Cadillac EldoRODo Socal 1999 /55.000$
Douzième génération : Phase 1 : 1992 – 1995 / Phase 2 : 1995 – 1997 / Phase 3 : 1997 – 2002 = Total 122.053 exemplaires. Dès octobre 1986, Chuck Jordan (vice-président du Design GM) demande à ses stylistes de retrouver de l’émotion et de la force dans leurs dessins et de les appliquer pour les futures Séville et Eldorado, la seconde étant désormais la version coupé de la première, un“Job” confié à Richard “Dick” Ruzzin, le responsable du studio de style Cadillac.
Il consulte également Pininfarina, qui vient de signer le design de l’Allanté, afin d‘avoir une perspective internationale. L’élaboration d’une nouvelle Eldorado est cependant laborieuse. Après plusieurs propositions, c’est finalement le dessin de la Séville qui apparaît en premier, il ne reste plus qu’à en dériver celui de l’Eldorado. Au début de décembre 1988, Dick Ruzzin en présente la maquette à John Grettenberger, le directeur général de Cadillac qui la valide.
La nouvelle Eldorado retrouve la dignité et la classe de son prédécesseur de 1979. Bien que conservant un empattement de 2,74 m, elle retrouve une longueur de 5,14 m. La largeur est de 1,90 m et la hauteur de 1,37 m. Cette augmentation de taille lui fait retrouver un capot long et l’inclinaison de la lunette arrière lui donne des réminiscence de l’Eldorado de 1967. Pour sa part, la vitre de custode verticale retrouve sa continuité avec la vitre de portière.
L’utilisation du chrome est limitée et les coques des rétroviseurs sont peintes dans le ton de la carrosserie. Une baguette latérale court tout autour de la voiture, l’inscription Eldorado en lettres capitales y est gravée au niveau de la portière. Les phares avant débordent largement sur les côtés et les feux arrière verticaux sont placés sur l‘arête de l‘aile arrière. Le blason Cadillac entouré de sa couronne de laurier est placé sur le montant de custode.
Le dessin de l’intérieur de l’habitacle, avec sa planche de bord toute en courbes habillée de Zebrano, est réalisé par John Selznack, sous la direction de Marv Fisher. À l’inverse de la carrosserie, c’est ce dessin qui est repris pour élaborer celui de l’intérieur de la Séville. L’Eldorado est de nouveau produite dans deux usines ; à Hamtramck et à Lansing (Michigan). À sa sortie, l’Eldorado est équipée du V8 de 4,9 litres de 200cv, mais dès 1993, ce moteur est remplacé.
C’est le nouveau V8 NorthStar inauguré sur l’Allanté qui est utilisé. Entièrement en aluminium (il pèse 230 kg) ce moteur a une cylindrée de 4,6 litres, mais il dispose de 4 soupapes par cylindre et est proposé en deux versions : 270cv en version normale et 295cv pour la Touring Coupe qui, ainsi motorisée, accélère de 0 à 100 km/h en 7,5 secondes, franchit le kilomètre départ arrêté en 27,9 secondes et atteint 241 km/h en vitesse de pointe.
La transmission automatique Hydramatic 4T80-E dispose de plusieurs programmes d’utilisation en fonction du style de conduite adopté par le conducteur. La consommation est annoncée pour 11L/100kms sur route et 17L/100kms en ville. En version Touring Coupe, l’Eldorado reçoit une calandre peinte au ton de la carrosserie et la Cadillac est équipée d’une suspension réglable électroniquement, du système anti-patinage “StabiliTrack” et de l’ABS.
Pour 1993, l’Eldorado est équipée de sièges évitant le phénomène de “sous-marinage” des passagers. La production s’élève à 23.621 exemplaires. Pour 1995, l’Eldorado est légèrement restylée : la calandre, les phares, les feux, le bouclier avant et le panneau arrière sont redessinés. La longueur de la voiture diminue ainsi légèrement de 4 cm, à 5,10 m. Les bas de caisse sont peints dans le ton de la carrosserie. L’allumage des feux est automatique à tombée de nuit.
La production reste stable (23.100 exemplaires). En 1996, la puissance du V8 est en légère hausse à 275cv et 305cv. La production baisse de 9 % à 21.000 exemplaires.Les boucliers avant et arrière sont à nouveau changés pour 1997 et ils adoptent une forme plus enveloppante. Les ventes chutent de 24 %. La production de 1998 est de 15.800 exemplaires. 1999 connaît une stabilisation des ventes mais rechute à 13.000 ex. en 2000 puis 10.000 ex. en 2001.
Au moment de quitter la GM en 1991, Chuck Jordan considérait compte-tenu des chiffres que la vie de l’Eldorado allait devenir de plus en plus difficile en raison du succès grandissant des berlines typées sport. Les résultats commerciaux lui donnent raison ; la Séville écrase complètement l’Eldorado dont les ventes ne cessent de décliner. En 2000, les dirigeants de la GM annoncent que l’année du cinquantenaire de l’Eldorado sera sa dernière année de production.
Une dernière série de 1596 exemplaires de l’Eldorado est réalisée en trois séries limitées de 532 voitures (le nombre d’exemplaires produits lors de la première année de production de l’Eldorado en 1953) peintes en bleu, en blanc et en rouge (les couleurs initiales de l’Eldorado de 1953) afin de marquer la fin de la lignée. L’échappement est réglé pour imiter le bruit de leur lointain prédécesseur et elles reçoivent une plaque sur le tableau de bord .
La dernière Eldorado sort des chaînes de production de Lansing le 22 avril 2002. L’usine est reconvertie à la fabrication du Chevrolet SSR. L’année suivante, Cadillac lance son roadster à deux places XLR… Et quoi qu’il en est de l’EldoRodo de cet article ? Une fois qu’un concept-car a fait le tour des salons de l’auto et d’autres événements de l’industrie, il est souvent enfermé, pour ne plus jamais être revu. Pire encore, certains concept-cars sont détruits…
C’est toutefois après avoir fait “leur devoir” d’attirer l’intérêt de la presse et du public afin de préparer “le marché à une évolution du design”, car la plupart des constructeurs n’aiment pas trop l’idée que leurs créations uniques “tombent dans le domaine public”. Parfois, cependant, il y a des concept-cars qui font leur chemin sur le marché de l’occasion, et offrent ainsi des opportunités uniques de posséder un morceau de l’histoire de l’automobile…
Par exemple cette Cadillac Eldorado Touring Coupé 1999 “Y2K” qui respire le style SoCal, créée au tournant du millénaire, General Motors commandant la Caddy que vous voyez ici illustrée, surnommée “EldoRODo”, plutot que “Y2K” comme un prototype unique destiné à être exposé sur le circuit des salons automobiles, destiné à être une célébration de la Kustom/Kulture automobile de la Californie du Sud (en particulier les Lowriders et les Hot Rods).
GM a fait appel à “California Street Rods”, un Kustomiseur patenté surtout Hot Rod’s, basé à Huntington Beach, pour finaliser la construction du prototype. Mais, lorsque General Motors a fait faillite au début des années 2000 en suite de la dégringolade de la bourse en cause du scandale des SubPrimes, ce prototype renommé “EldoRODo” a été vendu en vrac avec d’autres concepts, prototypes et voitures d’exposition éphémères.
Bien que le groupe motopropulseur et l’habitacle soient restés intacts provenant de l’Eldorado, l’extérieur de la voiture a été fortement modifié pour lui donner un aspect “Kustom Socal”. En plus d’un “Top Chopping”, d’un “Ratissage” du pare-brise et d’un “Erasement” des garnitures et clignotants, “California Street Rods” a également équipé l’EldoRODo de phares rétrécis, de jupes de roues arrières et de vitres latérales arrière en lexan.
Conformément au design épuré, vous ne trouverez pas de poignées latérales, les portes s’ouvrant via un ensemble de boutons-pressions à distance. Le moteur est le V8 Northstar de 4,6 litres de 275cv avec boite de vitesses automatique à 4 rapports. L’EldoRODo porte un ensemble de jantes fabriquées sur mesure et des amortisseurs pneumatiques. Comme la McLaren Speedtail la rétrovision s’effectue par des caméras plutôt que par des rétroviseurs latéraux.
Au cours des années qui ont suivi la première vente de l’EldoRODo par General Motors, la voiture a été vendue aux enchères à plusieurs reprises et elle n’a pas eu beaucoup de succès, l’inverse de ce à quoi on aurait pu s’attendre pour un concept unique. Bien que mon confrère CarScoops USA rapporte que la Cadillac avait initialement été vendue 60.000$ par Cadillac/GM, elle s’est vendue pour moins de 20.000$ lors de chacune de ses transactions ultérieures.
Classic.com a même enregistré une vente privée en 2009 à seulement 15.000$ tandis qu’une vente aux enchères Barrett-Jackson en 2016 a dégagé seulement 17.600$ et une vente aux enchères Mecum en 2023 l’a vue partir pour seulement 12.000$ au bonheur de l’acquéreur “Tyler Hoovie Garage”. Fait intéressant, ces chiffres plaçaient alors l’EldoRODo au-dessus du prix de vente moyen d’une Cadillac Eldorado de 12e génération de production standard.
Les modèles de 1999 se négociaient alors en moyenne 10.000$, démonstration que les dinosaures n’intéressaient plus le public. La vente la plus élevée de 33.000$ étant allée à une conversion cabriolet en 2022. L’outil de calcul des valeurs et prix de Hagerty plaçait alors les valorisations d’Eldorado encore plus bas, les exemples “Excellent” indiquant même un peu moins de 13.000$, tandis que les trouvailles en état “Concours” atteignaient 17.000$.
Mais, au moment de la rédaction de cet article, ce 17 avril 2025 8h35, cette Cadillac EldoRODo vient d’être vendue 55.000$ alors qu’elle appartenait à “Tyler Hoovie Garage” qui l’avait achetée 12.000$… Un beau profit de 43.000$ en 2 ans… Cela m’a donné l’idée de transformer mes deux Cadillac Allanté dans le même style… Comme elles sont Cabriolet je devrais pouvoir trouver acquéreur (ce sont des cabrios), contactez-moi, prix spécial d’ami pour les deux.