Kustom Kadillac 1947
Aucun détail n’a été laissé de côté dans la transformation de cette Cadillac 1947, passant d’une antiquité dépouillée à une spectaculaire luge de plomb personnalisée avec passage intégral dans le style classique d’une “monstresse mécanisée” renommée Kustom Kadillac’47. Le relooking à partir de l’équivalent d’une toile vierge pour un peinturlureur, a impliqué une quantité incroyable de travail de métal par des artisans-chaudronniers-carrossiers émérites pour la distinguer de la foule des mêmes bizarreries, y compris une découpe extrême du toit, une section de calandre centrale coupée et modifiée, des pare-chocs avant et arrière de Cadillac Dagmar de 1953, des phares Buick de 1954, des feux arrière à LED encastrés, les poignées “érasées” des portes, des garnitures extérieures en surnombre et des jupes d’ailes personnalisées. Conformément au thème de la luge où traîneau de plomb, cette Cadillac glisse au plus près de la route à l’aide d’un système de suspension “Air Ride”, d’amortisseurs “RideTech” et de jantes en aluminium “Schott Crossfire” de grand diamètre hautement polies avec des pneus à profil extra-bas.
Les freins à disque assistés “Wilwood” aux 4 roues fournissent la puissance de freinage nécessaire et d’autres “métalleries personnalisées” apparaissent sous le capot à commande électrique, où se cache un moteur V8 GM Performance ZZ502 à injection RamJet… Il délivre 502cv et 545 lb-pi de couple à une transmission automatique 4L85E à 4 vitesses. Un carénage fabriqué à la main recouvre l’avant du moteur, ajoutant une touche supplémentaire au compartiment moteur bien exécuté. De somptueux cuirs beiges cousus à la main, des empiècements en cuir d’alligator avec des motifs assortis d’un côté à l’autre et d’autres contours métalliques personnalisés se disputent l’appréciation du public ébahi et hébété à la vue de l’intérieur sauvage de la chose roulante, dont une partie de la myriade de caractéristiques comprend : un tableau de bord et avec console centrale comportant les commandes des vitres électriques, les portes et les serrures (à ouverture/fermeture électriques), la climatisation et l’écran de la caméra de recul, un volant en billette avec jante rembourrée en cuir d’alligator sur une colonne inclinable et des compteurs à face blanche.
Un Kustom de cette qualité doit tout simplement avoir des finitions ultra-parfaites qui retiennent l’attention de toutes les têtes qu’elle fait tourner, la Cadillac étant sublimée d’une peinture métallisée orange, mélangée avec mesure avec toutes sortes de produits, formant un tout qui doit être vue à la fois globalement puis en détails pour être vraiment apprécié. C’est donc en finale une Cadillac personnalisée qui est très élégante pour certains/certaines et le comble de l’horreur pour d’autres… Surtout ceux et celles qui sont fanatiques des Supercars Ferrari, McLaren et autres bizarreries aussi grotesques mais plus chères encore qui ont tout pour plaire ou déplaire selon les circonstances…. Difficile de ne pas se laisser emporter par un tourbillon de doutes romantiques sur la culture automobile américaine des Luges de plomb chères à Georgas Barris qui en fur le premier auteur/réalisateur/précursseur. Sur la route, là, c’est pire . . . La Cadillac semble venir d’un futur passé, mais tout laisse place à une chose avant tout pour le public ébahi : un grand émerveillement comme un chien devant sa patée ou un mâle en rut devant une jolie femme totalement nue….
Quel degré de caractère peut-on insuffler à un Kustom si peu discret ? C’est précisément ce dont j’ai discuté avec son propriétaire, officieusement, bien sûr, et juste pour un moment. Un véritable spectacle avec lumières, musique et invités, allant de l’un aux autres. Les meilleurs cerveaux des départements de développement internationaux n’ont pas ici apporté leurs vastes (supposées) expertises.
-Le résultat brille de rouge qui met en valeur votre Kustom. Mais à quoi cela sert-il concrètement ?
-“C’est exact pour le résultat et je vous concède que ça ne sert à rien d’autre qu’à se faire remarquer et à draguer quelques beautés surréalistes vénéneuses. Je tiens toutefois à préciser que je ne suis pas un fervent partisan de la philosophie qui affirme que la forme suit la fonction. Car à la fonction s’ajoute l’émotion, et c’est elle qui donne vie à mon design. Certes, l’aérodynamisme joue un rôle dans une voiture de performance, mais ici il n’est pas question d’aller vite vers nulle part mais d’aller lentement n’importe où”…
-Dit comme ça, c’est évidement matière à prendre du recul…
-“Ce n’est pas tout. Ce que je recherchais, c’est de réaliser une création spectaculaire, presque exagérée. Quelque chose qui semble avoir été dessiné par un designer fou quoiqu’audacieux, qui parvient à transcender le coté émouvant, emblématique de la Cadillac”.
-Au lieu de « la forme suit la fonction », de Raymond Loewy, qu’est-ce qui résonne le plus chez vous ?
-“La forme suit l’émotion. Oui, l’aérodynamisme est important, et bien sûr, c’est même très important. Mais la forme n’est pas uniquement dictée par la fonction : elle est guidée par l’expression et la personnalité. Ma Cadillac ne devait pas être créée pour m’offrir un véhicule exceptionnel, mais aussi pour enthousiasmer les foules et fasciner visuellement les femmes qui viendraient en masse s’y lover. J’ai relevé le défi d’allier innovation technique et puissance esthétique aux surfaces audacieuses, cette silhouette massive, il ne s’agit pas seulement d’art, mais d’affirmation de mon moi-même”.
-C’est ainsi qu’une voiture devient une icône. Vous considérez donc la forme comme quelque chose d’expressif et non pas purement rationnel ?
-“Exactement. Un Kustom doit avoir une allure émotionnelle, et pas seulement sensée. Bien sûr, il est important que l’aérodynamisme et l’esthétique s’harmonisent. Mais cela ne suffit pas. Mon œuvre a consisté aussi à garantir que le véhicule possède un caractère unique, reconnaissable et émotionnel. On ne rêve pas d’un Kustom uniquement parce qu’il a un bon coefficient de traînée. On l’aime aussi parce qu’il éveille quelque chose en lui-même”…
-Donc l’aérodynamisme vient en second ?
-“C’est un peu exagéré. Encore une fois, c’est un Kustom, pas une luge plomb pour courses de dragsters. Et je sais que le design est ma vraie nature profonde. Pour autant, je n’irais pas jusqu’à établir une hiérarchie. Idéalement, aérodynamique et design se complètent dans une voiture de sport. Mais c’est un Kustom… Et n’oublions pas que l’aérodynamique s’il est essentiel aux performances élevées, notamment à grande vitesse…
-Ici, dans le cas de votre Cadillac, le but est la promenade nonchalante, relax… Me tromperais-je ?
-À 300 km/h, plus de 80 % de la puissance du moteur est utilisée uniquement pour maîtriser la traînée des voitures de course. Cela montre l’importance cruciale d’une aérodynamique performante dans le secteur des voitures de haute performance. Cela se traduit également par des caractéristiques visuelles et authentiques qui plus est : le profil plat de la voiture, le pare-brise incliné, le capot bas, les vitres latérales fortement inclinées et l’absence de lunette arrière, pour n’en citer que quelques-unes. Dans le cas de ma Cadillac, tout est dans le look relax”...
-Qu’est-ce qui distingue les proportions de votre Cadillac ? Et quelle importance accordez-vous aux détails dans le concept global ?
-“Les proportions sont primordiales pour créer un impact émotionnel. J’ai délibérément choisi une voie large, un empattement long et une ligne de toit basse pour exprimer force et dynamisme. Cette combinaison crée à la fois tension et élégance. Les détails sont tous travaillés avec la plus grande précision.
-Quel est le facteur le plus important ?
-“Sans aucun doute : Chaque élément contribue à l’ensemble. Qualité, perfection et souci du détail démontrent que le design n’est pas seulement une question de style. C’est un savoir-faire artisanal”.que les proportions. Tout commence par là. Longueur, hauteur, largeur, empattement, porte-à-faux… l’espace disponible détermine le potentiel. Une fois ces éléments maîtrisés, j’ai commencé à affiner les détails. Je n’aime pas encombrer une voiture trop surchargée. Mais il ne faut pas non plus qu’elle soit trop uniforme et lisse : cela donnerait une impression de manque de vie. Tout est une question d’équilibre. Et de précision dans chaque détail”.
-Y a-t-il un détail qui est particulièrement important pour vous ?
-“Cette question revient sans cesse. Tout comme celle de ma voiture préférée. Et je dis souvent : ma voiture préférée est celle sur laquelle je travaille en ce moment. Mais honnêtement cette Cadillac reste mon projet préféré. J’adore les leadsled’s. Ce look éléphantesque, le son du V8, c’est de l’émotion pure. C’est une voiture que j’adore”…
-De nombreux éléments intérieurs ressemblent presque à des pièces de machines industrielles : techniques et épurés.
-“Exactement. Je voulais créer une identité qui n’a pas besoin d’être dissimulée. Elle mérite d’être mise en valeur. L’intérieur tout entier est une véritable pièce d’ingénierie finement usinée, de la console centrale apparente au tableau de bord structurel, en passant par les commandes quasi architecturales spécifiques. Chaque élément a une fonction, mais il la remplit d’une manière qui suscite l’émotion. Je me suis largement inspirés du monde de Georges Barris, c’est l’héritage du Kustom après tout. Des éléments tels que les extrusions apparentes, les détails de design inspirés de la haute tension et les pièces usinées apparentes ne se contentent pas de faire référence à la technologie, ils la célèbrent”.
-Dans quelle mesure est-elle sportive et quelle importance cela revêt-il pour vous que ce soit un fer à repasser sur roulettes ?
-“La non sportivité est un concept intéressant. Elle symbolise la jeunesse des fifties, l’énergie et la réussite.
-Cela se retrouve naturellement dans les voitures américaines.
-Oui, bien sûr, notre Kulture automobile avec les Hot Rod’s et Leadsled’s Kustom’s véhiculent cette image. Ce sont des pièces maîtresses, des voitures phares. À l’image de la haute couture décalée : iconique, inspirante”.
-Quel rôle joue la couleur rouge dans tout cela ?
-“Un grand pas. C’est un rouge éclatant et ce n’est pas un hasard. Nous puisons délibérément dans l’histoire, en retraçant les icônes du passé tout en affirmant clairement que cette voiture est unique. Nous nous inspirons d’une légende du passé pour la propulser vers l’avenir. Pour moi, le Kustom n’est pas une fin en soi, mais l’expression d’un art de vivre. Ma Cadillac démontre que le Kustom est toujours d’actualité, même dans un monde de plus en plus électrifié et durable. Pour moi, le luxe est synonyme de qualité exceptionnelle et de valeur émotionnelle. Non seulement en termes de qualité de travail, mais aussi de sensations, de matériaux et d’expérience.
-Comment cette alliance se concrétise-t-elle et quelles en sont les perspectives d’avenir ?
-“Ma Cadillac réunit ces deux éléments : un pur plaisir de conduite et un design sans compromis qui démontre clairement que le luxe implique aussi une responsabilité. Pour moi, l’avenir signifie perpétuer ces valeurs américaines tout en intégrant harmonieusement les nouvelles technologies, toujours avec pour objectif de créer des icônes captivantes”.
-Vive Donald Trump alors ?…
-“Oh que oui… America first… Vous ne le savez pas, je vous informe donc que j’ai participé à l’assaut du Capitole… Un grand moment…
-Enorme… C’est un Scoop…
–“Pour moi oui, mais le scoop est pour votre site-web, cadeau…






























