Hot Rod’31 “Flying Jav Green”…
Brian Brennan couvre l’actualité du Hot Rodding aux USA depuis quelques décennies et a ainsi pu s’épanouir et évoluer au cours des 50 dernières années. Il a été cofondateur de “Street Rodder Magazine” avec mon ami Tom McMullen (décédé avec son épouse Diana dans un accident avec son bimoteur Beechcraft) et ensuite, avec Tex Smith, il s’est occupé de découvrir des Hot Rods pour en réaliser des reportages pour “Popular Hot Rodding”, “Off-Road”, “Rod Action” et “TopWheels” (version USA de ChromesFlammes). Brian a vu et vécu des quantités ahurissantes et hallucinantes de tendances de Hot Rodding, l’obligeant à aller, venir et revenir dans toute l’Amérique, mais sa passion pour ce qui est pour lui un “passe-temps” est restée intacte et inébranlable. Toujours en déplacement, j’ai toutefois pu le coincer alors que j’étais en Californie au moment ou il avait eu lui-même la chance de réaliser en “Première mondiale” un reportage sur un Hot Rod Modèle A “Green”… Résultat, tout a fusionné…
-Quelle est la plus grande différence entre le Hot Rodding aujourd’hui et celui d’il y a 50 ans ?
-Brian Brennan : De l’argent, beaucoup beaucoup plus d’argent sont en jeu, maintenant les Hot Rod s’affichent entre 100.000 et 500.000 selon les finitions et les “complexités relatives” ainsi que du talent créatif et du réel savoir-faire, des matières premières et des outils (manuels, électriques et assistés par ordinateur). Cela répondu, je suis là depuis assez longtemps pour voir une progression positive avec des Hot Rodders chefs d’entreprises de milliers d’employés et ouvriers qui ont les moyens financiers de se faire fabriquer des œuvres-d ‘art roulantes car tel est leur bon plaisir… De ce que j’ai vu lorsque vous m’avez invité à Saint-Tropez et que j’ai pu effectuer un tour d’Europe, c’est que votre guerre Française du Kustom créée par Michel Hommel pour avoir la suprématie, s’est conclue par votre victoire car vous en avez profité pour effectuer le grand plongeon du numérique ce qui vous a poussé à une position internationale avec bientôt 250.000 abonnés/internautes mensuels, vous avez fait le Job…et tant que les Hot Rodders continueront d’évoluer, tout ira bien.
-Vous avez vu de nombreuses tendances aller et venir dans le Hot-Rodding, y en a-t-il que vous aimeriez voir revenir ?
-Brian Brennan : Oui, moins de stupidités et plus d’approches simples. Le Hot Rodding est un passe-temps qui est dans les mains et les boîtes à outils d’amoureux des Hot Rod’s. Je suis moi-même un fan de l’artisanat, des constructions bien détaillées et créatives, mais bidouiller un morceau d’aluminium dans une machine et le laisser s’avérer être la construction du siècle, n’est pas mon style de Hot Rodding. Le problème est qu’en France, le Groupe Hommel qui s’est maintenant cassé le g… à foutu la merde en poussant les courses et rallyes au paroxysme en délaissant la passion constructrice du public, que ce soient pour les répliques, les kit Cars et les Hot Rods. Cela a amené votre administration a inventer des taxes et des interdictions qui ont tué les rêves des gens. Cela a pourri les rêves.
-Quelles ont été vos influences dans le journalisme automobile ?
-Brian Brennan : Le Roi Tex Smith, Ray Brock, Dick Wells, Dean Batchlor et quelques autres. Chacun était particulièrement talentueux. Je me sens immensément chanceux de les avoir connus, d’avoir appris d’eux et d’en avoir réalisé des articles.
-Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu au début de votre carrière ?
-Brian Brennan : Le meilleur conseil est “Ferme ta gueule, écoute et travaille et ne manque pas une date limite prévue pour un reportage”... Simple.
-Quels conseils donneriez-vous à un photographe ou à un écrivain/journaliste en devenir qui souhaite se lancer dans les reportages de Hot Rods ?
-Brian Brennan : Je donne le conseil de lire ChromesFlammes/TopWheels… Bien sur il faut s’abonner car c’est une façon de remercier le travail réalisé… Ceux qui pleurent après ds passes-gratuits et qui chialent pour être invités gratuit, il faut les ignorer. Bien qu’il puisse être tentant pour eux de se concentrer uniquement sur la recherche d’une carrière lucrative et pépère en étant éboueur, larbin et chieur, il est crucial de cultiver la passion pour le métier. Il faut regardez le travail des photographes et des écrivains, non pas pour copier leur style, mais pour comprendre les éléments esthétiques qui résonnent en leurs créations. Cela aider à développer sa propre voix et sa propre perspective. Ensuite, il faut s’immerger en se connectant avec des constructeurs et des passionnés, les interroger sur leurs processus et ce qui motive leur travail. Il faut pratiquer l’art de l’écoute, établir des relations et avoir en soi la compréhension du cœur du métier peuvent, cela ouvre d’innombrables opportunités.
-Vous avez fait beaucoup de voyages en Hot Rods au fil des ans. Y en a-t-il un qui se démarque le plus ?
-Brian Brennan : Absolument, quelques-uns se démarquent vraiment. Un voyage inoubliable a eu lieu avec le regretté Jim Ewing. J’ai conduit son superbe Hot Rod Coupé Ford’33 à travers les USA jusqu’au sud pour les Nat’s, et cela s’est transformé en une aventure épique remplie de grande camaraderie et d’histoires avec beaucoup d’habitants. Un autre voyage remarquable a été avec le regretté Pete Chapouris, ainsi que Jim-Jake Jacobs, tous deux boss de Pete & Jake, des Grands personnages géniaux… Il y eut aussi Pete Eastwood (P-Wood) et Jim Ewing… Pete, Jake et Jim conduisaient leurs Hot Rods Coupés au milieu des années ’70 et P-Wood et moi les avons suivis.
-Les histoires qui ont émergé de ce voyage sont encore aujourd’hui ce dont on parle…
Brian Brennan : Oui, bien sur. Il y avait un lien que nous partagions à travers notre passion pour les Hot Rods. Si je peux en ajouter un troisième, je mentionnerai une croisière d’un week-end autour de l’État de l’Arizona avec Pete Chapouris en 2009. Il m’a invité à prendre son Hot Roadster Ford Highboy’32 fraîchement construit, qui comportait le premier E-Rod V-8 et un changement de transmission. Nous nous sommes arrêtés dans des magasins locaux et chez des Hot Rodders, recueillant des commentaires sur le nouveau V-8 de Chevy Performance Parts qui payait lourd pour qu’on récolte des avis de clients. Ce qui a rendu ce voyage vraiment spécial, ce sont les heures que nous avons passées à partager des histoires de vies personnelles. Ces souvenirs, les idées que nous avons échangées et l’amitié que nous avons cultivée occuperont à jamais une place spéciale dans mon cœur.
-Quel est votre argument en faveur de la viabilité des magazines imprimés dans ce qu’on appelle le “monde numérique” ?
-Brian Brennan : Il existait un lien profond entre les magazines imprimés et les Hot Rods à cause que les magazines papiers formaient un lien physique, mais le paysage numérique permet de rester pertinent et d’être immédiat… Ce que nous discutons, va être publié dans une heure avec des photos alors qu’en papier il fallait au moins deux mois… Aujourd’hui, nous profitons du meilleur des deux mondes : des voitures modernes et une appréciation de la nostalgie des modes de transport classiques. De la même manière, les magazines imprimés avaient une valeur immense, les magazines imprimés étaient importants pour les Hot Rodders moyens, beaucoup expriment un fort désir de voir leurs voitures et leurs produits présentés dans la presse, il y avait une magie indéniable à tenir un magazine “physique”, à feuilleter ses pages et à savourer l’expérience que les formats numériques ne peuvent pas tout à fait reproduire. Le monde de l’imprimé s’est en grande partie cassé la gueule parce que les couts sont devenus prohibitifs et de plus cela durait au moins deux mois pour voir le reportage d’un Hot Rod vu dans un show… Maintenant, le lendemain d’un reportage, c’est mondialement dans ChromesFlammes pour 250.000 abonnés/internautes et sans doute 500.000 radins chieurs qui regardent les 4 premières photos gratuites et ne s’abonnent pas… Tout doit évoluer pour rester pertinent, et je suis fier de vous dire que c’est exactement ce que vous avez fait en première mondiale depuis le début de ce nouveau siècle 2.000…
-Quelle est la clé pour inciter les amateurs de Hot Rod’s à s’abonner à ChromesFlammes/GatsbyOnline/SecretsInterdits ?
-Brian Brennan : Il n’y a pas qu’une seule touche. Il s’agit vraiment d’avoir cet amour inné pour les Hot Rods, indépendamment de la marque, du modèle ou du style de construction. Souvent, on constate que cette passion est nourrie au sein d’une famille automobile. Il peut s’agir d’un grand-parent, d’un parent ou d’un frère ou d’une sœur qui inculque cette appréciation des Hot Rods et de la culture automobile. Lorsqu’un jeune grandit entouré de cette passion, il comprend par nature. Ils apprennent la valeur du dévouement et du travail acharné qui entrent dans la construction et l’entretien d’un Hot Rod. Pour impliquer les jeunes, il faut une communauté et des liens, leur montrant à quel point ce passe-temps peut être épanouissant et agréable. Vous faites un bon Job… C’est cool, continuez…
-Quels Hot Rods avez-vous photographiés ces derniers temps pour alimenter les publications ?
-Brian Brennan : J’en ai une variété. Il y a un Pick-up Ford highboy à cabine allongée de 28 et un Hot-Roadster Ford’29, qui m’a emmené dans plusieurs aventures. Pour la fraîcheur de tous les jours, je vous apporte un Hot Rod vert… C’est celui du grand-père de ma femme qui est un Hot Rodder de longue date et qui a encore son Coupé modèle A de 1931 d’antan. Grand-père, connu sous le nom de “Jav” car à son époque il était mince comme un Javelin, a utilisé ce modèle A de 1931 pendant des années et Ryan et sa femme ont toujours été intéressés par son Hot Rod vert… Une teinte inhabituelle. La reconstruction a commencé avec Eric Black et Michelle Bonowski de “Hot Rods & Hobbies” un garage situé à Signal Hill, en Californie. Avec la contribution et l’approbation de “Jav”, un plan a été mis en œuvre pour que “Hot Rods & Hobbies” redonne vie au “Flying Jav Green”. Le nouveau plan d’attaque a commencé avec le châssis qui a été re-équipé d’un essieu avant en I de 46 pouces, d’un ressort à lames et de tiges de rayon de triangulation, ainsi que d’un boîtier de direction “Flaming River” et de freins à tambour “Lincoln”. Un quadribras triangulé a été conçu pour sécuriser un arrière de style “Banjo”… Les jantes sont des “Wheelsmith” de 16 pouces avec des pneus “Coker Excelsior”. La transmission est une LS3/4L65E. Un système d’induction “Borla” à 8 piles a fourni ce qu’il fallait et des cache-soupapes de “Thunderbird” ont été appelés en renfort avec des collecteurs d’échappement en fonte.
-La carrosserie originale a-t-elle subi un grand nombre de modifications ?
-Brian Brennam : Oui, notamment un “clapot” de 4po avec un léger étirement pour accepter les portes d’une berline, qui étaient affleurantes et pas qui se ferment en superposition du panneau arrière. Plusieurs composants Deuce ont également été ajoutés, notamment les ailes, les marchepieds, la calandre et l’ensemble du capot. Une barre nerf et une barre d’écartement personnalisées ont été fabriquées, le bouchon de remplissage de carburant a été “frenché” et des enjoliveurs de feux arrière “DeSoto’37” ont été montés sur des godets de feux arrière personnalisés. “Hot Rods & Hobbies” a peint le Hot Rod dans une teinte verte “Axalta”. À l’intérieur, les sièges “Glide” formés sur mesure ont été recouverts de cuir par “Chris Plante Interior Co”, avec les panneaux des portes et des garnitures assorties. L’intérieur de style classique est mis en valeur par un volant à quatre branches et des compteurs “Classic Instruments”. Au-dessus du levier de vitesses “Gennie” se trouve un pommeau portant une tête de chevalier tirée du médaillon original que “Jav” portait depuis ses premiers moments au lycée. Bien qu’il soit dommage que “Jav” n’a pas pu voir son Hot Rod modèle A de 1931 terminé, il savait avant de mourir qu’il était entre de bonnes mains avec sa famille, et il est d’ailleurs certain qu’il sera sur les routes pour les années à venir…