé”. Et de là, est venue l’idée d’une série limitée réservée à quelques milliardaires épicuriens triés sur le volet. Vous voir ici, est un plaisir rare qui sera sublimé lorsque vous signerez le chèque d’acompte de 300.000 US$ pour cette œuvre d’un million de US$ plus taxes et petits frais. Soyez béni et remercié…
Gatsby – Votre histoire n’est pas 100% exacte, j’ai enquêté sur la voiture originale il y a quelques années (2010) à l’occasion de son exposition à Peeble Beach et j’en avais réalisé un reportage qui s’est dissous dans l’air du temps qui passe. Vous réinterprétez l’histoire pour en tirer profit avec un leurre virtuel, il est en effet difficile de réinterpréter le passé en recréant un clone d’une automobile mythifiée qui dispose d’un caractère aussi impressionnant que la voiture originale, mais dans une forme ancienne modernisée sans créer pour autant une œuvre d’art comme est maintenant considérée la Rolls Royce Phantom 1 commandée en 1925 par Hugh Dillman de Détroit qui avait tout d’abord été carrossée en cabriolet par Hooper, dotée d’un moteur rachitique six cylindres OHV de 7,66 litres de 100 maigres chevaux et équipée d’une boîte à quatre vitesses, ce qui permettait de se mouvoir en silence, de tenir une conversation et d’observer le ciel à travers ses deux toits ouvrants…
Ugur Sahin – Oui, elle ne quitta pas le sol anglais, mais, par la suite, le Maharajah de Nampara en fit l’acquisition puis la vendit au duc de Windsor qui la confia à Henry et Joseph Jonckheere (en Belgique) pour être re-carrossée (probablement en 1934, mais nous ne pouvons pas le vérifier car les ets Jonckheere ont été ravagés par un incendie qui a détruit toutes les archives relatives à cette voiture ! ). La voiture a réapparu au milieu des années trente où elle remporta quelques concours d’élégance… Gatsby – En 1937 le magazine LIFE a consacré un article assez complet (et fantaisiste !) sur la “Rolls en or aux portes rondes” et, peu après, on n’entendra plus parler de la voiture qui disparaitra totalement de la circulation pendant de longues années… Elle sera retrouvée par un dénommé Max Obie. Elle était à l’état d’épave sur un terrain vague appartenant à un ferrailleur, au début des années ’50 dans le New-Jersey, aux USA.
Ugur Sahin – Celui-ci la confia pour une restauration complète à George A. Brummer, elle fut repeinte en blanc après plus de trois ans de travaux. En 1954 elle gagna le grand-prix lors du “World’s Motor Show” au Madison Square Garden. Mr. Obie a décidé ensuite de la faire “dorer” toute entière et en a fait une entreprise commerciale en faisant payer aux curieux la somme de 1 dollar pour la voir… Pour obtenir l’effet “Gold” recherché, on y avait appliqué 17 couches de laque successives enrichies d’une bonne dizaine de kilos de poudre d’or (la légende prétend qu’il y en eut 25 kg ! )… Aux États unis, Max Obie va balader sa voiture qualifiée “de cirque” en monnayant les photos de l’engin et en essayant de faire parler de lui… Récupérée par un excentrique qui la restaurera partiellement, elle disparaît à nouveau, mais est rachetée par un collectionneur Japonais en 1981, dans une vente aux enchères pour 1.5 million de $ !
Gatsby – La suite de l’histoire est encore plus fumeuse…
Ugur Sahin – Oui… La voiture a fait son retour en Amérique, en Californie, au Musée Petersen qui l’a fait re-restaurer à la perfection.
Gatsby – Oui, arrivée en morceaux, le propriétaire du musée a du envoyer l’épave à la société Iron Works en Californie pour reconstruire/refaire toute la voiture.
Ugur Sahin – Toujours est-il que la légendaire Phantom est aujourd’hui totalement restaurée…
Gatsby – Oui, après bien des aventures, elle a été débarrassée de sa peinture de foire et sauvée de la ferraille…
Ugur Sahin – C’est bien heureux qu’elle a pu renaître ! C’est cela qui m’a poussé à en réaliser une réplique virtuelle, en fait, numérique réactualisée…
Gatsby – Votre Rolls est donc une voiture fantôme ! Elle n’existe que virtuellement… De là à en réaliser une Rolls “roulable” et la vendre, il y a des soucis à se faire…
Ugur Sahin – Les fantômes sont immortels, ne l’oubliez jamais !
Gatsby – Beaucoup de choses telles que les proportions et les lignes sont approximatives, l’impression que les formes donnent, sont pourtant essentielles pour re-saisir un nouveau design. En ce cas vous ne conservez strictement rien ni n’utilisez un quelconque ADN du passé. Vous avez simplement créé un leurre virtuel. Pffffffffffffff ! Ugur Sahin – J’ai injecté des éléments de design actualisés qui sont en cohérence avec le passé ! Je vous avoue que c‘est toujours une tâche difficile pour un concepteur. Gatsby – Mais vous dénaturez ce chef-d’œuvre du passé, qui existe encore, pour en faire une très moche réplique en plastique, c’est bien triste !
Ugur Sahin – Il est important d’éviter de créer un design qui est trop moderne en changeant les proportions d’origine, tout en ajoutant et en modifiant des éléments d’une certaine manière pour éviter de créer une impression obsolète. Avec cela à l’esprit, j’ai décidé de concevoir une voiture qui reflète un chef d’œuvre complexe qui impressionne, sans avoir à dépendre d’éléments trop compliqués et d’ajouts inutiles.
Gatsby – C’est à mon avis raté… La dimension des jantes est ridicule et casse la ligne de la voiture. Vous auriez pu placer des éléments de 22 ou 24 pouces !
Ugur Sahin – D’une certaine manière, oui, mais d’une autre non…
Gatsby – Que voulez-vous dire ? C’est absurde !
Ugur Sahin – Certainement, mais ce n’est pas le plus important ! Ce qui a compté pour moi, c’est que la voiture reflète une appartenance à un monde ou ne peuvent vivre que les élites…
Gatsby – Des milliardaires capables de vous payer un million de dollars plus frais et taxes ? C’est dépassé ! De nombreux aventuriers d’affaires se sont ingéniés dans les mêmes aventures, c’étaient le plus souvent des escroqueries…
Ugur Sahin – Je ne vous permet pas de m’insulter !…
Gatsby – Parfois, on a envie de dire à certains olibrius : “Arrêtez les frais et conneries” !
Ugur Sahin -Deux visions des choses et donc deux clans s’affrontent…
Gatsby – Oui, l’un, le mien, considère que la “zombification-automobile” est une mystification des masses, une maladie irréversible… Les olibrius qui font croire aux abrutis que leurs vessies sont des lanternes, sont tellement dangereux qu’il faut les massacrer jusqu’au dernier. Votre Business-Plan est manifestement basé sur le consumérisme haut de gamme à outrance qui vise les pépères friqués en mal d’être… Faut-il en ce cas pouvoir assumer et construire véritablement les voitures. Or vous n’en êtes qu’à du virtuel et vous demandez 300.000 US$ d’acompte !
Ugur Sahin – Avouez, où au moins reconnaissez, que mon idée est plus qu’intéressante… Nous pourrions collaborer, nous associer…
Gatsby – Je vous l’accorde, nous pourrions, ce qui est relatif… J’ose même vous dire, yeux dans les yeux, que votre création aurait même pu être passionnante si elle avait été pensée avec talent… Ce qui est loin d’être le cas ici, car bien vite, les fautes de style, principalement le sous-dimensionnement de la taille des jantes, refroidit les ardeurs de tout fanatique. On est d’abord surpris de se retrouver face à un faux, pour le coup, on y croirait, mais rapidement on se dit qu’on se fait avoir bien profond…
Ugur Sahin – En général je déteste ce genre d’effets verbeux soi-disant vertueux, mais ici, avec le temps passant et la crise actuelle, c’est encore pire !
Gatsby – Je vais vous traduire : Cette Rolls-Royce aurait du être fun alors qu’elle se révèle pathétique…
Ugur Sahin – C’est hallucinant, vous cherchez à être drôle ?
Gatsby – Autant l’affirmer de suite, votre voiture à un aspect profondément maladroit, limite lourdingue. Et ce n’est certainement pas la dimension des jantes qui arrange les choses Cette Rolls-Royce tombe à plat. Plouf !
Ugur Sahin – L’avant de la voiture est l’une des parties les plus impressionnantes avec une grille colossale qui rend hommage à l’histoire de Rolls Royce et à la voiture originale, tandis que les portes rondes sont un hommage à la conception génialissime qui a fait que cette voiture était unique depuis sa construction en 1935. L’arrière de la voiture a le même style audacieux avec des détails subtils qui ne perturbent pas les proportions principales et l’attitude de la voiture.
Gatsby – Lorsqu’on compare votre “chose” avec l’originale, sous tous les angles, mais surtout la calandre et la dimension des jantes, on voit que votre voiture est loupée !
Ugur Sahin – Actuellement, je suis en négociation avec des investisseurs potentiels qui sont intéressés à s’impliquer dans le projet de construire quelques voitures similaires en exclusivité.
Gatsby – Dès que les premières images ont été publiées, je suis certain que les retraités d’au moins 75 ans ont eu des frissons, se rappelant d’une certain époque durant laquelle les répliques et néo-plastiques comme les Excalibur’s et les Clénet’s étaient les voitures les plus prisées. Les admirateurs étaient comme liés à elles par un amour devant faire face à des événements incroyables…
Ugur Sahin – Si vous imaginez que l’influence de ces marques disparues imprègnent mon œuvre, je vous répond tout de go que ce n’est pas le cas. Tout ça est ridicule !
Gatsby – Pendant la présentation, j’ai eu le sentiment que cette voiture était la co-vedette d’un film d’horreur comme on en a vu beaucoup ces dernières années, auquel on, c’est à dire vous…, aurait voulu donner une saveur d’antan. C’est un peu comme ces produits alimentaires industriels qui sont vendus dans un emballage noir et blanc afin de donner l’impression au client qu’il va retrouver une bonne vieille saveur. C’est évidemment artificiel et on s’en aperçoit assez rapidement. L’influence du retour en arrière et vos incantations à Jonckheere vont jusqu’au trop plein de bons sentiments, de miséricorde débordante… et d’émotions sur-lignées jusqu’à l’écœurement.
Ugur Sahin – Votre remarque ne relève pas forcément le niveau. Je suis simplement surpris par le fait que, comme d’habitude dans vos commentaires, vous semblez complètement paumé. Je ne vais certainement pas m’empêcher de relever quelques bons points dans vos questions et remarques.
Gatsby – J’ai le sentiment que votre création livre avec une fausse sincérité une part de votre enfance ou on vous racontait des histoires de monstres pour vous endormir.
Ugur Sahin – Au fond, cette histoire de monstre est vraiment accessoire, ma création est plus intéressante.
Gatsby – Ce n’est pas une création, mais une recréation… Quoique dire que c’est aussi une récréation destinée à un public très fortuné, est un double sens afin de donner l’impression au client qu’il va retrouver une bonne vieille saveur.
Ugur Sahin – Au passage, notez dans votre article qu’ils ne seront pas déçus !
Gatsby – Je suis trop vieux pour apprécier, et les enfants vont probablement s’en désintéresser… La clientèle potentielle est donc restreinte et se réduit de jour en jour…
Ugur Sahin – J’aurais peut être fait exactement le même constat que pour vos anciens magazines Chromes&Flammes… Et il faut vraiment arrêter-là car ça devient franchement ridicule.
Gatsby – Votre réplique néo-plastique est comme sortie d’outre-tombe, trop remarquée, trop surestimée et trop surchargée, cette Rolls-Royce est une espèce de fable initiatique et enfantine, mélangeant une certaine fiction du réel à des fondations plus telluriques, plus improbables ; et quand cette putain de vie se frotte à l’imaginaire d’un fou consumériste, ça part forcément en vrilles (non multicolores). Voilà, toute cette ambivalence vient rappeler que l’homme, tout minuscule et réduit à survivre dans une cour des miracles prise dans les flots et la boue, a intérêt à filer droit pour ne pas précipiter sa chute (déjà bien entamée).
Ugur Sahin – Alors quoi d’autre ?
Gatsby – Il n’y a pas assez de folie, ni de rythme soutenu dans votre design… Il n’y a pas assez d’émotions authentiques. Votre réplique frivole mélange beaucoup de choses à la fois : c’est un capharnaüm de bricoles, d’idées archaïques et de mauvaises intentions… Et si cette potion magique ne fonctionne pas trop mal, elle n’agit pas à chaque tour des roues (trop petites). Ce fatras apocalyptique donne lieu à toute une féerie fantasmée en vrac, invitant à une nouvelle existence. Être fier d’où l’on vient, fier de ce que l’on est, fier de ses racines, c’est le gentil message que transmet son créateur (en plus d’un laïus écolo-sucré), malgré qu’il ne soit jamais démonstratif, jamais mièvre, toujours simple et follement lyrique avec des photographies parfois saisissantes, il manque un petit quelque chose, un réel sentiment de complétude.
Ugur Sahin – Arriver après la bataille reviendrait donc soit à singer (bêtement), soit à copier (piteusement), soit à sanctifier (béatement), et sans qu’il puisse y avoir d’autres alternatives au problème ?
Gatsby – Votre concept est usé jusqu’à la crosse et est complètement balisé, délimité, jalonné, voire sclérosé, n’ayant plus d’autres repères à offrir. L’attente suscitée est à la mesure de votre œuvre poisseuse, offrant surtout une sorte de challenge esthétique sous-jacent à un contexte politique actuel : comment renouveler le genre ? Vous avez pourtant assimilé le tout, mais ce n’est que pour en faire une œuvre bizarre, référencée, certes, mais en même temps : absurde ! Elle est en décalage, limite expérimentale, quoique c’est visuellement bluffant (de l’esbroufe à un million d’euros) et pas mal décriée ici et là.. Donc pas que par moi…
Ugur Sahin – Depuis quand vouloir risquer quelques manœuvres est-il devenu une tare, une irrévocable faute de goût ? Dans le monde entier, l’Amérique n’a jamais eu l’apanage de la faillite économique, du mensonge capitaliste et de l’individualisme XXL) qui s’écroule comme après un cataclysme, que d’un message à porter…
Gatsby – Oui, faut abréger, je fatigue… Et quant à cette dimension fortement politisée, rapport à la crise actuelle qui semble en gêner beaucoup quoiqu’il n’est pas certain qu’on aurait à ce point pu chipoter les comptes comme Trumpy, on aurait probablement crié au génie ! Tout tient plutôt d’une triste constatation…Le fait que votre discours soit rabâché, imposant une sorte de litanie hypnotique, de ressac idéologique, de bruit de fond permanent, vos mots mêmes s’annihilent à force de répétition et de vaines formules. TRès cher Ugur Sahin, vous vous laissez aller dans le vide… Point final de l’interview et de la présentation… Merci…
Ugur Sahin – La mise en perspective de votre œuvre qu’est GatsbyOnline/ChromesFlammes par rapport à sa clientèle potentielle de bad-boys qui dépriment, pinaillent sur tout et s’entre-tuent pour un peu d’argent et plus, m’amène à me permettre de vous dire que, parfois avec (peut-être) un peu trop d’insistance, d’observer une société moisie qui ne croit plus en grand-chose (valeurs, justice, respect, morale…), si ce n’est le fric et une misanthropie galopante, vous mine le moral…
Gatsby – Les temps sont durs pour tout le monde. Certes, rien de nouveau sous les ultraviolets du libéralisme planétaire (égalité, mon cul), mais un constat amer et superbement blasé avec un cynisme du propos qu’on pourra réduire à une ultime punchline qui claque : “Now fuckin’ pay me !” résumant cet opportunisme carnassier et ordinaire qui a de beaux jours devant lui ! Donnez-moi 1.000 euros où dollars pour les deux heures de discussions, c’est hors TVA…