Provocator…
Avant l’affaire Russo-Ukrainienne, mes magazines “papiers” Chromes&Flammes diffusés dans les anciens pays Communistes du Bloc de l’Est Soviétique, ainsi qu’en Russie, étaient imprimés à Vilnius (ou s’est déroulé le meurtre de Marie Trintignant par Bernard Cantat dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003). Depuis la dernière décennie du précédent millénaire 1990), mes mag’s s’y développaient relax, surtout en Allemagne et la passion du “Kustomizing” y faisait son chemin… Mais comme l’industrie automobile Russe souffre de problèmes récurrents au sujet desquels s’accordent tant les consommateurs que les experts (c’est la merde), ce qui n’était clairement pas dû à un manque d’imagination. Le souci résidait dans le fait que la plupart du temps il semblait impossible de trouver le chemin séparant la conception de la réalisation et de la production. Il n’empêche qu’il y avait des clubs de Kustomiseurs et même des Hot Rod’s tendance Rat-Rod’s… Pareil que dans la Franchouille des années ’70 et ’80..
Je ressors ici quelques-uns des designs les plus ambitieux imaginés en URSS/Russie tel la ZIM-12 Akoula (Requin) et l’un des fleurons rétros de l’industrie automobile soviétique : la GAZ ZIM-12 qui a été produite entre la fin des années “50 et la fin des années ’70 laissant place à la célèbre limousine Tchaïka, dont le design a cependant récemment été à nouveau soumis à une compétition. Il y eut aussi les Lamborghini Russes qu’étaient les Marussia qui ont fait l’objet de nombreux reportages dans mes sites Web numériques. Malheureusement, la Marussia, conçue par Igor Ermeline, designer en chef, n’a que peu de temps vu les jours et nuits passées et ce pour un certain nombre de raisons bonnes et mauvaises, se terminant par une faillite. Tapez “Marussia” dans la loupe de recherche et cela vous emmènera dans 3 ou 4 reportages y concernant. Il y eut aussi la GAZ-21 qui se targuait être belle et s’est avérée être (probablement) la quintessence de l’automobile Soviétique.
Produite jusqu’en 1970 ce modèle a également été la première GAZ à porter le nom Volga. Elle a en outre marqué l’histoire en étant la voiture la plus luxueuse vendue aux citoyens d’URSS.. Pfffffffff ! Après la chute de l’Union soviétique, l’industrie automobile nationale a essuyé un coup particulièrement dur. La critique peut sembler inopportune dans le cas de LADA, en raison de la fiabilité réelle des véhicules sous licence FIAT de ce constructeur, néanmoins le problème de beaucoup de ces modèles est qu’ils n’étaient d’apparence pas très attirants. Ainsi, lorsqu’a été dévoilé le projet de la LADA Evolution, cela ne semblait pas si mal… C’était même avant-gardiste, mais l’affaire n’a toutefois pas été concrétisée. La LADA Raven (Сorbeau), tout comme la LADA Evolution, étaient toutes les deux élégantes. La Raven était même avant-gardiste et design tout en étant une nouvelle véritable définition du concept Russe de Supervoiture : un véhicule qui ressemble à quelque chose qui ne sera jamais produit par personne…
Ce modèle conçu par Dmitri Lazarev se distinguait d’absolument tous les précédents imaginés par le constructeur Lada. Ensuite il y avait du haut de gamme telle la nouvelle Volga redessinée par Stanislav Cheshuin qui aurait très bien pu faire une apparition dans un film de et avec Clint Eastwood… Et, il y a également les légendaires GAZ-20 et 21. Ce projet a été sorti des cartons et deux exemplaires ont même été produits… La Volga 5000 GL était considérée comme un bijou ayant une chance d’atteindre les chaînes de production…. Depuis 2011 des rumeurs sur Internet faisaient en effet état que ce modèle pourrait devenir réalité. Certains ont même affirmé qu’un prototype avait été assemblé. Hélas, il semblerait que les visuels disponibles relèvent plus du montage photo qu’autre chose. Mais ne perdons pas espoir, après l’atomisation de l’Ukraine, on pourra assister en Russie à un renouveau en partenariat avec la Chine ! Pour atteindre le Nirvahna, il faut toutefois conjuguer le moteur d’une VAZ avec le design propre aux voitures de sport, comme les Lamborghini’s…
Cela donne la Pangolina, un magnifique véhicule conçu par Alexandre Koulyguine et qui a été copié par Elon Musk de Tesla… Si, si, c’est vrai, il suffit de comparer…. À la tête du cercle technique au Palais de la jeunesse d’Oukhta (République des Komis, en Oural du Nord), Alexandre Koulyquine a d’abord créé un véhicule tout terrain à six roues, puis il s’est consacré à son propre véhicule sportif. Au lieu des portes latérales ordinaires, s’ouvrant sur les côtés, il a imaginé une construction, inédite avec le pare-brise et une partie du toit s’ouvrant par un système hydraulique. Les rétroviseurs, il les a remplacés par un périscope, tandis que les phares se sont vus déplacés vers le centre sur une unité rétractable distincte. L’inventeur a même réalisé les jantes “de ses mains”, chaussées de pneus à profil bas. Grâce à sa carrosserie légère profilée, même avec un moteur de 62 chevaux, sa Pangolina pouvait développer une vitesse allant jusqu’à 180 km/h… Un an plus tard, le véhicule inhabituel est arrivé à Moscou…
Mais il y avait été transporté par train, une voiture avec une si basse garde au sol n’aurait pas pu faire un si long trajet sur des routes Russes délabrées). Qui plus est, en 1985 elle a participé à l’Exposition internationale de Plovdiv, en Bulgarie… Alexandre Koulyguine s’est alors vu proposer un poste dans une usine automobile, mais les choses ne sont pas allées au-delà du prototype… Après la chute de l’URSS, il est parti aux États-Unis, où il a créé une société en charge de la vente de kit cars incluant les panneaux de carrosserie servant à transformer une automobile de série. Ce nouveau modèle a reçu le nom de Plazma. Mais en 2004, sa vie s’est achevée, la moto de l’inventeur a été heurtée par un véhicule… Actuellement on dirait que “c’est un coup des Ukkrainiens”… On ne peut pas dire que le marché automobile européen se porte particulièrement bien en ce début 2025. Ni le marché français d’ailleurs avec trois mois de baisses successives en dents de scie par rapport à 2024 : -6,2 % en janvier, -0,7 % en février et -14,54 % en mars.
Imaginez alors ce qu’il peut se passer en Russie, en guerre depuis trois ans, et d’où la plupart des constructeurs automobiles occidentaux sont partis. Pourtant après le choc de 2022, la machine repartait, aidée par les marques chinoises. Mais cette fragile reprise vient de s’effondrer à nouveau, dans un contexte économique de plus en plus instable… et un retour inattendu qui inquiète le plus gros constructeur du pays. Selon l’Association des entreprises européennes (Association of European Businesses ou AEB), les ventes de voitures neuves ont chuté en Russie de 45 % en mars 2025 par rapport à mars 2024, tombant à seulement 82.600 unités. À titre de comparaison, en France, il s’en est vendu 153.842 le même mois. Sur l’ensemble du premier trimestre, la baisse atteint 26 %, avec 254.000 immatriculations de véhicules légers. Un effondrement brutal alors que le marché semblait rebondir depuis avril 2023 en affichant une hausse légère mais continue.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette rechute soudaine, à commencer par des taux d’intérêt vertigineux : jusqu’à 30 à 40 % par an pour les prêts auto. Il y a aussi évidemment les sanctions internationales qui pèsent toujours sur le pays et qui continuent de paralyser une partie du secteur. Et puis comme si ça ne suffisait pas, une taxe de recyclage a été introduite fin 2024 par le gouvernement, qui gonfle encore un peu plus les prix, obligeant les constructeurs chinois à tout brader. Quand on regarde dans le détail, c’est Lada qui vend le plus en Russie, montant à lui tout seul à 31 % de parts de marché, en hausse. Mais derrière, les marques chinoises comme Haval ou Chery occupent une place grandissante. Même si elles sont obligées de brader leurs stocks de voitures qui ne s’écoulent pas. Les rabais atteignent même jusqu’à 1 million de roubles (environ 10.700 €) pour se débarrasser des invendus. Pour autant, le retour des constructeurs occidentaux ferait peur à certains en Russie… et plus précisément AvtoVaz, qui produit la Lada Niva.
Selon plusieurs médias russes, le constructeur aurait en effet demandé au gouvernement de bloquer un possible retour de Renault, son ancien partenaire. Même si la marque dément officiellement, l’arrivée potentielle d’autres poids lourds comme Hyundai inquiète fortement, dans un marché déjà saturé et peu dynamique. Dans l’état actuel des choses, le spectre d’une année noire plane sur l’industrie russe : les analystes estiment que les ventes automobiles ne dépasseront pas 1 million d’unités en 2025, contre 1,6 million l’an dernier. Les conséquences pourraient alors être lourdes : faillites en chaîne parmi les concessionnaires, retrait de certains constructeurs chinois qui peinent à vendre, et révision à la baisse des plans de production d’AvtoVaz. Dans une économie fragilisée, l’automobile russe semble plus que jamais prise dans un virage difficile, et sans garantie de reprise. Tout cela normalement ne devrait plus inciter le public à s’abonner à ChromesFlammes/GatsbyOnline, mais c’est le contraire, les abonnements tournent fous… C’est moins cher de payer l’équivalent d’1 euro pour rêver, que d’acheter une Lada… CQFD ! Voilà, j’ai réussi à “faire le tour” du sujet…