Disco time 1979 Cadillac Grandeur Opéra Coupé…
Impossible d’échapper à la vague disco qui déferle en France début des seventies et se superpose à l’époque de la pop des sixties et des surprises parties qui s’étiolent depuis un certain temps. Le nouveau son venu d’Outre-Atlantique commence à faire parler de lui… Ce courant musical, marqué par les tubes planétaires des Bee Gees, de Patrick Hernandez, des Village People, de Boney M., Donna Summer ou encore Gloria Gaynor, arrive en force. Voici un résumé de l’histoire du disco pour replonger dans la fièvre des seventies avec en appui une des voitures typiques de cette époque… Plus qu’un imaginaire de fête, le disco c’était l’envie d’en découdre avec les carcans sexuels, moraux ou vestimentaires. Au milieu des années 1970, de nombreux producteurs et musiciens commencent à s’inspirer de la soul et des musiques électroniques émergentes.
La musique funk et soul s’épure et s’accompagne de nouvelles sonorités, composées par le synthé et les consoles. Face au rock et à la mouvance punk, le disco puise ses racines dans la musique noire. Mais tout en en reprenant l’énergie, elle la popularise grâce à des rythmes binaires, jamais entendus auparavant. Par la voix envoûtante de Donna Summer, et son tube “Love to love you baby”, les Européens découvrent une nouvelle musique, le disco. S’en suivent des rythmes enivrants et des formations qui se multiplient, dont le groupe américain “Chic”, qui explose en 1978 avec le titre “Freak”, et Gloria Gaynor et son incontournable “I will survive”. Simultanément apparaissent des Cadillac’s étirées avec roues de secours latérales qui dandinent dans les rues en compagnie d’Excalibu’s, Zimmer’s et autres, car le disco c’est aussi le désir de s’affranchir de tous les codes musicaux et sociétaux.
Preuve en est, le Groupe “Village People” qui explose en 1978 et ce grâce à deux français, Jacques Morati et Henri Belolo. Les cinq américains deviennent des icônes du mouvement gay, parodiant les stéréotypes homosexuels de l’époque. Pendant que les suédois d’ABBA séduisent avec “Dancing Queen”, c’est l’Italien Giorgio Moroder et le français Marc Ceronne qui popularisent le genre en France. En effet, à compter de l’année 1978, le disco devient incontournable dans l’hexagone. La légèreté que prône le disco est largement présente dans la variété française, profitant de la naissance des radios libres, et du magazine Chromes&Flammes, le premier consacré à la Kulture Kustom’s, aux Hot Rod’s, Van’s et Chopper’s… De plus François Mitterrand est élu en 1981 qui coupe le style Giscardien empesé…
A la suite de Marc Cerrone et son album “Love in C Minor”, de nombreux artistes français surfent alors sur le phénomène tels que Patrick Hernandez qui explose avec “Born to be alive”, tandis que Claude François et ses Clodettes séduisent les groupies avec des chorégraphies gnan-gnan mais en avance sur leurs temps de même que Sheïla en micro shorts ou en combinaison argentée avec son morceau “Love me baby”. En collaboration avec B. Devotion. Suivront quelques tubes parmi lesquels “Singin’ in the rain” et le célèbre “Spacer” qui lui vaudra de se classer dans les charts américains. Le courant disco fait danser l’Amérique des seventie’s, à la manière du rock des sixtie’s. Les discothèques sont désormais les lieux incontournables et s’inscrivent dans le nouveau mode de vie des étudiants américains et européens.
A New York, les jeunes affluent sur la 54e rue, devant la boîte de nuit désormais légendaire “Studio 54”, toutes les stars du moment y défilent, de Grace Jones à Liza Minelli et même moi qui crée des meubles totalement dingues soutenu par Andy Warhol à New-York d’où une célèbre peinture de Warhol avec mon bureau rouge qui a marqué les mémoires. (Pour visualiser, un click ici et Hop vous y êtes téléportés)… A la présentation, la salle est tellement bondée que Mick Jagger, deux des membres du groupe Chic et moi-même, bien qu’invités par Donna Summer, se voient barrer le passage par un vigile durant 20 minutes avant d’être accueillis en triomphe ! Mais plus que des pas de danses légendaires, le disco c’est aussi une exubérance vestimentaire avec matière synthétique, paillettes et couleurs voyantes qui remplacent les couettes et les jupes plissées.
Désormais, c’est micro shorts et chaussures compensées pour les femmes tandis que les hommes revêtent leur pantalon “pattes d’eph”. C’est l’époque des rollers et des patins à roulettes…… Plus qu’un simple phénomène musical, le disco devient un phénomène culturel et sociétal. Parallèlement à cette effervescence artistique, le disco incarne une société qui s’affranchit d’un carcan de codes sexuels, musicaux et vestimentaires. “Nous mettions enfin en application la philosophie et l’idéalisme des années ’60”, explique Glenn Hugues de Village People. Le disco touche alors tous les domaines, dont l’automobile et même l’art cinématographique. Des millions de téléspectateurs découvrent les costumes à paillettes et les pas de danses de John Travolta dans “Saturday night fever”, le tout sur les morceaux “Staying Alive” et “Saturday night fever”.
Succès planétaire pour la bande des Bee Gees puisque la musique originale du film de John Badham, se vend à une vingtaine de millions d’exemplaires. Un an plus tard, le duo Olivia Newton Jones et John Travolta électrisent les foules dans la comédie musicale “Grease”, de Randal Kleiser. A coup de tubes tels que “You’re the one that I want”, le disco devient une valeur sure du cinéma. Une popularité toujours de mise près de quarante ans après, comme en témoigne le succès du film “Disco” en 2008, de Fabien Onteniente avec Franc Dubosc. Le disco séduit par sa musique entraînante, spécialement composée pour danser. Les paroles sont également propices à la fête, souvent portée sur la sexualité et la vie nocturne. Le disco est aussi le reflet d’une époque, celle de l’insouciance face au sida et de la fin des trente glorieuses.
Si le disco ne passe difficilement les années 1990, son influence reste énorme, même trente ans plus tard. Le courant a fortement influencé la scène musicale actuelle, aussi bien hip-hop que techno. En effet, articulé au niveau de la fête, le disco est dans les années 1980 source d’inspiration majeure de la new wave. Si les boules à facettes n’ont rien perdu de leur éclat, le disco, profondément novateur par son utilisation de synthétiseurs, incarne encore aujourd’hui l’imaginaire, celui des années Chromes (et flammes), de la fête et de l’insouciance. Dans la mémoire collective, le disco ce sont aussi des tubes planétaires comme “I Will Survive” de Gloria Gaynor, “Don’t Leave Me This Way” de Thelma Houston, “We Are Family” des Sister Sledge ou encore “Celebration” de Kool & The Gang et “Le Freak” du groupe Chic (n°1 des ventes pendant trois semaines en 1978).
Aujourd’hui, de nombreux artistes comme Jamiroquai ou les Scissor Sisters perpétuent le genre du disco-funk poussé depuis 2007 par Mika et son style disco-pop acidulé qui prêche et annonce le grand retour de ce genre musical alors que ChromesFlammes depuis le nouveau millénaire, l’an 2.000 grimpe sans cesse comme une fusée en numérique et ce, au niveau planétaire avec plusieurs centaines de milliers d’abonné(e)s, tandis que les anciens du genre tel le Groupe Hommel, resté archaïque en papier, s’est tapé une faillite retentissante en centaines de millions… Avec ChromesFlammes à l’international, le Vintage, le Néo-rétro, le Kustom et les Hot Rod’s, se sont à nouveau immiscés dans notre quotidien, appliquant une recette simple mais efficace, les modèles iconiques sont si nombreux que les constructeurs n’hésitent pas à puiser dans leur riche histoire pour réactiver les souvenirs du “bon vieux temps”…
Et cela à travers des traits stylistiques, des appellations ou des finitions de la grande époque Disco. Les premières esquisses du genre sont apparues outre Atlantique dans les années 2000… Chez Ford, Thunderbird, GT et Mustang ont repris et et actualisé les traits de ces mythes. Chrysler se contentant d’un PT Cruiser au dessin franchement pataud tandis que Chevrolet mettait son SSR sur le marché, un bien plus audacieux hommage aux pick-up des années ’50. Les Européens ont timidement flairé le filon et se sont lancé plus ou moins bien dans la réédition de leurs modèles phares : Volkswagen New Beetle, Mini Cooper… Le succès commercial de cette dernière a poussé Fiat, alors victime de difficultés financières, à faire renaître la mythique 500… On en arrive ainsi doucement mais surement à la Cadillac Seville Grandeur Opéra qui illustre cet article.
Elle est l’œuvre de Grandeur Motor Coach au départ d’une Berline Cadillac Seville des années ’80 en 4 portes transformée en Coupé 2 portes avec un immense capot, des roues de secours latérales et un habitacle “Sport” de Coupé 2 places… Rare, chargée et absolument unique – cette Cadillac Seville de 1979 surnommée Opera Coupe, est une véritable Caddy personnalisée. La société Grandeur Motor Company avait une vision, celle de prendre le meilleur de Cadillac et d’en faire la voiture la plus opulente possible. La Séville était le bon choix pour commencer. C’était la Cadillac de production la plus coûteuse de l’époque. Elles étaient plus petites que les DeVilles mais avec plus de fonctionnalités. Ce look de squatter était idéal pour la Grandeur Opéra qui devait recréer l’aspect d’une Vintage “Disco” qui elle même s’était inspirée des automobiles des années trente.
Une époque où les capots étaient extra-longs pour qu’on puisse monter d’énorme six cylindres en ligne quoique Cadillac avait des moteurs V16… C’est ce qu’a fait Grandeur en reconfigurant le châssis et le sous-châssis, en personnalisant l’allongement de l’avant et l’utilisation de l’architecture arrière pour créer un Coupé. Ils ont même ajouté de fausses roues de secours fixées sur les ailes en hommage aux grandes machines qui avaient vu le jour des décennies avant. C’est le genre de processus qui s’avère le plus coûteux. C’est pourquoi aussi peu que 500 exemplaires ont été produits. Bien que cela fasse déjà de l’Opera Coupe une trouvaille rare, celle-ci entre vraiment dans un territoire unique en son genre. C’est le look qui donne à cette Caddy le “Pep’s” nécessaire pour attirer des clients et donc vendre le look comme une toile d’artiste.
L’intérieur conserve toute l’élégance américaine Kitch d’une Cadillac. Il s’agit d’une voiture conçue pour satisfaire les égos via un luxe individuel. Donc, les sièges sont larges, renforcés, revêtus d’un agréable cuir et d’accoudoirs rabattables individuels. Comme haut de gamme Cadillac, celles-ci sont chargées, et gardent à travers le temps, une qualité semblable à celle d’une capsule temporelle (sic !). Cela inclut les vitres électriques, les serrures électriques, régulateur de vitesse, colonne de direction inclinable/télescopique et dispositions pour climatisation d’usine (celle-ci aura besoin d’un entretien pour souffler à nouveau froid.) Vous avez même la bonne chaîne stéréo AM/FM avec 8 pistes et l’option radio CB d’usine. Oh oui, c’est une classique ! Il y en a plein de garnitures semblables à du bois et les tapis de sol ajoutent une touche de bon mauvais goût américain pour les couleurs vibrantes…
Elles rappellent qu’il s’agit d’une véritable fausse exotique. L’extrémité avant allongée personnalisée a fait avancer les roues. Le moteur Seville a été conservé pour l’Opera Coupe, car il est difficile de battre les prix bradés pour ces anciens mais excellents V8 de 350ci. Cela en fait une machine V8 douce et plus stable alors que le châssis plus long permet une conduite “ondulatoire”.… C’est combiné avec une transmission automatique à trois vitesses, une direction assistée, des barres avant et arrière en renfort de la dernière chance, et des freins à disque assistés aux quatre roues pour finalement obtenir un Cruiser. J’en ai fabriqué une dizaine du même style dont, une Bentley Silver Shadow et la Buick de mon père qui en était tout PAF… Pour “améliorer” complètement le look entier il ne s’agissait pas d’une petite modif, je n’en écrirai pas plus, vous recommandant d’un clic sur ces liens menant aux articles.
Refaire cela actuellement en Europe est plus complexe en cause des contrôles techniques et des standards européens.
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À la fin des années 1970, Grandeur Motor Car Company, a proposé des Seville converties avec des éléments de style néoclassique des années 1930.
Ces berlines ont été converties pour la plupart en coupés 2 portes avec un capot allongé, de faux couvre-pneus de secours des deux côtés, un toit recouvert de vinyle et une calandre verticale de type Lincoln Mark IV de série. On estime que 600 coupés Opéra ont été produits. La Seville a également été fabriquée en Iran sous la marque « Cadillac Iran » de 1978 à 1987 sous l’initiative de Pars Khodro, sa société Iranienne était connue sous le nom “Iran General Motors” avant la révolution islamique. Au total, 2.653 Cadillac ont été fabriquées en Iran au cours de cette période. Cela a fait de l’Iran le seul pays à assembler des Cadillac en dehors des États-Unis jusqu’en 1997, date à laquelle la Clownesque Catera basée sur l’Opel Omega a été construite en Allemagne pour être vendue aux États-Unis. Le SUV Cadillac BLS, construit en Suède exclusivement pour le marché européen, a lui été introduit en 2006.
Pour terminer cette rubrique sur un crescendo Disco, je vous présente cette Lincoln Continental Mark V unique en son genre, elle est connue sous le nom de “The Arrow”, elle a été modifiée “sur mesure” à Los Angeles, en Californie et a été conservée dans un garage pour préserver son authenticité et sa beauté unique… Waouwwwww !. À l’extérieur : peinture noire brillante et capot allongé avec des phares de style Les Dunham, des faux tuyaux d’échappement chromés soigneusement placés de manière ridicule sur le haut des ailes longeant le capot pour obtenir plus d’apparence… C’est grotesquement Disco… De plus, de magnifiques marchepieds (inutiles) et des ajouts ridicules d’un coffre personnalisés réalisé en aggloméré de grains de bois, ainsi qu’une calandre chromée décorée d’une gamme de médailles et de récompenses achèvent définitivement le look général.
Il y a aussi un ornement de capot doré ressemblant à celui d’une Pierce Arrow (tout à fait approprié, n’est-ce pas ?) qui ajoute la quantité de connerie parfaite et d’excentricité à la voiture. À l’intérieur, vous voyez des recouvrements en cuir blanc “personnalisé”, y compris une doublure décrivant éloquemment un toit ouvrant. Pour que vous vous sentiez aussi célèbre que vous le deviendriez en tant que propriétaire de cette machine rare, le plancher est recouvert d’un tapis rouge personnalisé qui s’étend aussi sur la partie inférieure des panneaux de porte. Il y a même une plaque sur le tableau de bord affichant “The Arrow” à côté d’une chaîne stéréo AM/FM et d’un compteur de vitesse carré. Dans l’ensemble, la voiture roule “fort et en douceur”. Vous ne trouverez pas d’autre véhicule comme celui-ci !

















































2 commentaires
Maître,
Une fois encore, je me surprends à savourer vos lignes comme on contemple les derniers éclats d’une époque révolue. Sous l’apparente légèreté de vos mots, sous l’élégance baroque de vos descriptions, je perçois une méditation plus profonde : celle d’un monde qui s’abandonne au spectacle et au simulacre, au moment même où il pressent sa fin.
Ces Cadillac, ces Lincoln outrancières, prolongées à l’excès, sont, au fond, le symbole achevé du passage du nécessaire au superflu, du fonctionnel au pur signe. Vous exprimez, mieux que quiconque, cette vérité déjà prophétisée par Baudrillard : dans notre modernité, l’objet n’est plus ce qu’il est, il devient ce qu’il montre.
Mais voici qu’une autre image s’impose à l’esprit : celle de l’Égypte antique. Là aussi, au faîte de sa puissance, une civilisation prodigua son génie non au service des vivants, mais à la gloire des formes, des rituels et des ors inutiles. Les pyramides, ces tombeaux somptueux, furent moins l’expression de la vie que l’exorcisme du déclin. Ainsi vos Opera Coupé, Maître, s’inscrivent-elles dans ce même mouvement : l’accumulation des chromes et des artifices comme autant de remparts dérisoires contre la crainte du vide.
Vient enfin à ma mémoire le souvenir de Platon, lorsqu’il évoque l’Atlantide. Cette civilisation fastueuse, qui, à force de se perdre dans ses propres reflets, finit engloutie sous les flots. Ce n’est pas là une simple légende. C’est un avertissement, un miroir tendu à toutes les époques. Les sociétés ne meurent pas d’indigence : elles meurent d’excès, d’orgueil, de luxe et de paraître.
Maître, ce que vous décrivez, peut-être sans l’avoir voulu, c’est notre Atlantide contemporaine : ces automobiles que vous célébrez ne sont pas seulement des chefs-d’œuvre ; elles sont les mausolées d’une industrie, les monuments funéraires d’une modernité ivre de sa propre image.
Et pourtant, avouons-le, il y a dans cet excès une grandeur. Comme chez les Pharaons, comme chez les Grecs, vous captez cette noblesse crépusculaire qui s’attache à ceux qui, face au néant, choisissent l’outrance plutôt que le renoncement.
Je vous lis, Maître, comme on écoute une ultime symphonie de civilisation : un chant de gloire, un refus de la fadeur, un éclat persistant dans un monde qui trop souvent renonce à briller. Avec toute mon amitié, Votre Lectorat.
Vous seul pourrez me commenter mort et ce sera bien l’unique sous lequel en vain on cherchera ma réponse qui ne viendra plus, parce que je ne l’aurais pas lu. S’il y a là un drame, on ne pourra que soupirer que ce n’est pas existentiel mais l’inverse et vous vous retrouverez là bien marri… Mais, en amitié afin qu’un tel tourment ne puisse vous hanter comme je le fis moi-même, pourrais-je par avance détourner le fil du temps qui passe, par une réponse toute faite donc d’avance, à laquelle vous poseriez une question ! Ce serait la seule possibilité de parfaire l’énigme de “comment avoir pu graver le marbre d’une tirade et faire bruisser les plantes décoratives nourries de l’urine des chiens errants reniflant sous le visible, qu’il y a là dessous un de ces humains fous qui parlait à son chien dont on ne sait ce qu’il est devenu mais, qui avait d’avance répondu à coté de la plaque”… Spermettez-moi de sourire qu’on la chercherait…