Dictatucratie… Le livre qu’on veut interdire !
L’intĂ©grale du livre “Dictatucratie”, en exclusivitĂ© sur le Web ! C’est la première mouture du livre “Les Protocoles de Sion“, autodafĂ© au Parlement EuropĂ©en, vilipendĂ© par la Ministre de la Justice, sujet Ă de multiples pressions de groupes extrĂ©mistes religieux Juifs…, dĂ©libĂ©rĂ©ment ignorĂ© par les mĂ©dias dont ils dĂ©pendent, mis en examen par l’Ocam anti-terroriste, par la SĂ»retĂ© de l’Etat et la Police FĂ©dĂ©rale…, mais que personne n’a rĂ©ussi Ă interdire !
Cette histoire possède trois versions…, la mienne…, la vĂ´tre…, et la vĂ©ritĂ©…!
Patrice De Bruyne
Dictatucratie…
Réalisé en août 2005 en réaction aux manipulations inhumaines des humains
PubliĂ© en exclusivitĂ© sur : www.LesProtocolesDeSion.com & www.GatsbyOnline.com Â
Chapitre 1
Ubi bene, ibi patria….
Dans l’avenue d’Ostende, j’Ă©vite les touristes qui viennent contempler l’entrĂ©e du casino sans oser y entrer et je gare ma Cobra devant un bâtiment Belle Epoque, style nouille, beau, surfait, kitch et imposant, suintant l’argent et l’or. J’avance pour entrer, un garde habillĂ© façon amiral s’interpose, dĂ©daigneux de ma tenue.
“Je suis Patrice De Bruyne… Georges m’attend…”.
Il me regarde stupĂ©fait, ma tenue de baroudeur dĂ©jantĂ© doit y ĂŞtre pour beaucoup, T-shirt, pantalon Ă poches, montre U-Boat avec bracelet style camouflage… Je m’amuse de la connerie humaine. Il dĂ©croche un tĂ©lĂ©phone et y Ă©ructe quelques phrases. Ensuite, devenu obsĂ©quieux, il m’accompagne dans un ascenseur Ă clefs. Nous traversons d’immenses couloirs au style oriental, trop propres, trop bien cirĂ©s, avant d’atteindre le bureau de l’administrateur dĂ©lĂ©guĂ© de la RĂ©publica-Bank. Plus qu’une filiale MonĂ©gasque du prestigieux Ă©tablissement financier britannique d’outre-mer, c’est la Mecque de la haute banque privĂ©e ou accourent les grosses fortunes de la terre entière. Blazer sombre, chemise bleue ciel Ă col blanc nouĂ© d’une cravate club, chaussures qui grincent fièrement Ă chaque pas, Georges m’accueille, sourire accrochĂ© au visage. Ce gentleman Suisse passe pour le banquier-mentor de cĂ©lĂ©britĂ©s sportives ; pilotes de Formule 1, joueuses de tennis, golfeurs, etc… Le “sport” est affaire d’Etat dans la PrincipautĂ© qui accueille plusieurs organisations internationales. Cette banque est aussi le principal sponsor du tournoi d’off-Shore et du Grand-Prix international.
“Vous dĂ©posez ou vous emportez ?“.
“Je prends un peu d’argent de poche”.
Je lui tend un papier sur lequel est écrit un chiffre, il grimace, décroche son téléphone et donne ses instructions.
“Cet endroit attire de plus en plus d’hommes d’affaires, en majoritĂ© des self-made-man qui ont vendu leurs entreprises et font prospĂ©rer leurs avoirs ici.
J’ai appris que vous aviez vendu quelques voitures en mai lors de la vente aux enchères.
La Corvette 1964, la bleue, cabriolet, c’est le meilleur ami du Prince qui l’a achetĂ©e, vous le saviez ?“.
“Il me l’a dit….
Il m’a invitĂ© dans son penthouse, oui, je sais, nous avons beaucoup parlĂ©. J’ai rencontrĂ© quelques-uns de ses amis d’affaire, pour en faire…, et il m’a obtenu un rendez-vous avec le conseiller du Prince”.
Les hommes d’affaires ne crient pas “Monaco-Monaco” Ă©touffĂ©s par l’Ă©motion, comme les immigrants cĂ©lĂ©brĂ©s par Elia Kazan, en foulant le sol du pays de la seconde chance. Non, ces rĂ©sidents arrivent au compte-goutte, en business-class Ă l’aĂ©roport de Nice d’ou ils gagnent le Rocher en hĂ©licoptère. Sept minutes Ă effleurer la mer avant l’Ă©blouissement garanti sur catalogue de luxe, et l’arrivĂ©e dans le nouveau quartier de Fontvieille ou s’est dĂ©roulĂ©e la vente aux enchères Coys en mai. La Rolls, la Bentley ou la Maybach avec les chauffeurs qui les attendent ne les amènent pas Ă l’HĂ´tel Hermitage ou Ă l’HĂ´tel de Paris, mais dans leurs luxueux pied-Ă -terre, avenue Princesse Grâce ou Ă Monte-Carlo, avec vue sur le port ou sont ancrĂ©s les yachts qui les mèneront en Italie ou vers Saint-Tropez pour un week-end nonchalant.
“La façade superficielle, glamour, de Monaco est trompeuse. Les banquiers ne sont pas ici pour rire. Les banques sont adultes, bien rĂ©glementĂ©es et tout tourne rond. La sĂ©curitĂ© prime tout. Monaco dispose d’un rĂ©seau de camĂ©ras de surveillance capables de reconnaĂ®tre une personne dont la photo a Ă©tĂ© introduite, mĂŞme des mois auparavant, dans l’ordinateur qui les rĂ©git. Le système est capable de lire les plaques d’immatriculation en fraction de secondes et de dĂ©finir si la voiture est assurĂ©e, si elle est clean ou volĂ©e et si des amendes non payĂ©es restent en suspens…“.
“SĂ©curitĂ©, sĂ©curitĂ©, oui. Trop de sĂ©curitĂ© tue les libertĂ©s. A Londres on vient de faire exploser le MĂ©tro pour que le peuple accepte qu’on installe le mĂŞme système de sĂ©curitĂ© qu’ici. On renforce la sĂ©curitĂ© et la sĂ©curitĂ© ne renforce pas les libertĂ©s, elle abĂŞtit les gens et maintient les dirigeants politiques en place”.
“Soyez prudent, Monsieur De Bruyne, n’oubliez pas que la sĂ©curitĂ© est nĂ©cessaire aux affaires“.
“A Monaco, les riches retraitĂ©s de jadis ont fait place progressivement Ă de jeunes loups d’affaires, des prĂ©dateurs peu scrupuleux des autres. La sĂ©curitĂ©…?
ProtĂ©ger les loups de la rĂ©volte des brebis…? ProtĂ©ger les prĂ©dateurs des gnous…? Le monde tourne fou. Les gens lambda sont tellement prĂ©occupĂ©s de gagner misĂ©rablement de quoi survivre, qu’ils ne se rendent compte de rien. De toute manière, la sĂ©curitĂ© les enferme dans une manière de penser…
La population amĂ©ricaine a avalĂ© sans broncher les pires imbĂ©cillitĂ©s concernant les attentats contre les tours du World Trade Center…”.
“New-York est New-York, Londres est Londres, et c’est pour cela que Monaco est Monaco, un havre de paix. Ici, les banques Ă©tudient les vrais besoins de nos clients. Ils nous confient des capitaux qu’ils veulent voir augmenter, mais avant tout voir protĂ©ger. Le soleil, la criminalitĂ© presque inconnue, le savoir-faire des financiers, c’est cela Monaco. Ici l’argent est honorĂ© sans Ă©tats d’âme. Il n’est jamais connotĂ© nĂ©gativement comme c’est le cas trop souvent dans les pays d’Europe, surtout la France. Nos Yacht-people sont attirĂ©s par le secret bancaire et l’absence d’impĂ´t sur le revenu. C’est vrai que pour ĂŞtre reçu comme un Prince il faut montrer patte fortunĂ©e, multimillionnaire en euros mobilisables. Vous n’avez pas Ă vous en plaindre, vous faĂ®tes partie du SĂ©rail“.
“Un avis de tempĂŞte a soufflĂ© sur la PrincipautĂ© en 2002, le Juge Français Charles Duchaine a accusĂ© le Rocher de recyclage d’argent sale, de complicitĂ©s bancaires et immobilières, ainsi que de connections mafieuses….”.
“Oui, mortifiĂ© par les rĂ©vĂ©lations de son livre-brĂ»lot, le gouvernement de notre Rocher a fait appel Ă une agence de relations publiques Londonienne chargĂ©e de redorer son blason. Ce fut une tâche redoutable car, malgrĂ© le renforcement des procĂ©dures anti-blanchiment, notre place Off-Shore à la prospĂ©ritĂ© sans Ă©gale a Ă©tĂ© Ă©pinglĂ©e Ă deux reprises pour son refus de coopĂ©rer avec l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomique dans la lutte contre l’Ă©vasion fiscale“.
“Vous me parlez de l’OCDE ?”.
“Oui. La Loi a Ă©tĂ© revue rapidement pour inclure le produit d’activitĂ©s criminelles et le terrorisme. Les banques sont maintenant passibles de poursuites pĂ©nales et non pas seulement administratives en cas de non-respect de leurs obligations. L’unitĂ© d’information financière MonĂ©gasque a Ă©galement conclu de nombreux accords bilatĂ©raux avec des homologues EuropĂ©ens. Mais le secret bancaire reste une vertu“.
“Ce paradis ne sait toujours pas expliquer que l’on mĂ©lange torchons et serviettes, Ă©vasion et fraude fiscales, investissement douteux. A Monaco les pratiques changent mais on n’y a pas tout Ă fait tirĂ© un trait sur certaines pratiques. Monaco est un futur Hongkong EuropĂ©en. L’Europe tient Ă garder Ă portĂ©e de main un coffre-fort si bien rempli et… si bien gardĂ©…”
“Il est possible de lutter contre le blanchiment et contre le terrorisme. La quadrature du cercle n’est pas un cas de figure insoluble. Mais nous parlons, nous parlons et entre temps votre argent de poche a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©. Monsieur De Bruyne, bon sĂ©jour… Prenez garde Ă vous…“.
Le laquais de Georges m’attend derrière la porte insonorisĂ©e, il m’accompagne jusqu’Ă un bureau ou une Ă©paisse enveloppe m’attend en Ă©change d’un reçu, puis il me guide jusqu’Ă l’entrĂ©e et termine par une courbette. Dehors, sacs Ă main Vuitton, mocassins Gucci, rangs de perles Cartier et cartes de crĂ©dits Platine dĂ©ambulent au hasard de boutiques, surveillĂ©s par d’innombrables camĂ©ras camouflĂ©es. Nuits Ă©toilĂ©es de diamants et bancos d’enfer. La lĂ©gende n’est pas morte sur ce Rocher ou les tours ne tombent pas comme Ă New-York, mais font tomber avant l’heure le crĂ©puscule sur les plages d’illusions perdues, ou non… New-York n’Ă©tait pas une cible, mais un moyen. Monaco en tire profit, mine de rien, c’est la dernière cible des richissimes hommes d’affaires. Ubi Bene, ibi Patria…. Ou l’on est bien, lĂ est la patrie…
Je sillonne les ruelles de Monte-Carlo. Derrière ma Cobra, Patrick Heinderickx, un ami venu spĂ©cialement de Belgique dans l’espoir de clĂ´turer un de ses innombrables dossiers nĂ©buleux, me suit dans une Bugatti de la Chapelle. Radio Riviera diffuse de la musique douce entrecoupĂ©e de brèves nouvelles sur les attentats de Londres. Le soleil ne brille pas dans le mĂ©tro. Nous arrivons et plaçons nos voitures sur deux emplacements rĂ©servĂ©s. Le Cheikh est debout derrière la coupĂ©e. Son yacht se balance imperceptiblement. Pour nous en mettre plein la vue, il a placĂ© une de ses extravagantes automobiles juste devant la passerelle d’accès… Dès qu’il me voit il m’adresse un grand geste amical. Deux gardes armĂ©s nous laissent passer et nous montons Ă bord.
“Monaco permet de joindre l’utile Ă l’agrĂ©able… Je vois que vous utilisez mon ancienne ClĂ©net Continental”.
S’enfonçant dans un voluptueux canapĂ© de cuir blanc, Cheikh Abdul Rahmani me rappelle une nième fois que c’est grâce Ă lui que j’ai pu acquĂ©rir “Ă vil prix” les deux Panther de Ville du Roi Fahd d’Arabie Saoudite…
“Une affaire, non ? Vous les avez revendues 5 fois plus“.
“Oui, vous avez reçu votre commission, mais merci encore”.
“J’ai achetĂ© ici, un peu plus haut, un hĂ´tel Ă l’abandon pour une poignĂ©e d’euros. J’en ai fait mon lupanar mĂ©diterranĂ©en… Un club select sado-masochiste. Vous viendriez ce soir si je vous y invitais ?“.
“Oui, pourquoi pas, faut-il se dĂ©guiser ?”.
“Vous ĂŞtes dĂ©jĂ dĂ©guisĂ© très cher, votre tenue dĂ©jantĂ©e vous est typique, ici le blazer Lagerfeld est plus de mise, mais vous vous moquez de tout, de tous et des convenances. Vous recevrez une tenue adĂ©quate Ă l’entrĂ©e… Les amis et amies membres de mon club privĂ© sont triĂ©s sur le volet. Seuls les milliardaires et quelques personnalitĂ©s y ont accès. Vous me garantissez que…, votre ami…, quel est son nom ?…, sera…, Ă la hauteur ?“.
“Ne vous prĂ©occupez-pas, Patrick est un ami. Il est ici concernant vos rĂ©vĂ©lations et surtout parce que vous avez retrouvĂ© “La Femme”…, il est très fĂ©brile de la retrouver”.
“Elle meurt vous savez, Ă petit feu, son âme se liquĂ©fie, son corps se consume, mais elle est extraordinaire. Elle n’aime que le pire. Et nous n’aimons que le pire. Je vous l’ai retrouvĂ©e. Elle Ă©tait Ă Ibiza. Une trop petite Ă®le. Vous avez ma rĂ©compense ?“.
“Oui, je vous ai apportĂ© votre cadeau”.
Je lui tend l’enveloppe, il se lève et va la dĂ©poser dans son coffre sans mĂŞme en regarder le contenu, puis revient souriant.
“Soyez prudent mon ami. Maintenant vous allez quasiment tout savoir. Je me doute que pour vous, occidentaux, ĂŞtre informĂ© que la destruction des tours du World Trade Center n’Ă©tait pas ce qu’on a fait croire au monde, est un choc. Elle a gardĂ© toutes les preuves. Elle va vous les donner. Demain, après notre sĂ©ance de ce soir, elle y tient, j’y tiens, nous y tenons tous. C’est la vie, le sexe, oui, le sexe et l’argent, quoi d’autre est important ?“.
“Le pouvoir Cheikh Abdul Rahmani, le pouvoir…”.
“Oui, Inch’Allah amis, que Dieu soit misĂ©ricordieux envers vous, vous n’ĂŞtes que de sympathiques infidèles…“.
Et il s’Ă©loigne dans un grand Ă©clat de rire en disant ;
“Mes amitiĂ©s au Prince, je sais que c’est votre prochain rendez-vous…“.
Nous repartons. Impassibles et inlassables, des sentinelles paradent devant le monumental portail, entrĂ©e d’un Palais hĂ©tĂ©roclite conservant l’aspect d’une forteresse. L’aspect gĂ©nĂ©ral est sĂ©vère. Dans la petite salle d’attente, le vieux gardien, habillĂ© comme un portier d’HĂ´tel devenu amiral d’opĂ©rette, la poitrine recouverte de dĂ©corations, attend au garde-Ă -vous. Dix exemplaires de Paris-Match traĂ®nent sur une petite table, on y voit l’amante noire du Prince, le Prince et leur enfant Togolais… Il y a quelques jours, sur TF1, le Prince a laissĂ© sous-entendre qu’il y en avait d’autres. Le vieux père-Prince a du mourir de lassitude…, les tribulations de la famille ont dĂ» l’user… Un coup de fil sur le tĂ©lĂ©phone de l’amiral des portes closes, et me voilĂ priĂ© de monter Ă l’Ă©tage en empruntant un petit ascenseur d’un autre âge. A sa sortie, de longs couloirs avec vue sur la mer. A droite, comme dans un HLM, une porte couleur kaki et une sonnette. Le conseiller de Son Altesse SĂ©rĂ©nissime m’accueille dans un bureau vieillot, dĂ©corĂ© d’aquarelles marines et de portraits de la famille. Ça sent le renfermĂ© et les tapis sont Ă©limĂ©s. Mon interlocuteur ne se pousse pas du col, il n’en a nul besoin ayant Ă©tĂ© aux cĂ´tĂ©s du vieux Prince dĂ©cĂ©dĂ© pendant plusieurs dĂ©cennies. Cet homme distinguĂ© et tranquille dĂ©tient davantage de pouvoir et de puissance rĂ©elle que la plupart des fonctionnaires français qui font tourner la machine Ă fric du Rocher. Pourtant, mĂŞme s’il continue de peser sur toutes les dĂ©cisions du Prince, avec sa taille modeste, son visage long animĂ© par un costume trop sage, il ne dĂ©gage pas un charisme flamboyant. Le Prince non plus. Il a toutefois l’œil bigrement attentif, la lippe dĂ©cidĂ©e, son physique discret ne cache pas bien longtemps le flair d’un vĂ©ritable homme de dĂ©cision.
“Suite Ă l’intervention de votre ami, le Prince m’a demandĂ© de vous rencontre. Tout comme son père, le Prince n’est pas conservateur, mais attentif et prudent. Monaco est une grande famille. Nous sommes un rĂ©gime fondĂ© sur le consensus. Nous ne sommes pas une culture de l’affrontement car Monaco est un petit pays. Le dynamisme Ă©conomique reste la prioritĂ© du Prince. Il ne faut pas couper le moteur de la croissance. Comme en bicyclette, il faut continuer Ă pĂ©daler, sinon on tombe. La place bancaire n’est qu’un Ă©lĂ©ment de notre prospĂ©ritĂ© Ă©conomique. Elle n’est pas gĂ©nĂ©ratrice d’importantes recettes budgĂ©taires. Trois quart des revenus de l’Etat viennent de notre industrie, du commerce, de la TVA, de l’impĂ´t sur les bĂ©nĂ©fices des sociĂ©tĂ©s exportatrices.
Nous savons que vous savez…, pour les attentats. Nous sommes prĂ©occupĂ©s de cette montĂ©e de ce que vous avez nommĂ© la “dictatucratie”, mais Monaco, mĂŞme si certains acteurs de ces attentats y transitent, n’est pas concernĂ©. Dites au Cheikh Abdul Rahmani que “la femme” doit partir. Nous ne voulons pas en savoir plus… Nous ne voulons pas que la publication de ses rĂ©vĂ©lations rejaillisse sur notre PrincipautĂ© alors qu’elle serait encore ici. Par ailleurs je vous informe que votre site-web dans lequel vous publiez rĂ©gulièrement les secrets interdits du monde vient d’ĂŞtre occulté… Nous n’osons imaginer un attentat, comprenez-vous ? “.
Un quart-d’heure. Monsieur le Conseiller se lève et tend la main. Il me raccompagne avec grande courtoisie jusqu’Ă l’ascenseur. Je sors du Palais en pensant que l’exercice du pouvoir dans un village mĂ©diterranĂ©en est fascinant…
“On ne peut rien y semer car rien n’y pousse, mais il faut pourtant vivre“, m’avait dit le Prince la semaine dernière.
La famille a fait sienne ce proverbe MonĂ©gasque très ancien. Patrick m’attend…
“Et ?”
“Mon site-web Secrets interdits a Ă©tĂ© occultĂ©. On cherche Ă ce que les rĂ©vĂ©lations de cette femme ne soient jamais connues du grand-public”.
“Que comptes-tu faire ?“.
“Rien dans l’immĂ©diat, mais plus tard je vais remettre ce site en fonction. Il m’a dit que “la femme”, ton amante, ton amour, doit partir demain…”
“Demain ? Mais on vient à peine de la retrouver grâce Ă ton ami le Cheikh Abdul Rahmani ! Ils vont la tuer, c’est impossible de la faire quitter la sĂ©curitĂ© MonĂ©gasque !”
“Elle est dĂ©jĂ comme morte Patrick, c’est ainsi, son secret n’en est plus un, tu sais, je sais, ils savent… Allons Ă la soirĂ©e sado-maso du Cheikh Abdul Rahmani.
En finale, qui sait si elle n’en dira encore plus. J’ai fait ma part Patrick, je t’ai amenĂ© ici, je l’ai retrouvĂ©e grâce Ă mes relations, cela m’a coĂ»tĂ© lourd, mais c’est le prix ici, tu dois le savoir. Tu ne me dois rien, c’est par amitiĂ© pour toi et parce que cette affaire de faux terrorisme va Ă©branler le monde”…
 Chapitre 2 Â
La suppliciĂ©e des sens…
Nuit Ă©toilĂ©e, strass, paillettes et noirceur d’âmes perdues….
Deux cerbères gardent l’entrĂ©e du lupanar du Cheikh Abdul Rahmani, un ancien hĂ´tel particulier qu’il a fait transformer Ă grands frais en temple BDSM ultra privĂ©, situĂ© sur les hauteurs de Monaco, Boulevard du Jardin Exotique.
“Vous allez en ressortir gavĂ© de lubricitĂ©s dĂ©viantes“, me dit un des cerbères.
“Oui, je connais…
Des jeux de grandes folies, des plaisirs aux jouissances, dans des dĂ©sirs d’envies”.
Et ils nous laissent entrer.
Dans le hall, au pied d’un escalier monumental, deux jeunes femmes harnachĂ©es de cuir nous invitent, Patrick et moi, à nous rendre dans un vestiaire.
Elles nous remettent Ă chacun, avec un sourire mutin, un vĂŞtement en cuir noir, ample, une sorte d’habit de moine qui doit se porter au dessus du corps entièrement dĂ©nudĂ©.
Le Cheikh Abdul Rahmani a de l’humour…
Dans le donjon, chevalets et croix de St AndrĂ© envahissent visuellement l’espace.
En son centre, deux MaĂ®tresses transsexuelles, deux Shemales sanglĂ©es de cuir et d’acier.
DĂ©viances au sein des dĂ©viances ou sublimation des interdits et dĂ©sirs fantasmĂ©s que tout un chacun cauchemarde d’inaccessible ?
Ou réalité des doutes ?
Pas de mots dans cet antre des maux, aucune identification de chacun, anonyme réalité.
Dans cet espace rouge sang, ou le corps craint, espĂ©rant s’embraser, l’œil embrasse une profusion d’objets, d’installations infernales, chaĂ®nes, pinces, fouets, godes, Ă©carteurs…
Tous bords Ă bords.
Une mĂ©lopĂ©e macabre s’insinue dans les oreilles, tandis que les corps de deux soumises sont mis Ă nu.
Cette Ă©nergie sadique frappe l’abandon masochiste. Rappel impĂ©rieux du caractère Ă©phĂ©mère de la vie, des corps aussi, torturĂ©s, Ă©cartelĂ©s, besognĂ©s d’appĂ©tences sexuelles.
Fascination de la dĂ©charge Ă©jaculatoire, du plaisir au frisson ultime, indissociables de l’Ă©rotisme et de la liturgie BDSM, rendue ici plus perverse encore par la prĂ©sence des deux MaĂ®tresses, Ă la fois hommes dotĂ©s de seins, hypnotique sur-rĂ©alitĂ©, et en mĂŞme temps femmes dotĂ©es de pĂ©nis turgescents.
MĂ©lange de douceurs cruelles et de perversitĂ©s exacerbĂ©es…
Voici à quoi nous allons être réduits à nous transformer de fantasmes.
Illusions et vanités reprennent leurs préséances dans le grand livre de compte des contes.
Tout est Ă prendre, mais rien n’est donnĂ©…
AttachĂ©s, corps en jouissances de mal et de mâles effets pervers, pervertis et amers d’amertumes sublimĂ©es par des sexes turgescents.
Eloges Sadiens de l’Ă©phĂ©mère des corps et des jouissances jamais assouvies qui ne font qu’attirer l’attention les esprits, mĂŞmes vagabonds, sur la futilitĂ© des choses et des corps recomposĂ©s.
Quand la flamme de l’esprit vacille, que les corps s’embrasent, que les interdits s’Ă©vanouissent dans d’obscurs secrets inavouables, alors, dans ces moments paroxystiques, ironiques, l’ère de la folie commence et jamais ne s’arrĂŞte jusqu’Ă la jouissance, puis ressurgissent les dĂ©mons et le cycle recommence jusqu’Ă n’en plus finir…
23 heures sonnent…
C’est l’heure du rĂ©veil pour lui et il en est heureux, ce soir il va encore pouvoir dĂ©montrer ses capacitĂ©s sexuelles, enfin ĂŞtre ce qu’il rĂŞve toujours d’ĂŞtre, c’est-Ă -dire le personnage puissant et terrifiant qu’il enfouit le jour dans les trĂ©fonds de son âme.
Il revĂŞt avec plaisir sa tenue de cuir, coiffe ses longs cheveux noirs de jais parcourus par quelques fils d’argent et contemple avec satisfaction son regard dans un miroir.
Chaque soir est un soir de renaissance pour lui !
Lentement il ouvre la porte de son donjon lupanar qui est aussitĂ´t envahi par les tambours d’une musique oppressante et syncopĂ©e.
Il avance dans un couloir entièrement rouge pour se retrouver dans une salle que les initiĂ©s surnomment “L’antichambre“, sans se douter de la vĂ©ritable nature profonde de ce lieu rĂ©servĂ©Â aux assouvissements fantasmĂ©s de membres de la Jet-set, d’industriels et de personnages puissants et fortunĂ©s.
Réservé surtout à leurs femmes, maîtresses et/ou soumises, pour les pervertir tous ensemble.
Toutes et tous s’abandonnent alors aux interdits, aux dĂ©viances, aux jeux quasi impossibles ailleurs, mais que Cheikh Abdul Rahmani rend rĂ©els.
Toutes et tous viennent s’y enivrer au rythme de la musique et des jeux de lumière agressifs.
L’alcool coule Ă flot, la drogue vide les esprits, aidant ceux et celles qui veulent, l’espace d’une soirĂ©e, oublier la mĂ©diocritĂ© de leur vie sexuelle.
C’est ça le royaume des plaisirs interdits, un royaume où les hommes peuvent satisfaire leurs fantasmes sexuels et ou leurs femmes peuvent se prendre pour des dĂ©esses en se travestissant et en se comportant comme des MaĂ®tresses ou des chiennes en chaleur et se libĂ©rer de la rĂ©alitĂ© Ă grands coups de psychotropes de toutes sortes.
Sans le savoir, ils et elles deviennent des proies parfaites pour le MaĂ®tre des illusions, le prĂ©dateur d’un monde de secrets interdits, le Cheikh Abdul Rahmani…
Lentement il avance dans son fantastique terrain de chasse. Celles qui s’en Ă©taient prises Ă lui sans rĂ©aliser Ă qui elles avaient Ă faire vont payer leurs crimes.
Il sait et elles savent qu’il est le seul homme qui peut ici faire tout ce que bon lui semble, alors que la nuit revĂŞt la rĂ©gion de son sombre manteau.
Alors qu’il arrive au centre de la grande salle, une voix hurlant son nom le sort de ses pensĂ©es.
Patrick sursaute.
“C’est-elle, c’est sa voix“, bredouille t’il.
Ce n’est pas la seule femme Ă avoir reconnu le Cheikh sous le harnachement d’un MaĂ®tre et sous son masque en fer.
Un murmure parcours l’assistance.
Une simple attitude d’ignorance suffirait Ă Ă©conduire la plupart des gĂŞneuses.
Les plus insistantes dĂ©tournent le regard lorsqu’il plonge son regard ophidien dans leurs yeux.
Cette nuit est sa nuit, personne, pas mĂŞme de pâles fantĂ´mes de sa vie de jour, ne doivent gâcher le plaisir que lui apporte sa renaissance nocturne, le plaisir d’user de ses pouvoirs enfin rĂ©vĂ©lĂ©s.
Il scrute le groupe des femmes à la recherche de ses premières cobayes, tout en se demandant laquelle il va éprouver en premier.
Quelle femme choisir parmi celles qui sont présentes ?
La Princesse ?
“Hummmm, dĂ©lectation suprĂŞme, mais pas ce soir, demain peut-ĂŞtre“, pense t’il en souriant de la voir se masturber…
“Ă€ quel jeu soumettre l’une ou l’autre de ces femmes d’industriels qui s’agitent comme des poupĂ©es en pensant s’amuser ?“.
Des poupĂ©es, oui c’est ce qu’elles sont et quoi de plus drĂ´le que de manipuler une de ses femmes qui croient tenir le monde par le bout de leurs tĂ©tons Ă©rigĂ©s d’orgueil et d’excitation, tandis que leurs Ă©poux croient tenir le monde par le pouvoir financier qu’ils dĂ©tiennent.
Mais c’est le Cheikh qui dĂ©tient la force, le pouvoir.
En échange de leur participation à leurs propres fantasmes mis en scène, il obtient celui de satisfaire leurs avidités sexuelles.
Oui, ce soir il commencera par se jouer de ces créatures.
Il leur fera sentir combien son pouvoir est supérieur en les attirant dans ses filets pour ensuite les abandonner.
Les hommes sont fascinés, les femmes sont perdues et insatisfaites.
Déjà , il sait qui sera la première.
Il pose avec insistance son regard de reptile sur un corps Ă moitiĂ© dĂ©nudĂ© qui s’agite de façon saccadĂ©e et gracieuse au rythme de la musique.
La femme ne tarde pas Ă ressentir l’intensitĂ© du regard de son observateur et commet l’erreur de plonger ses yeux dans ceux du MaĂ®tre.
C’est “Elle”.
C’est la femme que Patrick cherche depuis des mois et pour laquelle j’ai donnĂ© une fortune au Cheikh Abdul Rahmani.
Il l’a retrouvĂ©e.
Mais plutĂ´t que de nous la remettre, il joue de son pouvoir sur elle et sur nous.
Il la tient, elle est prisonnière.
Elle est sa prisonnière.
Elle est aussi prisonnière de son irrésistible puissance de fascination, elle est comme la proie paralysée face au cobra sans bien le comprendre.
Inexorablement elle est attirĂ©e et c’est sans vraiment y rĂ©flĂ©chir qu’elle s’abandonne publiquement pour cet homme auquel elle ne peut rĂ©sister.
Elle le suit, traversant toute l’Ă©norme salle pour se rendre vers ce que toutes nomment le couloir des plaisirs, ce corridor qui donne accès Ă d’innombrables cellules où toutes et tous vont s’adonner aux plaisirs de la chair et des narcotiques les plus puissants.
Dans le grand corridor sombre rĂ©sonnent des cris et des gĂ©missements de plaisir venant des cellules de tortures, des plaisirs auxquels les participants et participantes, invitĂ©s et invitĂ©es du Cheikh, se laissent aller sans pudeur, sans honte et surtout sans le moindre amour autre que celui d’eux-mĂŞmes.
Ici l’Ă©goĂŻsme est roi, seule la recherche du plaisir personnel compte, peu importe de rĂ©duire l’autre Ă un objet qui s’achète, peu importe de dĂ©truire son propre corps avec les poisons les plus violents.
Pour “Elle” aussi, tourmentĂ©e, pervertie par tout ce qu’elle a pu faire d’horreurs… et elle attend cet homme fascinant Ă une porte en souriant, dĂ©jĂ presque dĂ©barrassĂ©e de ses quelques vĂŞtements, prĂŞte Ă se donner Ă lui sans se poser de question. Il la saisit par les poignets, l’entraĂ®ne dans une cellule, lui fixe des bracelets de soumise, la saucissonne puis l’attache Ă un palan, Ă©cartelĂ©e d’envies…
Il la regarde et part Ă reculons.
Bien que se sentant humiliĂ©e de se retrouver ainsi victime d’un jeu dont elle croyait jouir, elle n’a pas la force de crier sa rage de ne pas pouvoir jouir et pleure de honte, tandis que deux femmes commencent Ă lui triturer le corps…
“Combien de morts“, murmure t’elle, “combien de morts dans les tours de New-York dois-je expier de mon corps rongĂ© par un cancer sans issue. Mourir de jouissances, ĂŞtre torturĂ©e de mĂŞme façon que mes actes ont torturĂ© des corps, expier en soumise au fond d’un cachot sexuel après avoir joui en MaĂ®tresse de basses Ĺ“uvres, avoir aidĂ© Ă ouvrir la boĂ®te de Pandore, combien de morts?“… “Faites moi jouir…” Ces trois derniers mots, elle les a hurlĂ©.
Alors les deux femmes s’en amusent, pillent son corps, entrent dans ses entrailles, devant, derrière.
Elle se cambre, elle est moite, humide, son corps n’est plus qu’une jouissance.
“Je vous vomis tous“, crie t’elle au paroxysme de son orgasme.
“Soyez maudits“… et elle laisse aller son corps dans d’Ă©tranges palpitations.
Cheikh Abdul Rahmani aime jouer Ă ce jeu cruel, humiliant celles qui se croient les reines de la Jet-set et/ou de la nuit et celles qui ne comblent leurs complexes d’infĂ©rioritĂ©s qu’en dominant sexuellement d’autres femmes, d’autres hommes, à dĂ©faut de se faire dominer par leurs hommes ou par d’autres femmes. Rapidement Cheikh Abdul Rahmani n’est plus poussĂ© par le dĂ©sir d’affirmer sa supĂ©rioritĂ©, mais par un sentiment de joie en dĂ©couvrant un nouveau jeu qui l’amuse.
Il ne retourne vers Patrick et moi et dit ; “Maintenant elle est Ă vous, mais pourrez-vous comprendre ? Pourrez-vous la comprendre ? Arriverez-vous Ă connaĂ®tre ? Moi je sais, beaucoup ici savent et se rient de ses tourments. Elle a jouĂ© la vie, elle est devenue jouet de la mort. Prenez-lĂ , baisez-lĂ , Ă©coutez-lĂ , elle est dĂ©jĂ morte pour nous“…
Cependant parmi ceux et celles qui sont capables de comprendre les paroles du Cheikh, il en est au moins une que cela irrite alors que les autres restent indifférents.
Cette femme l’interpelle en arabe avec agressivitĂ©, s’en suit un Ă©change dont personne ne connaĂ®tra jamais la teneur tant la langue nous reste hermĂ©tique et tant leurs voix sont couvertes par le bruit issu des tambours.
Ă€ la vitesse de l’Ă©clair, il saute à cotĂ© d’elle et en pĂ©trifiant son interlocutrice du regard, il lui montre une grande cage montĂ©e sur un ring situĂ© au milieu de la salle.
C’est lĂ que les joutes se règlent ici et tout y est permis mĂŞme ce que la plupart des personnes prĂ©sentes auraient peine Ă imaginer.
Elle approuve la proposition d’un signe de la tĂŞte et c’est sous les cris de la foule des femmes qu’ils entrent dans la cage.
Sous les regards attentifs, elle fait tomber sa tunique, révélant des seins sculpturaux.
A la vue de ce corps, la foule, dĂ©jĂ excitĂ©e par la perspective de se dĂ©lecter d’une violence sexuelle savoureusement rĂ©elle, hurle de contentement. Lui aussi dĂ©nude son torse qui est musclĂ© mais souple.
La foule est, pendant quelques instants, muette de fascination.
Elle l’observe.
Il se redresse, totalement nu, en bandant son sexe.
L’air donne l’impression de se charger d’Ă©lectricitĂ© et le visage du Cheikh change comme s’il entrait dans une transe profonde, comme s’il Ă©tait devenu insensible Ă toute influence extĂ©rieure.
Et c’est avec une allure impassible qu’il se jette sur cette femme de toute la puissance de son corps.
Il lui prend les poignets, la met en croix contre les barreaux de la cage, et la force Ă s’agenouiller devant lui…
Elle prend son pĂ©nis turgescent dans sa bouche et le suce avec aviditĂ©…
En un Ă©clair l’action est finie, il se fige pendant un instant qui semble une Ă©ternitĂ©, la foule qui n’a pas très bien compris est Ă nouveau silencieuse dans l’attente…
Un geyser de sperme gicle brusquement de son sexe, aspergeant le visage de la femme qui accueille le liquide en ouvrant en grand sa bouche.
Les spectatrices hurlent leur approbation.
Dans le fond tout cela leur importe peu pourvu que le plaisir soit lĂ .
Dans la salle, quelques ombres lèvent leurs verres, poussent un hurlement inhumain ou laissent Ă©chapper un sourire complice, saluant Ă leur façon la fin de cette joute sexuelle….
Une amie du Cheikh Abdul Rahmani, une de ses amantes en fait, très fine avec de grandes mèches de cheveux noirs sur des yeux gris, me traîne de phrases en phrases en guettant dans mes yeux verts la moindre étincelle, le moindre aveu de désir.
Il me faudrait peut-ĂŞtre l’embrasser Ă pleine bouche dans une pièce isolĂ©e, ou mieux, prĂ©texter de l’accompagner dans une des chambres de torture, c’est ce qu’elle voudrait semble-t-il, et lĂ pour le coup j’ai vraiment envie.
Elle me dit m’avoir vu plus que discuter avec deux de ses copines dans le yacht d’un banquier Yougoslave. Elle me dit qu’elle nous a “matĂ©s” et qu’elle s’est masturbĂ©e de nous voir.
Elle m’affirme qu’elle et moi on formerait un très beau couple, “le” couple parfait et sexuel.
Une fille rousse se joint Ă elle et me dit ensuite que je suis la personne la plus poĂ©tique qu’elle ait jamais rencontrĂ©e.
Je lui rétorque ;
“J’espère que vous ne vous attendiez pas Ă ce que je vous parle en vers…”.
Quand on est un peu dĂ©semparĂ© et qu’on esquive des rencontres qui pourtant se chargent de vous, on dĂ©missionne des conversations, on se rĂ©fugie près des bibliothèques et on fait l’inventaire de la tranche des livres et de celle des disques…
Une troisième jeune femme s’approche de moi, elle a dans les mains un verre de Mojito et elle m’exhorte Ă en goĂ»ter, restant plantĂ©e devant moi, les seins nus…
“Il n’est pas de cocktail Ă base de rhum qui ne soit pas nĂ© Ă Cuba“, me dit-elle, “le plus connu, certainement le plus rafraĂ®chissant, c’est indĂ©niablement le Mojito. Un savant mĂ©lange Ă base de rhum blanc et d’eau minĂ©rale en glace pilĂ©e“…
“Je sais, Ernest Hemingway avait l’habitude d’en descendre un nombre impressionnant, tous les jours à La Bodeguita del Medio Ă La Havane”.
“Ici, chez le Cheikh Abdul Rahmani, on peut boire du Mojito qui peut rivaliser avec les meilleurs du genre. MĂŞme ceux servis Ă Cuba.
J’en sais quelque chose, je suis Cubaine”.
Ses seins sont fascinants.
Ils vibrent Ă chaque mot qu’elle prononce.
“On ne boit jamais seul un Mojito”
“10 feuilles de menthe fraĂ®che, 2 cuillères de sucre de canne, 2 cuillères de sucre cristalisĂ©, du jus de citon vert, du rhum Cubain blanc et de l’eau gazeuse glacĂ©e et pilĂ©e“.
“La prĂ©paration se fait directement” lui dis-je en fixant ses seins…
“Oui, après avoir lavĂ© les feuilles de menthe toujours aux branches, les mettre dans le verre, ajouter le sucre, pilonner…., ajouter le jus… de citron vert, et remplir de glace pilĂ©e, on doit aussi remuer dans le verre avec une cuillère“, me rĂ©pond t’elle en suçant son index et en fixant mon entre-jambe…
“SantĂ©“, disent alors les deux autres femmes.
Une quatrième jeune femme, s’approche de mon visage et m’embrasse.
“Cadeau“, me susurre t’elle.
Charmant !
Elle me donne ensuite son numéro de téléphone.
Elle veut le marquer dans la paume de ma main, Ă l’encre violette, elle me dit que je peux l’appeler quand je veux Ă n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
“HĂ©! bien oui! Vous cherchez en moi les spermatozoĂŻdes de l’Ă©ternitĂ©, les sentiments sexuels qui Ă©rectionnent”, lui dis-je. “Ne faites pas passer votre activitĂ© professionnelle avant les sentiments, comme dans le film Un monde sans pitiĂ©“.
Elle me rĂ©torque qu’elle compte aller aux Etats-Unis…
“Quelque chose ne tourne pas rond dans cette galaxie“…, me dit-elle !
Je lui rĂ©torque ; “C’est quoi le problème ?
J’ai l’impression qu’aujourd’hui les sentiments c’est dĂ©modĂ©, l’engagement amoureux, la courtoisie, c’est dĂ©modĂ©.
Au lieu de dire Ă une fille : Je t’aime, il vaudrait mieux lui dire : hĂ© bien, Ă©coute, je ne sais pas si on aura le temps de se voir cette semaine !
C’est vraiment la seule aventure encore valable, l’amour, c’est vraiment le dernier truc sur lequel on a encore un peu de libertĂ© d’action…”
“Oui“, me rĂ©pond t-elle, “c’est ce qui nous sauve dans nos voyages incessants d’un temps Ă l’autre de nos souvenirs.
C’est ce qui fait l’identitĂ© du moment et de nous-mĂŞmes, c’est ce qui fait l’avenir, hors de toute emprise de la sociĂ©tĂ©, du temps, de la règle.”
“C’est comme chez DostoĂŻevski.
Il y a toujours un aller-retour entre l’absolu et l’intrigue, la puretĂ© et le louvoiement ; souvent la candeur ou la vanitĂ©, l’ardeur ou l’intĂ©rĂŞt sont des obstacles ou Ă l’inverse des liens entre ces deux pĂ´les.
L’amour qui trouve sa plus haute incarnation en l’absolu n’est pourtant rendu possible que par l’intrigue.
L’amour est toujours vĂ©cu, envisagĂ© par les personnages, comme une hypothèse, une Ă®le, une issue, et toujours relĂ©guĂ© Ă plus tard par une succession d’empĂŞchements et d’urgences, diffĂ©rĂ© par l’orgueil, l’exploit, ou la conscience.
La tentation du happy-end est fourrĂ©e Ă la va-vite dans une poche et on la retrouve par surprise une bonne centaine de pages plus loin, toute chiffonnĂ©e, ainsi que dans la vie courante il nous arrive avec joie de retrouver un billet dans la poche d’un blouson ou d’un costume relĂ©guĂ©s au placard depuis deux saisons.
Le couple chez DostoĂŻevski se rĂ©vèle, s’Ă©claire et s’impose dans le secret, toujours chahutĂ© par la prĂ©sence tempĂ©tueuse d’une troisième personne qui surgit comme au Boulevard ; le couple est sans cesse en proie Ă des interruptions, mais ses apartĂ©s, ses recueillements sont empreints d’un mystère et d’une vĂ©ritĂ© si touchantes, que l’idĂ©e de cet amour survit aux pĂ©ripĂ©ties qui le broient.
Chez Duras c’est encore plus fort : il y a une impatience, tout le temps, de l’amour.
C’est Ă dire que face Ă la violence de la nĂ©cessitĂ© amoureuse, c’est le monde extĂ©rieur et ses pĂ©ripĂ©ties qui sont rĂ©duits Ă des idĂ©es, tout peut brĂ»ler, la mĂ©moire des corps qui se sont aimĂ©s est sauve”.
Elle me demande si j’aimerais qu’elle m’embrasse encore, je lui propose de faire un alcotest…
Elle rit et me prend Ă part pour me demander, avec perversitĂ©, si j’ai eu une Ă©rection en voyant le spectacle de tout Ă l’heure…
“Ce qui doit ĂŞtre terrible pour une fille”, lui dis-je, “c’est de se faire draguer par un type qui porte des chaussettes fantaisies, je veux dire des chaussettes avec Bugs Bunny, Tintin, Titi et Gros minet…”
“Face Ă ces deux chocs frontaux que sont l’intelligence et la beautĂ©, le soleil n’est qu’un lampadaire“, me rĂ©ponds-t-elle tout de go…
Il est quatre heures du matin, je me rends compte que nous ne sommes plus qu’une dizaine.
“Elles”, et “Elle”…, la femme pour laquelle j’ai payĂ© une fortune… et moi.
Patrick a disparu.
Et au moment oĂą je voudrais m’enfuir, comme lui, la femme rousse s’adresse Ă “Elle”, lui demande de venir Ă cĂ´tĂ© de nous.
D’un geste, elle la fait pivoter sur elle-mĂŞme, nous l’exhibant totalement nue avec encore ses bracelets de soumise aux poignets, aux chevilles et Ă son cou.
Evoquant quelques folies sexuelles de cette soirĂ©e, elles me prient tout de go de les regarder faire l’amour, c’est un de leurs fantasmes, Ă condition que j’y inclue une donnĂ©e “artistique”.
Puis elles me prient de les aider Ă s’harnacher, nues avec des tenues de Pony-girls.
Donc je les harnache, nues, je fais quelques pas en arrière…
Et aussi anxieux et excitĂ© qu’un journaliste prĂ©sentant un premier roman devant la commission d’avances sur recettes de sa maison d’Ă©dition, je les regarde…
Bdsm.
Pony-girls.
Dominations.
Soumissions.
Orgasmes.
Masturbations…
La jouissance c’est du bonheur qui ne pense pas…
Le chagrin c’est du bonheur qui pense…
La nuit se termine.
Plus d’orgies sexuelles….
Chapitre 3Â Â
Utopies…
Je dors maintenant avec “Elle”, dans un demi-sommeil, avec conscience que j’ai de sa respiration et de nos corps dont l’intuition demeure, plis Ă©carlates qui ont l’intensitĂ© d’odeurs serpentines, les inclinaisons les pentes et les plissures du lit, montagne rĂ©duite entre deux doigts, et l’arrondi fragile des coudes que je tiens dans mes mains de peur qu’ils ne se brisent, la crainte se retrouve, les sursauts les dialectes inconnus de la nuit, que rĂ©serve demain ?
Elle se blottit contre moi ou je l’enserre de mes bras quitte Ă sentir l’invasion des fourmis et leur vie sociale jusqu’Ă ce qu’elle s’endorme ; les sourcils animĂ©s de vents lĂ©gers, le front de rĂŞves noueux, battements d’ailes, flipper mĂ©canique…
J’aimerais beaucoup avoir sa capacitĂ© dĂ©mente Ă laisser les choses se faire ; il y a l’ordonnance gondolĂ©e de sa place dans le lit ; le lit n’est pas grand mais les rangĂ©es subsistent, un dĂ©sir rĂ©veillĂ© de rĂ©crĂ©ation ; depuis combien de temps je dors sur le cĂ´tĂ©, contre le mur je crois, qui me mange la tĂŞte, dĂ©vore les espaces qui s’Ă©tendent dans mes rĂŞves ?
Les rĂŞves c’est toujours ce film oĂą on n’arrive jamais au bon moment dans la salle de projection, ou on a toujours la sensation cuisante d’avoir manquĂ© la partie clĂ©.
Je suis une ligne imaginaire de mes doigts le long de sa nuque, remontant patiemment l’ocĂ©an de la nuit.
Des autos passent au loin.
Je relève la masse de ses cheveux pour poser mes lèvres sur sa peau, une onde intĂ©rieure, un frĂ©missement, la nuit a trop d’immĂ©diatetĂ©, le jour il est encore possible de contourner, de discuter les idĂ©es de dĂ©battre de la saison des fleurs.
Il est possible de voir des gens dont les soucis qu’ils exploitent, tels des maquereaux, finissent par vous dĂ©goĂ»ter des vĂ´tres, Ă moins que vous n’y trouviez un refuge de toute votre hauteur, protectrice mais filoute du point de vue des Ă©toiles.
Mais la nuit non, la nuit c’est le passĂ© enfuit qui s’invite Ă la noce, et tout ce que vous supposez de souffrance Ă rebours vous donne des envies de cri, que le manque de consĂ©quences flagrantes change aussitĂ´t en rire ou en spleen, le spleen ce serait une belle matière pour les chemises de nuit, lĂ©gères et rugueuses Ă la fois, c’est l’hĂ©ritage très dur des paysages que draine et dessine un lit ; nostalgie de moments passĂ©s, Ă©puisĂ©s comme des gouttes d’eau qui n’ont pas su Ă©viter de glisser sur la vitre, ça vous cueille quand le sommeil est le plus fort…
Je suis la sentinelle d’un château vide, la soie du corps, le parchemin des mots doux repliĂ© sur lui-mĂŞme.
La plupart du temps je ne dors pas.
Deux habitudes se disputent mon corps et je donne raison Ă celle qui l’emporte, c’est le mĂŞme poids la mĂŞme absence.
Nuit agitĂ©e par l’amour et par les mauvais rĂŞves.
Elle se réveille et même la faire jouir doucement ne suffit pas à la rendormir.
Des orages battent sous ses tempes.
Alors, les jambes lourdes, agitĂ©es nerveusement, elle supplique pour que je l’aide Ă trouver le sommeil.
Je calme de mes mains ses jambes et son front, pendant une heure qui lui parait une minute, et puis on s’endort encore.
Tout Ă l’heure elle me dira, peut-ĂŞtre, ses terribles secrets…
“Elle” dort encore.
C’est matin.
Je me lève et pars en quĂŞte d’un cafĂ©.
Les longs couloirs rouges du lupanar/donjon BDSM du Cheikh Abdul Rahmani ont une beautĂ© dĂ©pouillĂ©e, l’ambiance est toute autre que de nuit.
La porte menant Ă l’extĂ©rieur est gardĂ©e par deux cerbères, diffĂ©rents de ceux d’hier soir.
J’ère, monte l’escalier monumental, personne ne se propose Ă me guider.
Je dĂ©couvre au hasard de ma visite, Ă l’Ă©tage, une immense pièce qui ressemble Ă un musĂ©e d’art moderne.
Au mur quelques toiles de Didier Becet, un peintre automobile délirant.
Au centre une Ĺ“uvre monumentale de Jacob Hashimoto, un incroyable mobile fait d’une myriade de cerfs-volants en papier de riz blanc, un peu plus loin trĂ´ne un arbre en bois blanc aux branches duquel sont accrochĂ©s une centaine de ballons, blancs.
Au travers des fenêtres, la méditerranée, bleue, étincelante sous un ciel bleu éblouissant.
Une jeune femme venue de je ne sais ou me tend un kimono noir en souriant de me voir nu et me demande si je veux déjeuner.
“Oui, cafĂ©, lait, croissants confiture et un verre de jus de pamplemousse”.
“Ma capacitĂ© de rĂŞver a toujours Ă©tĂ© accompagnĂ©e d’une bonne dose de tĂ©nacitĂ©“, tonne derrière moi la voix du Cheikh Abdul Rahmani. “Cela m’a beaucoup servi, j’aimais la qualitĂ© et l’originalitĂ© des choses.
Je rĂŞvais beaucoup.
Si on veut réussir, il faut avoir une certaine vision du monde et des gens.
Il faut aussi avoir la constance.
Constance et rêves combinés à la connaissance des choses et à la psychologie des gens ne peuvent que mener vers le succès.
A l’Ă©poque de ma jeunesse, mon pays, l’Arabie Saoudite ne possĂ©dait pas encore 14% des Etats-Unis.
L’Europe Ă©tait en plein boom Ă©conomique, tout fonctionnait, tout croissait.
Un appel téléphonique, la mise en relation de deux personnes me rapportaient des millions de dollars.
Ici, sur le Rocher, le dimanche les gens s’habillaient de façon Ă©lĂ©gante, allaient suivre leur culte.
Allah aime les croyants, mort aux infidèles.
Les gens achetaient des gâteaux et passaient l’après-midi en famille, qui sur son yacht, qui dans sa villa.
Puis mon père, qu’Allah misĂ©ricordieux le bĂ©nisse, m’a envoyĂ© aux Etats-Unis.
LĂ j’ai vu exactement le contraire d’ici, le dimanche les gens se relaxaient et mettaient des vĂŞtements confortables.
Le style sportif urbain nonchalant est une façon d’ĂŞtre, ici, maintenant.
Au dĂ©but ce fut difficile, inhabituel. Les prĂ©jugĂ©s….”.
“Oui, ou voulez-vous en venir ?”.
“On parle beaucoup de votre ami Patrick Heinderickx dans la presse.
Il est même passé plusieurs fois dans des émissions télévisées, Fogiel par exemple.
Il a Ă©crit des livres.
Vous m’aviez cachĂ© cela hier après-midi sur mon yacht“.
“Oui, quelle importance ?”.
“Vous aussi, cher Patrice, on parle beaucoup de vous sur le web.
On vous voit Ă©galement beaucoup dans quelques grandes manifestations, comme la vente aux enchères Coys en mai dernier“.
“Qu’avez-vous Ă me vendre ?
D’autres Panther de Ville ayant appartenu au Roi Fahd et Ă sa famille ?”
“Quelques raretĂ©s, oui, pour vous, je n’ai jamais eu Ă me plaindre de vos commissions“.
“Vous prenez votre hĂ©licoptère ou votre avion personnel comme je prend une voiture.
Pour vos moments de détentes sexuelles vous vous êtes offert un hôtel particulier à Monaco.
Pour prendre l’air vous avez deux bateaux, l’un dans le port de Fontvieille, l’autre Ă Fort Lauderdale.
Par contre, vous avez ratĂ© un troisième yacht, “le Marlin”, l’ancien yacht des Kennedy, un mythe.
C’est Diego Della Valle qui a enchĂ©rit plus que vous”.
“Notre grand ami commun, Luca Cordero di Montezemolo, m’a parlĂ© de vous…
Il a retrouvĂ© plusieurs de vos magazines, ceux qui traitaient de la Ferrari 250 GTO “Favre”…
Enzo Ferrari en avait presque eu une attaque.
Vous aviez sabotĂ© ses manĹ“uvres aux Etats-Unis lorsqu’il a Ă©vincĂ© Luigi Chinetti en tant qu’importateur Ferrari pour le remplacer par son propre rĂ©seau.
Vous avez offert Ă Chinetti la 250GTO “Favre” sur un plateau au moment exact qu’il fallait, lorsque Ferrari allait lancer la 288GTO“.
“Si mes souvenirs sont exacts, vous m’avez achetĂ© une 250GTO “Favre” jaune à cette Ă©poque, non ?”.
“Une jaune, oui, vous avez bonne mĂ©moire, je l’ai toujours“.
“Ferrari et Fiat ont attaquĂ© Favre pour faux et usage de faux. Il a Ă©tĂ© jetĂ© en prison le temps que les 288GTO soient prĂ©sentĂ©es.
Scandaleux.
Favre a finalement gagné son procès.
Ferrari et Fiat ont du lui payer plus d’un million de dollars.
Le plus curieux de cette affaire est qu’ensuite, Favre a Ă©tĂ© “suicidĂ©” d’une balle dans le dos !
Curieuses mœurs.
A cette Ă©poque j’Ă©tais aussi tombĂ© dans le piège des Ferrari, j’en avais trois, une BB512, une Dino 246GT et une 308 GTB caisse “plastique”…
Je me souviens avoir Ă©tĂ© dĂ©poser la 308 pour un simple entretien chez l’importateur belge.
Il m’a prĂ©sentĂ© une facture de l’Ă©quivalent de 4.000 euros de l’Ă©poque pour un simple entretien avec changement des filtres et bougies.
Devant ma stupĂ©faction il m’a rĂ©torquĂ© que si je n’avais pas les moyens de payer, j’Ă©tais indigne des Ferrari. Lamborghini a eu la mĂŞme remarque qu’Enzo en personne.
C’est pour cela qu’il a crĂ©Ă© sa marque de voiture”.
“Luca Cordero di Montezemolo, prĂ©sident Ă la fois de Ferrari, de Fiat et du patronat Italien, est très prĂ©sent dans la vie publique du pays“.
“Je n’ai aucune intention de faire de la politique en Italie.
De plus la voiture Minari Ă moteur Alfa-RomĂ©o que j’ai construite Ă une trentaine d’exemplaires n’a pas Ă©tĂ© de nature Ă faire vaciller l’empire de votre ami”.
“Il me disait qu’il Ă©tait prĂ©occupĂ© par la perte, non seulement en Italie, mais aussi dans le monde entier, du sens Ă©thique et de l’esprit social“.
“Je ne voudrais pas que vous pensiez que pour devenir entrepreneur d’affaires, j’ai Ă©tĂ© cynique et sans Ă©thique, j’aime beaucoup votre sens de l’humour”.
“Le monde a changĂ© depuis l’assassinat des Kennedy.
Avant il fallait suivre certaines règles…
Maintenant on peut quasiment tout faire et certains le font avec bonheur.
Mais nous parlons, nous parlons, je vais vous laisser déjeuner. Je vous allume la radio.
Les nouvelles du monde ne sont pas bonnes“.
La radio parle sans cesse des derniers attentats dans le métro de Londres.
Rebondissement…
On croirait vivre un climat insurrectionnel.
Un Ă©tat de guerre.
“Le conseil des ministres italien vient d’adopter par dĂ©cret, un “paquet” de mesures antiterroristes proposĂ©s il y a dix jours par le ministre de l’IntĂ©rieur mais qui n’Ă©taient pas acceptĂ©es en raison de dissensions avec la Ligue du Nord.
Le dĂ©cret comprend des dispositions rĂ©clamĂ©es par le parti populiste d’Umberto Bossi, comme le prĂ©lèvement d’empreintes ADN sur les suspects, l’allongement de la garde Ă vue de 12 Ă 24 heures, la possibilitĂ© d’expulser toute personne immigrĂ©e soutenant le terrorisme“.
Tout le monde est toujours suspect…
L’Italie glisse vers un Etat policier.
L’homme le plus riche d’Italie, selon Forbes, est Silvio Berlusconi, magnat des mĂ©dias, chef du gouvernement et leader du centre droit.
Dans sa liste de milliardaires de la planète, la revue amĂ©ricaine place “Il Cavalière” en 25ième position avec un patrimoine de 12 milliards de dollars.
“La Chambre des reprĂ©sentants amĂ©ricaine a votĂ© la pĂ©rennisation de la plupart des dispositions du projet de Loi antiterroriste, le “Patriot-Act.” qui venait Ă expiration fin de cette annĂ©e.
Les autorités disposent du pouvoir de consulter les données personnelles et mener des écoutes visant une seule personne sur plusieurs lignes téléphoniques.
La police peut Ă©galement fouiller les sacs et bagages de toutes personnes, mĂŞme non suspectes de quoi que ce soit, et ce Ă l’entrĂ©e des stations, arrĂŞts et gares de mĂ©tro, trains, bus, ferry.
Ceux qui refuseraient cet examen au nom des libertés constitutionnelles devront rebrousser chemin, et pourront même être arrêtées.
L’organisation de dĂ©fense des droits civiques s’est insurgĂ©e contre ces contrĂ´les, estimant qu’ils vont Ă l’encontre des droits civiques et incitent Ă la discrimination raciale ou religieuse“.
L’AmĂ©rique est-elle encore une dĂ©mocratie ?
“Londres plonge dans la psychose.
Des attaques terroristes ratĂ©es n’ont fait aucune victime. La police a arrĂŞtĂ© deux hommes puis les a relâchĂ©.
Des appels à la délation sont lancés.
La police a tirĂ© sur un kamikaze prĂ©sumĂ©….
Cinq balles ont tué cet homme de type sud-asiatique.
Il s’est avĂ©rĂ© peu après qu’il Ă©tait totalement Ă©tranger aux actes terroristes“.
Tout le monde est suspect.
“Ils l’ont plaquĂ© au sol et alors qu’il ne savait mĂŞme plus bouger et qu’il hurlait qu’il ne comprenait pas pourquoi on le plaquait au sol, la police a tirĂ© cinq ou sept fois sur lui…, c’est un meurtre policier, a affirmĂ© un tĂ©moin de la scène sur la BBC“.
C’est le retour du “shoot to kill“, tirer pour tuer.
Cette politique avait Ă©tĂ© interdite dans les annĂ©es 70 Ă la suite de dĂ©rapages de l’armĂ©e et de la Royal Ulster Constabulary lors du conflit nord-irlandais.
“Sorry” ont dĂ» murmurer les policiers lorsqu’il s’est avĂ©rĂ© que le jeune homme n’Ă©tait pas un kamikaze prĂ©sumĂ©…
“Les règlements policiers rĂ©gissant l’utilisation des armes Ă feu ont Ă©tĂ© remisĂ©s.
DĂ©sormais, le bobby britannique, avec son uniforme et son casque typiques, bleu marine, “LE” symbole du Royaume-Uni, a le droit de dĂ©gainer et de tirer pour tuer. VoilĂ bien finie l’image traditionnelle du policier flegmatique, dĂ©bonnaire et sans arme“.
Quand en 1819 Sir Robert Peel a créé la police métropolitaine de Londres, il lui avait fixé comme principale mission la prévention des délits.
Le Bobby devant ĂŞtre parfaitement intĂ©grĂ© dans sa communautĂ©, sorte d’Ă®lotier rassurant et serviable connaissant tout le monde dans son quartier.
Bref, il Ă©tait plus un travailleur social qu’un Cow-boy shĂ©rif !!!
Un style de maintien de l’ordre que le monde entier enviait, antithèse du “flic” belge et/ou français.
Exact opposĂ© du “cop.” amĂ©ricain”.
MalgrĂ© une rapide montĂ©e du rĂ©gime policier, malgrĂ© ce bouclier dĂ©fendant la “dictatucratie” chères aux pays appartenant Ă “L’ordre mondial“, cet “ordre nouveau” prĂ´nĂ© par Ronald Reagan et repris par tous les prĂ©sidents amĂ©ricains derrière lui et maintenant aussi par les chefs des gouvernements des pays “alliĂ©s contre le terrorisme“, le public abreuvĂ© d’informations destinĂ©es Ă lui faire peur, ne bronche pas.
“Les Britanniques ont applaudit la mort d’un des terroristes supposĂ©s“.
MĂŞme sans preuves, mĂŞme sans jugement, mĂŞme sans enquĂŞte.
“Pour les cambistes, les “deux jeudi noirs” des 7 et 20 juillet 2005) de Londres n’affectent pas l’excellente tenue de la livre sterling par rapport au dollar et Ă l’euro.
Le Royaume-Uni restera un bastion du capitalisme. Sa stabilitĂ© est assurĂ©e par le tandem Tony Blair / Gordon Brown et l’amitiĂ© avec les Etats-Unis…
Les cours des compagnies pĂ©trolières, de matières premières, de tĂ©lĂ©phonie mobile et les compagnies de tĂ©lĂ©vision montent en flèche“.
Terrorisme, terrorisme…
“Ils ont subi un lavage de cerveau“, c’est ainsi qu’on explique Ă la population comment des ĂŞtres humains apparemment normaux ont pu se faire exploser le 7 juillet 2005 dans le mĂ©tro de Londres, tuant 52 personnes et en mutilant près de 100 innocents.
Cette explication “officielle”, est renforcĂ©e, de manière de plus en plus subtile, par de plus en plus d’experts “officiels”, le but Ă©tant simple, dĂ©montrer que tous les attentats terroristes sont l’œuvre de personnes qui voudraient dĂ©truire “notre” culture et “nos” valeurs….
Ceux qui passent Ă l’acte terroriste, obĂ©issent Ă une dynamique subtile, nĂ©e de la rencontre d’un sentiment personnel d’injustice, l’attachement Ă un groupe d’amis et la fascination trouble que dĂ©gage la mythologie d’une guerre sainte internationale.
Ce mythe qu’on enfonce dans les tĂŞtes se superpose Ă la mythologie qui justifie et explique l’action terroriste.
Ce qui est vital c’est de comprendre le processus psychologique par lequel un individu accomplit ses tout premiers pas dans la violence politique et/ou idĂ©ologique.
“On ne devient pas terroriste en un jour“, rappelle John Horgan, du centre d’Ă©tude du terrorisme et de la violence politique Ă l’universitĂ© de St Andrew en Ecosse.
“La psychologie est devenue aujourd’hui, Ă plusieurs niveaux, l’une des meilleures armes du terrorisme et de l’anti-terrorisme. Il faut renforcer la rĂ©sistance de la population aux actes terroristes“…
La revue britannique “Jane’s terrorism & security monitor”, prophĂ©tisant en quelque sorte les attentats de Londres, consacrait dans son Ă©dition de juillet 2005, un survol des programmes de recherches engagĂ©s en ce sens en IsraĂ«l, en Russie, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni…
L’un de ces programmes, concerne le parcours des individus prĂŞts Ă tomber dans les filets du recrutement. Ils ne sont pas atteints de maladie mentale et ne sont pas victime d’un dĂ©sordre gĂ©nĂ©ral de la personnalitĂ©.
“Si la thèse d’une quelconque psychose poussant au terrorisme semble ĂŞtre l’Ă©lĂ©ment “rationnel” inculquĂ© Ă la population, ce qui la rassure est contredit par les faits. Une Ă©quipe amĂ©ricaine travaille en ce sens Ă l’universitĂ© du Maryland pour compte du DĂ©partement de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure“.
Tant dans les populations multicommunautaires que sur le théâtre de conflits armĂ©s, l’une des armes demeure la propagande avec pour objectif de crĂ©er une vue “officielle” simple Ă comprendre afin de maĂ®triser et diriger les gens.
“Dans cette mobilisation psychologique, les mĂ©dias grand public ont un rĂ´le Ă jouer. Quand la presse rend un fait, mĂŞme anodin, en le prĂ©sentant comme “sensationnel”, sa signification psychologique forcera la population Ă le croire“.
Et si c’Ă©tait une manipulation !!!
Et si c’Ă©taient nous, les gnous, qui Ă©tions manipulĂ©s !
Et si les terroristes étaient également manipulés !!!
Chercher Ă qui profite le crime.
Et Ă qui profite t-il ?
Qu’est-ce qu’un Ben-Laden avait Ă gagner en faisant exploser les tours du World Trade Center ?
Qu’avait-il Ă gagner en rĂ©alisant les attentats du mĂ©tro Ă Madrid ?
Qu’avait-il Ă gagner avec les attentats de Londres ?
Rien.
Il avait tout Ă perdre et il a tout perdu…
Chapitre 4Â Â
Dictatucratie…
“DĂ©jĂ rĂ©veillĂ©“.
“Elle” est debout, dans l’encadrement de la porte.
“Oui, je ne dors jamais beaucoup, je dĂ©jeune et j’Ă©coute les nouvelles Ă la radio, c’est la guerre, une guerre psychologique, on dirait qu’on nous prĂ©pare Ă quelque chose”.
“C’est tellement Ă©norme que les gens ne voient rien“.
“Qu’est ce Ă dire ?”.
“Rien, laisse tomber“.
“Que voulais-tu dire hier soir concernant les morts dans les tours du World Trade Center ?
Qu’est ce que ce besoin d’expiation ?”
“Rien, laisse-moi en paix, ou est le cafĂ© ?“.
“Viens, installe-toi, le Cheikh Abdul Rahmani sait recevoir”.
“Le terrorisme a permis aux services secrets d’obtenir des moyens Ă©normes.
RĂ©unir un million de dollars pour soudoyer quelqu’un n’est pas un problème.
Un tueur professionnel dont les mĂ©thodes s’inspirent de celles du cĂ©lèbre terroriste international Carlos demande un Ă dix million de dollars pour un contrat selon le poids politique de la future victime.
Depuis le 11 septembre 2001, l’AmĂ©rique a encore accru ses moyens.
Des sommes pharaoniques sont dĂ©pensĂ©es dans des affaires qui permettent d’asseoir le pouvoir des USA.
Au 1er janvier 2003, le DĂ©partement of Homeland Security, le dĂ©partement US de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, employait 180.000 fonctionnaires et disposait d’un budget de 32 milliards de dollars.
Les moyens de la NSA, la National Security Authority, dépassaient alors 7 milliards de dollars.
La NSA emploie les meilleurs cryptanalystes du monde pour percer les messages.
La NSA finance Ă©galement des dizaines de stations d’Ă©coute des tĂ©lĂ©communications dans le monde avec des sites en Angleterre, en Nouvelle-ZĂ©lande, au Japon, en Australie…
Elle dispose des satellites Mercury, Mentor et Trompet, qui filtrent toutes les émissions de radio, de télévision, de téléphones mobiles partout dans le monde.
Ces systèmes d’Ă©coute ultra performants ont un coĂ»t classĂ© “Secret dĂ©fense” en dizaine de milliards de dollars.
Pour payer tout cela et le reste il faut des montagnes d’or…”.
“Le coĂ»t de la guerre contre le terrorisme est incalculable dans tous les sens du terme.
Vertigineux et trop compliqué à estimer.
Il est question de centaines voire de milliers de milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis, sans compter les myriades d’impacts militaires”.
“CrĂ©er l’angoisse n’a pas de prix“.
“Mais elle a des consĂ©quences Ă©conomiques !
Au lendemain du 11 septembre les instituts de conjoncture ont instantanĂ©ment rĂ©visĂ©s Ă la baisse d’un demi point la croissance amĂ©ricaine pour 2001 et d’un point celle de 2002.
La somme reprĂ©sente 47 milliards de dollars, soit l’Ă©quivalent de la valeur des immeubles dĂ©truits ce mĂŞme 11 septembre”.
“L’Ă©conomie amĂ©ricaine a rapidement surmontĂ© ce contrecoup conjoncturel comme en atteste son taux de croissance depuis lors.
Le problème est que les gens apprennent à vivre avec la peur.
De mĂŞme que le risque d’accident, les amendes pour excès de vitesse et autres contraintes ne dissuadent pas longtemps les gens de prendre le volant.
Ni mĂŞme les augmentations successives du prix des carburants.
C’est lĂ que se trouve la clĂ© du problème, la solution de l’Ă©nigme, la rĂ©ponse Ă la question qui te taraude ; Ă qui profite le crime ?“.
“A qui profitent les attentats terroristes ?”.
“Aux industries pĂ©trolières…
Aux industries d’armements, aux industries pharmaceutiques, aux industries de tĂ©lĂ©communications, aux spĂ©culateurs informĂ©s, aux industries de sĂ©curitĂ©, aux banques, aux gouvernements…
Pas aux terroristes supposés…
Pas Ă Al QaĂŻda qui n’existe qu’en affabulations et manipulations de l’opinion publique.
Lorsque les gens finissent par contrĂ´ler leurs peurs et s’habituent, on fait exploser quelques bombes, on parle de sĂ©curitĂ© Ă renforcer, d’augmentations diverses pour le bien de tous.
A qui paye t’on les carburants ?
Aux Etats qui y touchent en sus taxes et impôts colossaux et aux industries pétrolières.
En quelques attentats spectaculaires, les carburants ont plus que doublés.
Des impôts supplémentaires sont levés pour la sécurité.
Les polices sont renforcées.
Les Anglais se sont remis Ă faire du vĂ©lo de crainte de se faire exploser en mĂ©tro, c’est y pas extraordinaire ?
On prĂ©tend que c’est grâce aux camĂ©ras de surveillance sophistiquĂ©es qu’on a retrouvĂ© les terroristes.
On tire Ă vue sans sommation pour dĂ©lit de “sale-gueule.
On vit un basculement.
En rĂ©alitĂ© “ils” sont un des bras exĂ©cutant du “Nouvel Ordre Mondial”, ils suivent “Les Protocoles des Sages de Sion” Ă la lettre !
La dĂ©mocratie c’est fini“.
“En l’absence de piqĂ»res de rappels, sous forme de nouveaux mĂ©ga-attentats, l’impact psychologique n’a qu’un temps et les gens s’habituent.
Mais alors, serait-ce les gouvernements qui organiseraient les attentats ?”.
“Oui, contre leur peuple, Michael Moore l’a très bien compris et le dit Ă la fin de son film “Fahrenheit 9/11” sans pourtant en mesurer l’importance ; “Les Etats ne sont plus en guerre entre eux, ils sèment la terreur pour que perdure un certain mode de vie et pour y gagner des montagnes d’or”.
La guerre d’Afghanistan a coĂ»tĂ© 15 milliards de dollars, la guerre d’Irak en a coĂ»tĂ© 150…
Mais cela ne représente rien puisque grâce à ces guerres, les Etats-Unis sont devenus le plus grand producteur de pétrole au monde.
En mĂŞme temps cela rassure les Saoudiens, les KoweĂŻtiens, tous les pays producteurs“.
“J’ai lu que le comitĂ© Ă©conomique du Congrès amĂ©ricain, chiffrait Ă 150 milliards de dollars par an la seule hausse des dĂ©penses de sĂ©curitĂ© publiques depuis le 11 septembre 2001”.
“Oui, cette somme va dans la poche des sociĂ©tĂ©s de sĂ©curitĂ©. C’est un secteur rentable.
En Angleterre, des milliards vont ĂŞtre levĂ©s et dĂ©pensĂ©s pour installer partout les fameuses camĂ©ras de surveillances automatiques intelligentes capables de reconnaĂ®tre une personne rien qu’après avoir introduit sa photo dans l’ordinateur qui les commande.
De mĂŞme, les camĂ©ras reconnaissent et lisent les plaques d’immatriculation, elles indiquent si une voiture est en dĂ©faut d’assurance !
Une seule voiture Ă©quipĂ©e d’une de ces camĂ©ras peut vĂ©rifier 60 plaques d’immatriculation par minute, envoyer le tout simultanĂ©ment Ă un ordinateur central qui vĂ©rifie immĂ©diatement, Ă la seconde, si la plaque est valide, assurĂ©e et si les taxes sont payĂ©es…”
“Tout cela au dĂ©part de terroristes munis de cutters Ă 4 dollars pièce ?”
“C’est la lĂ©gende destinĂ©e aux gnous, la rĂ©alitĂ© est toute autre…
Je peux te l’avouer puisque mes jours sont comptĂ©s.
J’ai un cancer gĂ©nĂ©ralisĂ© parce que mes employeurs ont placĂ© de l’uranium dans l’assise du siège de ma voiture.
C’est pour me punir d’avoir informĂ© mes concitoyens…
J’ai envoyĂ© quelques fax Ă mes amis IsraĂ©liens pour qu’ils ne viennent pas travailler le 11 septembre 2001“.
“Quoi ?”.
“Oui, c’est moi qui a placĂ© les balises radios dans les deux tours.
C’est le signal radio de ces balises qui a attirĂ© les avions.
Les “terroristes” Ă©taient simplement chargĂ©s de modifier la frĂ©quence de rĂ©ception pour que les avions volent droit vers les balises, après avoir neutralisĂ©s les pilotes.
C’Ă©tait beaucoup plus simple que tout ce qu’on a racontĂ© et Ă©crit“.
“Elle” m’a dit tout cela comme un marivaudage en sirotant un cafĂ© et en mordillant un croissant.
Puis elle se lève, et s’Ă©clipse en me disant ; “A plus“…
La radio continue ses litanies de nouvelles.
“Des attentats avortĂ©s du 21 juillet 2005, le monde gardera en mĂ©moire les photos des quatre terroristes prises par les camĂ©ras de tĂ©lĂ©surveillance des trois stations de mĂ©tro et de l’autobus visĂ©s.
Y figurent des jeunes gens au teint basanĂ© en jeans et sacs Ă dos“.
J’ignorais que les cĂ©lèbres “double-deck” londoniens disposaient de camĂ©ras de surveillance.
On vire vers “Big-Brother”…
“Un promeneur a dĂ©couvert une bombe cachĂ©e dans un paquet suspect enfoui dans les buissons du parc de Wornwood Scrubs. Cette bombe qui ressemble aux quatre autres retrouvĂ©es dans le mĂ©tro et le bus indique la prĂ©sence d’un cinquième homme“.
Qu’est ce qu’il faisait dans les buissons pour soi-disant y dĂ©couvrir une bombe dans un vieux paquet ?
On prend vraiment les gens pour des imbĂ©ciles…
“Les “Djihadistes kamikazes seraient d’origine Pakistanaise, les Kamikazes qui ont ratĂ© leurs explosions seraient quant Ă eux des immigrĂ©s africains pauvres…, il s’agit de deux cellules clandestines diffĂ©rentes dĂ©pendant d’un contrĂ´le commun, comme l’atteste les numĂ©ros identiques appelĂ©s sur leurs portables, on craint qu’ils se cacheraient dans une planque Ă Londres ou ils pourraient se suicider ayant Ă©chouĂ©s dans leur mission, ce que prĂ©dit leur idĂ©ologie.”
C’est vraiment du bourrage de crâne.
“C’est l’union sacrĂ©e autour du Premier ministre Tony Blair, au plus haut de sa popularitĂ© depuis plusieurs annĂ©es.
Selon un sondage publiĂ© le 26 juillet, 70% des personnes interrogĂ©es approuvent l’octroi de pouvoirs supplĂ©mentaires Ă la police.
90% sont favorables Ă l’extension indĂ©finie de la garde Ă vue actuellement limitĂ©e Ă quatorze jours au Royaume-Uni…“.
Le public hurle en cœur et salue la privation des libertés.
“Jean-Charles de Menezes, la prĂ©tendue victime de la fusillade du 22 juillet Ă©tait un Ă©lectricien de vingt-sept ans qui se rendait Ă son travail“.
Qu’est ce qu’une prĂ©tendue victime ?
C’est nouveau cela !
“Dans le sac Ă dos du terroriste de la station de mĂ©tro “Oval” voisine de Stockwell, les policiers ont dĂ©couvert des documents qui les ont menĂ©s Ă un HLM de Tulse Hill ou le BrĂ©silien habitait.
Il est sorti de chez lui emmitouflé en plein été dans un large manteau.
Il n’a pas obtempĂ©rĂ© aux policiers en civil, a enjambĂ© le portillon d’accès, refusant d’obĂ©ir aux sommations.
Il a Ă©tĂ© tuĂ© de huit balles par les policiers“.
Tirer huit balles Ă bout portant dans le dos d’un homme parce qu’il porte un manteau en plein Ă©tĂ©…
“Charles Clarke, secrĂ©taire au Home Office et Franco Frattini, vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne voudraient que les Etats membres de la CommunautĂ© EuropĂ©enne se rapprochent et renforcent leurs engagements au nom d’un droit de vivre et d’aller travailler du peuple.
Ils voudraient que les données sur les connexions Internet puissent être consultées à tous moment par la police et partagées avec la police des Etats membres.
La Commission europĂ©enne a soumis deux nouvelles propositions ; elle veut que les armes Ă feu, les explosifs, les matĂ©riels et les technologies servant Ă fabriquer des bombes soient entièrement contrĂ´lĂ©s par un service de la C.E…“.
En cinquante ans, nous passons de la dictature Ă la “dictatucratie” après ĂŞtre passĂ© par la “particratie“…
“En septembre 2001 nous Ă©tions tous New-Yorkais, l’annĂ©e dernière nous Ă©tions tous Madrilènes, aujourd’hui nous sommes tous Londoniens.
Et Demain ?“.
Nous serons tous des cons…
“Le mĂŞme Ă©tendard, les mĂŞmes mĂ©thodes.
Les attentats des terroristes islamistes qui ensanglantent la planète cumulent les points communs.
Ils posent la question d’une organisation centralisĂ©e commanditaire et planificatrice.
Les filières du terrorisme international obéissent à un centre de commande regroupé.
Les cellules d’Al-QaĂŻda sont coordonnĂ©es dans leurs frappes.
La plupart des spĂ©cialistes Ă©cartent l’hypothèse d’une structure pyramidale qui centralise et coordonne.
Les liens sont principalement virtuels.
Le vecteur Internet serait la base des connexions de la terreur“.
Et si la tête de tout cela serait nos propres peurs, nos besoins sécuritaires, nos envies hégémoniques de survivre tels que nous sommes au mépris de tous les autres.
Si c’Ă©taient nous les organisateurs des attentats terroristes ?
Nous, c’est Ă dire nos Ă©lus, mĂŞme Ă©lus “particrates” imposĂ©s.
Un gouvernement fait exploser deux tours, dont l’une devait de toute façon ĂŞtre abattue car fragilisĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t par l’explosion d’une camionnette bourrĂ©e d’explosifs dans ses sous-sols…, pour avoir le prĂ©texte d’envahir un Etat, puis un autre et devenir une puissance pĂ©trolière assurant son avenir Ă©nergĂ©tique et y tirant un profit pharaonique en crĂ©ant un climat de terreur et de peur de manquer qui permet d’augmenter le prix des matières premières…
Un autre gouvernement ferait de mĂŞme afin d’engager une lutte contre des sĂ©paratistes basques, mais ratant ses objectifs par manque de savoir-faire…
Un troisième utiliserait les mêmes méthodes pour asseoir son pouvoir sous prétexte de renforcer la sécurité tout en créant de juteux marchés qui y sont liés…
A qui profite le crime ?
A un Ben Laden perdu dans une grotte ?
A des Mollah Afghans ?
A un dictateur moustachu ?
Avant mĂŞme d’y penser, ils savaient dĂ©jĂ qu’ils perdraient tout…
Non, assurément pas.
Le génie consiste à faire croire que les attentats sont l’œuvre de personnes précises, un groupe nébuleux, un personnage ambigu et secret, le tout nappé dans une religion hermétique.
HermĂ©tiques aux seuls occidentaux…
Manipulation.
Barthelemy Courmont, chercheur Ă l’Institut de relations internationales et stratĂ©giques (l’IRIS) disait dernièrement qu’il n’y avait pas de liens tels qu’Al-QaĂŻda derrière les attentats terroristes, qu’aucune des revendications n’a jamais Ă©tĂ© crĂ©dible et que pour le dernier attentat, les armes utilisĂ©es dĂ©notaient un amateurisme rĂ©el.
Il affirmait Ă©galement que pour ce qui était de l’attentat de Charm El Cheikh en Egypte, il n’avait aucun lien avec ceux de New-York, Madrid et Londres…, que c’Ă©tait un attentat Egyptien visant à renforcer le règne du prĂ©sident Hosni Moubarak alors qu’il s’apprĂŞtait Ă tenir des Ă©lections “libres”…
PrĂ©tendre pour chaque Etat qu’il est victime du terrorisme d’Al QaĂŻda, est en effet une aubaine extraordinaire pour renforcer son pouvoir en crĂ©ant la terreur et en proposant au peuple de renforcer la sĂ©curitĂ© et la police.
Les peuples qui acceptent, ne se rendent pas compte qu’ils autorisent ainsi leurs gouvernements Ă leur Ă´ter de plus en plus de libertĂ©.
Quoi de plus simple pour des services spĂ©ciaux policiers et/ou militaires de manipuler des groupes qu’ils ont crĂ©Ă©s en faisant croire qu’ils sont les vengeurs, les dĂ©fenseurs…
Ces groupes se galvanisent eux-mĂŞmes des attaques d’autres groupes en un effet boule de neige abyssal.
Pour annihiler un groupe, quoi de plus simple de dĂ©voiler qui sont ceux qui le composent, comme c’est actuellement le cas au Royaume-Uni !
Dans chaque attentat, c’est la sĂ©curitĂ© publique qui est vĂ©ritablement visĂ©e, et en retour, l’ennemi de l’occident, de “Nos valeurs“, est un ennemi lointain.
Quoi de plus lointain qu’Al QaĂŻda ?
Le mythe de Ben Laden vivant chichement dans une grotte avec un vieux tromblon comme arme…
Saddam Hussein tirant quelques coups de feu en l’air avec une vieille pĂ©toire…
Ils avaient, nous dit-on, des armes de destruction massives !!!
Une fois la dynamique lancée, elle a son énergie propre.
Olivier Roy, chercheur au CNRS, Centre National de Recherches Scientifiques, prĂ©tend que la coordination des attentats au niveau mondial n’est pas l’œuvre d’un groupe opĂ©rationnel comme Al QaĂŻda, mais qu’il existe un système dĂ©centralisĂ© manĹ“uvrant des gens radicalisĂ©s.
Un concept, un label…, et des voyageurs de commerce qui font le lien avec des franchisĂ©s.
Une entreprise commerciale en somme.
Dans de nombreuses régions du globe, les attaques du 11 septembre 2005 ont permis et donc entraîné, un regain d’engouement pour la surveillance et les enfermements policiers ainsi qu’une extension des budgets militaires, ce qui, en temps de paix, est proprement ridicule.
A eux seuls, les Etats-Unis dépensent chaque année 500 milliards de dollars pour leur défense !
Quels sont les précédents historiques à ce cas de figure hallucinant ?
Quant aux citoyens américains, leur liberté d’expression est progressivement rognée.
L’appareil lĂ©gislatif du “Patriot.Act.” a permis au DĂ©partement de la Justice de mettre au secret des suspects pendant six mois.
Quant au FBI, cet Etat dans l’Etat s’est livrĂ© Ă des perquisitions Ă domicile en se passant de l’avis des magistrats, pour rassembler des donnĂ©es personnelles sur des Ă©tudiants, des lecteurs de bibliothèques et des patients de centres de soins.
Bien que les amendements 4 et 5 de la Constitution américaine protègent l’anonymat des citoyens honnêtes contre les intrusions abusives de la police, la sécurité nationale autorise ces empiètements nouveaux.
Au nom du principe de prĂ©vention, des citoyens sont inscrits sur des listes de personnes interdites de vol, des “no-fly lists”, et, depuis le 31 octobre, lorsqu’on est mis en dĂ©tention, il n’est plus possible de s’entretenir seul avec son avocat sans voir les conversations avec celui-ci enregistrĂ©es ou surveillĂ©es. Le “Patriot-Act.” a Ă©tĂ© votĂ© quarante-cinq jours après le 11 septembre 2001 et quelques jours après l’affaire mystĂ©rieuse des lettres Ă l’anthrax, au terme de trois semaines de dĂ©bats.
Beaucoup d’observateurs s’Ă©taient accordĂ©s pour affirmer que ce texte indigeste avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă l’avance et que les reprĂ©sentants qui l’avaient entĂ©rinĂ© n’avaient pas eu le temps de le lire en dĂ©tail !
Chapitre 5Â Â
RĂ©vĂ©lations secrètes…
Je descends me rhabiller, j’ai soudain envie de quitter l’HĂ´tel particulier du Cheikh Abdul Rahmani, de quitter Monaco, ces gens, ces histoires.
Au rez de chaussĂ©e, “Elle” est lĂ , remise Ă neuf, presque pimpante.
“Tu as ouvert la boĂ®te de Pandore, cette histoire hallucine.
Tu as placĂ© des balises dans les tours du World Trade Center pour attirer les avions ?”.
“La technologie existait pour pirater les commandes d’avions en vol.
Dov Zakheim, membre du P.N.A.C. et nommĂ© sous-secrĂ©taire Ă la dĂ©fense en fĂ©vrier 2001 venait de diriger une sociĂ©tĂ© qui avait dĂ©veloppĂ© un système de contrĂ´le simultanĂ© de huit avions Ă distance appelĂ© “Flight Termination System”.
Mais ce n’est pas ce qui a Ă©tĂ© retenu pour cette opĂ©ration“.
“Ce n’est donc pas un hasard si les premières nouvelles arrivant Ă la Maison Blanche parlaient de huit avions dĂ©tournĂ©s le 11 septembre 2005, dont quatre venant de l’OcĂ©an Atlantique vers oĂą certains auraient Ă©tĂ© dirigĂ©s”.
“Tu penses t’attaquer aux pĂ©chĂ©s capitaux du monde ? Je viens de te dire que cette solution de pilotage automatique avait Ă©tĂ© abandonnĂ©e.
C’Ă©tait plus simple de tuer les pilotes, puis que les pirates de l’air introduisent dans le computer de bord la frĂ©quence de la balise..
Pas besoin de savoir piloter, ou du moins juste assez pour cela.
Mais pour l’opinion publique, on a fait croire que les pirates avaient pilotĂ©s eux-mĂŞmes…
Par contre l’avion sur le Pentagone, lĂ c’est du bluff, il n’y a jamais eu d’avion gros porteur, mais un simple drone dĂ©guisĂ©“.
“C’est de la manipulation par la peur”.
“Oui, mais elle vient d’une longue expĂ©rience de faits semblables…
A de nombreuses reprises, une attaque minime provoquée ou autorisée par les hauts responsables américains a fini par déclencher l’écrasement prévisible de pays sous armés.
L’attaque contre le navire Maine avait permis d’envahir les Philippines et Cuba.
L’attaque de Pearl Harbor qui n’avait fait “que” 2.575 morts, provoquĂ©e et attendue en haut lieu après qu’un message secret eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©cryptĂ©, avait lĂ©gitimĂ© la guerre contre le Japon en 1941…
Les dĂ©clarations du gĂ©nĂ©ral Mac Arthur et de Dean Acheson en 1949 et 1950 laissant croire Ă la CorĂ©e du Nord qu’elle pouvait attaquer la CorĂ©e du Sud sans encourir de reprĂ©sailles, entraĂ®na l’escalade…
L’attaque provoquée contre le destroyer U.S.S. Maddox dans le Golfe du Tonkin a conduit au vote des crédits de guerre contre le Nord-Vietnam en août 1964.
Pour ce qui est de la guerre du Golfe de 1990, un feu vert à peine voilé avait été donné à une attaque de l’Irak contre le Koweït en août 1990.
En septembre 2001 le prĂ©texte de l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak fut l’Ă©croulement des tours du World Trade Center“.
“L’AmĂ©rique a toujours eu besoin d’un prĂ©texte pour entrer en guerre, et ce sont souvent des prĂ©textes provoquĂ©s”.
“L’URSS s’est Ă©croulĂ©e.
Depuis le monde jette un regard crispĂ© sur la superpuissance de l’AmĂ©rique.
La personnalitĂ© polĂ©mique de Bush n’a pas apaisĂ© les choses.
Mais ce n’est que la vision europĂ©enne de la situation. Aux USA Bush n’est pas l’incarnation de l’impĂ©rialisme ultra-libĂ©ral.
Il est perçu comme un prĂ©sident dynamique capable de redonner du tonus Ă l’Ă©conomie et de dĂ©fendre la place des Etats-Unis sur l’Ă©chiquier mondial“.
“Pourrait-on dire qu’il a eu le gĂ©nie de prĂ©tendre que les USA Ă©taient attaquĂ©s lâchement comme Ă Pearl Harbour afin de positionner militairement les Etats-Unis au Moyen-Orient ?”
“Pas que ce gĂ©nie, il l’a fait orchestrer.
Et l’Etat d’IsraĂ«l dont je suis citoyenne y avait Ă la fois l’expĂ©rience et des intĂ©rĂŞts directs, d’ou un rĂ´le primordial Ă y jouer.
D’abord supprimer Saddam Hussein et s’en venger parce qu’il avait osĂ© tirer des missiles sur JĂ©rusalem lors de la première guerre du Golfe…
Ensuite installer le principal alliĂ© d’IsraĂ«l pas très loin de ses frontières.
Et quel allié, la plus grande puissance militaire et économique du monde.
Qui plus est, le pays dans lequel l’Arabie Saoudite, patrie de ton ami le Cheikh Abdul Rahmani, dĂ©tient environ 14% de son Ă©conomie en investissements.
Deux tours en Ă©change et Ă peine plus de morts qu’Ă Pearl Harbor, c’est pas cher payĂ©.
La documentation ne manque pas sur les plans qui annonçaient la politique américaine de l’après 11 septembre 2001.
Dès 1996, un rapport avait été rédigé à l’attention du gouvernement Israélien de M. Netanyahu par un groupe de l’I.A.S.P.S. comprenant notamment Richard Perle, Douglas J. Feith et David Wurmser.
Richard Perle est le conseiller belliciste pro-israĂ©lien au Pentagone et directeur de Hollinger Inc., le troisième groupe de presse au monde derrière ceux de Gannett et Murdoch, un groupe qui possède plus de quatre cents journaux dont le Daily Telegraph et le Jerusalem Post. Douglas J. Feith, est l’adjoint au secrĂ©taire Ă la dĂ©fense.
Quand Ă David Wurmser, c’est le conseiller de John Bolton aux Affaires Etrangères et sa femme dirige l’agence de propagande israĂ©lienne MEMRI.
Ce rapport de 1996, qui se nomme le “Clean Break : A New Strategy for Securing the World”, (Rupture dĂ©cisive : une nouvelle stratĂ©gie pour sĂ©curiser le monde), prĂ©conisait un remodelage du Moyen-Orient et un changement de pouvoir en Irak d’abord, puis en Syrie, puis en Iran, etc.“.
“C’est exactement la politique qui se profile en ce moment…”.
“Oui, c’est cela. Une guerre unilatĂ©rale contre l’Irak avait Ă©tĂ© explicitement rĂ©clamĂ©e en 1998 dans une lettre adressĂ©e au prĂ©sident Clinton par dix-huit membres d’une association d’affairistes, le “Project for a New American Century” (P.N.A.C.).
Parmi les signataires figuraient de futurs membres de l’administration Bush : Donald Rumsfeld le n°1 du Pentagone, Paul Wolfowitz le n°2 du Pentagone depuis l’an 2000, Richard Ermitage, John Bolton, Zalmay Khalilzad et Richard Perle.
En 1997, Zbigniew Brezinski estimait que pour garantir le contrĂ´le de l’Asie Centrale et de ses vastes rĂ©serves de pĂ©trole, un consensus devait ĂŞtre obtenu sur les questions extĂ©rieures, une chose difficile Ă obtenir sans “Une menace extĂ©rieure directe”.
Et l’ancien conseiller Ă la sĂ©curitĂ© nationale rappelait que l’attaque de Pearl Harbor avait rendu possible la participation des Etats-Unis Ă la Seconde Guerre Mondiale…“.
“Tout cela fait frĂ©mir, nous sommes manipulĂ©s”.
“En l’an 2000, une faction de va-t-en-guerre du mĂŞme P.N.A.C., Rumsfeld, Wolfowitz, Dick Cheney, Jeb Bush, Lewis Libby, Dov Zakheim, etc., non encore investis de leurs pouvoirs actuels, ont Ă©chafaudĂ© un plan de prise de contrĂ´le militaire du pĂ©trole du Golfe Persique, un renversement des rĂ©gimes Irakien, Syrien, Iranien, Libyen, Chinois et Nord-CorĂ©en, et un plan de reconstruction des armĂ©es, le “Rebuilding America’s Defense”, dans lequel il Ă©tait prĂ©cisĂ© Ă la page 51 que le processus de changement d’armement serait long sauf ; “S’il y avait une sorte d’évĂ©nement catastrophique et catalyseur, comme un nouveau Pearl Harbor“.
“Peut-ĂŞtre n’avaient-ils pas encore prĂ©vu de permettre un attentat venu du ciel et n’avaient-ils pas conscience de laisser ainsi une trace patente permettant de comprendre leur logique”.
“Une rĂ©fĂ©rence Ă Pearl Harbor apparaĂ®t dans un rapport de la Commission Rumsfeld remis le 11 janvier 2001 au secrĂ©tariat Ă la DĂ©fense, il y est dit que la question qui se pose est de savoir si les Etats-Unis auront la sagesse d’agir de manière responsable et de rĂ©duire au plus vite leur vulnĂ©rabilitĂ© spatiale, ou bien si, comme cela a dĂ©jĂ Ă©tĂ© le cas par le passĂ©, le seul Ă©vĂ©nement capable de galvaniser les Ă©nergies de la Nation et de forcer le gouvernement des Etats-Unis Ă agir, doit ĂŞtre une attaque destructrice contre le pays et sa population, un “Pearl Harbor spatial”.
Il semble dĂ©sormais assez clair qu’un attentat terroriste, qui plus est aĂ©rien, et non un simple attentat biologique, comme avec les lettres Ă l’anthrax, constituait pour certains hauts gradĂ©s et grands reprĂ©sentants de l’armement, une “divine surprise” qui leur donna plus de pouvoir et plus de crĂ©dits pour un bouclier de dĂ©fense anti-aĂ©rienne.
De leur côté les Israéliens ont pu convaincre la Maison Blanche de l’urgence à redessiner le Moyen-Orient.
Quant aux businessmen qui accaparent les rênes du pouvoir, ils ont ainsi eu une excuse pour contrôler le prix du pétrole du Moyen-Orient.
Les nĂ©o-conservateurs qui dictent la politique de Bush sont hantĂ©s par l’histoire de l’Allemagne nazie et connaissent les bĂ©nĂ©fices qu’Adolf Hitler tira de l’incendie du Reichstag“.
“Le capital sympathie des Etats-Unis fond Ă vue d’oeil”.
“Tant que l’union politique de l’Europe ne sera pas effective, IsraĂ«l et les Etats-Unis n’ont pas de leçons Ă recevoir d’aucun des pays europĂ©ens en matière de politique Ă©trangère.
La France et aussi la Belgique ont jouĂ© les bouffons en affichant une surenchère pacifiste lors de l’invasion de l’Irak.
La Belgique a même interdit le survol de son petit pays aux avions américains.
C’Ă©tait Ă la veille des Ă©lections belges.
Pitoyables les bouffonneries de Louis Michel et d’AndrĂ© Flahaut.
Ils ont flattĂ© l’opinion publique avec leurs dĂ©clarations matamoresques“.
“Pourtant tout cela s’est dĂ©gonflĂ©…”
“Oui, c’est aussi lorsqu’ils se sont dotĂ©s d’une lĂ©gislation qui permettait aux tribunaux belges de poursuivre des non-belges pour crimes contre l’humanitĂ© et que des musulmans extrĂ©mistes y sont venus dĂ©poser des plaintes contre Ariel Sharon et Georges Bush qu’on a dĂ©cidĂ© de rĂ©agir…
On leur a rappelĂ© les tueurs du Brabant, cette opĂ©ration qui avait aidĂ© le gouvernement belge de l’Ă©poque Ă renforcer les services de police et les moyens financiers nĂ©cessaires Ă la protection des intĂ©rĂŞts amĂ©ricains en Belgique.
Du grand art.
Les gens sont si manipulables“.
“L’administration Bush aurait donc cultivĂ© le traumatisme de la destruction ?”.
“Pire, elle a utilisĂ© la peur pour faire passer des dĂ©cisions budgĂ©taires en faveur des lobbyings de l’armement et pour envahir l’Afghanistan puis l’Irak afin de contrĂ´ler leurs sous-sols, uranium, pĂ©trole…“.
“Le film de Michael Moore “Fahrenheit 9/11” est un rĂ©quisitoire au bazooka contre Bush, son administration et leur façon de manipuler la peur”.
“MalgrĂ© ce film et toutes les critiques, Bush a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu confortablement“.
“Vu d’Europe son bilan Ă©conomique et social n’est pas brillant”.
“Les AmĂ©ricains sont très “People”, ils ne se souviennent pas de Clinton pour ses rĂ©alisations Ă©conomiques mais de ce qu’il a fait avec Monica Lewinsky.
Avec Bush c’est pareil, ils gardent en tĂŞte le show Irakien, les missiles qui explosent pile au bon endroit et au bon moment, les V de victoire de leurs “Boys” et les pitreries tĂ©lĂ©visuelles du porte-parole de Saddam Ă la tĂ©lĂ©vision.
Ils oublient le gouffre budgĂ©taire que Bush a creusĂ©, c’est Ă la fois une manipulation de l’opinion occidentale et une rĂ©ponse simpliste Ă l’inconscient collectif de la population amĂ©ricaine.
C’est comme les films Hollywoodiens, capables de faire plaisir aux sentiments les plus primitifs avec un scĂ©nario fin comme une feuille de papier.
Dès 1958 la CIA a utilisĂ© des drones capables d’influer sur la volontĂ© des gens.
ContrĂ´ler le psychisme pour manipuler les individus…
Le lobby militaire amĂ©ricain est puissant jusqu’Ă l’absurde, il a Ă©tudiĂ©, par exemple, l’Ă©ventualitĂ© d’une catastrophe cosmique dans laquelle un astĂ©roĂŻde entrerait en collision avec la Terre, avec comme solution l’envoi de missiles disposant de multiples charges nuclĂ©aires, la guerre des Ă©toiles“.
“Le monde entier est sur Ă©coute…”.
“La politique amĂ©ricaine se rĂ©sume Ă un mĂ©gashow, au mĂŞme titre que la justice ou la guerre“.
“A l’avenir, le grand alibi du 11 septembre 2001 risque de servir de dĂ©tonateur Ă une nouvelle guerre contre tout pays qui se mettrait Ă dĂ©plaire Ă la Maison Blanche”.
“La “Guerre contre le terrorisme” Ă©tait un thème dĂ©jĂ utilisĂ© par le prĂ©sident Ronald Reagan, conseillĂ© par les mĂŞmes gens que G. W. Bush aujourd’hui, mĂŞme si elle Ă©tait limitĂ©e Ă l’AmĂ©rique latine“.
“Ne cherche-t-on pas Ă enclencher une spirale de violence et de course Ă l’armement nuclĂ©aire qui permettra de recycler la menace d’une collusion avec “Al QaĂŻda” lorsqu’il sera question de renverser le pouvoir en Iran, en Syrie ?”
“C’est aux fins d’en dissimuler les vrais buts au monde des gnous : contrĂ´ler les rĂ©gions les plus riches du monde.
Les attaques du 11 septembre ont fourni l’excuse principale aux Etats-Unis pour se retirer, le 11 décembre 2001, du traité anti-missiles balistiques ABM signé en 1972.
C’Ă©tait une chose dĂ©jĂ discutĂ©e Ă la fin du mois d’aoĂ»t, un mois après que les Etats-Unis ait rejetĂ© le protocole sur les armes bactĂ©riologiques le 25 juillet.
L’Ă©croulement des tours, soi-disant par Al-QaĂŻda, a permis de faire voter au Congrès un crĂ©dit pour la lutte anti-terroriste de quarante milliards de dollars…, ainsi que des crĂ©dits destinĂ©s Ă mener des guerres programmĂ©es Ă l’avance contre l’Afghanistan et contre l’Irak“.
“Pourquoi ces pays qui ne menaçaient personne furent-ils bombardĂ©s ?”.
“Pour leur forte odeur de pĂ©trole, de gaz et pour la puissance qui va avec elles.
Pour mettre la main sur le robinet du pétrole et devenir le maître du monde économique.
Pour remplir les caisses des vendeurs d’armes, des fabricants et exploiteurs de pipelines et de gazoducs ; Unocal, Halliburton, Enron.
Aussi pour enrichir les producteurs de pétrole grâce à l’augmentation de son prix, et sauver aussi à long terme l’hégémonie du pétro-dollar face à l’apparition du pétro-euro français via Total.
Rumfeld est d’ailleurs l’actionnaire d’Halliburton et Bush possède une compagnie de pĂ©trole qui s’est infiltrĂ©e partout avec des capitaux Saoudiens…
Cela a Ă©galement permis aux amĂ©ricains d’installer les premières bases US en Asie Centrale comme l’entendait Zbigniew Brezinski“.
“Renforcer la diplomatie de la canonnière envers les autres pays producteurs d’hydrocarbures ?”.
“Oui, et en mĂŞme temps rĂ©pondre au dĂ©sir de l’élite israĂ©lienne de redessiner le Moyen-Orient.
Par exemple construire un pipeline de Kirkuk Ă HaĂŻfa et crĂ©er Ă terme de petits colonies israĂ©liennes tout autour“.
“Y a-t-il parmi toutes ces raisons une seule raison spirituelle ?”.
“Non, c’est du business“.
“Au-delĂ du coĂ»t humain de l’effondrement des tours jumelles, qui a Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ© Ă la baisse, 2749 victimes aux dernières nouvelles, Ă peine plus qu’Ă Pearl Harbor, la disparition des tours pouvait paraĂ®tre de peu d’importance pour des intĂ©rĂŞts haut placĂ©s”.
“Elles n’abritaient que des entreprises secondaires, ou, dans de rares cas, des bureaux secondaires de grosses entreprises. Seuls deux organismes gouvernementaux disposaient de bureaux, le NY Metro Transportation Council, au 82 ième Ă©tage de la tour 1, et le NY State Department of Taxation, aux 86ième et 87ième Ă©tages de la tour 2.
Les bâtiments adjacents n’étaient pas non plus fréquentés par la haute société capitaliste.
Par ailleurs, depuis l’attentat à la camionnette, la bombe de 1993, les entreprises avaient migré leurs bases de données et centres de décision vers d’autres quartiers de Manhattan.
Les rĂ©unions de travail prĂ©paratoires se tenaient aux sièges des sociĂ©tĂ©s, hors des deux tours du centre et, ensuite seulement, vers dix heures, commençaient les travaux sĂ©rieux“.
“Les propriĂ©taires du World Trade Center pouvaient s’attendre Ă ĂŞtre amplement remboursĂ©s…”.
“Depuis juillet 2001, les nouveaux propriĂ©taires du complexe, Larry Silverstein et Westfield America, avaient obtenu un contrat oĂą le paiement du crĂ©dit des tours n’était pas tenu pour obligatoire en cas d’attaque terroriste.
Il était clairement stipulé que les remboursements d’assurances se montaient à 3,2 milliards de dollars.
Le contrat venait d’être signĂ© et le propriĂ©taire n’avait donc pas eu Ă dĂ©bourser grand-chose de cet “investissement” deux semaines avant les attaques !
Du grand art !
Il est Ă noter que Larry Silverstein, en 2003 a obtenu 8,2 milliards de dollars de rĂ©parations de la part des assurances Allianz, au lieu de 3,2 milliards que le World Trade Center ne lui a mĂŞme pas coĂ»tĂ©…
Les attentats contre le World Trade Center ont rapportĂ© très gros…
Le comble est que l’AmĂ©rique est partie en guerre soi-disant pour venger ses tours et ses morts.“.
“Quelques spĂ©culateurs avisĂ©s se sont donc enrichis au delĂ de l’imaginable grâce aux attentats du 11 septembre 2001…”.
“Le 6 aoĂ»t et la semaine prĂ©cĂ©dent le 11 septembre, des achats d’options de ventes pour le 30 septembre, des “put-options”, furent effectuĂ©s sur les compagnies aĂ©riennes AMR Corp. et UAL Corp. dans une proportion au moins six fois plus Ă©levĂ©e que la normale.
Ces mouvements n’ont pas concerné d’autres compagnies aériennes.
Six jours avant les attentats, d’importantes options sur titre ont aussi concerné les actions de la compagnie Morgan Stanley.
Trois mille sept cents employés occupaient vingt-cinq étages dans l’une des deux tours jumelles et trois étages dans le building n°5 mitoyen.
Au même moment, plusieurs sociétés d’assurances firent également l’objet d’opérations similaires, pouvant rapporter des milliards de dollars !
Des bons du trésor, une valeur sûre, ont été achetés à hauteur de cinq milliards de dollars dans cette mouvance spéculative…
Ils valaient plus du double après les attentats !!!
On ne sait toujours pas qui a bénéficié de ces sommes colossales.
Le ministre de la Justice et la Commission de la Sécurité des Echanges, la S.E.C., le gendarme de la bourse, ont bloqué l’enquête en cours.
La commission Kean n’a pas non plus rouvert le dossier…. Bref, le silence règne“…
Chapitre 6Â Â
La stratĂ©gie de la peur…
“Elle” est lĂ qui me dĂ©bite tout cela, d’une voix rauque, insensible Ă toute la misère humaine.
Je ne sais si elle a jamais été humaine.
Mon tĂ©lĂ©phone portable sonne, petit moment de repli face Ă ce torrent d’aveux…
“Oui, Patrice De Bruyne, je vous Ă©coute…”
“Votre interview sur France2, l’Ă©mission de Tony Orbisson, n’oubliez pas, c’est prĂ©vu demain après midi aux studios de Seine Ă 14 heures, ce sera un diffĂ©rĂ©, il a peur d’un direct avec vous“.
“Oui j’y serai, je remonte sur Paris cet après-midi, je me trouve actuellement Ă Monaco”.
“Vous lui avez parlĂ© ?” .
“A qui ?”.
“Mais…. Ă “Elle”, bien sur, vous avez reçu ses confidences ?“.
“Je n’ai rien Ă vous en dire”.
“Faites attention Ă vous Monsieur De Bruyne, certains Secrets interdits ne pardonnent pas“.
Click, il a raccroché.
DĂ©cidĂ©ment, j’aurais mieux fait de partir Ă Pointe-Ă -Pitre, au soleil.
“Elle” me regarde, amusĂ©e…
“Tony Orbisson, celui qui rĂ©alise l’Ă©mission “Tout le monde y pense ?“.
“Oui, au dĂ©part c’Ă©tait pour un dialogue badin, raconter des conneries autour d’une table avec d’autres invitĂ©s, puis il a voulu que ce soit une Ă©mission spĂ©ciale.
Il a peur d’un direct malgrĂ© tout”.
“Tu as de quoi alimenter plusieurs Ă©missions“.
“Sans doute, mais revenons-en Ă ton histoire…
L’arrogance des uns alimente l’extrémisme des autres et inversement, sans fin, ce mécanisme finissant par arranger les affaires des grandes puissances militaires qui y trouvent un prétexte à étendre leur puissance.
La vigilance ne pouvait qu’être de mise lorsque Benjamin Netanyahu s’Ă©tait rĂ©jouit deux heures après “les attentats terroristes“, le 11 septembre 2001 de ce que le rĂ©sultat des attentats serait très bon pour les relations israĂ©lo-amĂ©ricaines, ou lorsque Ehud Barak expliquait le mĂŞme jour Ă la BBC qu’il était grandement temps de lancer une guerre concrète opĂ©rationnelle contre la terreur et de rĂ©pondre aux menaces d’Etats voyous comme l’Iran, l’Irak et la Libye tout en agissant contre les pays qui abritent les terroristes”.
“Donald Rumsfeld a reconnu que le 11 septembre 2001 était une bĂ©nĂ©diction dĂ©guisĂ©e.
Il a exploitĂ© le choc national en rappelant avoir prĂ©dit le matin du 11 septembre 2001 qu’il se produirait dans le monde, dans les deux, quatre, six, huit, dix, douze prochains mois, un Ă©vĂ©nement suffisamment choquant qui rappellerait une nouvelle fois aux gens Ă quel point il importait d’avoir un ministère de la DĂ©fense fort et sain qui contribuerait et qui donnerait son soutien Ă la paix et Ă la stabilitĂ© dans notre monde…“.
“Les attentats de New York de fĂ©vrier 1993, imputĂ©s Ă des islamistes, ont-ils Ă©tĂ© manipulĂ©s par le FBI ?”.
“L’agent du MI5 David Shayler, m’a dit, qu’en 1994 les services secrets Britanniques ont laissĂ© se commettre les attentats contre l’ambassade d’IsraĂ«l et les quartiers de la fĂ©dĂ©ration IsraĂ©lienne, lesquels furent imputĂ©s Ă deux Palestiniens.
Un collègue de M. Shayler m’a mĂŞme dit que j’en Ă©tais l’auteur, ou l’autrice, peut-on dire les deux, parfois je m’y perd avec votre foutue langue française…
Il savait que ces “attentats” avaient Ă©tĂ© arrangĂ©s par les services secrets IsraĂ©liens afin que la sĂ©curitĂ© des lieux soit renforcĂ©e. Malin ce garçon !”
“Après 2001, les coups tordus se sont multipliĂ©s”.
“C’est arrivĂ© par vagues.
En Europe, les nouvelles pistes d’enquêtes sur les attentats de Madrid du 11 mars 2004, s’orientent maintenant de plus en plus vers des membres manipulés de la police ayant manipulé à leur insu ou avec de l’argent de petits trafiquants.
La peur, on fait peur partout dans le monde, c’est mon job, je suis une spĂ©cialiste de la peur et de la terreur…“.
“C’est l’horreur, comment as-tu pu faire tout cela, et pourquoi me le dire ?”.
“Je ne crains rien, mes jours sont comptĂ©s, je suis dĂ©jĂ morte Ă leurs yeux.
Je meurs à petit feu, totalement irradiée.
Ils ont placĂ© un produit radioactif dans le siège de ma voiture parce que j’ai prĂ©venu des amies IsraĂ©liennes qu’elles ne devaient pas venir travailler dans les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Elles l’ont dit Ă d’autres et cela a donnĂ© une mauvaise impression sur ce qui s’est passĂ©.
Une mort rapide pour moi aurait été préférable, mais ils ont préféré jouer avec moi, sachant que de toute façon personne ne me croirait.
MĂŞme ici, personne ne me croirait, de plus je sais que le Prince t’as fait dire que je devais partir“.
“Oui, j’aurais dĂ» te laisser ou le Cheikh Abdul Rahmani t’a retrouvĂ©e.”
“J’Ă©tais Ă Ibiza, je pensais m’y amuser et y mourir tranquille.
Maintenant tu sais.
Tu as payĂ© pour savoir“.
“Non, j’ai payĂ© pour compte d’un ami, Patrick, qui m’a dit t’avoir connue, il m’a affirmĂ© qu’il Ă©tait amoureux de toi, qu’il voulait te sauver.
En fait peut-on sauver les gens d’eux-mĂŞmes ?”.
“Patrick t’a manipulĂ©, je ne le connais pas vraiment, juste une baise rapide.
Il est informé de beaucoup de choses.
Je crois qu’il sait pour les tueurs du Brabant-Wallon, ce fut une de mes premières missions.
Je crois qu’il cherche Ă se positionner en me faisant auditionner tant que cette affaire n’est pas prescrite“.
“Et tout ces coupables des attentats ?
Tout ces kamikazes, que vont-ils expier ?”.
“Aucun n’a Ă©tĂ©Â condamnĂ© dans le cadre des attaques du 11 septembre 2001, on prĂ©tend que les vrais auteurs du crime ont pĂ©ri dans les avions et n’avaient pas de complices.
Mais la mort de suspects idéaux n’est pas non plus une preuve de leur intention de devenir martyrs.
Il peut être extrêmement facile de faire passer un musulman pour un auteur d’attentat suicide.
On lui dit d’embarquer dans un avion, de se tenir debout prĂŞt d’une voiture piĂ©gĂ©e, explosion…
Boum !
Puis on envoie une revendication islamiste fabriquée sur Internet, une information immédiatement reprise en chœur par les médias de masse.
En rĂ©alitĂ©, combien de personnes musulmanes seraient vraiment prĂŞtes Ă se suicider pour leur cause, surtout si cela implique de tuer d’autres musulmans ou des touristes plutĂ´t que des militaires ?“.
“Y a-t-il une raison obscure au fait que les Etats-Unis n’ont toujours pas arrĂŞtĂ© leur ennemi public numĂ©ro un, Ben Laden ?”.
“Si les Etats-Unis ne l’ont arrĂŞtĂ© ni au Soudan en 1998, ni Ă DubaĂŻ en 2001, ni en Afghanistan, s’ils ont laissĂ© filer le mollah Omar, et s’ils prĂ©tendaient toujours, en septembre 2004 qu’un quart des dirigeants d’Al-QaĂŻda étaient toujours vivants, c’est que la croyance que ces personnes étaient en libertĂ© a servi et continue de servir indirectement leurs intĂ©rĂŞts Ă©conomiques.
Cela leur permet de mener sans fin une prétendue guerre contre le terrorisme, prétexte commode pour les vrais maîtres du monde pour prendre la planète pour leur chasse gardée.
Il est par ailleurs tout à fait possible que Ben Laden, malgré ce qu’on croit être sa réapparition en octobre 2004, soit mort au mois de décembre 2001 environ un mois après le début du siège des montagnes de Tora Bora le 16 novembre 2001, lorsque furent testées des bombes thermobariques.
Des gens se demandent toutefois s’il se cachait vraiment dans ces caves construites de 1969 à 1986 à la fois par son père, par les services pakistanais et saoudiens avec l’aide de la CIA, laquelle devait bien en avoir conservé les plans.
Mais peut-ĂŞtre a-t-il disparu de la circulation au cours des offensives suivantes, en janvier 2002 Ă Zhawar Kili.
Cela n’a d’ailleurs aucune importance.
Officiellement il vit toujours et vivra virtuellement tant que cela servira les intérêts américains.
Il faut souligner la façon dont les AmĂ©ricains ont gĂ©rĂ© toutes ces opĂ©rations en confiant les manĹ“uvres Ă des Afghans, en nĂ©gligeant des informations, et en bombardant sans encercler la zone“.
“On voit lĂ les mĂ©andres des dĂ©bats qui ont trait aux alliances et aux oppositions politiques”.
“N’oublie pas que les dĂ©tenteurs du pouvoir mĂ©diatique et politique ne paraissent se distinguer des militaires que par cette tendance : plus ils sont nombreux Ă appartenir Ă un corps, plus ils avancent Ă pas Les feutrĂ©s…
C’est à se demander si en matière de politique, la différence entre l’amateur épris d’idéal et le professionnel de la communication publique n’est pas la même qu’entre l’amante et la prostituée.
Sur ce je veux m’en aller.
Je te laisse mon numéro de portable.
Parle-en Ă ton ami le Cheikh Abdul Rahmani, cet immonde Master pervers…
Je vais retourner Ă Ibiza“.
Chapitre 7Â Â
Le suicidaire qui ne veut pas mourir…
Je n’ai rien dit au Cheikh Abdul Rahmani, je ne lui ai pas laissĂ© de message.
Pas de note, rien.
Je n’ai pas tĂ©lĂ©phonĂ© Ă Patrick, ni Ă quiconque.
J’ai laissĂ© la Cobra au parking de mon pied Ă terre de Cap d’Ail, et je suis parti vers Paris avec ma bonne vieille Jeep.
La radio égrène les nouvelles.
“Après les arrestations le 29 juillet, Ă Londres et Ă Rome, de trois des poseurs de bombe prĂ©sumĂ©s des tentatives d’attentat du 21 juillet, les suspects de la deuxième vague de terreur visant le rĂ©seau de transport de la capitale britannique semblent dĂ©sormais tous sous les verrous.
Un certain Mohamed est le suspect numéro un.
La police a lancĂ© six grenades incapacitantes dans son appartement situĂ© dans un HLM, puis des policiers encagoulĂ©s du “SO13” lourdement armĂ©s se sont prĂ©cipitĂ©s Ă l’intĂ©rieur, l’en on extrait, puis l’on emmenĂ© vers le commissariat de haute sĂ©curitĂ© de Paddington Green.
Le suspect numĂ©ro deux, un certain Mouktar Sad Ibrahim, 27 ans, a Ă©galement Ă©tĂ© interpellĂ© lors d’un raid similaire un peu plus tĂ´t dans un autre HLM de ce quartier de l’ouest londonien. Il s’agit, tout comme le dĂ©nommĂ© Mohamed, d’un rĂ©fugiĂ© venu d’Afrique de l’Est, naturalisĂ© britannique malgrĂ© une condamnation Ă la prison pour agression armĂ©e.
C’est lui qui a tentĂ© de faire exploser le bus 26 Ă Hackney.
Osman Hussain est le suspect numĂ©ro trois, un britannique de 27 ans d’origine somalienne qui vivait Ă Stocwell au sud de Londres.
Il a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© dans un magasin de la banlieue de Rome au cours d’un raid des services antiterroristes italien aux environs de 18 heures.
C’est lui qui serait responsable de la bombe sur la rame de mĂ©tro de Shepherd’s Bush.
Suspect numĂ©ro quatre, Yasin Hassan Omar a Ă©tĂ© interpellĂ© mercredi au cours d’une opĂ©ration de police Ă Birmingham.
Parallèlement, deux femmes ont été arrêtées à la gare de Liverpool Street par des bobbies de la police des transports.
Quand ces derniers leur ont demandĂ© d’ouvrir leurs sacs, elles se sont enfuies en hurlant, poursuivies puis rattrapĂ©s par les bobbies.
Quoique leur sac ne contenait que des provisions achetées dans un supermarché local, leur attitude suspecte a dicté aux policiers de les maintenir en garde à vue prolongée.
Un cinquième poseur de bombe serait en fuite.
Il a cachĂ©Â une bombe dans un sac poubelle qu’il a camouflĂ© au fond d’un buisson du parc de Little Wormwood Scubs, Ă quelques encablures des HLM ou se cachaient les deux premiers suspects.
La police a re-visionnĂ© plus de 15.000 cassettes enregistrĂ©es par les camĂ©ras de vidĂ©osurveillance, en particulier des stations de mĂ©tro et analysĂ© les dĂ©positions de 1.800 tĂ©moins ou rescapĂ©s des attentats ainsi que les 5.000 appels reçus sur une ligne rouge spĂ©cialement ouverte pour les besoins de l’enquĂŞte“.
Ils ont Ă©tĂ© balancĂ©s, jamais on ne va retrouver qui leur a ordonnĂ© d’agir.
C’est un système Ă©tanche, bien cloisonnĂ©.
Les suspects sont certainement convaincus d’avoir agi au nom d’Allah.
Il a bon dos Allah.
Quand aux deux femmes qui s’enfuient en hurlant avec leur sac de provisions alimentaires, c’est tragi-comique…
“Le roi Fahd d’Arabie Saoudite est dĂ©cĂ©dĂ©, nous vous donneront plus d’informations dans le cours de la journĂ©e“.
Je possèderais encore les deux Panther de Ville du roi Fahd, qui sait si elles n’auraient pas gagnĂ© en valeur maintenant…
Ma Grand-mère paternelle qui vivait d’antiquitĂ©s mobilières ne voulait jamais vendre parce que, disait-elle, tout vaudra encore plus dans quelques temps…
Je tĂ©lĂ©phonerai au Cheikh Abdul Rahmani tout Ă l’heure pour lui prĂ©senter mes condolĂ©ances.
“Le ministre de l’IntĂ©rieur italien, Giuseppe Pisanu est très satisfait de l’arrestation Ă Rome de l’un des quatre prĂ©sumĂ©s terroristes des attentats ratĂ©s de Londres du 21 juillet.
Il a dĂ©clarĂ© qu’il s’agissait d’un signal positif justement le jour ou le SĂ©nat a adoptĂ© presque Ă l’unanimitĂ© le dĂ©cret antiterroriste.
Il a ajoutĂ© que cette arrestation confirmait la validitĂ© de système de sĂ©curitĂ© et l’efficacitĂ© de la collaboration internationale“.
C’est l’Europe policière qui se met en place.
BientĂ´t la collaboration s’Ă©tendra aux dĂ©lits mineurs de circulation et un peu plus tard il y aura une collaboration fiscale.
“C’est la police Britannique qui a localisĂ© le prĂ©sumĂ© terroriste, d’abord Ă Londres mercredi, puis Ă Paris, Ă Milan, et enfin Ă Rome, grâce Ă son tĂ©lĂ©phone portable.
Le décret antiterroriste va être accepté par la Chambre Italienne ce qui le transformera en loi.
Ce dĂ©cret du gouvernement Italien avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© au lendemain des attentats de Londres du 7 juillet, alors que les menaces contre l’Italie se multipliaient.
Lorsque six touristes italiens ont pĂ©ri quinze jours plus tard dans les attentats de Charm el-Cheikh, l’Italie toute entière a plongĂ© dans la psychose du terrorisme.
Mercredi dernier, les Romains ont mĂŞme cru que l’eau de la capitale avait Ă©tĂ© empoisonnĂ©e par des terroristes. Tous les magasins vendant de l’eau en bouteille ont Ă©tĂ© pris d’assaut.
La nouvelle loi antiterroriste contestĂ©e uniquement par la gauche la plus radicale, prĂ©voit le prolongement de la garde Ă vue, l’accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures d’expulsion de suspects, le prĂ©lèvement d’ADN de toute personne suspecte, la pĂ©nalisation du recrutement de terroristes, l’archivage systĂ©matique des numĂ©ros de tĂ©lĂ©phones lors de toutes communications, et l’interdiction du port en public de tchadors, burqas et autres voiles.
En sus, l’armĂ©e et la police qui sont maintenant chargĂ©s de surveiller les objectifs stratĂ©giques comme les aqueducs, les centrales Ă©lectriques et les centres de tĂ©lĂ©communication, pourront procĂ©der Ă des perquisitions et arrestations de suspects en attendant la police judiciaire et l’intervention de la justice.
Selon les services secrets italiens, information relayĂ©e par les services secrets IsraĂ©liens, les indices d’attentats seraient dus Ă cause de l’augmentation spectaculaire de l’immigration en provenance de la très musulmane Corne d’Afrique, la Somalie, et une prolifĂ©ration de mosquĂ©es, de centres culturels et d’Ă©coles coraniques dans toute l’Italie.
Sylvio Berlusconi a dit qu’une attaque contre l’Italie Ă©tait imminente.
Certains hommes politiques de la ligue du nord voudraient faire fermer immĂ©diatement les mosquĂ©es et les Ă©coles coraniques“.
Bigre, on en revient aux mĂ©thodes fascistes de l’Ă©poque de Mussolini, dĂ©lations comprises…
L’Italie a Ă©tĂ© placĂ©e en Ă©tat d’alerte intense malgrĂ© qu’il n’y a pas d’Ă©lĂ©ments prĂ©cis et irrĂ©futables, seulement des circonstances convergentes…
On est en plein climat insurrectionnel.
Il ne va pas faire “bon” en Italie, et mĂŞme au Royaume-Uni, de dĂ©passer les limitations de vitesse au volant d’une voiture pourrie et cabossĂ©e, pour un “Mohamed” quelconque qui aurait une tĂŞte de “Mustapha”…
“Le roi Fahd d’Arabie saoudite est mort ce lundi Ă l’âge de 84 ans, après avoir rĂ©gnĂ© pendant plus de deux dĂ©cennies sur le premier pays producteur et exportateur mondial de pĂ©trole.
Son frère Abdallah ben Abdel Aziz lui succédera.
Fahd, dont le nom signifie lĂ©opard en Arabe, avait accĂ©dĂ© en 1982 au trĂ´ne de l’Arabie saoudite, pays qui dĂ©tient les rĂ©serves de pĂ©trole les plus importantes du monde.
Le prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz, 82 ans, a succédé au roi, a annoncé la télévision officielle saoudienne, indiquant que le ministre de la Défense, Sultan ben Abdel Aziz est devenu prince héritier.
Le roi Fahd, malade depuis plusieurs années, était hospitalisé depuis le 27 mai.
Sa santĂ© s’Ă©tait dĂ©tĂ©riorĂ©e Ă partir de 1995 Ă la suite d’une embolie cĂ©rĂ©brale, ce qui l’avait amenĂ© Ă abandonner le pouvoir Ă son demi-frère, le prince Abdallah, qui dirigeait de facto le royaume depuis lors. Selon des sources mĂ©dicales au King Faysal Specialist Hospital, le dĂ©cès du souverain saoudien est intervenu lundi Ă l’aube.
Les quatre chaĂ®nes de la tĂ©lĂ©vision saoudienne officielle, dont une en langue anglaise, ont interrompu leurs programmes pour diffuser des versets du Coran avant d’annoncer le dĂ©cès du roi.
Des prières Ă la mĂ©moire de Fahd seront faites mardi après-midi Ă la mosquĂ©e de l’Imam Turki ben Abdallah Ă Ryad, toujours selon la tĂ©lĂ©vision qui n’a pas prĂ©cisĂ© quand le roi sera inhumĂ©.
Les membres de la famille royale ont prĂŞtĂ© allĂ©geance au nouveau roi Abdallah, a encore indiquĂ© la tĂ©lĂ©vision ajoutant que ce dernier a choisi Sultan ben Abdel Aziz comme prince hĂ©ritier“.
Bon, Ă©videmment, un Mustapha avec une tĂŞte de Mohamed roulant en Rolls-Royce, ce ne serait pas pareil.
Je vais tĂ©lĂ©phoner au Cheikh Abdul Rahmani…
“Allo, Cheikh Abdul Rahmani, Patrice De Bruyne Ă l’appareil, bonjour, je ne vous dĂ©range pas ?”.
“Non mon ami, vous ne me dĂ©rangez jamais, qu’Allah le misĂ©ricordieux vous protège, et il sait que vous en aurez besoin“.
“Sincères condolĂ©ances, je sais que vous Ă©tiez très proche du roi Fahd et de sa famille”.
“Merci mon ami, il est au paradis aux cotĂ©s d’Allah“.
“Je crois me souvenir qu’avant d’ĂŞtre roi, le prince Sultan Fahd, nĂ© en 1928, fut placĂ©Â Ă la tĂŞte du ministère de la DĂ©fense et de l’Aviation en 1963 ce qui lui a donnĂ© tous pouvoirs dans les aspects militaires et policiers en Arabie Saoudite.
De cette Ă©poque et particulièrement lorsqu’il est devenu roi, il n’a cessĂ© d’entretenir des relations Ă©troites avec les Etats-Unis, mĂŞme si celles-ci ont Ă©tĂ© mises Ă rude Ă©preuve par les attentats terroristes du 11 septembre 2001, dont 15 des 19 auteurs Ă©taient des Saoudiens.
De plus, je sais que l’Arabie Saoudite Ă investi des milliards de dollars dans l’Ă©conomie amĂ©ricaine dont elle dĂ©tient environ 14%.
C’est pharaonique. Georges W Bush, père et fils, sont associĂ©s avec quelques membres de la famille royale d’Arabie Saoudite dans des compagnies pĂ©trolières.
Depuis que les Etats-Unis ont envahi l’Irak et gèrent les ressources pĂ©trolières de ce pays, ils sont devenus, alliĂ©s Ă l’Arabie Saoudite, la plus grande puissance pĂ©trolière au monde”.
“MalgrĂ© son alliance avec Washington, l’Arabie Saoudite a pris ses distances par rapport Ă certains aspects de la diplomatie amĂ©ricaine.
Ils étaient impopulaires dans le monde arabe au cours des dernières années de la vie du roi Fahd.
Depuis deux ans, le roi a dĂ©clenchĂ© une lutte sans merci contre les partisans d’Al-QaĂŻda qui sont les auteurs d’une sĂ©rie d’attentats meurtriers, d’autant qu’ils s’en prennent directement au rĂ©gime Saoudien, et plus seulement aux Ă©trangers qui vivent dans notre royaume bĂ©ni de Dieu.
En dépit des efforts des néo-conservateurs américains qui continuent à alimenter une campagne anti-saoudienne aux Etats-Unis, le prince Abdallah a toujours entretenu des rapports directs avec le président George W. Bush.
Sa rĂ©cente visite en avril au ranch texan du prĂ©sident Bush et l’accueil qui lui a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain, illustrĂ© par les images des deux hommes marchant main dans la main, sont venus attester de leurs excellentes relations personnelles, mais surtout de l’amĂ©lioration des relations bilatĂ©rales depuis le 11 septembre.
Je puis vous confirmer, mon ami, et je suis bien placĂ© pour cela, que mon pays va continuer Ă assurer l’approvisionnement nĂ©cessaire du marchĂ© pĂ©trolier mondial.
Ne suis-je pas l’ami sincère qui vous a dĂ©voilĂ© la rĂ©alitĂ© des attentats terroristes et a retrouvĂ© “La Femme” qui en fut co-responsable ?“.
“Oui, Cheikh Abdul Rahmani, oui, je sais et je devine…”.
“Le roi Ă©tait, comme les trois souverains qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©, fils du roi Abdel Aziz, fondateur de la dynastie des Saoud et du royaume.
La dynastie a donné son nom au pays.
Le prince héritier Abdallah, demi-frère du souverain, succédera à celui-ci et va nommer son demi-frère Sultan, actuel ministre de la Défense, prince héritier.
Le prince hĂ©ritier devient automatiquement roi lors du dĂ©cès ou de l’abdication du souverain, bien que Fahd ait introduit en 1992 une loi fondamentale qui ouvre thĂ©oriquement la succession non seulement aux fils d’Abdel Aziz, mais aussi Ă ses petits-fils.
L’origine de la famille royale saoudienne remonte au 18e siècle, lorsqu’un seigneur du dĂ©sert, Mohammad ibn Saoud, a dĂ©cidĂ© en 1745 de consolider son pouvoir en s’alliant Ă un religieux prĂŞchant par le sabre le retour Ă un islam pur et dur, Mohammad ibn Abdel Wahab.
En 1818, les descendants de Mohammad ibn Saoud ont été défaits par les Turcs et leurs vassaux égyptiens, mais six ans plus tard, la famille Saoud a repris le contrôle de Ryad.
Les années suivantes seront marquées par des querelles familiales sur la succession.
En 1902, Abdel Aziz a chassĂ© de Ryad le clan rival des Rachidi et a entrepris de consolider graduellement son pouvoir en unifiant la pĂ©ninsule au fil de l’Ă©pĂ©e.
Il a pris ainsi le contrôle en 1913 de la côte le long du Golfe, puis en 1925 des villes saintes de la Mecque et Médine, près de la mer Rouge.
En 1932, il a Ă©tabli le royaume d’Arabie saoudite et s’est proclamĂ© roi.
Pour asseoir son autorité, il a multiplié les mariages avec les filles de ses chefs de tribus.
Il eut ainsi au total 45 fils, dont 25 sont toujours en vie. La famille royale compte environ 25.000 membres, dont 200 princes exercent une influence politique“.
“La vĂ©ritable annĂ©e charnière dans l’histoire de l’Arabie saoudite sera 1938, date oĂą du pĂ©trole est dĂ©couvert dans le royaume, en faisant l’un des pays les plus riches du monde”.
“C’est vrai, mon ami, qu’Allah vous bĂ©nisse, que l’Arabie saoudite possède les rĂ©serves les plus importantes de la planète.
A la mort du roi Abdel Aziz, le 9 novembre 1953, son fils Saoud, qu’il avait dĂ©signĂ© prince hĂ©ritier, lui a succèdĂ©. AccusĂ© de mauvaise gestion et de corruption, Saoud fut destituĂ© en 1964 par le Conseil des Ă©mirs, regroupant les principaux membres de la famille royale.
Son demi-frère Fayçal, prince hĂ©ritier, l’a alors remplacĂ©.
Cet architecte de la politique de modernisation du royaume fut misérablement assassiné par un de ses neveux, présenté comme un déséquilibré.
En mars 1975, son demi-frère Khaled lui a succĂ©dĂ© et règnera jusqu’Ă sa mort, en 1982.
Le prince héritier Fahd fut alors désigné roi et a désigné Abdallah, de deux ans son cadet, prince héritier.
C’est le prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud qui vous a vendu, par mon intermĂ©diaire, les deux Panther du roi, un coupĂ© et un cabriolet.
J’espère que vous en avez fait bon usage et bon profit en les vendant Ă un mĂ©crĂ©ant qui ne les a sans doute pas apprĂ©ciĂ© Ă leur royale valeur.
Je dois vous laisser mon ami. Allah vous protège, et moi aussi.
Je prend soin de “la Femme”, elle est sur mon yacht, je vais la faire dĂ©poser Ă Ibiza dès que je reviendrai d’Arabie Saoudite ou je pars tout Ă l’heure pleurer la mort de mon roi“.
“Toujours Ă©gal Ă lui mĂŞme ce Cheik Abdul Rahmani, une prĂ©cieuse relation…”.
La vie c’est quoi ?
Lentement crever, avec douceur, sans arrogance ni credo ?
Qu’est ce que je fais ici, comme un con, Ă rouler Ă tombeau ouvert en direction de Paris pour participer Ă une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e qui ne me rapportera rien que des emmerdes…
Je ne suis qu’un avorton esseulĂ© dont les territoires mĂŞlaient Buck Danny, Blake & Mortimer, Tintin, Spirou, Milou.
Avant, petit, jeune et innocent, j’Ă©tais le capitaine Haddock et forcĂ©ment mes pirates en fer blanc pas encore plastique cuvaient leur vin avec le chien des Baskerville, jolis joujoux, petit chou, cailloux, lorsque a commencĂ© Ă sonner l’âge hostile oĂą les corps se cognent, oĂą le dĂ©sir suinte et sue.
Les seins de ma voisine sous le corsage comme des abricots croquants sur lesquels j’ai giclĂ© et gĂ©mis en place des crachins solitaires dans la cuvette des waters.
Je ne suis que l’enfant bâtard de Bob Dylan et des Rolling-Stones, de Sergio Leone et Joan Beez, de Dirty Harry et Orange mécanique.
Suis-je looser ou winner ?
Je ne sais, je ne le saurais que mort, et mort on ne sait rien savoir.
Ne serais-je dès-lors qu’un suicidaire qui ne veut pas mourir…
Je suis nĂ© il y a trop longtemps, taureau ascendant gĂ©meaux, dans une ville de province Ă l’ombre d’une trop grande cathĂ©drale.
Un matin de mai, pondu complet en un pays plombé de crucifix où filles-mères et catins mettaient au monde.
Il est des vagins que la société isole mais que la miséricorde accueille.
Je suis le fils, l’éponge absorbant les turbulences divines.
Entre Paraclet et putains, foutre et foudre, Sainte Rita rayonne, SĹ“ur catin pleure.
Je suis l’enfant aux yeux verts ais-je pleuré, le lendemain, la Vierge remontait des égouts.
Je garde l’hostilité revancharde de ceux à qui la vie accorde un statut intermédiaire, une hostilité de classe, l’esprit de vengeance qui fait les ordures, les parvenus ou les désespérés.
La haine.
Une haine qui n’est pas des zones suburbaines où le salopard se plaint et s’affiche en soupapes teutonnes, qui n’est pas le sanglot long et dégénéré des consanguinités déconfites de l’aristocrate plaisanterie de la vie, qui n’est pas la fanfaronnade fin de siècle de la pénible progéniture polytechnico-scribouillarde de la bourgeoisie civilisée, non plus le dédain cynique ou caritatif des élites.
Je suis le glaviot sanglant dérivant solo, selon mon origine, mécréant, nain et géant, ivre de vie à en cuver la mort, sublime et parfois médiocre, une morve mauve, morne et engourdie, dont les soliloques autodidactes ne renient rien mais guettent l’issue à travers l’effort.
Je suis le sagouin cerné, je suis un humain déshumanisé.
DĂ©finitivement extra et ordinaire.
Je mate les mélos et les larmes me montent.
Time takes a cigarette, puts it in your mouth.
Retour au Rock’n’roll, et aux mélopées de chanteurs de salle de bain, Capri c’est fini, idem, trémolos identiques, les connes dansent toujours et j’attends le quart d’heure américain, je n’aime pas l’éternité des hit-parades.
Les chansons populaires sont les requiems de nos rêves, synthétiques slows et modernes fados, métriques mélancoliques où j’abîme mes fantômes, et marche d’émotion.
Les mots bleus, dans le cœur des macaques.
Puis, avec Brel, chanter ĂŞtre une heure, une heure seulement, beau et con Ă la fois…, ou se rĂ©fugier Ă l’intĂ©rieur d’un bistroquet cosmopolite oĂą s’excitent, sous les nĂ©ons frĂ©nĂ©tiques, de rutilants exotiques, occupĂ©s Ă parier, jouer, crier, tandis qu’une blondasse demi-pute cassĂ©e fripĂ©e claque du talon, virevolte et danse, sur les rythmes suaves et poisseux dĂ©gueulĂ©s d’un antique juke-box, chantant Ă tue-tĂŞte de coulants couplets d’Enrico Macias.
Ordinaire.
Anti-dandy, no-wave, j’emmerde les minorités éthiques, sexuelles ou esthétiques, et autres préséances de clan, rites, tics, tocs, sécuritaires tribus et séminaires où l’individu est sommé de se situer, de se soumettre.
Je n’appartiens pas.
Moi, et ma propre définition du crime.
Sous les postures, sous les postiches, apparaissent les profondeurs empoisonnées, la crasse des cycliques cénacles de cloportes : ravers, babos, anti-mondialistes, gothiques, rasta, trotskistes, liste non-exhaustive de personnes à pousser vers les falaises.
Ni peuple, ni patrie, je suis le gadjo à la dérive dans les villes, l’air terriblement normal.
Lire L’Équipe dans un P.M.U., admirer les dribbles de Diouf, et partager avec CĂ©line cette sentence : “Ils nous entendent et comprennent rien…, la terre veut pas d’hommes, veut que des hominiens…, l’homme est un dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© un monstre parmi cela, qui heureusement se reproduit de plus en plus rarement…” ; ou ces mots du Messie : “Je hais, je mĂ©prise vos fĂŞtes et je ne puis sentir vos rĂ©unions solennelles“.
Me voilĂ , misanthrope balbutiant sa nĂ©vrose et son dĂ©goĂ»t, ver solitaire, tĂ©nia qui se prend pour un tueur, je suis un enfant de la classe moyenne, parfois possĂ©dĂ© par la possibilitĂ© du meurtre…
Human-Bomb, Baader, sortilèges sordides et héroïques pour sage petit bourgeois, branleur, bref un brin con naviguant au gré des alambics.
Pendant ce temps, l’air du temps, ou l’art d’accommoder les restes dans les paradis high-tech…, les dieux retournent leur veste et la croissance se calte, en catimini ; entre Technikart et Les Echos, les boss font faillite.
Las, le grand Mickey peut raccrocher son chapeau-claque, sa perruque et sa bite, le cycle de la déraison des corps s’achève, de source officielle, ce n’est plus tendance.
“Non Ă l’intox X“, les mĹ“urs sont fonction des indicateurs Ă©conomiques, la trique et le CAC, les parvenus de Miss Partouze retournent Ă leur progĂ©niture, adultĂ©rant classiquement, comme au bon vieux temps des courbes du chĂ´mage, safe-sex et cold-wave, les corbacs rechaussent leurs circuits, cadavres et bile, retour au Dieu saigneur de l’Ancien Testament.
De Dutroux Ă Nihoul, de Saint-Laurent aux noires collections, rĂ©seaux et rĂ©cessions, Outraux la honte, exit les annĂ©es fric bis, croisons la crise !…
Éloge du conformiste, quiet et inquiet, autoportrait, au-dessus des sphères, silencieux, fébrile, fleur bleue, susceptible, orgueilleux, secret, isolé volontaire un peu mégalo, pessimiste et forcené, énigmatique, banalement sain d’esprit.
On commence par rĂŞver au surhomme et on finit par Ă©taler sa merde sur les murs…
Paris, connerie, me voici !
Chapitre 8Â Â
Tout le monde y pense…
Tony Orbisson : Bienvenue Mesdames et Messieurs sur le plateau de l’Ă©mission “Tout le monde y pense“, avec ce soir comme invitĂ©, les personnages les plus en vue de l’hexagone… Et maintenant…
(Fond musical avec la chanson “It’s a wonderfull day de Ray Charles“.
Le public oscille en rythme en levant les bras.)
Tony Orbisson : Voiciiiiiiii Patrice De Bruyne, Pierre Deydet, Patrick Lebastien, Manuelle bĂ©lart… qui seront rejoint tout Ă l’heure, Mesdames et Messieurs par Ric Larant, Yvan Claremer et Patrick Heinderickx qui vient d’ĂŞtre victime d’une tentative d’attentat, c’est du moins ce qu’on vient de m’annoncer par tĂ©lĂ©phone. Sachez aussi que ce soir j’officierai seul puisque notre fidèle Lara Bouffie termine la mise en boĂ®te de son prochain film…
(J’entre sur le plateau, avec les autres invitĂ©s, en descendant quelques marches, le tout sur fond musical de tambours. Je serre les mains des invitĂ©s, on se dit tous bonsoir, bonsoir, bonsoir, bonsoir, avant d’aller nous asseoir sur des sortes de fauteuils-tabourets.
Le public est debout et applaudit.)
Tony Orbisson : Bon, je commence avec le personnage le plus sulfureux de cette Ă©mission, Patrice De Bruyne, bonsoir, vous ĂŞtes nĂ© en 1949, vous avez cinquante-six ans, vous ĂŞtes une sorte d’antiquaire en voiture de collection et hors normes, vous avez Ă©tĂ© l’Ă©diteur des magazines Chromes & Flammes qui Ă©taient publiĂ©s dans le monde entier Ă 500.000 exemplaires mensuels, vous avez Ă©galement publiĂ© des magazines de dĂ©coration et d’architecture, des journaux et des romans, vous avez Ă©tĂ© responsable de clientèle dans une agence de publicitĂ© amĂ©ricaine et en plus de vos occupations automobiles vous ĂŞtes Quelqu’un sur le Web ou vous Ă©crivez divers articles dans des sites que vous avez crĂ©Ă©, un de ceux-ci qui comportait 50.000 membres et qui recevait 10.000 visiteurs par jour, vient d’ĂŞtre fermĂ© ce matin mĂŞme sans qu’on vous donne aucune explication, c’est sans doute en relation avec ce que vous y dĂ©voiliez jour après jour sous le titre Les Secrets Interdits, dont un de ces secrets est le tĂ©moignage d’une femme, agent secret du Mossad israĂ©lien qui vous a dĂ©voilĂ© qu’elle Ă©tait la personne qui a placĂ© des balises dans les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Des balises, Mesdames et Messieurs, sont des émetteurs radio qui guident les avions.
Voilà , bienvenue à Tout le monde y pense…
Pierre Deydet : Eh oui, c’est un personnage ce mec, tu connasses, oui ? Pitinggggg !
Patrice De Bruyne : Merci de m’avoir invitĂ© sur votre plateau.
Tony Orbisson : Vous avez donc recueilli le témoignage de…
Patrice De Bruyne : Mm-mm…
Tony Orbisson : …enfin d’une femme que vous nommez “La Femme” parce qu’elle est agent secret du Mossad. VoilĂ . Vous venez ce soir pour tĂ©moigner Ă votre tour de ce que cette femme vous a avouĂ© et de votre intention de relancer votre site-Web ; www.SecretsInterdits.com dans lequel vous allez publier la totalitĂ© des terribles secrets du monde.
Patrice De Bruyne : Je compte Ă©galement en faire un roman en collaboration d’écriture avec mon ami Patrick Heinderickx qui a lui mĂŞme Ă©tĂ© confrontĂ© Ă divers Ă©lĂ©ments majeurs concernant cette histoire, et ce dans le cadre de quelques voyages qu’il a effectuĂ© aux USA. Ce roman devait se nommer “PĂ©troland“, compte tenu des rĂ©vĂ©lations qu’on nous a fait, il s’appellera “Les Protocoles de Sion“… Mais pour ma part je termine actuellement un roman sur des points plus gĂ©nĂ©raux de cette affaire, roman qui va se nommer “Dictatucratie“…
C’est la dĂ©rive de nos dĂ©mocraties vers la dictatucratie après avoir Ă©tĂ© contaminĂ©es par la particratie.
Tony Orbisson : Il devait nous rejoindre, il a pour l’instant Ă©tĂ© retardĂ© parce qu’on aurait voulu le tuer alors qu’il se rendait Ă cette Ă©mission. Mais sans rĂ©elles nouvelles, il est Ă craindre qu’il ne sache pas se prĂ©senter. Votre roman s’appellera donc “Dictatucratie”. Il sortira dans quelques semaines et traitera donc de la vĂ©ritĂ© cachĂ©e sur les rĂ©els commanditaires des attentats terroristes. Ceux du 11 septembre 2001, mais aussi ceux de Madrid, de Londres, ainsi que ce qu’on a appelĂ© en Belgique ; les tueurs du Brabant Wallon. Vous nous dites des mots nouveaux…, particratie, dictatucratie…, donnez-nous quelques explications.
Patrice De Bruyne : Le vĂ©ritable pouvoir dans toute dĂ©mocratie, c’est la bureaucratie. La nature a horreur du vide et ceux qui sont les mieux armĂ©s pour l’occuper en ce qui concerne notre nature dĂ©mocratique, ce sont les fonctionnaires qui n’ont de cesse de bureaucratiser. C’est un pouvoir par dĂ©faut, par inertie. Tous les hommes politiques sont entourĂ©s de bureaucrates, de fonctionnaires qui sont seuls Ă mĂŞme de comprendre le fonctionnement de l’Etat. Ce sont eux qui concoctent les lois et ce sont les lois qui rĂ©gentent un pays. Les bureaucrates sont des fonctionnaires et ce sont des gens qui veillent Ă leur bien-ĂŞtre avant celui des autres. Ils font donc partie d’un parti qui est censĂ© les reprĂ©senter au mieux, tout comme ils reprĂ©sentent leur parti. Le dĂ©veloppement du syndicalisme a donnĂ© de la puissance Ă divers partis et ceux-ci ont donc tout naturellement donnĂ© des directives, des voies Ă suivre. Au fil du temps, la bureaucratie fonctionnarisĂ©e a comme fusionnĂ© avec l’idĂ©ologie des partis, toujours partisane, et la dĂ©mocratie a Ă©voluĂ© vers la particratie.
Tony Orbisson : Ce sont donc les partis qui dirigent la politique, c’est-y pas le propre des partis politiques ?
Patrice De Bruyne : Lors d’un vote, de l’acceptation d’une Loi concoctĂ©e par des fonctionnaires particrates…, les partis font la loi en donnant des directives de votes aux politiciens de leur bord. Ce n’est donc plus vraiment une dĂ©mocratie ou les hommes politiques, les Ă©lus, votent en fonction de leur vĂ©ritable rĂ´le. Maintenant, nous sommes entrĂ©s dans la dictatucratie, une Ă©volution. C’est soit une dictature dĂ©mocratique comme aux Etats-Unis, ou une dĂ©mocratie dictatoriale comme de plus en plus en Europe.
Tony Orbisson : Ce n’est pas la mĂŞme chose ?
Patrice De Bruyne : Non, il y a des nuances. Depuis le coup d’Etat de l’assassinat de Kennedy, l’AmĂ©rique est devenue une dictature dĂ©mocratique. Ce sont les forces Ă©conomiques, les industries qui dirigent. Le dictateur est Ă©lu dĂ©mocratiquement, du moins est-ce l’image donnĂ©e au public. En Europe, le cancer qui a minĂ© la dĂ©mocratie, ce sont les syndicats reprĂ©sentĂ©s par des partis qui donnent des ordres, des instructions non discutables Ă “leurs” hommes politiques. Ils ne visent pas le bien-ĂŞtre de leur pays, mais le bien-ĂŞtre de leur idĂ©ologie. Tous se rejoignent pourtant dans le pouvoir. Pour garder le pouvoir, les USA se servent de la stratĂ©gie de la peur engendrĂ©e par la terreur. Cela marche tellement bien, que tous les gouvernements s’en servent…
Tony Orbisson : Bon, nous allons donc approfondir tout cela. Vous savez comment on fait ? Attention ! Un, deux, trois…
(Un thème musical publicitaire des annĂ©es soixante-dix “Aaa-dou-dou-dou-dou-dou-dou” envahit tout l’espace. Les gens agitent leurs mains selon le rituel instituĂ© par Tony Orbisson qui montre la maquette quadrichromie du roman “Dictatucratie” Ă la camĂ©ra).
Pierre Deydet : Si vous me laissez placer un mot, je vous dirai que…
Tony Orbisson : Alors, oui, c’est très fort, ce sera un roman explosif, le tĂ©moignage d’une femme agent secret du Mossad qui est atteinte d’un cancer parce que ses supĂ©rieurs ont placĂ© des produits radioactifs dans le siège de sa voiture.
Pierre Deydet : Ouais, dites la marque de la bagnole que je n’achète pas la mĂŞme.
Tony Orbisson : Vous dites que ce sont les américains qui sont les réels commanditaires des attentats terroristes.
Patrice De Bruyne : Oui, pas seulement le gouvernement amĂ©ricain mais aussi les autres gouvernements qui sont alliĂ©s actifs des amĂ©ricains. En fait ce sont les services secrets qui ont tirĂ© les enseignements de plusieurs dizaines d’annĂ©es. En rĂ©sumĂ© c’est crĂ©er la terreur pour engendrer la peur. Et la peur suscitĂ©e dans les populations permet de faire passer des augmentations de budgets pour renforcer la sĂ©curitĂ©. En rĂ©alitĂ©, les sommes colossales engagĂ©es pour la sĂ©curitĂ© permettent de renforcer les moyens policiers et militaires. C’est au dĂ©triment de toutes les libertĂ©s individuelles. Les gens apeurĂ©s par ce qu’ils voient et entendent acceptent ces renforcements sans broncher sans se rendre compte qu’ils perdent peu Ă peu leurs libertĂ©s.
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Moi je pense que… En fait je crois qu’il a raison parce que il y a… Enfin, pour moi, ce qu’il dit concernant le gouvernement amĂ©ricain et Bush, c’est la vraie fusion entre un fou furieux et un manipulateur, le manipulateur Bush sait très bien ce qu’il fait en permanence, donc il instrumentalise des mensonges… et l’illuminĂ© Bush, le mĂŞme, ben, il y croit et il y va. Pitingggggg c’est clair, non ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : C’est Ă dire que quand Bush a dit au monde que c’Ă©tait Saddam Hussein qui avait des armes de destruction massive et qu’il finançait Al QaĂŻda, il Ă©tait vraiment convaincu. J’ai vu ce qu’il disait sur les gravats des tours effondrĂ©es à cotĂ© d’un pompier. Il Ă©tait vraiment convaincu de ce qu’il disait et c’est peut-ĂŞtre ce qu’il y a de plus effrayant sachant que c’est lui et son gouvernement qui ont fait Ă©crouler les tours. J’ai mĂŞme pleurĂ© Ă ce moment, pitinggggg !
Tony Orbisson : Alors, bon, Georges Bush n’est pas là ce soir pour vous répondre. De toute façon, je crois…
Pierre Deydet : Mmmmmm.
Tony Orbisson : …qu’il ne va pas faire de livre en rĂ©ponse…
Pierre Deydet : Ouais, j’en… je crois, ouais (sourire).
Patrick Lebastien : Tony !
Tony Orbisson : Oui…
Patrick Lebastien : Est-ce que ça veut dire que dans…, oui, en fait j’ai regardé aussi Georges Bush, est-ce que ça veut dire que tout est faux ?
Tony Orbisson : Ben, on va en parler, hein… MagnĂ©to, Louis !
(Court intermède musical puissant pour annoncer la sĂ©quence “Tout le monde y pense profondĂ©ment“)
Tony Orbisson : Alors beaucoup de gens ont été abusés par Georges Bush et les Etats-Unis…
Manuelle BĂ©lart : C’est grave tout ça, non ? Lorsque j’Ă©tais Ă Cannes, vous savez, pour le festival ou on monte les marches, et bien, il n’y avait pas de menace terroriste mais on y pensait, surtout les gens de la sĂ©curitĂ©. Tout le trajet des 500 mètres entre l’HĂ´tel et le palais des festivals, j’en parlais avec BenoĂ®t vous savez le comique, BenoĂ®t Levoorde… Bon, bien, mais il ne s’est rien passĂ©, on a montĂ© les marches, c’est tout. Mais les attentats c’est grave… Non ?
Tony Orbisson : Oui c’est grave parce qu’en plus les autres attentats terroristes sont Ă©galement commanditĂ©s par les amĂ©ricains…
Pierre Deydet : Mm-mm… Ras le bol du franglais et de l’invasion culturelle de l’empire amĂ©ricain ! Ras le bol des conneries hollywoodiennes ! Ras le bol du protectionnisme criminel amĂ©ricain ! Ras le bol du gangstĂ©risme commercial des Etats-Unis !
Tony Orbisson : Donc beaucoup de gens ont été abusés par lui et que s’est-il passé ? Comment ce type qui était crédible, d’un seul coup, a pu se mettre à raconter n’importe quoi ?
Patrice De Bruyne : Les Etats-Unis ont toujours eu besoin d’un prĂ©texte pour entrer en guerre, comme Ă Pearl Harbor par exemple. Le prĂ©sident Roosevelt savait que les Japonais allaient attaquer leur base du Pacifique et ils n’ont rien fait pour pouvoir apparaĂ®tre comme des victimes… Mais bon, pas stupides ils ont malgrĂ©-tout dĂ©placĂ© leurs porte-avions. Il n’y avait aucun porte-avions Ă Pearl harbor le jour de l’attaque Japonaise, ils avaient reçu instruction d’aller faire comme une promenade en mer… (Rires)… Bref, il n’y a pas que cet exemple, toutes les guerres amĂ©ricaines ont commencĂ© parce que les Etats-Unis avaient Ă©tĂ© attaquĂ©s, mĂŞme si cette attaque Ă©tait peu importante. Le nombre de personnes tuĂ©es Ă Pearl Harbor est quasi le mĂŞme que ceux des tours du World Trade Center, entre 2.500 et 2.800. Ces exemples et les rĂ©actions mondiales ont dĂ©montrĂ© au gouvernement amĂ©ricain que pour envahir l’Irak, il fallait avoir Ă©tĂ© attaquĂ© par l’Irak
Pierre Deydet : Je ne sais pas ce qui l’a conduit finalement à aller là . Ce qui est certain, c’est que… Je crois que, contrairement à ce qu’on pensait, lui et d’autres, parce que, finalement, on a découvert qu’il n’était pas seul, en quelque sorte, ce n’était pas des gens qui étaient, comme ils le prétendent, des amoureux de la vérité, de la transparence…ces américains je veux dire, vous me suivez-là ? Oui ?
Tony Orbisson : Mm-mm…
Patrice De Bruyne : Comme l’Irak n’a pas attaquĂ© les Etats-Unis, il fallait un prĂ©texte indirect. D’abord on a laissĂ© croire Ă Saddam Hussein qu’il pouvait attaquer l’Iran. Saddam s’y est cassĂ© les dents, a dĂ©pensĂ© des fortunes en bazars militaires, a perdu des dizaines de milliers d’hommes. Les amĂ©ricains ne lui ont jamais payĂ© un dollar comme ils lui avaient promis. Au contraire ils se sont rĂ©jouis que cela affaiblissait les moyens militaires et financiers de l’Iran et de l’Irak… Ensuite Saddam qui l’a trouvĂ© mauvaise, a attaquĂ© le KoweĂŻt pour prendre possession de ses puits de pĂ©trole en paiement de ce qu’il n’avait pas reçu des amĂ©ricains. Les Saoudiens qui possèdent 14% de l’Ă©conomie US ont alors poussĂ© les amĂ©ricains Ă venir jouer aux gendarmes, ce qui remettrait Saddam Ă sa place. C’Ă©tait-lĂ le moyen qu’avaient les amĂ©ricains pour envahir l’Irak en retour, mais l’opinion mondiale n’Ă©tait pas encore prĂ©parĂ©e Ă cela… Les AmĂ©ricains se sont donc arrĂŞtĂ©s Ă la frontière Irakienne. Saddam devenu fou de rage a alors consolidĂ© son pouvoir en organisant quelques massacres internes contre ses dissidents, ce qui arrangeait Ă la fois les Turcs, les Russes et les AmĂ©ricains… Les IsraĂ©liens toutefois n’avalaient pas que Saddam leur avait envoyĂ© des missiles sur JĂ©rusalem…
Pierre Deydet : Les IsraĂ©liens, ce sont des gens qui font commerce, qui vivent en Ă©tant persuadĂ©s qu’ils sont entourĂ©s de complots. Alors je pense qu’on pourrait en parler longuement parce que, aux Etats-Unis, c’est quelque chose de très connu… oui que les IsraĂ©liens… Quoi, pitinggggg, vous me coupez la parole ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ben, les Etats-Unis seraient sacrĂ©s et intouchables parce qu’ils nous auraient dĂ©livrĂ©s du fascisme et du racisme hitlĂ©riens. Bof ! Rappelons que le peuple des Etats-Unis ne voulait absolument pas faire la guerre Ă Hitler dont les idĂ©aux fascistes et racistes Ă©taient soutenus par l’immense majoritĂ© des AmĂ©ricains, et qu’il a fallu la manĹ“uvre de Pearl Harbor concoctĂ©e par Churchill et Roosevelt, avec l’aide incontestable de la stupiditĂ© japonaise, pour le faire changer d’avis. Rappelons surtout qu’ils sont venus pour nous annexer purement et simplement avec l’accord de leurs amis anglais et en aucun cas pour nous libĂ©rer, qu’ils ont dĂ©barquĂ© en Normandie en ayant dĂ©jĂ frappĂ© une monnaie française d’occupation, et que, bizarrement, nous n’avons dĂ» notre salut qu’à l’ogre Staline qui ne voulait pas d’une France occupĂ©e par l’armĂ©e amĂ©ricaine….
Tony Orbisson : Ouais…
Patrick Lebastien : Des informations, vous en avez ? Parce que si oui, je vous invite à mon émission, prenez, voici ma carte…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ouais, ok, je viendrais, pitinggg, j’espère que c’est pour faire la fĂŞte. Bon… Autre exemple : l’amitiĂ© entre nos deux peuples remonterait Ă Lafayette et Ă la mythique guerre d’indĂ©pendance des Etats-Unis. J’affirme que les frais engagĂ©s pour cette Ă©nième guerre contre la tyrannie des mers de l’Angleterre ont menĂ© Louis XVI et Marie-Antoinette Ă la guillotine et provoquĂ© une sanglante rĂ©volution europĂ©enne Ă la faveur de laquelle nos chers alliĂ©s AmĂ©ricains, dixit Marie-Antoinette, se sont emparĂ©s de nos possessions, doublant ainsi les leurs. Les territoires qu’ils nous ont volĂ©s sont les treize Ă©tats qui vont de la Louisiane au Canada, soit une surface grande comme quatre fois la France mĂ©tropolitaine. Ils ont dissimulĂ© ce vol gigantesque sous une aumĂ´ne de quinze millions de dollars. Dans toute notre histoire, aucun ennemi ne nous a jamais volĂ© autant. Nous ne demandons qu’à leur rendre les deux pennies qu’ils ont si cyniquement donnĂ©s Ă NapolĂ©on en guise de justification de leur coup fourrĂ© pour qu’ils nous restituent la partie centrale de l’AmĂ©rique du Nord dont la population, que nous n’avons pu faire autrement que de l’abandonner Ă son triste sort, ne voulait absolument pas cesser d’être française. C’est clair, non ?
Tony Orbisson : Donc on va reprendre point par point les allégations de…
Pierre Deydet : Mm-mm… Je suis pas ici pour me laisser emmerder, surtout par Bush. Quand on me donne la parole, je la garde, OK ? Autre exemple : l’article de la charte de l’ONU qui veut que le français soit la langue officielle des Nations-dĂ©sunies de façon Ă Ă©viter une totale domination amĂ©ricaine, le siège de l’organisation Ă©tant Ă New York, cet article n’a jamais Ă©tĂ© respectĂ©.
Tony Orbisson : Ouais, je vous rappelle que notre invitĂ© est Patrice De Bruyne qui…
Patrick Lebastien : Ca me ferait plaisir de vous avoir lors d’une de mes Ă©missions, contactez-moi…
Patrice De Bruyne : Bref, les amĂ©ricains avaient depuis longtemps prĂ©parĂ© une attaque contre eux-mĂŞme. Certains disent que…
Pierre Deydet : La guerre d’Irak et son interminable embargo sont uniquement dus au fait que les Etats-Unis n’ont jamais donnĂ© Ă Saddam Hussein un seul liard de tous les milliards de dollars qu’ils lui avaient promis pour l’amener Ă faire la guerre contre l’Iran. C’est connu non Pitinggg il y en a qui m’Ă©coutent ici ?
Patrice De Bruyne : Ils disent que…
Pierre Deydet : Plus personne n’ignore que les génocides d’Amérique Latine, principalement du Chili et d’Argentine, ont été en réalité commis par les Etats-Unis. Si des seconds couteaux comme Augusto Pinochet et quelques généraux argentins ont fait l’objet de timides poursuites, aucune action n’a jamais été engagée contre de plus grands criminels contre l’humanité comme Henry Kissinger et les responsables de la CIA des présidents Bush père et fils.
Tony Orbisson : Ouais, faudrait aussi dire que…
Patrice De Bruyne : … qu’une des tours avait Ă©tĂ© dĂ©stabilisĂ©e suite au prĂ©cĂ©dent attentat et qu’on pensait l’abattre, ce qui aurait coĂ»tĂ© un paquet d’argent… On a donc montĂ© une opĂ©ration financière avec un milliardaire Australien, 3,2 milliards de dollars pour acheter les 2 tours, mais pas de remboursement en cas d’attaque terroriste. Cela a Ă©tĂ© signĂ© deux mois avant les attaques contre les tours. Le financier a touchĂ© plus de 8,5 milliards de dollars des assurances alors qu’il n’a pas payĂ© un cent pour les acheter et pour les dĂ©molir, c’est du net avec la bĂ©nĂ©diction du gouvernement amĂ©ricain.
Tony Orbisson : Fantastique, un scoop planĂ©taire…
Pierre Deydet : Personne n’ignore non plus que les terroristes islamiques sont royalement financés depuis des décennies par les Etats-Unis via leurs amis Saoudiens. Que l’esclave se retourne contre le maître, quoi de plus naturel ? Mais devons-nous pour autant continuer de payer les pots cassés de la politique aventureuse et sanglante d’annexion planétaire des Etats-Unis d’Amérique ?
Patrice De Bruyne : Pour ce qui est de la mĂ©thode de destruction des 2 tours du World Trade Center, je dispose du tĂ©moignage d’une femme, agent secret israĂ©lien qui a placĂ© les deux balises dans les tours pour attirer les avions. Les pirates de l’air, les terroristes, qui croyaient agir pour l’Islam, n’ont eu qu’Ă tuer les pilotes et modifier le code de rĂ©ception du signal. Les pilotes automatiques des avions ont alors tout simplement orientĂ© les avions vers leur nouvelle destination. C’Ă©tait simple. Pas besoin de savoir piloter. D’ailleurs, comment ces gens pouvaient-ils piloter des gros porteurs alors qu’ils apprenaient pĂ©niblement sur un Cessna monomoteur. Nous avons Ă©tĂ© bluffĂ©s…
Tony Orbisson : Oui, c’est limpide, c’est clair…
Pierre Deydet : Il est inconcevable de ranger les Etats-Unis d’Amérique dans le camp des démocraties puisqu’il s’agit d’un régime militaire ploutocratique et criminel contre les droits de l’homme. Seuls les militaires et les gens les plus riches y ont un pouvoir de décision. La justice y est un trafic immonde où les avocats exigent des millions de dollars d’honoraires et dépouillent sans merci ceux qu’ils sont censés assister. Les fouilles à corps et le régime des prisons américaines sont ignobles. Il s’y pratique des procédures judiciaires révoltantes comme celle où le condamné à mort est contraint de plaider lui-même, sans avocat, pour tenter de sauver sa peau in extremis devant de soi-disant juges à l’application de la peine de mort.
Tony Orbisson : Muuuuhhhhh
Pierre Deydet : Ca suffit ! Pitingggg ! Nous n’allons plus nous laisser faire, nous ne pouvons être éternellement des pigeons. Les Etats-Unis sont une nation intrinsèquement criminelle contre l’humanité formée par un peuple de gangsters, ils jouent volontairement avec le feu et n’ont aucune parole. Ils doivent être mis au ban des nations et cesser d’être reconnus en tant qu’Etat pour être finalement démantelés, et pour que nos territoires d’Amérique volés avec traîtrise sous Napoléon nous soient restitués. Ils ont commis et continuent de commettre d’innombrables crimes contre l’humanité, ils n’ont jamais honoré une seule de leurs signatures depuis qu’ils existent, ils ont toujours fait fi de leurs engagements nationaux et internationaux sous d’innombrables prétextes, le reniement du traité de Kyoto étant leur dernier crachat au reste du monde.
Tony Orbisson : Vous croyez cela possible, mummmm…
Patrice De Bruyne : Avec le prĂ©texte de l’attentat terroriste contre les tours du World Trade Center, l’AmĂ©rique a pu envahir l’Afghanistan qui allait ĂŞtre une sorte de porte-avion en plein cĹ“ur des rĂ©gions pĂ©trolières, pays ou devait passer des pipe-lines transportant le pĂ©trole… De lĂ Ă trouver un autre prĂ©texte pour envahir l’Irak, affirmant que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive, c’Ă©tait facile, mĂŞme si la France a vu clair dans ce jeu de dupes…et a tentĂ© de freiner cette invasion. Mais la France a aussi Total et ses soucis, alors la France a plus ou moins boudĂ© du bout des lèvres. La Belgique aussi, ils ont mĂŞme presque dĂ©clarĂ© la guerre aux USA si leurs avions survolaient la Belgique… SurrĂ©aliste ! Les AmĂ©ricains et les IsraĂ©liens ont alors rappelĂ© au gouvernement belge qu’ils les avaient aidĂ©s Ă se muscler, Ă renforcer leurs moyens policiers avec les faux attentats des tueurs fous du brabant wallon, et tout est rentrĂ© dans l’ordre…
Tony Orbisson : Alors plusieurs questions : pourquoi les pirates de l’air avaient des armes blanches alors qu’on peut embarquer des pistolets en plastique indétectable, hein ?
Patrice De Bruyne : Il y a des pistolets indétectables…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : …dans des matières synthĂ©tiques… De toute façon on s’en f…
Pierre Deydet : C’est peut-ĂŞtre pour faire croire que c’étaient des musulmans, pitingggggg ça marche Ă tout les coups, mĂŞme que près de chez moi il y a un Mustapha qui…
Patrice De Bruyne : Oui, parce que c’est le mythe du musulman qui égorge ! Vous savez, on passe d’un mythe à un autre. Avant on avait le communiste, le couteau entre les dents……
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : …maintenant, on a l’islamiste le couteau Ă la main !
Tony Orbisson : Alors vous dites aussi que la manœuvre qui consiste à piloter les avions pour venir exactement s’encastrer au bon endroit dans les tours, c’est déjà difficile pour des pilotes chevronnés et c’est impossible pour des amateurs s’il n’y a pas des balises dans les tours pour guider les avions.
Patrice De Bruyne : C’est une manĹ“uvre extrĂŞmement compliquĂ©e, Thierry Messan qui a Ă©crit “L’effroyable imposture” a très bien expliquĂ© cela, il a Ă©crit que mĂŞme des pilotes de chasse lui ont dit qu’en fait si on devait faire une opĂ©ration pareille, certainement on enverrait plusieurs avions parce qu’on est pas du tout sĂ»r d’y arriver…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Ben oui, il y aurait tout un tas d’essais et d’erreurs. Alors que si on met une balise… Hop ! C’est simple. C’est ce que m’a avouĂ© cette femme des services secrets IsraĂ©liens.
Tony Orbisson : Mmmmm…
Patrice De Bruyne : Si on place l’avion sur un système de pilotage automatique, il va directement sur sa cible.
Tony Orbisson : Ouais… C’est vrai.
Patrice De Bruyne : Et il se trouve qu’on a enregistré l’écho de balises, il en fallait deux, une par tour, deux pour ce type de chose, une par tour et par avion, on a un écho, on a enregistré l’écho d’une des balises. Et le fait d’avoir cet écho suffit à montrer que le mode opératoire n’est pas celui que les américains nous ont raconté.
Tony  Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Les balises ont été mises en place par cette femme, elles ont été activées deux heures avant, elles ont été détectées tout de suite parce qu’elles créaient une interférence sur les ondes de télévision qui étaient émises du sommet des tours.
Tony Orbisson : Et puis les radioamateurs aussi se sont plaints de brouillages, je me souviens de cela.
Patrice De Bruyne : Oui, voilĂ …
Tony Orbisson : Ouais… Et ensuite, qu’en est-il de l’attentat contre le troisième immeuble, c’est-Ă -dire l’immeuble numĂ©ro 7, qui s’effondre alors qu’il n’a pas pris d’avion. Celui-lĂ il Ă©tait un petit peu plus petit. Les fondations ont Ă©tĂ© touchĂ©es. On a dit que c’était la chaleur de l’incendie. C’est pas possible qu’un immeuble comme ça s’effondre tout seul, en fait, uniquement Ă cause du choc.
Patrick Labastien : Un immeuble voisin des tours du World Trade Center ?
Patrice De Bruyne : Oui, alors il y a…
Tony Orbisson : On dit qu’il y avait des explosifs, en fait, qu’il a été descendu, démoli avec des explosifs ?
Patrice De Bruyne : Dans son livre, Thierry Messan Ă©crit qu’il y a eu un rapport qui est sorti le jeudi et qui indiquait qu’il y aurait eu un feu dans l’immeuble numĂ©ro 7, la troisième tour qui s’est effondrĂ©e, dĂ» Ă des rĂ©serves de fuel qui servaient au chauffage. Bon. Mais ça n’explique pas l’effondrement de l’immeuble. Il se trouve que les pompiers de New York tĂ©moignent qu’ils ont vu des explosions Ă la base de ces immeubles.
Tony Orbisson : Mm-mmm.
Patrice De Bruyne : Messan a écrit que les pompiers de New York contestaient la théorie officielle de l’effondrement des deux premières tours par la fragilisation des structures métalliques suite à la combustion des avions. Les pompiers lui ont dit que quand ils ont fait fait leurs calculs, ça pouvait se faire mais certainement pas dans ces délais, qu’il y avait eu autre chose. Donc eux ont vu et entendu des explosions à la base des tours. Ils ont cherché, de manière très technique, se disant : voilà , il y a peut-être des substances explosives qui étaient là . Pour la sécurité des buildings, d’une manière générale, on doit faire la lumière sur ce qui s’est passé, on ne l’a pas trouvé.
Tony Orbisson : Ouais, ouais…
Patrice De Bruyne : Donc s’il n’y avait aucune substance explosive contenue dans les tours, d’où proviennent ces explosions ?
Tony Orbisson : Ouais… Alors ce qu’il ne faut pas oublier aussi, c’est que cet immeuble numĂ©ro 7, c’était une antenne de la CIA.
Patrice De Bruyne : Alors, ça c’était un énorme secret…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Messan affirme dans son livre qu’il y avait dans cette tour, de manière tout Ă fait illĂ©gale au regard de la loi amĂ©ricaine, la deuxième base de la CIA dans le monde qui Ă©tait entièrement consacrĂ©e Ă l’espionnage Ă©conomique, c’était mĂŞme le premier centre mondial d’espionnage Ă©conomique. Alors, ce devait ĂŞtre l’objet d’un conflit extrĂŞmement dur Ă l’intĂ©rieur de l’appareil d’Etat amĂ©ricain puisque Bill Clinton, sous son deuxième mandat, avait transfĂ©rĂ© l’essentiel des services de renseignement amĂ©ricain d’objectifs militaires vers des objectifs de renseignement Ă©conomique. Et ça, Ă©videmment, le lobby militaire ne l’admettait pas. Donc cette base Ă©tait l’objet d’un très lourd contentieux entre eux…
Tony Orbisson : Mmmmm.
Patrice De Bruyne : Elle a Ă©tĂ© entièrement dĂ©truite. Et cet objectif qui était donc un objectif militaire, se trouvait Ă l’intĂ©rieur du World Trade Center. Donc si on voulait paraphraser certaines phrases de militaires amĂ©ricains en d’autres circonstances, on dirait qu’on a utilisĂ© une population comme bouclier humain…
Tony Orbisson : Il ne fait aucun doute qu’il y a eu, dans l’affaire du 11septembre 2001, une volonté de camoufler des choses à l’opinion américaine et à la communauté internationale.
Patrice De Bruyne : Le gouvernement américain a montré très tôt qu’il n’avait que faire de dévoiler la vérité et a bloqué les enquêtes pour des raisons politiques ou financières et consacré tous ses efforts à assouvir ses ambitions mercantiles en exacerbant les désirs de vengeance de ses concitoyens. Les pièces manquantes au puzzle du 11 septembre et les tentatives délibérées du pouvoir en place ou de certains fonctionnaires de l’administration aérienne (F.A.A.) d’éliminer des preuves matérielles cruciales pour mieux faire régner l’opacité, sont trop nombreuses pour être le fruit du hasard.
Pierre Deydet : Comment expliquer par ailleurs que personne n’a été renvoyé ? Moi quand je fais des conneries, hop, on me vire. Pas ces gens !
Tony Orbisson : Tout le monde a-t-il été affreusement incompétent, et tout le monde protège-t-il tout le monde ?
Patrice De Bruyne : Cela paraît court car seul un certain degré de complicité encore non élucidé permettrait de comprendre comment des équipes terroristes, si elles ont joué le moindre rôle, ont pu pénétrer dans des cockpits sans que les membres de l’équipage ou les pilotes n’aient eu ni les moyens de se défendre, ni le temps d’actionner le moindre signal de détresse. Les pirates n’ayant pas pu paralyser à eux seuls les systèmes de défense, une trahison haut placée est la meilleurs explication au fait que trois avions ont pu parfaitement atteindre leur cible sans avoir été ni interceptés ni abattus selon les procédures en vigueur. A moins que ces avions n’étaient pas ceux dont on nous a parlé, que leurs trajectoires si incongrues n’étaient pas celles qu’on nous a dessinées, et qu’il s’agissait d’autres avions venus d’on ne sait où. On sait grâce aux données d’archives du B.T.S. et de la F.A.A. qu’il n’est pas sûr que les avions désignés dans le scénario officiel aient été détruits le jour même et que certains d’entre eux aient décollé avec des passagers. Il est par ailleurs des phénomènes radar, des déclarations de contrôleurs, et des dépêches de presse qui incitent à croire qu’ils ont été dirigés vers le sol avant d’atteindre leurs cibles prétendues. Il semble donc plutôt que l’opération a été organisée de manière à ce que nul ne puisse être capable de l’empêcher, grâce, notamment, à des substitutions d’avions à la manière du projet de l’opération Northwoods, et/ou grâce à des leurres envoyés dans le ciel et sur des écrans radars dans le cadre de simulations ou d’exercices militaires (wargames).
Tony Ordisson : Mais, dans ce cadre, renvoyer des gens les aurait fait parler. Les révoqués auraient relevé les traces d’une possible transformation ou substitution d’avions ou souligné la diversion qu’avait constituée tel ou tel exercice.
Patrice De Bruyne : Le dĂ©bat entamĂ© sur ce qui a endommagĂ© le Pentagone a certes permis de rĂ©veiller l’opinion mais a fini par s’embourber Ă cause du manque d’informations dĂ©livrĂ©es par les autoritĂ©s, du caractère dĂ©libĂ©rĂ©ment tordu de l’attaque ou de pistes douteuses probablement lancĂ©es par le pouvoir amĂ©ricain lui-mĂŞme. Hani Hanjour, le pilote dĂ©signĂ© comme ayant pilotĂ© l’avion dit du Pentagone, était incapable de conduire un avion monomoteur biplace en aoĂ»t 2001, et cela est affirmĂ© par son instructeur. Il n’aurait donc pas pu effectuer au dessus de Washington, la descente parfaite consistant en en un virage de 330°, puis en faufilant le Boeing Ă basse altitude entre des bâtiments et des antennes avant d’atteindre la partie du Pentagone qui Ă©tait la moins peuplĂ©e du complexe! Quoi qu’il en soit, il serait dommage que notre attention soit dĂ©tournĂ©e d’autres failles abyssales d’un scĂ©nario officiel de plus en plus incroyable
• Aucun pilote n’a eu le temps de donner l’alerte au sujet d’un détournement, par appel radio ou en activant un code sur le transpondeur.
• Il y a une absence invraisemblable de donnĂ©es fournies par les deux seules boĂ®tes noires retrouvĂ©es. Le fait que les autres boĂ®tes auraient disparu ou auraient fondu est une chose incroyable qui commence Ă ĂŞtre contestĂ©e par deux secouristes, et cela d’autant qu’on aurait retrouvĂ© la carte d’identitĂ© absolument intacte d’Atta, le chef des pilotes dĂ©signĂ© comme les terroristes. Intacte alors que plus rien ne subsiste ni des avions, ni des tours, ni des gens !
• Un certain Kevin Delaney, a totalement effacé, détruit, la totalité des enregistrements de conversations entre les tours de contrôle et les pilotes ou kamikazes supposés.
• Les images filmĂ©es autour du Pentagone par les camĂ©ras de l’hĂ´tel Sheraton, du Virginia Department of Transportation, et de la station essence CITGO de Jose Velasquez, ont Ă©tĂ© emportĂ©es par le FBI, dans ce dernier cas, dans les minutes qui ont suivi le crash de 9h38, mais n’ont plus jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©es.
• Les batteries de missile qui défendent le Pentagone et la Maison Blanche ne sont pas entrées en action.
• L’absence simultanĂ©e, Ă leur poste, de MM. Rumsfeld, Eberhart, Winfield et Myers n’a jamais Ă©tĂ© expliquĂ©e.
• Il y a eu un retard inexplicable dans l’évacuation générale de la Maison Blanche (9h45), du Capitole (9h47), et du département d’Etat au du Pentagone, alors même que le vice président Dick Cheney et la conseillère pour la Sécurité Nationale Condoleezza Rice avaient été conduits en lieux sûrs au sous-sol de la Maison Blanche à 9h03, heure du second crash à New York, et alors que l’Administration Fédérale de l’Aviation (F.A.A.) avait prévenu de l’approche d’un avion à 9h24.
• L’échec pitoyable des forces de défense aériennes pour intercepter des avions qui se seraient écartés de leur trajectoire vingt à quarante minutes avant leur crash supposé fait frémir. La dernière excuse avancée pour en rendre compte était que les premiers avions de chasse furent envoyés de bases éloignées au lieu de bases plus proches comme McGuire, Pomona et Andrews, mais même cette excuse semble supposer des vitesses de vol incroyablement lentes.
• Les descriptions et explications de plus en plus curieuses de l’incompĂ©tence des contrĂ´leurs aĂ©riens posent plus de questions que n’apportent de rĂ©ponses.
• La trajectoire fort étrange des avions reste une énigme. Le fait que les vols 93 et 175 descendirent près de l’aéroport Stewart International et le fait que l’UA 93 s’était approché de Cleveland et y aurait même atterri selon WCPO démolit les explications officielles.
• Le seul avion qui ne menaçait personne dans l’immĂ©diat, le vol UA 93, qui aurait pu ĂŞtre repris par les passagers, avec les pirates capturĂ©s, a Ă©tĂ© abattu par un jet militaire alors qu’on a prĂ©tendu qu’il s’Ă©tait crashĂ© tout seul.
• Il y a des doutes sur l’identité réelle des pirates, par ailleurs souvent surveillés sous leurs probables noms d’emprunt et formés dans des centres de l’US Air Force et des écoles d’aviation liées à la CIA.
• Il y a également des doutes sur l’identité réelle de certains passagers.
• Il y a une incongruité manifeste dans maints récits de passagers.
• Il y a une totale impossibilité matérielle que tant d’appels téléphoniques aient pu être donnés depuis les avions à la hauteur où ils sont supposés avoir volé et durant la durée qui est rapportée, à moins que les avions aient atterri avant leurs crashs supposés.
• La coïncidence exceptionnelle contenue dans les archives en ligne dites Airline On-Time Statistics Searchable Database du Bureau of Transportation (B.T.S.) voulant que deux des avions du scénario officiel, les vols AA 11 et AA 77, n’étaient pas programmés au départ ce jour-là pose problème. Le fait que cette information n’apparaisse plus sur cette base depuis septembre/octobre 2004, mais qu’il reste néanmoins indiqué qu’ils n’ont pas réellement décollé, aucune heure de décollage n’y étant inscrite. Ces avions ont-ils donc décollé sans passagers, peut-être dans le cadre d’un exercice militaire ?
• Ces deux avions n’ont été déclarés détruits à l’administration aérienne (F.A.A.) qu’en janvier 2002, ce qui est en contradiction avec les procédures habituelles. Ont-ils été détruits après le 11 septembre 2001 ? La compagnie American Airlines a-t-elle fait une fausse déclaration à la F.A.A. ?
• Il y a impossibilité de retrouver dans les statistiques archivées du http://bts.gov, un précédent vol du Boeing supposé s’être écrasé au Pentagone, et dont le numéro d’enregistrement aurait été N644AA…
(selon http://www.N.T.S.B..gov, http://airdisaster.com, ou www.airliners.net/search/photo.search?regsearch=N644AA&distinc_entry). Du reste, aucun avion n’est arrivé à l’aéroport de Washington Dulles avec ce numéro d’enregistrement les jours précédant le 11 septembre, alors qu’il est possible de retracer l’arrivée des trois autres avions dits impliqués, à l’aéroport d’où ils seraient partis le 11 septembre (Boston et Newark).
• Les numéros d’enregistrement (registration number, tail number ou N number) ayant appartenu à deux des avions prétendument détruits sont toujours valides comme si ces avions existaient toujours ! (Faites une recherche sur le site de la F.A.A. aircraft registry inquiry avec les N numbers 591UA pour UA 93, et 612UA pour UA 175).
• Il n’existe aucun rapport du National Transportation Safety Board (N.T.S.B.) au sujet des quatre crash, alors qu’il existe un rapport de trente-cinq pages de cet organisme rĂ©putĂ© sĂ©rieux sur un accident de jet survenu en octobre 1999 avec Ă son bord une demi-douzaine de passagers dont le golfeur Payne Stewart. Pour expliquer la chose, de manière Ă©tonnamment lapidaire, le site http://N.T.S.B..gov n’invoque pas l’absence de boĂ®tes noires, puisqu’il est au moins restĂ© l’enregistreur de voix du cockpit du vol UA 93, comme lors du crash avec Payne Stewart, mais le fait que le FBI enquĂŞte encore. En fait, des avocats ont dĂ©couvert que le FBI, le DĂ©partement de la Justice et mĂŞme le Congrès empĂŞchaient le N.T.S.B. d’examiner les donnĂ©es des boĂ®tes, malgrĂ© les souhaits des familles. Cela a mĂŞme atteint des proportions politiques Ă©tonnantes…
• Les rĂ©cits conventionnels qui tentaient de voir un accident dans l’effondrement de la tour n°7 du World Trade Center, près de sept heures après l’effondrement des deux premières tours, restent Ă©tranges. La dĂ©claration d’un des propriĂ©taires du complexe entier du WTC, Larry Silverstein, prononçant le mot “pull“, peu mĂ©diatisĂ©e, semble toutefois ĂŞtre une reconnaissance discrète de la dĂ©molition contrĂ´lĂ©e de cette tour.
• Il reste de nombreux mystères sur ce qui a provoqué l’effondrement des tours jumelles, et l’absence de plans détaillés de ces tours.
• Aucunes explications claires aux explosions secondaires qui se sont produites Ă New York et au Pentagone, dont certaines furent enregistrĂ©es par des relevĂ©s sismiques n’ont jamais Ă©tĂ© donnĂ©es.
• L’Ă©vacuation des dĂ©bris en acier des tours vers des pays lointains avant qu’une enquĂŞte vĂ©ritable n’ait pu ĂŞtre menĂ©e et la mise au secret des dĂ©bris de ce qui a frappĂ© le Pentagone est un non-sens judiciaire ! N’est-ce pas prĂ©cisĂ©ment ce Ă quoi l’on s’attendrait de la part d’autoritĂ©s qui auraient l’intention de dissimuler la trace de l’utilisation d’explosifs Ă New York et de faire obstacle Ă l’identification possible des engins impliquĂ©s dans les attaques ?
Tony Orbisson : Tout cela est vrai. Le FBI dans son enquĂŞte a trouvĂ© des traces, mais enfin qui sont un peu pitoyables. Par exemple, ils ont trouvĂ© Ă cĂ´tĂ© d’un aĂ©roport, dans une voiture, un livre J’apprends Ă piloter un Boeing qui euh… Ouais !
Pierre Deydet : Pitinggggg ! (il pouffe de rire)
Tony Orbisson : C’est vrai !
Patrice De Bruyne : Alors ils ont trouvĂ© un manuel de vol pour Boeing, en plus ils l’ont trouvĂ© en arabe. C’est totalement ridicule, ça fait rire tout le monde. Les manuels de pilotage ne sont jamais traduits en arabe parce qu’en arabe, y’a pas les mots techniques du pilotage… Les pilotes arabes parlent anglais !
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : OĂą est-ce qu’on peut trouver ce genre de chose ? Et puis le manuel de pilotage d’un 757, c’est pas un petit livret comme ça, c’est un manuel de pilotage comportant de très nombreuses fardes toutes Ă©paisses d’au moins 20 cm, il faut deux armoires pour les ranger, c’est une collection de livres. Enfin, c’est inconcevable !
Pierre Deydet : La vache ! C’est de plus en plus con! MĂŞme avec 4 ans de dĂ©calage, je ris encore. Si vous parlez de la carte d’identitĂ© de Mohamed Atta, intacte alors qu’on a rien retrouvĂ© ni des avions ni des tours, alors, pitingggg, je deviens fou, lĂ , bon !
Manuelle BĂ©lart : C’est hyper angoissant comme histoire…
Tony Orbisson : Ouais, et en plus c’est vrai que le passeport de Mohamed Atta a été retrouvé en très bon état…
Pierre Deydet : Je deviens fou, là !
Tony Orbisson : …dans les ruines du World Trade Center.
Pierre Deydet : Voilà  !
Manuelle Bélart : Alors ça je dis que c’est quand même incroyable ce que vous racontez parce que là , l’exemple…
Tony Ordisson : Ouais…
Manuelle Bélart : ..alors là , c’est l’exemple le plus euh…
Pierre Deydet : frappant.
Manuelle BĂ©lart : ..qui illustre le mieux, le plus frappant quoi… Ce petit fascicule, quoi ! C’est vraiment un plan ! Mais c’est un gamin qui monte un piège pareil, quoi !
Tony Orbisson : Ben oui, mais remarquez…
Manuelle Bélart : Oui mais, c’est ça que j’arrive pas à comprendre…
Tony Orbisson : Ben d’accord mais…
Manuelle BĂ©lart : Les types, lĂ ?
Patrice De Bruyne : Mais attendez…
Manuelle Bélart : ..ce que ça implique là …
Patrice De Bruyne : Premièrement aux Etats-Unis, ça fonctionne comme…
Pierre Deydet : Des blaireaux qui font ça. C’est ça qui m’étonne.
Patrice De Bruyne : Premièrement, aux Etats-Unis, ça fonctionne, et ici, qui est-ce qui ne l’a pas répété ?
Manuelle BĂ©lart : c’est vrai c’est vrai, mais maintenant…
Patrice De Bruyne : Donc regardez…
Pierre Deydet : Ca souffre pas l’analyse… Pitinggggggg les cons !
Patrick Lebastien : Non mais… si vous voulez tous qu’on en fasse une petite Ă©mission chez moi, c’est possible, je vous donne ma carte…
Pierre Deydet : Dès que vous analysez : boum ! ça y’est, ça tombe
Tony Orbisson : Non mais, attendez…
Manuelle Bélart : Ca souffre pas l’analyse.
Patrick Lebastien : C’est vrai qu’on a retrouvĂ© le passeport de Mohamed Atta en bon Ă©tat dans les ruines du World Trade Center ?
Patrice De Bruyne : On nous raconte que deux avions sont entièrement carbonisés, que les tours s’effondrent, que tout le monde est mort, que c’est la catastrophe générale, et on retrouve intact le passeport de Mohamed Atta.
Pierre Deydet : C’est… pitingggggg…
Tony Orbisson : C’est merveilleux quand même ! (éclat de rire de Manuelle Bélart).
Pierre Deydet : Non, non, je le dis pas c’est merveilleux, pitingggggg les cons !
Tony Orbisson : Il doit être ignifugé celui-là … C’est vrai que c’est troublant.
Manuelle BĂ©lart : C’est vrai que c’est troublant, hein ?
Tony Orbisson : Par exemple, ils ont donné le…, le FBI a donné des listes de terroristes… euh ! arabes. Et, en fait, on s’est aperçu après qu’il y en avait un certain nombre qui étaient bien vivants.
Patrice De Bruyne : Il y en a 6, au moins, qui sont bien vivants…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : En tout cas, ils sont forts, ces Américains, hein ! (rire de Manuelle Bélart).
Tony Orbisson : Ben ouais. Ben, pas tellement (rire). Ce qui est extraordinaire, en plus…
Pierre Deydet : Je fais ça pour détendre un peu parce que j’en peux plus.
Tony Orbisson : Bon. Donc nous disions qu’on a montrĂ© les terroristes, ces gens, et ils sont vivants, ils se montrent, et le FBI continue sur son site Internet, actuellement, Ă donner la mĂŞme liste, comme si ces tĂ©moins ne s’étaient pas prĂ©sentĂ©s. Enfin, c’est totalement absurde !
Pierre Deydet (avec mimique et accent pleurnichards de quelqu’un qui se fait gronder) : Ne m’engueulez pas en mĂŞme temps, hein, parce que… (rire de Manuelle BĂ©lart, suivi d’un rire gĂ©nĂ©ral).
Tony Orbisson (en riant) : Je vous a déjà sapé le moral…
Manuelle BĂ©lart : C’est fascinant ce que vous racontez.
Tony Orbisson : Bon en fait, l’histoire, d’après vous, l’histoire c’est que tout ça, c’est fait pour éloigner l’enquête d’une piste, en fait, intérieure. Vous parlez d’un complot, d’un groupe présent au sein de l’appareil d’Etat américain, en fait pour dicter sa politique au président Bush. C’est pour ça qu’on a parlé un moment de menaces sur la Maison Blanche. C’est vrai que le 11 septembre, on a parlé de menaces sur la Maison Blanche.
Patrice De Bruyne : Alors il y a tout un tas de choses qui ont été oubliées, hein. D’abord l’annexe de la Maison Blanche a brûlé le 11 septembre. Personne n’en a parlé. Mais pourtant la télévision américaine a montré en direct l’incendie dans l’annexe de la Maison Blanche. C’était quand même un truc intéressant. D’après le secrétaire général de la Maison Blanche et d’après le porte-parole de la Maison Blanche, qui se sont exprimés dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, et qui se sont rétractés 18 jours plus tard, ils ont expliqué en détail comment, aux environs de 10 heures, le service de protection des hautes personnalités, le secret service on dit là -bas, avait reçu un appel des assaillants…
Tony Orbisson : Ouais… C’est dĂ©lirant !
Patrice De Bruyne : …contenant manifestement quelque chose Ă nĂ©gocier. Hein, vous n’appelez pas comme ça, bon. Et qui, pour authentifier cet appel avait donnĂ© les codes secrets d’authentification et de transmission d’Air Force One, l’avion prĂ©sidentiel, et de la Maison Blanche.
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Donc d’abord pour disposer de ces codes secrets, il n’y a que quelques dizaines de personnes qui ont ça… Donc ça ne peut ĂŞtre que des gens vraiment au sommet de l’appareil d’Etat amĂ©ricain qui ont organisĂ© ça. Ensuite quand le prĂ©sident Bush est informĂ© de cette chose-lĂ , il a une rĂ©action immĂ©diate. Il est Ă ce moment-lĂ en route, en avion vers Washington. On lui apprend que les codes de transmission et d’authentification de l’avion dans lequel il se trouve ont Ă©tĂ© volĂ©s.
Pierre Deydet : Mmmmm. Il a du avoir une diarrhée!
Patrice De Bruyne : Donc ça veut dire que n’importe qui pouvait usurper son identité, par exemple pour déclencher une guerre nucléaire.
Tony Orbisson : Mmmmm.
Patrice De Bruyne : Déclencher le feu nucléaire, c’est la troisième guerre mondiale et qui veut déclencher le feu nucléaire ?
Tony Orbisson : Hallucinant !.
Patrice De Bruyne : Comment peut-on savoir ce qui est vrai, ce qui est faux puisque les codes ont été volés ? Donc il n’a qu’une solution, il se précipite dans la base stratégique la plus proche… qui est le centre nerveux de la force de frappe nucléaire américaine. Et là , par sa présence physique, il peut authentifier ce qui est vrai et ce qui est faux.
Tony Orbisson : Il est allé se réfugier dans un bunker ?
Patrice De Bruyne : Et une fois qu’il était dans ce bunker, il a organisé une vidéo-conférence avec ses conseillers qui étaient à la Maison Blanche, Kandice Alwrice, Dick Cheney, etc. Et, alors nous ne savons pas du tout ce qui se passe pendant cette vidéo-conférence, mais ce qui est clair, c’est qu’on y a discuté du message qui avait été téléphoné par les assaillants et qu’à la fin de cette vidéo-conférence, il est dit qu’il n’y avait plus de problème.
Tony Orbisson : Mmmmmmm.
Patrice De Bruyne : Donc, logiquement, c’est qu’on a bien négocié quelque chose pendant ce moment-là .
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Y’a pas un moment où il arrive James Bond ? Oh, je vous en prie ! (sourires de tout le monde).
Tony Orbisson : Ce que vous dites en gros, finalement, c’est que tout ça a été fait pour obliger le président américain à faire une autre politique. C’est un coup d’Etat.
Patrice De Bruyne : C’est un coup de palais.
Tony Orbisson : Alors le lobby pĂ©trolier, Ă©videmment, lui, y trouve son intĂ©rĂŞt puisque maintenant il n’y a plus de talibans en Afghanistan. Y’a Hamid Karzai qui est un ex-migrant aux USA. C’est un ami de Kasey, l’ancien directeur de la CIA. Donc le lobby pĂ©trolier n’aura aucune difficultĂ© Ă faire passer leur pipe-line en Afghanistan.
Patrice De Bruyne : Et puis il était lui-même premier ministre afghan et préalablement il était l’employé de la firme locale qui a ce projet de pipe-line dans ses tiroirs et qui est en train de le réaliser. Donc directement on met ses employés au pouvoir.
Tony Orbisson : C’est encore plus simple ! Y’a le lobby militaire aussi qui dĂ©sormais voit rĂ©compenser ses espoirs les plus fous puisqu’ils reprennent la guerre des Ă©toiles, etc…
Patrice De Bruyne : Alors c’est même beaucoup plus que la guerre des étoiles. Déjà , du temps de Reagan, ça paraissait un jeu de science-fiction absolument incroyable. Là , le projet qui est mené c’est que l’armée américaine va se doter d’une quatrième arme. Vous avez l’armée de terre, la marine, l’air force, il y aura une quatrième arme : l’arme spatiale.
Tony Orbisson : Ah oui !
Pierre Deydet : Donc là , cette arme spatiale ça va être… c’est pas seulement le bouclier antimissile dont on a parlé, c’est réellement une armée spécialisée dans l’espace ?
Tony Orbisson : Ah oui !
Patrice De Bruyne : Et à partir de ce moment-là , la guerre devient tellement asymétrique, puisqu’ils seront les seuls à disposer de cette armée, que, disent-ils, ces les généraux américains qui s’expriment comme ça, ils disent que la domination de l’empire américain sera définitive et totale.
Pierre Deydey : Beuh ! (éclat de rire de Manuelle Bélart).
Tony Orbisson : C’est le docteur Folamour.
Manuelle Bélart : Ah mais totalement !
Pierre Deydet : Non, non, non, mais c’est exactement le scénario de Kubrick, mais ! mais ! Pitinggggg !
Patrice De Bruyne : Non seulement ça, mais le Los Angeles Times a révélé l’existence d’une étude au Pentagone d’usage de la force nucléaire contre huit Etats qui pourraient être rayés de la carte. Donc Cuba, l’Irak, la Corée du Nord, etc.
Pierre Deydet : Toulouse? Y’a pas Toulouse dedans ? (rires). Parce que je vis à Toulouse, moi (rire général). Non mais riez pas parce que si ça m’arrive, heu…
Manuelle BĂ©lart : Si ça arrive, moi je retourne Ă Cannes. J’aime bien monter les marches du Festival, en plus on reçoit plein de cadeaux.
Patrick Lebastien : Alors la question qu’on peut se poser, sĂ©rieusement maintenant, c’est qui gouverne en AmĂ©rique ? Parce que c’est vrai que le 11 septembre, si c’est une tentative putschiste, on peut se demander… d’ailleurs le Washington Post, lĂ d’un seul coup… c’est quand mĂŞme… Il est est inquiet parce qu’un cabinet fantĂ´me qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© aux Etats-Unis, une centaine de personne, extĂ©rieures Ă Washington et qui est censé…
Patrice De Bruyne : Donc ils sont dans un bunker. Il y a officiellement un deuxième gouvernement parallèle, en arrière du premier et qui ne peut pas ĂŞtre contrĂ´lĂ© par le congrès des Etats-Unis. Donc vous appelez ça comme vous voulez mais ça paraĂ®t quand mĂŞme assez loin d’une dĂ©mocratie. C’est la dictatucratie !
Tony Orbisson : Le pouvoir a changé de mains aux Etats-Unis.
Pierre Deydet : Totalement.
Intermède musical. Moue grave et inquiète de Tony Orbisson. Intermède musical de la séquence suivante intitulée La réponse qui tue. Noir complet avec juste un halo de lumière sur le visage de chacun des interlocuteurs.
Tony Orbisson : Patrice De Bruyne… est-ce que vous croyez vraiment que ce que vous racontez est vrai ?
Patrice De Bruyne : Je crois que ce que nous a racontĂ© le gouvernement amĂ©ricain est faux…
Tony Orbisson : On rallume !
Tony Orbisson : Et maintenant dans notre deuxième partie d’Ă©mission, (on entend la chanson de Jacques Dutronc “On nous cache tout, on nous dit rien” ) voiciiiiii Ric Larant…
(Entrée de Ric Larant sous les applaudissements. Fond musical. Ric Larant va s’asseoir parmi les invités sans saluer personne.)
Tony Orbisson : Ric Larant, bonsoir.
Ric Larant : Bonsoir.
Tony Orbisson : Vous ĂŞtes journaliste, spĂ©cialiste de politique Ă©trangère, auteur de La guerre du sable, le dossier cachĂ©, en collaboration avec Peter SolingĂ©, auteur de TempĂŞte dans un verre d’eau et de L’histoire des Bush. Vous y affirmez que Bush père a commercĂ© avec les nazis, et que les Bush faisaient du business avec Ben Laden.
Pierre Deydet : Je ne comprends pas le lien entre la tempĂŞte dans un verre d’eau et l’histoire des Bush, surtout qu’on sait que Bush Junior buvait comme un Polonais (il rit tout seul).
Ric Larant : Il a rencontré Dieu dans un verre de bourbon, depuis il ne boit plus.
Pierre Deydet : Il ne boit plus publiquement ?
Tony Orbisson : Alors votre nouveau livre s’appelle L’univers interdit de Bush.
(Gros plan sur un clavier de synthĂ©tiseur. Un doigt appuie sur une touche oĂą est inscrit “Promo“. Fond musical de trompettes. Zoom avant sur le livre L’univers interdit de Bush, installĂ© dans un luxueux prĂ©sentoir.)
Tony Orbisson : Alors, la question que vous posez dans ce livre, Ric Larant, intéresse tout le monde, la question c’est : qui gouverne réellement les Etats-Unis ? Ouais, hein ? Alors ça commence avec l’élection de Debeliou Bush, une élection contestée avec trois cent trente-sept mille cinq cent soixante-seize votes de moins que le perdant.
Ric Larant : Cette Ă©lection Ă©tait bizarre, j’ai dĂ©couvert que deux juges de la cour suprĂŞme ont fait basculer le vote en faveur de Debeliou Bush. C’Ă©taient des amis de la famille…
Tony Orbisson : Ouais… Donc Ă©lection contestable et contestĂ©e. Et ce que vous racontez dans votre livre de plus grave, c’est que le jeune Debeliou Bush a vaincu son complexe par rapport Ă son père et sa dĂ©pendance Ă l’alcool grâce Ă la bible. C’est un illuminĂ©, quoi ! JĂ©sus, dit-il, est son penseur prĂ©fĂ©rĂ©, sa mère le prend pour MoĂŻse, c’est très inquiĂ©tant quand on lit votre livre, hein ?
Ric Larent : Le vrai problème c’est que le seul livre, le premier livre que Debeliou Bush a lu de la première à la dernière ligne, c’est, à l’âge de trente-neuf ans, la bible.
Tony Orbisson : Ouais !
Ric Larent : Il traversait une crise personnelle grave, il buvait, son ménage battait de l’aile, et donc il y avait un de ses amis qui traversait également de grandes difficultés, un texan comme lui, et qui…
Tony Orbisson: Evans, ouais…
Ric Larent : …est aujourd’hui son ministre du commerce.
Tony Orbisson : Ouais, ouais…
Ric Larant : Ce sont deux hommes qui aujourd’hui, ont des postes clefs alors qu’ils sont encore immergĂ©s dans la lecture attentive de la bible d’oĂą Bush est ressorti transfiguré…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Y’a beaucoup d’illuminĂ©s autour de lui, hein ? Pitingggg ! Beaucoup qui croient au retour de l’antĂ©christ, au retour du messie, c’est le dĂ©lire absolu, lĂ .
Ric Larent : Oui, ce sont des personnages extrêmement inquiétants, qui croient que nous sommes à la veille de la fin du monde. Alors on pourrait penser que ce sont des marginaux, mais ils sont entre quinze et dix-huit millions d’électeurs qui soutiennent Debeliou Bush, des chrétiens fanatiques opposés, mais absolument opposés, à tout ce qui est en effet libéralisation des mœurs…
Tony Orbisson : Ouais…
Ric Larent : lls ont une haine farouche pour les faibles en plus ils ont une fascination pour Israël parce qu’ils pensent que c’est là la terre du jugement dernier…
Tony Orbisson : Mmmm…
Ric Larant : …parce qu’ils pensent que nous sommes Ă la veille de la nouvelle ArmaguĂ©don, et que l’antĂ©christ est dĂ©jĂ sur terre.
Tony Orbisson : Ouais ouais…
Ric Larant : C’est-à -dire que, par exemple, vous avez donc des déclarations qui ont été faites par le vice-président américain Dick Cheney. Et Dick Cheney avant de devenir vice-président était le P.-D.G. de la plus grande société de services pétroliers au monde, qui s’appelle Halliburton. Et Halliburton, sa société, alors qu’il en était le président a violé l’embargo sur l’Irak pour vendre du matériel pétrolier à Saddam Hussein. Il y a aussi l’exemple extraordinaire du ministre de la défense, Rumsfeld qui a été au conseil d’administration d’un énorme groupe qui s’appelle ABB, qui est un groupe à la fois suisse et suédois, qui a, en l’an 2000, approuvé la vente par ce groupe à la Corée du Nord, de deux centrales nucléaires. Deux centrales nucléaires, vous vous rendez compte !
Patrice De Bruyne : Ce que vous venez de dire est crucial pour comprendre pourquoi les amĂ©ricains ont dĂ©truit les tours du World Trade Center et envoyĂ© un drone Ă©quipĂ© d’un missile contre un mur du Pentagone. Ils avaient besoin d’un prĂ©texte pour envahir l’Afghanistan puis l’Irak afin de s’en approprier les ressources pĂ©trolières. Le climat de terreur et de peur qui s’est propagĂ© Ă permis aux compagnies pĂ©trolières d’augmenter considĂ©rablement le prix du pĂ©trole qui va dans leurs poches… Or qui Ă©tait le PDG d’Halliburton et en dĂ©tient des parts considĂ©rables ? C’est Dick Cheney !
Tony Orbisson : Ouais, ouais… Alors, est-ce que vous ne prenez pas le risque d’alimenter la thĂ©orie du grand complot mondial ?
Ric Larant : Ah certainement pas ! Je m’en voudrais. Bien entendu, non. Non, non, il n’en est pas question.
Tony Orbisson : Vous dites quand même dans votre livre que dans le clan des faucons, les pro-israéliens, le onze septembre 2001 a été une opportunité…
Ric Larant : Ce fut une opportunité magnifique.
Patrice De Bruyne : La guerre d’Irak n’est qu’un premier pas en fait, par rapport à un remodelage du Moyen-Orient.
Ric Larant : Regardez la polĂ©mique qui s’est dĂ©veloppĂ©e sur les armes de destruction massive…
Tony Orbisson : Ouais… Il n’y a jamais eu d’armes de destruction massive…
Ric Larant : Bush et sa suite ont sciemment menti au monde entier et certains des faucons le reconnaissent ouvertement aujourd’hui avec une espèce de cynisme tranquille…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ils ont dit que…, je veux dire en fait que…, oui, en effet on a choisi la solution qui pouvait rallier la plus large opinion… C’est quand mĂŞme tout Ă fait Ă©tonnant ! On a menti au peuple amĂ©ricain, on a menti au monde entier, on m’a menti Ă moi, pitingggg…
Patrice De Bruyne : Oui, la guerre a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e Ă l’aide de faux rapports. C’est ce qu’on voit Ă Londres actuellement avec les attentats terroristes qui ne sont pas l’œuvre d’Al QaĂŻda mais servent les intĂ©rĂŞts de Tony Blair pour faire passer des augmentations de budgets pharaoniques qui ne servent qu’Ă renforcer les moyens policiers pour mieux tenir le peuple en main. C’est cela la dictatucratie…
Ric Larant : Oui, exactement. On a menti au peuple américain, on a même menti à l’opinion internationale mais, aujourd’hui, c’est quand même extraordinaire, la mise en condition à travers la presse, justement donc, et à travers un certain nombre de télévisions, notamment la chaîne du magnat multimilliardaire Rupert Murdoch qui est très proche de Bush, est telle que quarante-trois pour cent des Américains sont persuadés qu’on a quand même trouvé les armes de destruction massive à l’intérieur du territoire irakien…
Pierre Deydet : C’est très grave, je vous l’ai dit, on ne peut pas faire confiance aux amĂ©ricains !
Tony Orbisson : Paul Wolfovitz qui est un faucon, qui est un nĂ©o-conservateur, a dĂ©clarĂ© l’annĂ©e passĂ©e dans Vanity-Fair que les armes de destruction massive Ă©taient en fait une raison bureaucratique, que c’était en fait une invention complète. MĂŞme lui le dit dans un journal qui est certes rĂ©servĂ© Ă l’élite amĂ©ricaine mais qui est quand mĂŞme publiĂ©…
Ric Larant : Oui, oui. Mais bien sûr.
Manuelle Bélart : Quel cynisme !
Pierre Deydet : Mais quel cynisme, oui ! On s’est foutu de notre gueule, je vous le dit.
Tony Orbisson : Ça fout le frisson, non ?
Manuelle Bélart : Ah non mais ! Ça fait flipper, hein ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Franchement, j’ai plus envie, je sors plus de chez moi, j’ai la rage ! Le peuple amĂ©ricain, le peuple amĂ©ricain, pitingggg, il est dĂ©sinformĂ©. Oui, oui, bien sĂ»r. C’est ça qui file le bourdon et le frisson. Pitinggggggg !
Patrice De Bruyne : Ils informent en déformant et en désinformant.
Tony Orbisson : Ouais…
Ric Larant : C’est tout à fait étonnant. C’est une vision absolument totalitaire…
Tony Orbisson : C’est fou quand on pense l’idée que nous avons de l’Amérique. Moi, l’Amérique, mes parents m’ont expliqué, quand ils sont arrivés en 44, qu’ils nous ont libérés. Et, aujourd’hui, être obligé de se coller dans le cigare qu’ils sont devenus carrément, d’après ce que vous dites, enfin pas tous, certes, mais…
Ric Larant : Non, pas tous, non.
Tony Orbisson : En tous les cas, ces mecs-là , des quasi-hitlériens, c’est terrible à imaginer ! Alors, est-ce qu’on peut dire que l’Amérique, finalement, est passée de la démocratie à l’empire ?
Ric Larant : Oui, bien sûr. Et cette vision impérialiste s’accompagne d’une vision arrogante, par exemple, envers la France.
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : C’est cela la dictatucratie !
Ric Larant : La manière dont nous nous sommes mis en travers du chemin des décisions américaines a été quelque chose qui a été totalement brocardé.
Tony Orbisson : Alors, est-ce qu’on peut dire que le 11 septembre a permis un coup d’Etat néo-conservateur aux Etats-Unis ?
Pierre Deydet : On peut pas dire ça, non. C’est-Ă -dire que George Bush Ă©tait le prĂ©sident avant le 11 septembre 2001 et il l’était toujours après le 11 septembre… Il est mĂŞme toujours prĂ©sident en 2005 ! Il n’y a pas eu de coup d’Etat aux Etats-Unis…
Tony Orbisson : Oui mais, enfin…
Patrice De Bruyne : Je vais essayer d’expliquer un petit peu ce qui guide le pays le plus puissant du monde. On pourrait rĂ©sumer ça dans la pax americana. En gros, c’est que pour que la dĂ©mocratie soit en sĂ©curitĂ©, il faut qu’elle s’étende Ă l’ensemble de la planète, voilĂ , quitte pour cela Ă utiliser la force, et c’est vrai que les Etats-Unis ont aujourd’hui une armĂ©e qui est mondialement invincible, quitte pour cela, donc, Ă dĂ©clencher la quatrième guerre mondiale, puisque la troisième c’était la guerre froide. La thĂ©orie c’est d’imposer la dĂ©mocratie dans le monde entier, enfin la dĂ©mocratie version amĂ©ricaine dans le monde entier, mĂŞme par la force, c’est la dictatucratie, il faut rĂ©sister Ă la rĂ©sistance par la force et si on Ă©limine un dictateur, c’est pour promouvoir la dĂ©mocratie. Mais dans la rĂ©alitĂ© ce système remplace un dictateur par un dictateur dĂ©mocratique, il remplace la particratie par la dictatucratie.
Pierre Deydet : Alors, en fait, aujourd’hui, ce qui va arriver au monde, c’est de voir l’Amérique réussir sa mission universelle ? On pense à l’Irak, on pense même à l’Arabie Saoudite…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : C’est ce qui c’est passĂ© avec les Indiens du Far West, finalement, les amĂ©ricains leur ont apportĂ© la dĂ©mocratie, mais ils les ont tous tuĂ©s quand mĂŞme, non ? (Longs applaudissements du public, Pierre Deydet se lève et salue, la foule redouble d’applaudissements).
Patrice De Bruyne : Il y a eu des injustices terribles commises contre les Indiens d’AmĂ©rique, de mĂŞme contre les noirs des Etats-Unis. C’est de l’hĂ©gĂ©monie bienveillante. Un peu comme le serf au moyen-âge acceptait l’hĂ©gĂ©monie bienveillante de son seigneur… Ce n’est pas une avancĂ©e !
Pierre Deydet : Pitinggggg de pitingggggg, je spermate, lĂ , c’est dingue, non ?
Tony Orbisson : Nous, les Français, on a dĂ©jĂ essayĂ© d’exporter la dĂ©mocratie, on a dĂ©jĂ essayĂ© d’exporter l’esprit des Lumières, les principes de 89. On l’a fait, ça s’appelait la colonisation. On est parti dans tous les pays du monde pour leur expliquer que ça marcherait très bien s’ils Ă©taient dĂ©mocrates. Ça n’a pas marchĂ©. Ils nous ont virĂ©s au nom des principes qu’on leur avait enseignĂ©s d’ailleurs souvent. L’AmĂ©rique se prĂ©dispose au mĂŞme refus en exportant ses valeurs de force dans le monde entier. Pour nous, Français, les Etats-Unis qu’on a considĂ©rĂ©s un peu comme notre grand-frère, les gens qui sont venus nous sauver deux fois la mise, hein, contre les Allemands, deux fois, est-ce que vous comprenez qu’aujourd’hui on a peur de…, qu’on a l’impression qu’à la tĂŞte des USA il y a un type qui est prĂŞt Ă faire Ă peu près n’importe quoi ? On a peur.
Patrice De Bruyne : C’est fait pour…. La stratĂ©gie de la peur, mĂŞme de la peur de Bush, la peur des musulmans, la peur de manquer de pĂ©trole, de manquer de travail, c’est cela qui alimente les fausses envies sĂ©curitaires, et ce sont les mĂŞmes qui nous les imposent, qui nous les vendent… Ils parviennent Ă augmenter de presque 100% le prix du litre d’essence, ils s’en mettent plein les poches, et nous on paye et on crève Ă petit feu…
Pierre Deydet : Ils prennent tout le pĂ©trole de la planète au passage, et nos pĂ©pètes aussi, le flouze quoi, le pognon pour ceux qui n’auraient pas compris.
Tony Orbisson : Au passage, oui… (quelques applaudissements du public).
Ric Larant : Oui. Il y a tout de mĂŞme une chose troublante. Il y avait quand mĂŞme un ordre international. Il existe en effet un organisme de concertation qui est l’ONU. Il n’y avait aucune urgence Ă dĂ©clencher un conflit en Irak si c’Ă©tait pour rĂ©tablir une dĂ©mocratie.
Patrice De Bruyne : Les Nations Unies ont simplement regardé des gens se faire tuer aux Balkans, au Rwanda. Les Nations Unies, peut-être sont une idée noble mais ils ne savent pas sauver des vies.
Tony Orbisson : Merci beaucoup, merci. C’est très courageux d’être venu en France et à Tout le monde y pense.
(Applaudissements du public. Sortie de Ric Larant sur fond de musique militaire avec chĹ“ur entonnant en dĂ©rision :”George Bush, c’est l’AmĂ©rique, le symbole de la libertĂ©. Il est nĂ© sur les bords du fleuve Mississipi. George Bush, c’est pour nous tous un ami“.
Le public salue militairement.)
Tony Orbisson : Et maintenant dans notre troisième partie d’Ă©mission, (on entend la chanson de Michel Sardou “Si les Ricains n’étaient pas lĂ ” ) voiciiiiii Yvan Claremer…
(Entrée de Yvan Claremer sous les applaudissements. Fond musical. Il va s’asseoir parmi les invités après avoir salué les participants.)
Tony Orbisson : Yvan Claremer, bonsoir. Bienvenue sur le plateau de Tout le monde y pense.
Yvan Claremer : Bonsoir Ă vous.
Tony Orbisson : Une page de la construction europĂ©enne s’est tournĂ©e avec le tandem Kohl-Mitterand. Vous Ă©crivez dans votre roman”La quadrature de l’Europe” que l’Europe manque de leadership.
Yvan Claremer : Un Ă©tonnant vide de pouvoir règne dans les plus hautes strates de l’Union EuropĂ©enne.
Tony Orbisson : Votre livre est riche de votre longue expĂ©rience journalistique. Vous suivez la construction europĂ©enne depuis plus de 15 ans pour le journal “L’aberration“, pourquoi ce titre ?
Yvan Claremer : C’est ironique. J’ai voulu montrer qu’au sommet europĂ©en de fin 2000, Ă Nice, les chefs d’Etats se sont rendus compte qu’ils n’Ă©taient plus capables de diriger l’Europe et de faire ce pour quoi ils avaient Ă©tĂ© Ă©lus. Ils ont alors choisi sous la prĂ©sidence belge d’abandonner leurs responsabilitĂ©s Ă la Convention chargĂ©e notamment de mettre en place les mĂ©canismes nĂ©cessaires au fonctionnement de l’Europe Ă©largie.
Patrice De Bruyne : C’est un aveu d’impuissance totale Ă jouer le rĂ´le de dirigeants europĂ©ens puisque telle est l’expression consacrĂ©e.
Pierre Deydet : Pitinggg de pitinggg, le Conseil européen était ainsi bien incapable de sortir de la panade.
Tony Orbisson : Voilà qui rabaisse le rôle du Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, un faux grand européen, un opportuniste raté.
Pierre Deydet : Pitingggg, les belges font capoter l’europe. On aurait du faire l’Europe Française Ă Strasbourg.
Yvan Claremer : Verhofstadt est un homme d’une autre gĂ©nĂ©ration qui prend le vent europĂ©en d’ou il vient. Il a d’abord eu des vellĂ©itĂ©s de le prendre du cotĂ© britannique. Puis il s’est rendu compte que cela ne marchait finalement qu’avec le couple franco-allemand. Comme il est pragmatique et malin, il sait très bien que pour faire fonctionner la machine il faut prendre le bon vent. Malheureusement il n’a pas l’instinct de ceux qui sentent la direction Ă donner Ă la construction europĂ©enne.
Tony Orbisson : Comment expliquer qu’Ă un moment donnĂ© les chefs d’Etats europĂ©ens n’ont plus pu assumer leur rĂ´le de capitaines ?
Yvan Claremer : Une phase de la construction europĂ©enne s’est terminĂ©e avec la fin du couple Mitterand-Kohl et l’arrivĂ©e au pouvoir de Jacques Chirac et de Gerhard Schröder. C’est un moment essentiel car ces dirigeants n’ont pas connu la seconde guerre mondiale. Ces deux hommes n’ont donc pas cette volontĂ© innĂ©e de compromis. Nice a Ă©tĂ© le point le plus haut de l’incomprĂ©hension entre les dirigeants europĂ©ens.
Tony Orbisson : Aujourd’hui, un personnage Ă©merge. Tony Blair semble lancer une OPA sur l’Union EuropĂ©enne ?
Yvan Claremer : Blair n’incarne pas un quelconque renouveau europĂ©en, mais l’ordre nouveau prĂŞchĂ© outre-atlantique.
Patrice De Bruyne : Blair s’en prend Ă la politique agricole commune europĂ©enne au nom de la recherche scientifique, mais c’est la prĂ©sidence britannique qui a coupĂ© le budget de la recherche dans le budget 2006… Quand Ă l’euro qui est une condition essentielle pour faire partie du cĹ“ur de l’Europe, Blair n’a pas programmĂ© l’introduction de l’euro en remplacement de la Livre Sterling dans son pays…
Tony Orbisson : Le terrorisme ?
Yvan Claremer : Les dirigeants europĂ©ens ont eu depuis septembre 2001 une chance fantastique de faire avancer les choses. Les attentats de Madrid, mais surtout les attentats de Londres vont permettre de renforcer l’union, les Ă©changes d’information, la sĂ©curitĂ© via une augmentation du pouvoir de la police et de la justice.
Patrice De Bruyne : L’europe, sous la prĂ©sidence britannique de Tony Blair va entrer dans la dictatucratie selon le modèle amĂ©ricain. Les gouvernements ont bien appris la leçon des amĂ©ricains.
Pierre Deydet : L’impĂ©rialisme culturel, l’ultra libĂ©ralisme, les Etats-Unis sont entrĂ©s dans une dictature soft menĂ©e par une extrĂŞme droite dĂ©guisĂ©e. Dans ce genre de sociĂ©tĂ©, le libre arbitre est beaucoup plus difficile Ă exercer. Et comme tous les travers amĂ©ricains nous arrivent en Europe quelques annĂ©es plus tard, c’est très inquiĂ©tant.
Patrice de Bruyne : On est entrĂ© dans la globalisation. C’est le vent de l’histoire. On ne lutte pas contre le vent, on fait avec le vent. Quand on veut le remonter, on louvoie.
Yvan Claremer : Les attaques terroristes resserrent les liens sociaux. Ils rendent la sociĂ©tĂ© plus solidaire. C’est l’esprit du Blitz comme durant la campagne de bombardements nazis durant la seconde guerre mondiale. Chacun agit comme si son comportement faisait la diffĂ©rence.
Patrice De Bruyne : Les AmĂ©ricains sont irritants d’hypocrisie. Ils placent des bateaux prison au large de leurs cĂ´tes et peuvent ainsi prĂ©tendre que sur leur territoire on ne torture pas. Ce qui est rĂ©voltant c’est que de grandes sociĂ©tĂ©s peuvent polluer et faire ce qu’elles veulent grâce Ă leur puissance judiciaire.
Tony Orbisson : Les Etats-Unis c’est aussi un mythe littĂ©raire et artistique.
Patrice De Bruyne : C’est le mal qui gagne dans le dernier Ă©pisode de la guerre des Ă©toiles. Avant, il y a quinze ans au moins, la guerre des Ă©toiles, c’Ă©tait positif. Les bons gagnaient Ă la fin et on faisait une grande fĂŞte. Dans le dernier Ă©pisode, on assiste Ă la transformation du bon en incarnation du mal qui triomphe après avoir tuĂ© tout ses amis et compagnons. Ma fille a pleurĂ© en voyant ce destin. Avant on ne pleurait pas en regardant la guerre des Ă©toiles. Avant du temps de Kennedy on posait le drapeau amĂ©ricain sur la lune et le monde entier en Ă©tait heureux. Maintenant on envoie une sorte de vieille lessiveuse gĂ©ante sur une comète pour la faire exploser sans raison. Tout cela reflète l’Ă©volution des Etats-Unis vers une vision manichĂ©enne du monde ou ils sont les plus forts et ou les autres n’ont rien Ă dire.
Tony Orbisson : Vous venez de connaître ça, non ? Avec votre site ?
Patrice De Bruyne : Oui, j’avais crĂ©Ă© une communautĂ© sur un site MSN dĂ©pendant de Microsoft, Secrets interdits. En Cinq ans elle regroupait presque 50.000 personnes. Certains jours ce site enregistrait 10.000 visiteurs. C’Ă©tait la plus importante communautĂ© mondiale du système MSN. Et le 21 juillet 2005… Paf ! MSN a effacĂ© la communautĂ© sans donner de raison. MalgrĂ© une vingtaine d’Ă©mails, ou je demandais poliment pourquoi, pas de rĂ©ponse logique, seulement des messages stĂ©rĂ©otypĂ©s par des robots. J’ai alors contactĂ© tĂ©lĂ©phoniquement la direction europĂ©enne de MSN ou j’ai plusieurs fois et longuement exposĂ© mes dolĂ©ances… Peine perdue. Le “Boss” m’a rĂ©pondu qu’il m’Ă©coutait par politesse mais qu’il ne m’aiderait pas, parce que je devais suivre “leur système” c’est Ă dire envoyer un Ă©mail a une adresse impersonnelle qui rĂ©pond de manière automatique… Ce jour-lĂ j’ai senti le mĂ©pris et l’arrogance. C’est comme si je devais encore ĂŞtre content de pouvoir lĂ©cher leur fond de poubelle. Les amĂ©ricains estiment avoir tous les droits.
Pierre Deydet : Le premier ennemi des USA n’est pas Al-Qaeda ou Saddam Hussein, c’est le gouvernement amĂ©ricain.
Tony Orbisson : Mummmm.
Patrice De Bruyne : Oui, c’est le gouvernement amĂ©ricain qui fait tout pour restreindre les libertĂ©s de leur peuple et Ă©tendre leurs pouvoirs, leurs budgets. Bush disait le 12 septembre 2001: “Nous ne permettrons pas Ă nos ennemis de gagner cette guerre en nous forçant Ă changer notre manière de vivre ou en limitant nos libertĂ©s”. Et il a fait tout le contraire depuis.
Tony Orbisson : Ouais… Commençons par mentionner le budget militaire des Etats-Unis.
Patrice De Bruyne : 400 milliards de dollars. Trente-six pour cent des dépenses militaires mondiales. En augmentation de plus de 10% en une seule année, soit plus de 40 milliards en 2002. Le terrorisme a ses bons côtés pour les fournisseurs du Pentagone !
Yvan Claremer : Par ailleurs, les agences de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure ont Ă©tĂ© regroupĂ©es dans un seul ministère de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, avec une enveloppe de 30 milliards de dollars en plus. Ne pas oublier non plus la fonctionnarisation du personnel de surveillance des bagages aux aĂ©roports, avec ses exactions quotidiennes, et la multiplication des sky marshall, chargĂ©s de protĂ©ger les vols intĂ©rieurs dans les avions mĂŞmes, corps autrefois d’Ă©lite totalement dĂ©structurĂ© par une croissance des effectifs non suivie de formations.
Tony Orbisson : Bush a donc fait reculer le marchĂ© de son pays en embauchant Ă peu près 40.000 fonctionnaires d’un coup, les luggage screeners, ce qui n’a par ailleurs en rien amĂ©liorĂ© la sĂ©curitĂ© dans les aĂ©roports.
Patrice De Bruyne : Il y a eu aussi le USA Patriot-Act, un si joli nom pour un texte aux relents Orwelliens : droit d’Ă©couter des conversations sans mandat, de lire les emails, etc. Et puis aussi un retour sur le droit de chacun Ă pratiquer un culte, puisque dĂ©sormais des policiers pourront “monitorer” les activitĂ©s religieuses de tout groupe sur de simples soupçons. La police a aussi le droit d’entrer chez les gens sans mandat pour peu qu’ils fassent partie d’un groupe terroriste dont la liste est Ă©crite par le prĂ©sident lui-mĂŞme !!! Il n’y a pas eu d’attaques plus grandes contre la libertĂ© que celle-lĂ aux États-Unis.
Tony Orbisson : La libertĂ© n’existe plus, c’est devenu un Etat policier !
Patrice De Bruyne : Depuis le 11 septembre, il y a aussi eu les dĂ©tentions arbitraires, sans charges, sans preuves, sans procès, sans avocats, sans jurys… OĂą est le due process ? OĂą est la court of law, ou est la cour de justice ? Tout a volĂ© en Ă©clat quand il est devenu Ă©vident qu’il serait impossible de rĂ©unir des preuves formelles contre les terroristes talibans enfermĂ©s Ă Guantanamo.
Pierre Dydet : Comment rĂ©unir des preuves contre des gens alors que ce sont les accusateurs amĂ©ricains qui sont les commanditaires des attentats. Ils les balancent, c’est tout. Maintenant on condamne sans preuves, juste pour avoir Ă©tĂ© capable de le faire, c’est nazi ça, non ?
Patrice De Bruyne : Dès lors, pour les garder en dĂ©tention, il n’y avait qu’une seule solution: leur nier tout droit en crĂ©ant ex-nihil un statut de combattant ennemi. Comme dans le cas des groupes terroristes, c’est le prĂ©sident et lui seul qui dĂ©cide qui en fait partie.
Yvan Claremer : Encore mieux, un AmĂ©ricain, arrĂŞtĂ© sur le sol amĂ©ricain par des policiers amĂ©ricains, a Ă©tĂ© remis aux autoritĂ©s militaires et dĂ©clarĂ© combattant ennemi. C’Ă©tait un fait inconnu dans l’histoire des États-Unis. Jamais les autoritĂ©s policières n’avaient donnĂ© un suspect aux militaires sans passer par des tribunaux. Ă€ partir de ce moment-lĂ , peut-on imaginer qu’il existe aussi des tribunaux d’exception, secrets, sans dĂ©bats publics, ni assistance juridique Ă l’accusĂ© ? So long le système judiciaire amĂ©ricain, il n’existe plus depuis le 11 septembre 2001.
Tony Orbisson : J’ai cependant gardĂ© le meilleur pour la fin. Les États-Unis ont deux lois permettant Ă l’exĂ©cutif de prendre totalement en charge le pays, sans considĂ©ration des pouvoirs lĂ©gislatifs et judiciaires. Oui, je parle bien de loi martiale.
Yvan Claremer : Il y a d’abord l’Executive Order #12919, signĂ© par Clinton en 1994, qui rassemble des dĂ©crets divers d’autres prĂ©sidents. L’un d’eux permet de rĂ©voquer le droit d’Ă©mettre de toute station tĂ©lĂ© ou radio. Un autre permet de saisir tout matĂ©riel, service ou personne en cas d’urgence. Un autre permet de mettre tout stock de nourriture sous contrĂ´le fĂ©dĂ©ral… Je continue ?
Pierre Deydet : Oui, disé disé…
Manuelle BĂ©lart : C’est dingue ! Vous croyez que ça pourrait ĂŞtre comme ça Ă Cannes l’annĂ©e prochaine ?
Tony Orbisson : Ouais…
Yvan Claremer : Avec ces mĂŞmes Executive Order, un prĂ©sident peut utiliser l’usage de la force militaire contre les citoyens du pays, il a dĂ©jĂ Ă©tĂ© utilisĂ© Ă Waco oĂą des hĂ©licoptères de combat et des chars d’assaut ont participĂ© au massacre. Et puis ceux qui ont vu les commandos retirant le petit Elian des bras de son oncle savent aussi que la puissance des forces de police se rapproche dangereusement de la force militaire.
Manuelle BĂ©lart : Je me souviens de cette scène, c’Ă©tait dans une salle de classe, non ?
Yvan Claremer : Vous pensez en avoir assez ?
Pierre Deydet : Non non, continuez…
Yvan Claremer : Allez, juste une petite dernière. Après l’histoire des lettres Ă l’anthrax, le Center for Disease Control a prĂ©parĂ© un modèle de loi pour les États.
Cette loi, en cas d’urgence de santĂ© publique, permet Ă peu près les mĂŞmes exactions que l’Executive Order de Clinton. Sans contrĂ´le judiciaire aucun. Sur un simple trait de plume d’un gouverneur ou du prĂ©sident. Avec tout ça, certains vont me prendre pour un tarĂ© d’extrĂŞme-droite apocalyptique. Pourtant, je me borne ici Ă constater des faits passĂ©s. Il y a des tas de sources pour corroborer mes dires. Cherchez dans le New York Times, dans le Washington Post. Lisez les lois directement sur le site du Congrès. Tout est lĂ . Tout existe dĂ©jĂ .
Patrice De Bruyne : Les USA sont prĂŞts. PrĂŞts pour devenir la prochaine grande dictature, maintenant qu’ils sont un empire.
Tony Orbisson : C’Ă©tait Tout le monde y pense, Mesdames et Messieurs, bonsoir…
Chapitre 9 Â
L’enfer, c’est les autres…
A quoi bon ?
Oui à quoi bon avoir participé à cette émission ?
Tête vidée, besoin de tout et rien, de corps et de vide de sens.
Mon tĂ©lĂ©phone portable sonne…
“Oui ?”.
“Patrice ? C’est Anamary. Tu es Ă Paris ? Je viens de te voir Ă la tĂ©lĂ©vision dans l’Ă©mission de Tony Orbisson ! Waouwww !Viens ! J’organise une petite soirĂ©e sur ma pĂ©niche des bords de Seine. Tu nous raconteras tes dernières aventures…“.
Ce soir la grande prêtresse des nuits reçoit.
Pour un type comme moi qui ne boit pas une goutte d’alcool mais quelques gouttes…, il y a des invitations Ă sortir qui prĂ©sentent un minimum d’intĂ©rĂŞt.
On devrait pouvoir en dire de mĂŞme, pour certaines femmes.
Mais quand c’est Anamary qui invite, c’est toujours la fiesta dans son “Bââââteau”, sa pĂ©niche “relookĂ©e”, son nouveau jouet coĂ»teux mais qui la positionne en star parisienne. Bateau d’O…
Je bois un thĂ©Â au gingembre qu’Anamary a rapportĂ© de Tokyo.
Elle y a passé de nombreux mois.
Elle y était “Tellement autre” qu’elle a dĂ©cidĂ© de s’habiller d’un kimono.
Elle m’affirme que c’est temporaire.
Elle me parle des corbeaux qui un matin sont venus d’on ne sait oĂą, du continent peut-ĂŞtre, et qui ont chassĂ© les pigeons de Tokyo.
Ils ont envahit les places, les parcs, chassant les pigeons et les canards, devenant progressivement la nuisance numéro un.
Elle me dit que je devrais partir au Japon, que je ferais un malheur lĂ -bas, pas en tant que corbeau, mais en tant que renard.
Elle s’inquiète de mes yeux, elle affirme que lorsqu’on a les yeux verts comme moi, la vue devient meilleure en vieillissant, mais que je deviens de plus en plus dĂ©sabusĂ© des gens…
Je lui rĂ©ponds que parfois j’ai l’impression de faire du mal aux gens qui sont autour de moi, pas vraiment du mal, mais de les contaminer dans l’absurditĂ© dĂ©jantĂ©e.
Dehors la tour Eiffel est une goutte d’eau dans la grisaille.
Anamary veut faire l’amour dans une ambiance de lounge music.
Je dĂ©sire simplement jouir dans une ambiance oĂą il y aurait quelque chose de comestible… dans l’air et dans mes bras….
“C’est le genre de soirĂ©es oĂą ça commence au vin rouge, ça se poursuit au whisky, et les plus dĂ©sĹ“uvrĂ©s se finissent au Ricard car, très vite, il ne reste plus d’autres solutions Ă boire“.
On m’a rĂ©pĂ©tĂ© avec insistance le goĂ»t des femmes perverses pour les jeux du cirque…
Les femmes sont souvent plus hargneuses quand elles croient se reconnaĂ®tre que lorsqu’elles sont citĂ©es nommĂ©ment.
Jolie rousse que sa copine…
Dès qu’elle m’a vu, elle est venu m’embrasser…
Elle grignote du chili-con-carne dans un bol et raconte ses impressions sur les conséquences du Tsunami en Thaïlande.
Je lui parle d’une Ă©mission tĂ©lĂ© sur le dĂ©placement des plaques tectoniques, je lui dis qu’elle est bien terre-Ă -terre….
En rĂ©ponse elle me dĂ©voile ses seins m’affirmant qu’elle affectionne les associations surrĂ©alistes.
Comme souvent Ă Paris, les seules idĂ©es qui valent la peine d’ĂŞtre approfondies portent des robes.
L’abus de thĂ© au gingembre me barbouille l’estomac, me donne des hauts le cĹ“ur, je n’ai rien avalĂ© depuis midi, je picore sans conviction des chips paprika en regardant les seins de cette femme qui me raconte qu’elle a changĂ© d’avis sur la fellation depuis qu’elle a mis la main sur un stock de prĂ©servatifs au gingembre.
Elle demande oĂą sont les toilettes, je lui rĂ©ponds: “Au Cap Horn”.
Elle me prend la main et m’entraĂ®ne avec elle “Pour rĂ©chauffer la glace“…
Chaud, mais bref, on joui en quelques minutes.
De retour dans le salon, Anamary et une autre femme sont en discussion littĂ©raire, elles parlent de “la saveur” de Rimbaud, je leur rĂ©torque qu’elles sont terriblement obscures.
Anamary me regarde, courroucée, puis en me regardant droit dans les yeux enlève son kimono.
Elle le fait comme une strip-teaseuse de talent…, puis diminue les lumières…
Il y a sur un bras de divan une compilation de Tracey Chapman.
“C’est quoi un best-of de Tracey Chapman ?”.
“C’est douze fois le mĂŞme titre“.
Anamary suce maintenant les seins de la jeune femme. Je trouve qu’elle fait un bon choix car, dans ce domaine la surenchère n’apporte que du bon.
Nietzsche qui a Ă©crit: “Tout ce qui est profond avance masquĂ©“, ne supposait probablement pas que vienne un jour Ă exister ce titre de la Compagnie CrĂ©ole qui a maintenant et accidentellement remplacĂ© le Tracey Chapman sur la platine CD.
Anamary caresse maintenant les jambes de la jeune femme en lui faisant tout un topo sur Nietzsche.
Elle commet l’imprudence de me demander si j’ai de l’estime pour le grand malade des alpages, moi qui suis hypnotisĂ© par tous ces seins qui s’agitent…, je rĂ©ponds que j’observe toujours avec beaucoup de commisĂ©ration, chez les personnes qui sont condamnĂ©es Ă prendre des “râteaux” avec les nanas, une propension Ă se rĂ©fugier dans une prose incomprĂ©hensible et un charabia poĂ©tico-verbeux….
Elle en profite pour faire de l’humour, qu’elle juge irrĂ©sistible, en dĂ©clarant que mon meilleur tract c’est ma gueule.
“Je vais faire mine de ne pas sourire ni de bailler pour ne pas dĂ©passer le cadre d’impression“.
ExcitĂ©e et excitante, mais du participe passĂ© Ă la forme fĂ©minine du participe prĂ©sent il n’y a souvent qu’un pas que l’on emboĂ®te allègrement, Ă moins qu’en avisant la bibliothèque la dĂ©couverte des “MĂ©moires d’une jeune fille rangĂ©e” de Simone de Beauvoir ne coupe tous les effets.
Alors Anamary ouvre un hublot en grand, aère quelques instants durant lesquels elle vide les cendriers dans un sac poubelle, puis ferme les rideaux dans toutes les pièces.
C’est drĂ´le il fait nuit et c’est comme si je ne m’en apercevais que maintenant.
Dans la chambre il y a un jouet surrĂ©aliste, la figurine gonflable du personnage du cri d’Edvard Munch.
Comme elle remarque que je considère la poupĂ©e avec Ă la fois dĂ©goĂ»t et insistance elle m’enserre de ses bras et me souffle par dessus l’Ă©paule:
“C’est pour dĂ©dramatiser“.
“Je comprends”, dis-je.
Elle Ă©teint la lumière Ă l’exception d’une petite lampe rouge, de chevet.
Elle se déshabille, ôte son peu de vêtements.
La fatigue tombe toutefois sous ses yeux et au toucher de ses bras nus.
La jeune femme débarque alors dans la chambre, une bouteille de crème de menthe à la main, et déclare :
“Vous n’allez quand mĂŞme pas faire l’amour sans moi“.
J’aime beaucoup mes escapades Ă Paris…
Elle est serpent de ses mĂ©andres…
Elle est Ă©tendue sur le lit, ivre d’envies, engloutie dans un vertige qu’elle ne reconnaĂ®t pas, amassĂ©e de nerfs, vibrant dans un demi-sommeil, un drap sur ses jambes, un gode à cĂ´tĂ© de ses bras.
A force de dire qu’elle veut jouir, abattre le nĂ©ant, le dĂ©trousser dans un grand moment de gloire, elle a fini par en faire des habitudes, des moments d’aurĂ©ole, un rituel qui dĂ©mĂ©nage dans les confins du lubrique.
Elle connaĂ®t des empires de dĂ©bauche et de plainte, accessoires de dĂ©sordre dans son corps qu’elle harangue inlassablement devant le miroir sans cadre. Les commissures aux lèvres lui apprennent alors dans ses rĂŞves mâtinĂ©s de malentendus grotesques, d’arbres sur le bord de son chemin, porteurs de fruits immenses, dĂ©glutissant d’un rouge amer la semence absurde, l’impossible mĂ©moire de son esprit.
L’aube est blanche, d’un blanc crĂ©meux, qui suinte par la fenĂŞtre et se dĂ©guise en dentelles lourdes sur les murs vitrifiĂ©s par la crasse.
Je suis lĂ , debout, inlassable et dĂ©composĂ©, mal rangĂ© dans mon dedans, mĂ©diocre et assouvi par l’envie, dĂ©labrĂ© du dehors, dĂ©figurĂ© par cet instant de la voir, de me voir la regardant, de savoir qu’elle se noie doucement dans le temps qu’elle a choisi ; de survivre encore pour mieux m’Ă©pouvanter, d’Ă©crire sous mes yeux sa lente dĂ©composition, son amertume profonde, ses seins lourds et sa bouche, surtout, qui me glisse des phrases inutiles, des mots narquois, des flèches acĂ©rĂ©es qui me transpercent, en manque d’elle, de ses rumeurs de femme, de son sexe bĂ©ant, en dĂ©mangeaisons multiples, de ses yeux qui quĂ©mandent l’absolue jouissance ; Ă dĂ©nigrer les paysages trop mièvres Ă son goĂ»t, de mes jambes, de mes bras, de mon corps immobile, condamnĂ© Ă la voir se surseoir Ă chaque instant, s’Ă©triper la cervelle dans des lueurs fauves, s’agglutiner en masse rougeâtre par terre, les genoux ramassĂ©s par terre, rocher de plaine singeant les naines, ses longs cheveux noirs en guise d’Ă©pouvantail.
Au-dehors, les trottoirs lubrifiĂ©s par les semelles des passants, se chargent peu Ă peu d’eux, de leurs visages fermĂ©s de pesanteur lourde, d’âpres signaux qu’ils font, guidĂ©s par la volontĂ© farouche de sauver l’essentiel, de transmettre le jour et la lumière vers des bureaux aphones, des commerces dĂ©gorgeant d’atomes en guise d’ĂŞtre, et de jouir de leurs murs Ă©pais gercĂ©s de fenĂŞtres, de ces devantures qu’ils vont dĂ©corer Ă grands frissons d’odeurs, de laine et de sandwiches frais.
Le silence au-dedans, laisse vibrer la plainte d’une ampoule nue, dĂ©corant l’ombre de sa lumière, estivante passagère d’une mer imaginĂ©e.
Je me berce, un instant, de ce filament de tungstène, hallucinant des moments de prĂ©histoire, Ă l’orĂ©e des corps blottis autour du feu, des langues de chaleur, de l’odeur forte de ces troupeaux d’hommes ramassĂ©s sur leurs muscles lourds, de ces femmes enceintes apeurĂ©es de savoir, guidĂ© par un chef bĂŞlant des fragments d’Ă©toiles.
Ils sont, invisible mĂ©moire, le reflet de mes peurs, l’attente dĂ©risoire d’un dieu, le paysage de l’absolu dĂ©figurĂ© par la vie, la symĂ©trie de toutes les haines, l’essor de la conscience, d’Ă©ternuer les guerres et la cruautĂ© qui s’y montre en tourbillons de folie.
Je sens qu’elle rĂ´de Ă prĂ©sent dans la chambre, qu’elle cherche dĂ©jĂ ses appâts de nonchalance feinte.
Nous ne nous parlons pas, sachant l’autre dans les effluves du stupre, traquant seulement nos ventres et nos odeurs.
Elle est femelle de ses mains Ă m’agripper parfois, au dĂ©tour d’une raison, d’ĂŞtre Ă me regarder, seul paysage vivant dans sa chambre.
Les lassitudes qui l’entourent, peuplent l’air d’un brouillard sec, hantĂ© par d’anciennes couleurs du ciel en parure.
Elle se souvient en m’approchant, quĂ©mandant un cafĂ© en souvenir d’un rĂŞve secret.
Elle a des gerçures aux lèvres d’Ă©reinter les mots qu’elle me sert, en monologue astucieux, d’apprivoiser l’air en vastes voyelles, son cul plongĂ© dans la rigueur du manque, ses bras vivants seuls, automate dĂ©guisĂ© cherchant dans les pourboires de l’absolu la trace d’elle ; dans ces mĂ©andres veineux que sont les rues d’ailleurs qu’elle ira revisiter cent fois pour trouver chez un pourvoyeur maussade la poudre d’amour, masquant, pour la millième fois, ses rancĹ“urs et sa haine.
Je suis le vent qui l’entoure, sifflant autour de ses branches la nature mĂŞme de son espace, indissociable, Ă©ternisĂ©s dans le mĂŞme tableau, d’âcre blancheur, de givre ruisselant sur l’Ă©corce, de neige glacĂ©e autour de ses racines, du froid surtout qui la tenaille, parfum d’un ventre abruti par la bataille.
Les squelettes de sa mĂ©moire vivent autour, immenses diamants qu’elle a dĂ©laissĂ©s.
Un string traĂ®ne sur le fauteuil, dentelle qui joue au chat, laissant vibrer dans sa transparence le souvenir d’une fesse, et qui tressaille encore de mes mains, quand, lascive guerrière, elle a pris ma foi.
Mon espoir d’ĂŞtre sa rupture, au-delĂ de tout, de mes nerfs tendus vers sa forme, le sentiment impĂ©rissable du premier contact, quand les doigts se cherchent, ivres de bonheur, suintant l’or du miroir dans toutes les terminaisons du corps.
Je la vois, buvant son cafĂ© maintenant froid, dĂ©vier sans cesse vers un cauchemar immense qui dĂ©labre peu Ă peu son corps, sa peau, uniforme des damnĂ©s, dernier naufrage en forme de crĂ©neaux, d’une forteresse qu’ils se construisent, dĂ©laissant les vivants pour la gloire de combattre, seul Ă seul, le tyran gigantesque qu’ils abritent en eux.
Le ciel est peuplĂ© de nuages, ramenant de l’Ouest la pluie qui se dandine en fines gouttelettes, pluie froide et basse Ă courber les passants, territoire qu’elle promène dans le sillage des voitures.
Je suis lĂ , en face d’elle, rien ne nous sĂ©pare, elle est inondĂ©e par une fausse lumière qu’elle enrage Ă me transmettre, accaparĂ©e par ses envies lubriques, dĂ©nudant ses yeux jusqu’Ă l’extrĂŞme, Ă scintiller de cette joie se ressassant d’elle-mĂŞme.
Je m’enlève de cette fausse vertu, m’enlève en dĂ©crochant ma veste, m’extirpe de son monde blafard, de son goutte Ă goutte de conscience, et marche presque en courant vers la porte miraculeuse qui me dĂ©livrera pour un temps de cette monstrueuse obscĂ©nitĂ©.
Dans le couloir se vautrent des bruits de coursive, une radio déversant une fanfare sirupeuse, un robinet qui se ferme.
Me retrouver dehors, enfin dehors, égaré dans la multitude affairée.
Je marche, mon corps en mouvement, dĂ©liĂ© des genoux, des jambes, des bras, qui fonctionnent, s’Ă©tirent, se convertissent Ă une nouvelle pensĂ©e, d’ĂŞtre la nature en mouvement, théâtre magnifique d’os et d’eau concentrĂ©e, de nerfs, muscles, de peau sentant l’air la lĂ©cher.
Je suis cet homme qui marche, milliards de cellules, portée de vie qui jappe, effleure les senteurs de la rue, le parfum gris des passants.
La vibration, synonyme du verbe, qu’ils cherchent et se transmettent, la vibration Ă©norme, Ă©poustouflante, d’une intensitĂ© Ă faire pâlir toutes les consciences du monde, la vibration de tout, entièrement tout, ultime projet en mouvement, d’oĂą, piètre connaissance, les hommes se croient issus.
La vibration est en nous, sur nous, totalement nous et nouĂ©e Ă l’orĂ©e du savoir des savants grĂŞles et courtois, l’alchimie n’a de cesse d’ĂŞtre le parcours idolâtre de soi-mĂŞme.
Chaque particule est un univers en mouvement, totalement libre.
La conscience m’Ă©gare, figĂ©e dans l’histoire, Ă croire qu’un soleil luit, qu’un monde s’Ă©panouit, qu’une dĂ©livrance est possible dans le grand dĂ©dale du temps, piège que l’histoire fabrique Ă chaque instant, miroir aux alouettes mortes, rĂ´ties dans la grande bassine du temps.
Je m’assieds dans un bar, neuf heures du matin, la pluie cesse son vagabondage, je tremble d’ĂŞtre, parcouru par la vie, traversĂ© par l’Ă©paisseur, les mille bruits d’une ville Ă l’assaut d’elle-mĂŞme.
Des yeux me guettent, Ă©parse compagnie clignant sur les journaux du matin, rumeur de la vie, mille vertiges qui sillonnent le papier, nouvelles de mots, d’âpres luttes, de gais vainqueurs, nouvelles d’ici et d’ailleurs, s’imbriquent Ă former un carcan d’images, film de la vie qui explique en mots graves et pesĂ©s l’Ă©ditorial du jour.
Je suis vide, coquille sans Ĺ“uf, marivaudage de l’âme devant la senteur d’un cafĂ© chaud, traversĂ© par de vagues riens, qui sont autant de mĂ©faits dans l’illusoire mĂ©canique, le ronflement sourd de la ville qui ronronne, s’appliquant sans dĂ©sordre Ă l’Ă©phĂ©mère bercement, le tourbillon tranquille de la machine.
MaquillĂ© par ma chair, endolori d’exister, neuf dans la salle du cafĂ©, je dĂ©robe un silence, une voix qui n’existe pas, un secret de l’âme qui divulguerai l’absence.
Et je ne retrouve qu’elle, affalĂ©e dans ma conscience, me meurtrissant d’exister, d’ĂŞtre, de tirailler des pensĂ©es Ă©lastiques dans le grand naufrage, l’interminable descente aux enfers, aux portes innombrables, entrebâillĂ©es.
Derrière chaque planche montĂ©e sur ses gonds, une agonie cĂ©leste, un hymne Ă la cruautĂ© d’ĂŞtre, perclus de soi, envahi par les fantĂ´mes d’un projet terrible, d’un dieu extatique, grommelant l’aube Ă chaque jour, mâchant la vie, Ă se moucher avec les morts, dĂ©daignant tous les sacrifices, pour n’ĂŞtre en bout du monde, que le reflet saumâtre d’une terrifiante nature.
Le seul dĂ©cor est la matière qui m’envenime, me dĂ©sastre, m’exaspère de n’ĂŞtre que cela
Bout de chair Ă peine chrysalide de ce que sera mon tombeau, flottant alors, je le sens, dans l’incroyable torpeur du renouvellement, de l’extase des demeurĂ©s, parfaitement sage d’ĂŞtre le passage, le frottement entre deux mondes, la nĂ©cessaire renaissance.
Je suis enfant de haut vertige, d’acclamer au pic de ma vision, la belle industrie des atomes se multipliant sans cesse dans un chant de cris, parcouru de clameur et frayant avec l’aube, chaque jour enfante un nouveau visage.
Je suis de mille formes Ă enfanter des sourires d’eau usĂ©e, des vasques d’oĂą bondissent mille regards, mille Ă©treintes de bras immenses et morts, de mille visages mĂ©connaissables, d’oĂą surgit la mĂŞme frayeur, la mĂŞme question, Ă©cho de mille nuits de lumière envahi par les autres, scrutateur infini des races semblables, de ces rares indiens d’AmĂ©rique qui nous rĂ©veillent la nuit et nous demandent, leurs poignards posĂ©s sur leurs genoux, de voir l’autre cĂ´tĂ© du miroir.
Je regarde, presqu’Ă®le de connivence Ă l’autre bout de la ville, celle que les autres ne regardent pas, ville de rencontre hâtive, multipliant ses excès jusqu’Ă les rythmer dans une convenable dĂ©cence, de pus mĂŞlĂ© Ă l’encre, de striures mornes sur le parvis des temples, d’âcres odeurs de conscience volĂ©e, par les trĂ©pidations incessantes d’une course muette, d’un saut splendide vers un autre demain, crapaud de mĂ©gapole entretenu par de terribles espoirs.
Mes rêves ont de la peau, mugissante, âpre et collée sur la peau moite et parfumée des passants.
Mes rĂŞves sont dans mes yeux des langueurs qui s’affalent sur leurs dos.
Ils sont tous les autres, sauf moi, immobile et servant d’une mĂ©connaissance, d’un reflet pâle et louvoyant, chaloupant sur des horizons morts.
Les mots me servent d’armure sur le rebord de la table marbrĂ©e, Ă peine occupĂ©e par la tasse vide et le sursaut de noir au fond, arĂ´me de mes tĂ©nèbres que je regarde Ă©vasivement en pensant Ă elle.
Le silence se meurt d’un bruit, cuillère qui tombe, renversĂ© par mon bras Ă©nervĂ©, catalysĂ© par de sombres remords, l’intouchable vĂ©ritĂ© qui surgit de la savoir, lĂ -bas, dans la chambre verte, dodelinant sa frĂ©nĂ©sie vers de nouveaux arrivages, bateau de poudre blanche qu’elle prĂ©cise en dilatant ses yeux.
Je regarde autour de moi, marmonnant de l’Ĺ“il un recoin de l’ombre dans la salle, conservatoire de muets qui babillent d’Ă©tranges mĂ©lopĂ©es venant d’autres ciels et navires, de caves profondes et enivrĂ©es, jouant des bras parfois, Ă pourfendre les mots qu’ils se disent, armatures de leurs blessures, signant d’un geste la mĂ©lancolie sage de leurs dĂ©sirs blessĂ©s.
Ils sont d’autres musiciens, portĂ©s par le vent, dĂ©gaine de sable aux yeux brĂ»lĂ©s, nervures de leurs mains appâtĂ©es par les danses qu’ils ont connus, tournoyant dans leurs mères.
Le ciel est socle de ma mĂ©moire, enfantant des remous d’anciens nuages, de grandes prières, de terribles naufrages. Il est ancrĂ© dans ma main, posĂ© sur le rebord de la table ronde, atteignant le cercle sans jamais le dĂ©chirer, main de guerre ou d’enfant tambourinant Ă la face du soleil, des vertiges issus de mille lanières de nerfs.
Le siècle est posĂ© lĂ , dĂ©cor de marchandage dans la grande salle du cafĂ©, enivrĂ© de formica, de rumeurs exquises dans le havre somnolent, d’une mère aux portes vitrĂ©es.
Sortir au dehors, se sentir peau dressĂ©e, Ă l’affĂ»t des sens, des odeurs de lĂ©gumes frais dans le cabas des mĂ©nagères, des voitures qui dressent un Ă©cheveau de lignes dans la rue droite et fascinante de couleurs Ă©parpillĂ©es.
Je me dirige vers la Seine, berges de granit, veine qui coule lentement, charriant les souvenirs sous le pont, d’eau scintillante recouverte par endroits de cygnes affamĂ©s.
Un passant sous un pardessus bĂŞte leur donne Ă manger du pain, gloutonnant dans leurs longs cous de girafes aquatiques.
Ils sont, rangĂ©s de blanc, armĂ©s de leurs becs houspillant, des lumières qu’un peintre absent dĂ©livre d’une toile aux reflets changeants.
Des mots me viennent, armĂ©e de langage dĂ©rivant avec les nuages vers d’autres contrĂ©es, africaines ou villageoises, peu importe.
Des mots de traĂ®ne ou de rut, de mare ou viennent s’abreuver tous les rĂŞves permis.
Des mots qui planent le long des gouttières, qui font semblant d’ĂŞtre des lianes, s’immisçant entre les pierres d’un château très ancien, aux murs recouverts d’or, mouillĂ© par les baisers d’une femme.
Des mots enfin de tous les jours, avec un paquetage d’os et de chair liĂ©s.
Des mots recouvert d’arbres, herbe sifflante ou l’ingĂ©nue fait le verbe creux aux sauterelles ; des mots par milliers qui s’assemblent et forment, d’une matière nouvelle, le ciel Ă©garĂ© glissant des nombres vers d’Ă©tranges citĂ©s.
Je suis lĂ , entourĂ© du monde, ensemencĂ©, Ă la proue d’un bateau de nulle part, traĂ®nant l’abĂ®me aux pieds, guttural et raisonnĂ©, d’âpres servitudes, capitaine de papier aux nerfs Ă©laguĂ©s, dĂ©routant mon navire vers d’autres ports, assoiffĂ© d’ombre et de nuages, gaufrĂ©s de pluie, Ă©tincelles de nĂ©ant coulant en froides ravines sur mon visage.
Un alphabet de connivence inscrit dans le monde… dĂ©sarmĂ© d’Ă©crire, hallucinĂ© par le mĂŞme voyage, la mĂŞme envie de s’enfuir, de partir au loin d’ĂŞtre prisonnier de son corps, sa nonchalance feinte.
Elle est serpent de ses mĂ©andres, de ses bras allongĂ©s, araignĂ©e de haut vol, nĂ©gligeant mon esprit pour s’inscrire dans mon corps, infusĂ© son odeur au plus profond de moi, libĂ©rer son Ă©treinte qui m’envahit peu Ă peu, descendant jusqu’aux pires remous…
Je repars…
Auto, radio, route, langueurs et folies…
“Ayman al-Zawahiri, considĂ©rĂ© comme le numĂ©ro deux d’Al QaĂŻda, a renouvelĂ© ses menaces contre Washington et Londres, dans une vidĂ©o diffusĂ©e aujourd’hui. Le chef terroriste s’est adressĂ© directement aux populations des Etats-Unis et de Grande-Bretagne et Ă leurs troupes en Irak et en Afghanistan, affirmant que si ils s’obstinaient dans cette politique, ils verraient des catastrophes pires que celles du Vietnam“.
Quel impact un tel discours peut-il avoir sur l’opinion publique ?
Le mythe de l’AmĂ©rique tient dans une Bible, un fusil et des dollars.
Il y a deux AmĂ©riques, celle du mythe culturel fort du cinĂ©ma et du rock’n’roll d’un cotĂ©, celle du gĂ©nocide des Indiens et de la violence du Far West de l’autre. Toutefois, la paranoĂŻa est devenue la clĂ© du système de pensĂ©e amĂ©ricain.
Michael Moore l’a rĂ©vĂ©lĂ© de manière criante dans son film “Bowling for Columbine”.
L’AmĂ©rique profonde qui vote Bush, vit engoncĂ©e dans les valeurs anciennes qui lui ont permis de conquĂ©rir son territoire en Ă©liminant ce et ceux qui la menaçaient de l’intĂ©rieur, les Indiens.
Rien n’a changĂ© depuis la conquĂŞte de l’Ouest.
L’hostilitĂ© et la violence se sont simplement dĂ©placĂ©es des Indiens sur ce et ceux qui sont susceptibles de menacer l’Eden AmĂ©ricain.
En mĂŞme temps, ces habitants de l’AmĂ©rique profonde sont certains d’ĂŞtre les plus vaillants dĂ©fenseurs de la dĂ©mocratie dans le monde.
Dans leur conception, ce sont ceux qui se posent le moins de questions qui gagnent les batailles.
Ils sont certains du bien-fondé de leur système économique, militaire et politique.
Dieu est dans leur camp !
Cette vision naĂŻve guide l’AmĂ©rique d’aujourd’hui. Herman Melville, l’auteur de “Moby Dick” avait prĂ©dit la domination des Etats-Unis dès le dĂ©but du XIX ième siècle.
Mais si la planète entière fonctionne dĂ©sormais au Coca-Cola, au Mc-Do et au cinĂ©ma d’action hollywoodien, le XXIème siècle pourrait bien ĂŞtre celui de l’Asie.
L’Europe, elle, s’est dĂ©jĂ suicidĂ©e dans les guerres du XX ième siècle.
Les Etats-Unis ne sont pas capables de résister à la sauvagerie du libéralisme asiatique.
Les Lois sociales sont beaucoup moins dĂ©veloppĂ©es en AmĂ©rique qu’en Europe, mais en Chine, elles sont carrĂ©ment inexistantes.
La guerre d’aujourd’hui ne se gagne plus avec une armĂ©e mais avec l’Ă©conomie.
PlutĂ´t que d’envahir un pays pour s’emparer de ses richesses, on achète ses sociĂ©tĂ©s pour prendre ses parts de marchĂ©.
C’est ce qu’on fait les Saoudiens en acquĂ©rant environ 14% de son Ă©conomie.
Bush, son administration et ses industriels tentent actuellement de refaire un maximum de dollars pour acquĂ©rir le monde car jusqu’avant l’invasion de l’Irak, Bush avait tellement endettĂ© l’AmĂ©rique qu’elle ne le pouvait plus…
Avec les robinets du pĂ©trole Irakien ouverts en grand, les dollars affluent d’autant plus vite que la stratĂ©gie de la peur Ă permis de doubler le prix du pĂ©trole !
Mais dans cette course de vitesse, les Japonais se sont payĂ©s les industries du disque et des studios de cinĂ©ma tandis que les Chinois ont mis la main sur la branche informatique grand public d’IBM et s’attaquent dĂ©sormais aux compagnies pĂ©trolières.
Pour se rendre compte du potentiel Ă©conomique de la Chine, il faut se souvenir du dĂ©veloppement extraordinaire de Hongkong et de Taiwan et l’extrapoler Ă un pays d’un milliard d’habitants…
La Chine devrait être la nouvelle superpuissance de la planète en 2050.
Et les AmĂ©ricains n’y peuvent rien faire.
La sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine s’infantilise, tout le monde veut ĂŞtre jeune et beau, la chirurgie esthĂ©tique promet Ă chacun les mĂŞmes mâchoires après avoir taillĂ© les mĂŞmes dents en touche de piano Ă toute la population fortunĂ©e…
C’est l’eugĂ©nisme en plein !
Je n’aime pas cette sociĂ©tĂ© du paraĂ®tre qui fabrique des clones tout droit sortis des spots publicitaires et qui juge les gens au nombre de trous de leur terrain de golf.
La partie honteuse de la dĂ©mocratie Romaine c’Ă©tait l’esclavage, aujourd’hui l’esclavage est Ă©conomique !
“A Londres, après les attentats de juillet, le moral de la communautĂ© musulmane est au plus bas et l’animositĂ© Ă son Ă©gard prend de l’ampleur.
On craint des incidents graves.
Le Premier ministre britannique Tony Blair a violemment rĂ©agi vendredi aux menaces rĂ©voltantes du numĂ©ro deux d’Al-QaĂŻda, dĂ©jĂ condamnĂ©es par le prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush. Tony Blair, qui a ces dernières semaines catĂ©goriquement rejetĂ© tout lien entre les attentats meurtriers du 7 juillet Ă Londres et la prĂ©sence des troupes britanniques en Irak, a repoussĂ© les arguments de l’adjoint de Ben Laden affirmant que ceux qui ont fait des dĂ©clarations sont aussi ceux qui sont d’accord pour tuer des innocents en Irak, des innocents en Afghanistan, et des innocents dans tous les pays dĂ©mocratiques du monde.
Dans une vidĂ©o diffusĂ©e jeudi par la chaĂ®ne arabe Al-Jazira, Ayman al-Zawahiri a rĂ©clamĂ© le retrait des troupes Ă©trangères d’Irak, en s’en prenant directement au Premier ministre britannique, après avoir menacĂ© les Etats-Unis, affirmant que Blair a attirĂ© la destruction jusqu’au centre de Londres et attirera davantage de destructions.
Il n’a toutefois pas revendiquĂ© directement les attentats de Londres ou les explosions du 7 juillet ont fait 56 morts et 700 blessĂ©s“.
Deux jours plus tard, un groupe qui s’Ă©tait auparavant attribuĂ© les attentats de Madrid et d’Istanbul, les “brigades Abou Hafs al-Masri-division-d’Europe“, s’Ă©tait aussi dĂ©clarĂ© responsable.
“Alors que plusieurs sondages montrent que la grande majoritĂ© des Britanniques pensent que le conflit irakien a contribuĂ© Ă radicaliser des jeunes musulmans, Tony Blair a tout juste concĂ©dĂ© que les extrĂ©mistes se servent de l’Irak pour faire de nouvelles recrues.
Les dĂ©clarations de Tony Blair vont Ă contre-courant de l’opinion publique, mais aussi d’experts et de certains hommes politiques.
Le plus virulent, le maire de Londres Ken Livingstone, qui appartient au mĂŞme parti travailliste que Tony Blair mais est un opposant farouche Ă la guerre, a jugĂ© jeudi que protĂ©ger Londres de nouvelles attaques implique le retrait de l’Irak, tout cela étant liĂ©.
Tony Blair a attendu sa confĂ©rence de presse mensuelle, consacrĂ©e entièrement aux moyens de lutter contre le terrorisme, pour rĂ©pondre aux nouvelles menaces d’Al-QaĂŻda.
George Bush lui avait rĂ©agi dès jeudi, depuis son ranch texan de Crawford (sud des Etats-Unis), affirmant que les dĂ©clarations du numĂ©ro deux d’Al-QaĂŻda montraient clairement que l’Irak faisait partie de la guerre contre le terrorisme.
Alors que les troupes amĂ©ricaines viennent de subir de lourdes pertes en Irak, Ayman al-Zawahiri a menacĂ© les Etats-Unis de catastrophes pires que celles qu’ils ont connues au Vietnam, s’ils persistant dans leur politique d’agression des musulmans“.
Le terrorisme est une pratique politique qui, si elle ne peut historiquement atteindre, seule, ses fins, n’en est pas moins un élément sur l’échiquier politique de la société qu’elle frappe.
A son action la société réagit d’une manière qu’il est intéressant d’examiner car elle est un révélateur de ce qu’elle est réellement.
“Dix Irakiens ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans diffĂ©rentes attaques vendredi Ă travers le pays.
Quatre soldats ont Ă©tĂ© tuĂ©s et un autre a Ă©tĂ© blessĂ© par des tirs d’inconnus contre leur patrouille Ă l’ouest de Samarra, Ă 125 km au nord de Bagdad.
Une femme et son enfant ont pĂ©ri dans l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur voiture sur la route entre Samarra et Al-Dour, Ă 150 km au nord de la capitale. Le père de famille a survĂ©cu Ă l’explosion qui visait un convoi militaire amĂ©ricano-iraquien“.
Les Etats ne sont évidemment pas neutres et sont les garants de la structure Ă©conomique existante. Aujourd’hui c’est le système marchand fondĂ© sur le salariat.
Il est donc dans la fonction des Etats de faire en sorte que ce système fonctionne.
Le problème c’est que ce système est essentiellement fondé sur l’instrumentalisation de l’individu, ce qui inévitablement crée une situation conflictuelle.
C’est cette situation conflictuelle que les Etats doivent gérer afin qu’elle ne soit en aucun cas un obstacle à ce qui constitue le fondement du salariat : la valorisation du capital.
Les Etats sont donc tiraillĂ©s entre deux attitudes : l’une qui consiste Ă favoriser la valorisation du capital, l’autre Ă gĂ©rer les conflits sociaux que cette action gĂ©nère. C’est qu’on pourrait appeler la politique des Etats.
C’est cette double action qui évolue au fil des évènements, des rapports de forces, des nuances dans l’idéologie du personnel politique.
La tendance logique des Etats est de se donner des moyens politiques, juridiques, administratifs, idéologiques et de contrôler la situation afin que le système fonctionne avec le minimum d’accrocs et de conflits et ce d’autant plus que ses marges de manœuvres s’amenuisent et les contradictions s’accroissent.
La stratĂ©gie de la peur gĂ©nĂ©rĂ©e par les attentats terroristes parfaitement maĂ®trisĂ©s par les services secrets des Etats permet d’y arriver.
Une période de tension est propice au renforcement de la législation, de même qu’après une série de catastrophes, on renforce les mesures de protection.
Le maître mot est le consensus, mot magique qui fait rêver tous les dirigeants, mot qui matérialise leurs rêves les plus fous, celui d’une société où tous les conflits seraient aplanis, disparus, où la population ferait bloc avec ses dirigeants, bref, la société idéale.
Les Etats n’ont même plus à faire de gros efforts pour réaliser ce qui, en temps normal, leur était quasiment impossible de réaliser : l’union.
Chaque population fait bloc avec son Etat, lui demandant protection et dĂ©termination dans la lutte contre le nouveau flĂ©au…
Le terrorisme jette aujourd’hui les citoyens dans les bras de l’Etat, comme au Moyen Age, la peste faisait se précipiter les fidèles dans les églises.
Les Etats qui maĂ®trisent cela parce qu’ils en sont Ă l’origine, vont alors rĂ©pondre au besoin de protection au-delĂ de tous les espoirs ;
“Vous voulez, du contrĂ´le ? Vous allez en avoir !”
La rĂ©ponse au terrorisme nous est prĂ©sentĂ©e comme essentiellement technique “Plus de... “.
Plus de contrĂ´les, plus de fichages, plus de policiers… Ce “plus de…” est bien entendu une contrainte supplĂ©mentaire, financière et en terme de libertĂ©s, pour le citoyen qui non seulement ne peut pas s’y opposer, mais encore fini par l’accepter, se disant ; “il faut bien en passer par lĂ , c’est une contrainte nĂ©cessaire, comment faire autrement ?“.
Cela entraĂ®ne ainsi, de manière gĂ©nĂ©rale, une soumission librement acceptĂ©e… ce qui encourage l’Etat Ă en rajouter.
Cette situation est tout bĂ©nĂ©fice pour l’Etat qui bien entendu en profite pour Ă©tendre son contrĂ´le, porter atteinte aux libertĂ©s publiques et individuelles, ficher, contrĂ´ler… car l’arsenal juridique, policier, administratif, mis en place “contre le terrorisme” est acquis une fois pour toute et pourra servir pour tout autre chose que la “chasse aux terroristes” : par exemple le fichage des militants, des syndicalistes, des opposants aux OGM,…
Car qui garanti les limites des dispositifs mis en place ?
L’Etat et lui seul.
Et l’Etat est terroriste de ses citoyens !
Ainsi la boucle est bouclée.
Dans ce vĂ©ritable conditionnement des citoyens, les mĂ©dias jouent un rĂ´le fondamental, faisant, soit dit en passant, une publicitĂ© tout Ă fait conforme aux objectifs des auteurs de tels actes…, mais l’information est une marchandise et en tant que telle doit ĂŞtre servie bien emballĂ©e au consommateur.
De même que les feux de forêt, les tsunamis, le Tour de France ou les Jeux Olympiques sont d’extraordinaires points de fixation et d’abrutissement de l’opinion publique, les actes terroristes mobilisent cette même opinion au point de lui faire oublier sa situation.
Dit plus brutalement : Pendant les actes terroristes, les affaires continuent…
On continue Ă faire des profits, Ă privatiser, Ă licencier, Ă dĂ©localiser, Ă porter atteinte aux acquis sociaux, Ă criminaliser les conflits sociaux, Ă exclure, Ă faire prolifĂ©rer les OGM, Ă dĂ©truire la planète…
Mais ces actions passent au second plan, dĂ©trĂ´nĂ©es par la nouvelle qui “fait la une“, rĂ©pĂ©tĂ©e jusqu’à plus soif pendant des jours et des semaines, supprimant toute autre information, faisant l’impasse sur les doutes et les craintes des dispositifs mis en place.
Comme pour les Jeux olympiques : “la nation est unanime ! “…
A la limite, toute restriction, contestation, voire critique est qualifiĂ©e au mieux d’irresponsable, au pire de “complicitĂ© avec les terroristes“…
Même pas besoin de censure, l’autocensure suffit.
L’information, dramatique en elle-même, est médiatiquement démultipliée au point de faire perdre à la majorité l’esprit critique, bref l’esprit citoyen pour se fondre dans une unanimité qui annihile toute réflexion, tout recul par rapport à l’évènement et qui fait prendre la rumeur pour vérité et le discours officiel pour certitude.
Exagération ?
On constate les succès mĂ©diatiques des dirigeants qui “ont eu” des actes terroristes alors qu’ils Ă©taient au pouvoir, et alors qu’ils ont su gĂ©rer intelligemment la situation…
Le maire de New York et son prĂ©sident en particulier, le premier ministre britannique, ainsi que le prĂ©sident russe qui a parfaitement intĂ©grĂ© le “terrorisme” dans sa stratĂ©gie de pouvoir et en fait la clef de voĂ»te de sa gouvernance.
Rien de tel pour “ressouder” une sociĂ©tĂ© qui se dĂ©lite…, un peu comme autrefois oĂą l’on faisait une “bonne guerre” pour rĂ©aliser l’unitĂ© nationale.
Le terrorisme réussi ce qu’aucun Etat ne peut faire : détruire tout esprit critique avec l’accord volontaire du plus grand nombre et redonner du crédit au plus minable des dirigeants.
Dans terrorisme, il y a terreur, mais la terreur n’est pas le monopole des groupes non officiels, les Etats, surtout ceux qui se prĂ©tendent dĂ©mocratiques et rĂ©publicains, pratiquent ce genre d’action…, avec des modalitĂ©s diffĂ©rentes, Ă©videmment.
Comment qualifier les pratiques de la grande démocratie américaine qui a exterminé les Indiens d’Amérique ?
De l’armée française pendant la Bataille d’Alger ?
Le coup d’état militaire, et ce qui a suivi, de Pinochet soutenu par les USA au Chili en 1973 ?
Comment qualifier les pratiques de l’Etat russe en TchĂ©tchĂ©nie ? de l’Etat d’IsraĂ«l en Palestine ?…
Pour ne citer que ces quelques cas.
La seule différence avec le terrorisme classique c’est que ces Etats détiennent le pouvoir et l’utilisent comme instrument de la terreur.
Les Etats ont d’ailleurs une sélectivité particulière en ce qui concerne les terroristes : en France les terroristes de l’OAS ont eu globalement un destin différent de ceux d’Action Directe.
En Italie les terroristes d’extrême gauche ont été traités différemment que ceux d’extrême droite.
Idem en Espagne.
Les terroristes juifs d’avant l’Etat d’Israël sont devenus fréquentables une fois au pouvoir, de même pour le FLN algérien, sans parler des terroristes de la Résistance condamnés puis reconnus héros.
On ne peux donc pas ne pas se poser la question : y aurait-il des bons et des mauvais terrorismes ? On ne peux pas non plus ne pas se poser la question : où commence le terrorisme et où fini-t-il ?
C’est difficile à admettre, et pour cause, mais le terrorisme nous interroge sur nos certitudes.
Pas toujours sur nos valeurs, mais toujours sur la manière de les mettre en œuvre.
A moins de croire qu’il existe des terroristes-nés, ce qui est une absurdité, le terrorisme a des raisons qui plongent dans une situation politique, économique et sociale, autrement dit au cœur même de notre société.
Il est le produit de la société dans laquelle nous vivons.
Il pose des revendications, justifiées ou pas, avec des méthodes contestables et condamnables, pour lesquelles il n’y a aucun espace social pour les traiter.
Il est le produit d’une surdité politique généralisée.
Continuer Ă fonctionner comme nous le faisons, c’est Ă terme se cloĂ®trer dans un blockhaus sĂ©curisĂ©… belle perspective d’avenir !
“Un mois après, bien des interrogations demeurent sur les circonstances des attentats de Londres.
Qui Ă©tait derrière les “Kamikazes” du 7 juillet 2005 ?“.
Ahhhhh! enfin un journaliste qui se pose une des bonnes questions
“La menace des attentats du 21 juillet qui n’ont fait aucune victime, n’Ă©tait peut-ĂŞtre pas rĂ©elle, mais fabriquĂ©e.
Avec le recul, il apparaĂ®t que les auteurs prĂ©sumĂ©s Ă©taient des amateurs, des islamistes originaires de la Corne de l’Afrique, peu Ă©duquĂ©s, vivant de la sĂ©curitĂ© sociale.
Les trois fugitifs de Londres se sont rendus comme de simples malfrats, sans offrir de rĂ©sistance, Ă l’inverse des terroristes de Madrid qui, en mars 2004, s’Ă©taient fait sauter“.
Allez savoir si “ON” ne les a pas fait sauter afin d’Ă©liminer les quelques preuves qui auraient pu subsister quant au rĂ©el commanditaire de ces boucheries…
“A l’Ă©vidence, l’enquĂŞte sur Hassid Hulsain, Mohamed Sidique Khan, Germaine Lindsay et Shehzad Tanweer piĂ©tine. Pourquoi ces quatre jeunes gens en jeans et sac Ă dos dont l’image a Ă©tĂ© saisie par les camĂ©ras de surveillance de la gare de Luton le jour des attentats Ă 7h21 avaient-ils achetĂ©s des billets aller/retour ?
La prĂ©sence de leur voiture dans le parking et d’explosifs dans le coffre, est Ă©galement intrigante.
La police n’a jamais reconnu explicitement qu’il s’agissait de kamikazes.
L’absence de cassettes expliquant leur geste est inexplicable. Il apparaĂ®trait qu’ils auraient Ă©tĂ© manipulĂ©s pour qu’ils pĂ©rissent dans l’attentat afin de lui donner davantage de retentissement mĂ©diatique ou d’en garantit l’exĂ©cution“.
Un attentat mal préparé…
Tony Blair doit se mordre les doigts en imaginant que la réalité des commanditaires éclaterait au grand jour.
“Les Etats-Unis cherchent a faire capoter les nombreux achats de leurs industries par la Chine.
La société pétrolière américaine UNOCAL neuvième producteur pétrolier, était dans le collimateur de la China National Offshore Corporation pour 18,5 milliards de dollars alors que Chevron, ex-Chevron-Texaco avait proposé 17 milliards de dollars.
Le secrĂ©taire amĂ©ricain au commerce Carlos Guttierrez a expliquĂ© que l’offre Chinoise Ă©tait repoussĂ©e pour des motifs de sĂ©curitĂ© nationale.
Peu après, le Congrès amĂ©ricain a votĂ© Ă une Ă©crasante majoritĂ© une rĂ©solution demandant Ă l’administration Bush d’empĂ©cher l’opĂ©ration pour des motifs politiques et gĂ©ostratĂ©giques“.
L’après Moyen-Orient se dessine dĂ©jĂ .
Cette affaire est représentative de la politisation de toutes les frictions économiques sino-américaines.
Lorsque les sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines ont commencĂ© Ă se plaindre de la sous-Ă©valuation du Yuan, la monnaie chinoise, qui apporte une forte compĂ©titivitĂ© aux produits venus de l’Empire du milieu, ce sont les mĂŞmes membres du Congrès qui se sont levĂ©s pour demander l’imposition d’une taxe de 27,5% sur toutes les importations chinoises.
Le gouvernement amĂ©ricain sait que la quasi-totalitĂ© des entreprises chinoises sont dĂ©tenues ou dirigĂ©es par l’Etat Chinois, l’Ă©conomie et le politique y sont liĂ©s dans une sorte de guerre Ă©conomique pour laquelle la Chine a des moyens financiers colossaux. Les chefs d’entreprise amĂ©ricains rĂŞvaient d’un monde ultra-libĂ©ral ou ils pourraient mettre la main sur tous leurs rivaux, ils n’imaginaient pas qu’ils allaient rencontrer plus coriaces et plus riches qu’eux…
“Dernière minute, le yacht du Cheikh Abdul Rahmani qui se rendait de Monaco Ă Ibiza vient d’exploser pour une raison inconnue.
Il n’y a aucun survivant.
Très proche du roi Fahd d’Arabie-Saoudite, Cheikh Abdul Rahmani Ă©tait Ă la tĂŞte d’un holding rĂ©alisant 40 milliards de dollars de chiffre d’affaire annuel et qui emploie 20.000 salariĂ©s dans le monde.
Une des sociĂ©tĂ©s de ce holding fabrique pour l’industrie amĂ©ricaine du matĂ©riel aĂ©ronautique sophistiquĂ©, notamment des systèmes de guidage automatiques pour avions de ligne, des drones tĂ©lĂ©guidĂ©s et du matĂ©riel d’interception permettant de prendre les commandes d’un avion Ă distance”…Â
Chapitre 10Â
Le pire et le meilleur du monde…
Allez, allez, faites comme chez vous, tout ce que vous voulez, je l’ai…
Cadillac, Buick, Chrysler, Excalibur, Panther, Iso, MG, Bugatti, Corvette, Packard aussi…, en partie, en morceau, repeinturĂ©, rĂ©novĂ©, je l’ai.
Je vends des voitures de collection, des automobiles extraordinaires…
J’ai un bon prix pour les rĂŞves usagĂ©s.
L’univers sur quatre roues, le bonheur au rĂ©troviseur, avec ou sans freins, avec ou sans air climatisĂ©, les sièges arrières dĂ©foncĂ©s ou le tout rĂ©novĂ©, tout ça, et bien plus encore.
Dites-moi vos plus grands vœux, je vous dirai combien ça fait pour vos illusions bidons.
Parce que, parce que la vie, ça ne peut pas ĂŞtre juste ça, glander les espaces pour finir enfermĂ© dans un bureau de con dans un garage fermĂ© d’ouvertures comme dans une boĂ®te de conserve, regarder les nouvelles de la mĂŞme manière qu’on regarde un plat se rĂ©chauffer dans un micro-onde, ĂŞtre en prison dans son fauteuil, bâillonnĂ© par les payements.
Entendre le tic tac monotone de la bombe fiscale qui finit toujours par exploser, attendre les jours vides, les jours répétés, calqués pour espérer ne pas mourir trop vite.
Attendre, attendre, avoir un ordinateur dans les yeux et un téléroman dans le nez, commander l’amour en appuyant sur une touche pour continuer, commander la mort en appuyant sur la détente pour arrêter.
Choisir de jouir dans un magazine porno et commander une poupée en latex parce qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie qui ne doit pas être une mise en attente.
Le paradis ne doit pas être un fond de retraite, la liberté ne peut pas arriver à l’heure du cancer, l’espoir n’est pas un numéro chanceux nul si découvert.
Parce que l’amour ne devrait pas être un virus qu’on attrape en solitaire, parce que la tendresse ne devrait pas être en papier glacé, parce que les contacts humains ne devraient pas attendre pour garder leur priorité d’appel.
Parce que j’avais de plus en plus besoin de bouffer des rondelles de saucisson et de prendre des pilules pour dormir, comme un cocktail de con, avec olive multicolore et Martini, parce que je me levais plus fatigué que quand je m’étais couché, parce que je me réveillais déçu, toujours plus déçu que la vie n’ait aucun rapport avec les rêves, parce que je me réveillais vide, vide et seul.
Parce que personne n’est responsable des balles perdues et que les statistiques sont dĂ©jĂ hautes, plus haute que les ponts d’oĂą on saute parfois, parce que ma haine de tout et tous ne pouvait pas ĂŞtre plus forte et que les pilules dans les contenants datĂ©s ne rĂ©ussissaient plus Ă me sortir du lit, de la tĂ©lĂ©, de l’ordinateur, parce que j’avais peur d’affronter le petit dĂ©jeuner, parce que l’envie de faire un vol planĂ© vers le pavĂ© pour vivre quelque chose une fois pour toute dans les quelques secondes avant l’impact, nĂ©gociait trop dur avec les raisons de faire semblant, parce que tout ça…
Je suis parti.
Je suis parti aussi de trop de secrets, les interdits et les autres.
Sens interdits…
J’avais beau me saouler tous les soirs, j’avais beau baiser les yeux fermés dans des lits naufragés, ça n’y était pas.
Je suis parti.
Plus de secrets, plus de Cheikh Abdul Rahmani, plus d’elle, yacht explosĂ© en vue d’Ibiza.
Monaco, comme Capri, fini, Orbisson aussi.
J’ai rangĂ© mes bagnoles pour mes vieux jours, j’ai fermĂ© le garage…, j’ai vendu bottin de tĂ©lĂ©phone, rĂŞve de piscine et idĂ©es de gazons, plan de paiement prĂ© mâchĂ© et drogues fortes.
J’ai pris la Qvale, nom imprononçable d’auto trop folle, j’ai suivi l’autoroute, vers une raison de me lever le matin, avec rien d’autre qu’un rasoir et une valise de petits riens qui font tout dans le coffre de la machine qui allait me servir d’arche de NoĂ©.
Le déluge se passe toujours derrière des yeux brouillés.
Je suis parti essayer de vivre, essayer de rencontrer la vie, parce que la vie ça ne pouvait pas être juste ça.
Et depuis, je roule, je poursuis la ligne au centre de l’autoroute qui m’amène où elle veut, la ligne jaune, parfois blanche, parfois droite, parfois double, parfois pointillée.
Ça me fait du bien, je fuis, je regarde les arbres aussi. Heureux celui dont les rêves sont assez forts pour colorer l’eau des piscines qui nous tiennent lieu de vie. Heureux celui qui ne voit pas, qui ne se pose pas de question, qui ne sait plus comment être touché par l’encre rouge des journaux, par les rayons ultra violent qui émanent des nouveaux téléviseurs et des nouvelles télévisées.
Heureux celui qui réussit à se sentir se réaliser.
J’ai des pilules qui font ce travail, parce que c’est le retour de l’ère glacière, le monde sera complètement gelĂ© dans quelques annĂ©es, les cerveaux des gens ont dĂ©jĂ commencĂ© Ă l’ĂŞtre…
Alors, j’erre entre les aiguilles des diffĂ©rents cadrans du tableau de bord. La Qvale, requin bleu sur roues a l’aiguille du speedomètre dans l’Ĺ“il du chauffeur.
La liberté n’est peut-être qu’un excès de vitesse comme une publicité pornographique du moteur de l’année.
J’erre en Qvale dans toutes les campagnes et dans les villes, chaudes, comme dans un road-movie où il ne se passe rien.
Depuis quelques jours déjà , combien ?
Je ne sais plus, mais mes yeux verts sont maintenant rouges amphĂ©tamines, et les cafĂ©s s’entassent, je ne dors pas, je cherche, je suis la ligne. Le pavĂ© coupĂ© en deux, l’illusion et la rĂ©alitĂ©, la nuit comme le jour, la ligne qui se pointille parfois, qui se dĂ©double Ă d’autres moments, qui devient jaune lorsqu’elle est blanche, simple, qui s’efface.
La ligne blanche comme la mémoire.
La mémoire, la ligne pointillée entre le rêve et le reste. La ligne que je poursuis pour basculer dans le monde du rêve quand je regarde les arbres peints en blancs sur le bord de la route, des arbres peint jusqu’à la taille comme une robe contre les insectes.
Je les regarde et j’imagine que ce sont des moulins à prière tibétains, je les fais tourner, les arbres comme je ferais tourner les moulins entourés de Tibétains courbés, en récitant le mantra le plus puissant que ce nouveau millénaire ait récupéré.
C’est pas d’hier que l’homme cherche, je regarde les arbres, je les fais tourner sur eux-mĂŞmes en me disant “vroum vroum vroum“.
Je ne suis plus très sur de savoir oĂą je suis, quelque part, sur une autoroute, je crois avoir croisĂ© un panneau “Voie sans issue“, aujourd’hui, ou hier ?
Je ne sais plus, les idées me mélangent et mes nerfs chauffent et tirent, la peau de mon visage me semble trop courte à certains moments.
Voie sans issue, sur une autoroute, sur le coup, ça m’a semblĂ© bizarre, puis, j’ai acceptĂ©…
La fin du monde est, elle aussi, une voie sans issue, elle n’est peut-être pas une chose à venir, une prophétie, c’est peut-être une date de l’histoire, une chose du passé, une balle de foin oublié au grenier, une balle perdue de plus, une photo qui rougit de honte par le temps.
Les animaux sont les taxidermistes de l’humanité. J’aime certains animaux, les chats et les tigres, premier constat de ma fuite, j’aime les animaux.
Puis, je l’ai vue, la voie sans issue, au moment où mes yeux se fermaient sur le volant, au bout de la ligne pointillée, la fin de l’autoroute, mes yeux se sont fermés.
Et pour me sauver la vie, mon moteur aussi s’est arrêté.
Mon auto s’est étouffée et s’est échouée sur la voie d’accotement.
J’ai rouvert les yeux, un peu paniqué, un peu mélangé.
Ă€ quelques pas de lĂ , il y avait une affiche de motel.
Mon véhicule était mort, comme une promesse non tenue, c’est peut-être contagieux le fait de simuler la vie.
Je suis sorti sans prendre la peine de refermer ma porte et j’ai regardé l’affiche du motel en m’étirant.
Rouillé par l’air de la mer comme si, à marée haute les vagues engouffraient le motel au complet, une affiche de motel qui semblait servir plus de perchoir que de publicité.
Un clan complet de mouettes me regardait sans bouger, pétrifié par la chaleur, par la lumière trop forte.
Surexposée, une affiche brune rouille, blanche guano, rouge lettrage délavé par le soleil impudique, je m’y suis dirigé, mon auto ressemblait à un cachalot mort sur le bord de l’autoroute, je me suis dirigé vers le motel.
Le motel était là et me regardait, avant le bout du monde, avant la fin de l’autoroute, fidèle à son affiche.
Aussi rouillé et défraîchi qu’elle, aussi désolé, blanc transparent, avec les mouettes comme un congrès.
Partout les mouettes.
Des petites cases peintes en blanc pour stationner les autos, avec des numéros peints en blanc dans les cases, les cases en blancs, ça m’a fait du bien.
Comme de l’ordre dans les mouettes, dans le guano, comme une sécurité, des numéros blancs peints avec le même blanc que la ligne qui sépare la route entre les deux mondes, entre le rêve et la réalité, la ligne qu’il faut suivre pour ne pas s’égarer.
Le motel s’étalait sur le bord de la mer avec le soleil qui se vide de son sang, entre le reste d’autoroute et la bâtisse, une vieille pompe à essence avec un panneau de carton : en panne.
Et plus loin, la plage comme un couteau entre les hommes et les poissons.
Les animaux sont des espions.
Je me suis dis que tant qu’a échouer quelque part, aussi bien échouer ici, le motel semblait lui-même comme une immense baleine blanche, échouée dans le cancer pollué de la plage, comme une planète de chair et de manque d’amour abandonnée.
Et au loin, la mer.
La mer qui rappelle que les choses peuvent être grandioses, avec les cargos et les pétroliers immobiles, prétentieux.
Je me suis dirigé vers la porte de la réception, elle a claqué comme une guillotine, mais les mouettes n’ont pas bronché, la mer non plus d’ailleurs, les cargos immobiles sont restés immobiles.
La porte s’est refermée comme une guillotine.
Je m’endormais debout, le silence de la chaleur, l’odeur de la fin de journée, tout ressemblait à un mirage.
Les mouches qui volent un peu au ralenti.
Le bruit de leurs ailes qui s’arrête soudainement.
Le silence.
Le bruit d’un réfrigérateur.
Le bruit d’un camion qui passe dehors, qui coupe l’air humide.
Le silence qui revient et la mouche qui repart.
J’ai eu l’affront de lancer un sourire ironique au vieillard derrière le comptoir.
Le groom trop blanc a vu, lui, il m’a sourit des yeux, comme s’il avait compris, comme s’il avait trouvé une bouteille à la mer.
Ça m’a troublé, ces yeux semblaient donner de ces cartes qui sont distribuées par les malentendants, je suis une personne malentendante…, si vous pouviez m’aider…
Comme si on était pas tous malentendant, comme si on entendait les nouvelles télévisées pour la première fois et que l’effroi frappait vraiment.
Mais le groom a un regard trop fuyant, trop terrifié pour jamais récupérer ses cartes, c’est d’ailleurs à son honneur, il est trop blanc d’ailleurs pour pouvoir se protéger, il a vu, j’en suis sûr les mines antipersonnel qui tic-tac derrière mes pupilles, et il m’a retourné mon sourire comme un complice, il m’a lancé sa propre bouteille à la mer. Il semble vivre lui-même dans un champ miné.
J’ai banalisé avec le vieillard trop vieux pour être tout à fait mortel, je ne réussissais pas à regarder ses yeux cataractes.
J’étais fasciné par une aiguille qui entrait dans le pli fripé de son bras, un tuyau reliait l’aiguille à une bouteille pleine d’un liquide bleu poudre. J’ai signé le livre de la réception qui s’est refermé dans la poussière grasse. Sur une des tablettes derrière le vieillard, la même poussière graisseuse était en train de fossiliser sept gros pots de confitures déposés à l’envers. Je me suis fais hypnotiser par les camions qui passaient derrière la vitre dans le soleil surexposé.
Je voyais les camions passer à l’envers dans les pots eux-mêmes à l’envers, pourtant l’autoroute abouti à un cul de sac ? D’où viennent ces camions et ou vont-ils ?
Et les mouettes qui semblent être les vrais propriétaires des lieux, qui volent à l’envers elles aussi, jaunies par la poussière. Qui volent, qui jouent avec le vent à l’envers.
Puis le vieux plus vieux que vieux a craqué ses mains, brisant ainsi le silence contagieux du groom blanc plus blanc que blanc.
“Vous aurez la chambre un, Albert vous guidera, il ne vous rĂ©clamera pas de pourboire, il ne rĂ©clame rien, il est muet, c’est pratique, vous verrez“.
Albert était aussi blanc qu’une feuille vierge, en plus d’être muet, il était albinos, il se jouait dans les dents, le regard absent. Les yeux rouges laboratoire.
Puis, il s’est mis à sortir une petite plume blanche de sa bouche, tranquillement, il a pris ma main, le regard de nouveau plein d’espoir et il m’a guidé par la porte d’entrée.
Elle s’est refermée derrière nous comme un fouet d’esclavagiste, mais sa main dans la mienne prenait toute la place, comme les cargos et les pétroliers qui remplissaient la mer de leur immobilité rouge sang soleil.
Le soleil, qui se couche devant le motel, dans la mer comme un œil crevé, un œil qui saigne entre les cargos immobiles.
Et devant le motel, la mer et son ressac qui invite tout le monde même le soleil à venir se lover dans le confort marin. La mer, avec les cargos, immobiles, silencieux, eux aussi.
Je ne suis qu’une bouteille à la mer, une bouteille de Mescal Mexicain et le ver au fond me ronge psychotrope.
J’ai bu le fond de mon verre et je cherche à déchiffrer le message que je dois graver, je me suis vu avec des pilules et des glaçons, au fond d’une bouteille, dans la vase, au fond de la mer. Les bouteilles sont des bouées crevées.
Je me suis surpris à répondre à l’appel du ressac.
Je ne veux pas Ă©couter les lignes ouvertes aux poignets.
Je ne veux pas booster les statistiques aux stéroïdes.
J’ai envie d’aimer la vie.
Je lui ai tĂ©lĂ©phonĂ©…
Sa peau a la beauté des méduses, sensuelle, ondulante, brûlante au 3e degré.
Elle est venue me voir.
Timide, elle a cogné et elle est entrée, dans le noir du réverbère.
“Je peux entrer ? J’ai mal au cĹ“ur, les Ă©toiles sont avalĂ©es par la brume et j’ai froid. J’ai trouvĂ© un anneau de Saturne qui me scie en deux“.
Elle est entrée silencieusement dans mon sommeil à marée haute, l’odeur douce de lavande m’a réveillé.
Elle a fermé la porte sur la pénombre, dans le reflet du phare qui éclairait la plage.
Comme une galaxie de sensualité qui me regarde. Avec des yeux à faire danser les aurores boréales.
Ses hanches voguaient comme des nébuleuses.
Elle me regarda sans malice, vulnérable, de ses yeux maladroits, de ses seins miraculeux, de ses lèvres humides.
Elle a déboutonné sa blouse blanche avec pudeur, avec silence, elle l’a laissé tomber par terre et a ensuite dégrafé son soutien gorge, en me regardant.
Simplement.
J’ai explosé.
Ses seins Ă©taient une promesse de paix.
Elle s’est couchée sur moi comme un coucher de terre vu de la lune, et ça, c’est beau.
Nous nous sommes embrassés, je buvais ses lèvres, les yeux saouls, les mains hésitantes, vagabondes, j’avais envie de pleurer.
Son corps en expansion m’engouffrait comme la mer et recouvrait mon manque affectif.
Ses fesses sont des Atlantides douces, des El Dorado cutanées.
Avec bonheur, je me suis noyé dans sa peau, dans sa bouche, dans sa générosité, j’étais asséché.
Elle a ôté sa petite culotte, en silence, ancré dans mes yeux et je suis mort mille fois.
Je n’avais pas été embrassé depuis des millénaires.
J’ai fait glisser sa robe de ses hanches et elle s’est retrouvée nue, sur moi, à faire fondre l’hiver nucléaire de mon manque d’amour, de ma carence affective.
Le déluge de te voir nue, tes mains qui farfouillent mes cheveux, tes lèvres dans mon cou, ma langue qui redessine tes seins, qui se glisse sur la peau lisse de ton ventre, le lac pur de ton nombril, mon sexe sur tes aréoles, mes lèvres qui ouvrent ta vulve, l’odeur de champs fertiles, tes gémissements, l’amour qui se titille du bout de la langue, qui coule de ton corps, entre tes jambes, entre tes cuisses, jusqu’à tes fesses, toi qui m’attire sur toi, ta bouche qui englobe mon gland, l’univers qui explose.
Le souffle.
Mon visage ruisselant.
Ma sortie de secours.
Et j’ai fondu.
Je suis un iceberg chaud dans ses bras.
On s’est donnĂ© de l’oubli, de la tendresse, du dĂ©sir humide, un peu d’amour.
Parce que la baise, ce n’est pas le rĂ©confort, c’est l’illusion.
Mais la bouche sur les yeux avec un regard qui sait parler, ça rĂ©chauffe l’antimatière.
Pour se laver le cœur des mains tachées, du sang et des larmes sans goût.
On s’est fait du bien.
Comme une oasis.
Comme rien.
Je me suis perdu en elle, j’ai bu la vie de son sexe, nous avons joui nos problèmes et notre manque d’amour, elle a avalĂ© ma solitude.
Les courbes de sa peau, l’odeur de lavande de ses orgasmes, la salive sur mes angoisses, le plaisir de ses mamelons, la plaque tectonique de ses fesses, l’ampleur de mes fantasmes.
Chaque pore a été pénétré, chaque courbe a été sucée, chaque mot a été susurré.
L’eau salĂ©e dĂ©sinfecte.
Nous nous sommes collés.
Nos dĂ©pouilles endormies Ă©taient Ă©chouĂ©es sur mon lit, naufragĂ©es en manque d’amour sur un radeau en matelas capitonnĂ©.
Le plafond n’existait plus, les Ă©toiles brillaient.
Au large, portées par la marée, des milliers de méduses invertébrées, multicolores et de toutes beautés, ont tranquillement encerclé les pétroliers immobiles.
Elles ont caressé le métal dur des bateaux géants de leurs tentacules érotiques et dansants en remontant les vagues comme des bulles de chair de femme.
Leur ballet a fait frĂ©mir l’acier des cargos rouillĂ©s.
Le métal est conducteur.
Sous l’eau, les immenses hĂ©lices inoxydables ont rĂ©sistĂ© malgrĂ© tout Ă l’envie sexy de valser avec la multitude des ballerines marines si belles au 3e degrĂ©.
Partout, les petites aurores boréales aquatiques et érotiques, en silence, tranquillement, des milliers.
Partout, des millions.
Autour des cargos, dans les hélices, près des hublots, dans le souffle silencieux de la marée.
Puis, sensuellement, vers la plage, vers notre manque d’amour, Ă nous, les habitants mal adaptĂ©s d’un motel bon marchĂ©.
Moi, je rĂŞvais, je rĂŞvais d’amour, de tendresse dans la marina Ă©pidermique de ses bras.
Mon manque d’amour, mon manque de caresse Ă©tait aussi lourd que la flotte de cargos encerclĂ©e par les mĂ©duses brĂ»lantes et de toutes beautĂ©s.
J’Ă©tais moi-mĂŞme encerclĂ© par une mĂ©duse sublime.
Mes rĂŞves de pieuvres m’asphyxiaient le cerveau Ă l’encre noire et ma carence affective me rouillait comme le mĂ©tal des Ă©paves.
Des bras impossibles.
Le ventre de la plus belle méduse.
Ma solitude au 3e degré.
Tout ça laisse des souvenirs d’incendies.
Des cloques.
L’amour de nos jours a la confusion des fins du monde.
On ne devrait pas rester seul.
Les femmes sont belles, voilĂ une bonne raison de rester en vie, mĂŞme si l’amour brĂ»le, mĂŞme si les caresses ont la confusion des cataclysmes.
Les nuits seules ont la noirceur de l’encre des pieuvres gĂ©antes, les rĂŞves de pieuvres sucent le cerveau et nous laissent naufragĂ©s, le matin, dans un lit dĂ©sert, une Ă®le dĂ©serte, vidĂ© comme un poisson blanc, mort, gonflĂ© par l’eau salĂ©e.
Odorant.
Comme un requin sans tripe avec uniquement une double rangée de dents pour mordre.
Les nuits seules donnent l’envie de mordre et nous laissent la blancheur des cadavres gonflĂ©s par l’eau des larmes refoulĂ©es.
Je suis un grand brĂ»lĂ© d’eaux peu amènes.
Comment aimer Ă l’heure avancĂ©e des agences de rencontres, des amours mis en boĂ®tes vocales et des numĂ©ros sexy ?
Comment s’y retrouver au milieu des contacts, des tchat’s et des caresses virtuelles ?
Les rĂŞves de pieuvres asphyxient.
Sa peau a l’attrait des ressacs.
Je coule en elle, sans air, avec l’ivresse des profondeurs, j’ai envie de rester en son ventre, d’y mourir.
Le manque d’air rassure, pour ressortir de ses bras, les paliers de dĂ©compressions sont de plus en plus long, je coule.
La vie est grande et cette chambre n’est qu’une des chambres du motel.
Notre motel n’est qu’une Ă©tape.
L’ocĂ©an recouvre la terre qui n’est qu’une des planètes du système solaire.
Le soleil n’est mĂŞme pas une grosse Ă©toile, il refroidit.
Un jour, il mourra, comme nos Ă©treintes, comme notre amour et le soleil n’est qu’une bulle de chaleur dans l’immensitĂ© froide d’un remous qu’est la galaxie.
La galaxie est un petit remous dans l’immense courrant du temps qu’on appelle le Big-Bang.
Un remous.
Un petit tourbillon dans le courant du temps.
Toi et moi, on n’est que des molĂ©cules Ă©garĂ©es.
Rien de plus, et la douleur ne nous rend pas plus important que le reste des monstres du temps.
Bulles d’amour…
J’ai besoin d’ĂŞtre aimĂ© par le temps et l’univers en entier.
Les méduses ont avancé vers le motel, elles ont touché le sable à l’instant où le soleil a ouvert les yeux sur l’horizon. Tout le monde s’est réveillé, moi, de mon rêve de pieuvre dans ses bras que je serrais trop fort.
Elle, de sa galaxie de manque en expansion, l’oiseau tombé du nid, quoi faire pour le soigner ?
Jouer dans le plumage avec ses doigts maladroits, il rêvait éveillé pour deux, il savait rester silencieux.
Elle s’est levée, épuisée par mes rêves de pieuvres, et elle est allée se baigner, nue dans le soleil qui sort de la vase, de la mer, mais qui reste derrière les nuages gris.
Derrière la brume.
Alors, le soleil a essayé de toutes ses forces, de toutes ses explosions nucléaires de la voir franchir les vagues de son corps joli, mais la brume est restée la plus forte.
Il fera gris.
Est-ce 3e degré, comme le manque d’amour qui brûle.
Même les révoltés.
Surtout les révoltés.
Avoir le cĹ“ur brĂ»lĂ© de tous cĂ´tĂ©s et se rĂ©veiller nu, Ă©chouĂ© dans des draps, dans le lit d’un motel, ça donne l’envie de changer comme on change le monde.
J’ai passé ma vie entre la révolte et l’envie d’être heureux.
La révolte.
Ne plus ĂŞtre capable de regarder le monde dans les yeux sans sentir la vague venir.
Avoir les poings fermés pour cause de décès, avoir le dos courbé de rage devant ce qui n’est jamais dit.
Avoir la lucidité du suicide.
Avoir envie de faire la cuisine, crier la nuit dans son sommeil, pleurer du béton, se durcir comme la politique, ne plus rien croire, ne faire confiance à personne, même pas en ses sens, même pas en ses causes, même pas en son sentiment d’injustice.
La révolte.
Comme un fruit tendre qui risque de pourrir.
Les fruits ont des gènes d’insectes, mais le tiers du monde crève encore de faim et les enfants doivent manger des sauterelles avant d’aller travailler.
Les molécules sont modifiées, mais rien ne change.
Les enfants meurent encore sur les côtes sèches de la malnutrition, pendant que les semences du riz modifié sont propriétés des compagnies chimiques et privées.
Les femmes perdent les morceaux de leur humanité dans des mers de silicone.
Leur image est elle aussi génétiquement modifiée, mutant de mode et de magazine lustrés.
Les fillettes ont les décolletés des stars pornos, des menstruations à  10 ans et l’envie insatiable de vomir chaque repas.
Elles n’entendent pas les ventres creux à l’autre extrémité de la chaîne.
Le mensonge, la perte de sens, la mort maquillée, le vide qui engouffre tout, la confusion et la solitude exponentielle.
Les ménagères de banlieue ont la tête dans le four.
Elles attendent les effets du gaz sur la solitude et la perte de sens.
Elles attendent les gaz à effet de serre pour être serré dans des bras chauds.
Absents.
Alors, la tête dans le four, la tristesse est épidémique.
Et les médicaments sont propriétés des mêmes compagnies chimiques et privées.
La révolte.
Comme un trou noir, une Ă©toile au bout de son souffle.
Passer sa vie à espérer un jour réussir à les voir, les étoiles, derrière le voile lourd des brouillards.
Espérer savoir les discerner des satellites.
Faire le tournant de l’individualisme ostracisant, se battre pour rester humain quand nos femmes et nos aliments sont modifiĂ©s, quand l’air est lourd de plomb et que les anges ont du plomb dans l’aile, vouloir croire en soi, vouloir croire qu’on sera un jour quelque part lĂ -bas, dans les Ă©toiles pour pouvoir les regarder et en vouloir Ă mort Ă l’humanitĂ©.
Savoir que certain avalent les petites économies comme d’autres, des pilules et ne pas pouvoir avaler.
Voir les pays se faire digérer en toute démocratie et vomir à l’idée qu’il y a définitivement pleins de gens et de dirigeants qui envahissent notre cul parce qu’on se penche.
Avoir de a peine de mort à se redresser après qu’ils aient fait leurs sales besogne par en arrière, avoir honte de marcher la tête haute et se demander qui parle lorsqu’on ouvre la bouche.
Espérer être encore un homme demain, non pas un produit pharmaceutique.
Souhaiter ne pas être rappelé pour défaut de fabrication, classifié comme une auto.
Savoir que nos gènes seront bientôt des délateurs incorporés. Voir son meilleur ami se pendre et se manquer.
Se suicider Ă coup de tĂ©lĂ©, de drogues douces, de rĂŞves usagĂ©s, espĂ©rer voir enfin quelqu’un d’autre dans son miroir, ne plus se reconnaĂ®tre dans la crème Ă raser.
Espérer encore être un homme à la fin de la journée.
Passer sa vie entre la révolte et l’envie d’être heureux, se réveiller vide, épuisé, sur le bord des larmes.
Ouvrir les yeux dans ceux d’une femme.
Comme une réponse.
Quand la révolte brûle, qu’elle décapite.
Avoir la peau qui fend, brûlée par les mille et une cigarettes des chambres de torture ou brûlée par les caresses sans promesses, incontestablement.
Voir une femme nous regarder sans rien demander.
Voir une femme nous regarder au lever de la journée donne envie de choisir entre la révolution et l’envie d’être heureux.
Je veux faire la révolution du bonheur.
Malgré ma peau qui crie lorsque l’air la fend.
Je sens la brûlure de mon visage se fendre.
Je suis en train de lui sourire, elle qui me regarde.
Aimer me donne le vertige.
Je perds le nord.
En toute chaleur.
Et je retourne osciller entre la vie et la mort.
Entre la révolution et l’envie d’être heureux.
Je retourne travailler.
RĂ©-ouvrir le garage, dĂ©-ranger mes voitures, plonger la tĂŞte dans la tĂ©lĂ©…
TĂ©lĂ©phone, allĂ´, bulle d’amour encore…
Je veux faire la rĂ©volution du bonheur…
Alors me revoilà , bateleur de luxe décomposé, à dire et redire les mêmes mots, phrases et désillusions suicidées, encore et encore…
“Allez, allez, faites comme chez vous, tout ce que vous voulez, je l’ai. Cadillac, Buick, Chrysler, Excalibur, Panther, Iso, MG, Bugatti, Corvette, Packard aussi…, en partie, en morceau, repeinturĂ©, rĂ©novĂ©, je l’ai. Je vends des voitures de collection, des automobiles extraordinaires… J’ai un bon prix pour les rĂŞves usagĂ©s. L’univers sur quatre roues, le bonheur au rĂ©troviseur, avec ou sans freins, avec ou sans air climatisĂ©, les sièges arrières dĂ©foncĂ©s ou le tout rĂ©novĂ©, tout ça, et bien plus encore. Dites-moi vos plus grands vĹ“ux, je vous dirai combien ça fait pour vos illusions bidons“.
Un grand coup de gong dans la tête, la poussière, le métal, le caoutchouc brûlé et cette autre odeur, qui prend la gorge et asphyxie les poumons, ce bruit, ce souffle, ce silence, la lumière décomposée…
Une grande douleur, un liquide chaud et âcre qui coule, un goût dans la bouche.
La violence est un moteur de mémoire, mais ou peut être la mémoire ?
“Une terrible explosion Ă ravagĂ© ce matin un garage spĂ©cialisĂ© dans les voitures extraordinaires, on ne dĂ©nombre aucun survivant“…
FIN…