Cadillac Celestiq 2025
On se plaint souvent que les magnifiques et séduisants concept-cars que les constructeurs automobiles créent pour vanter leur vision de marque et leurs prouesses en matière de design, sont édulcorés une fois produits. C’est plus que vrai de vrai, j’en témoigne, mais il y a une bonne raison à cela, et ce n’est pas sans mûre réflexion… C’est aussi une bonne raison pour laquelle les designers ne sont jamais promus au poste de PDG chez les constructeurs automobiles qui, de temps à autre, se lancent dans une mission glorieuse et désespérément chimérique pour prouver que les concepts doivent rester des concepts et que les designers doivent rester des designers, responsables devant des personnes ayant le sens des affaires… Pfffffffff ! Quel cinéma et que de temps perdu avec des dépenses financières invraisemblables. La Cadillac Celestiq, qui est commercialisée au prix de base de 350 000 $, en est le dernier exemple !
C’est un dôme roulant entièrement électrique destiné aux garages de Xanadu… Le Grand Kublai Khans, Omnipotentat de GM, a décrété qu’elle devait faire retentir les trompettes de la renommée Cadillac sur le marché du luxe en faisant un maximum de bruit… Soulignant que ce devait être du bruit bruyant, très bruyant jusqu’à assourdissement… Waouhhhhhhh ! Mais, la Cadillac Celestiq sera-t-elle un jour rentable ? Sera-ce possible ? Est-ce vraiment important ? La Celestiq est une routière extrêmement silencieuse et performante, car 100% électrique, dotée d’un intérieur impeccablement détaillé disponible en des centaines de variations, elles-mêmes multipliables (sic !) et elle est de surcroit dotée de la magie “Trumpiste” créant une présence totalitaire invariable et amplificatrice par elle-même, donc impressionnante sur les routes, les parkings, les garages (mêmes ceux en sous-sol)…
Mais surtout dans les concessions Cadillac dont les effectifs ont été drillés façon militaire… En effet, la Cadillac Celestiq doit faire tourner les têtes, déchoir les stars telles Rolls, Bentley, Maybach, et cela ne devrait pas tarder avec les multiples guerres atomiques en préparation, d’autant plus que très peu d’entre les Cadillac Celestiq sillonneront les routes de notre vivant. Car nous allons tous mourir… De surcroit, nulle Celestiq ne devrait sillonner les ruelles, routes et autoroutes Européennes, Russes, Chinoises, Japonaises, Africaines, Australiennes et d’Amérique centrale et du sud… Un non-sens absolu, total… Cela alors que Cadillac continue de courir au Mans et se prépare à entrer en Formule 1 en 2026… Que penser et que dire ? La marque souhaitait-t-elle vraiment disposer d’une voiture d’exception pour annoncer que les affaires ne se déroulent plus comme d’habitude chez “l’étalon du monde” ?…
La Cadillac était autrefois une référence en matière d’automobiles de luxe sur mesure. La console centrale de la Celestiq le rappelle sur le porte-gobelet, gravé des silhouettes de la Celestiq, du coupé aérodynamique V-16 de 1934 et de l’Eldorado Brougham de 1957 dont le toit en acier inoxydable brossé, sa suspension à airbag et son prix de 13.000 $ (des années’50) la rendaient plus chère qu’une Rolls-Royce de l’époque. C’est loin tout cela. Le cahier des charges de la Celestiq fut tout aussi audacieux, il y était indiqué que la Celestiq devait être une voiture d’exception pour les classes sociales les plus hautes et aisées, que la voiture devait être plus longue que la Cadillac Escalade de base et peser 300 kg de plus pour rassurer les richissimes clients potentiels visés qui calculent les valeurs aux poids… Souvent ce qu’ils/elles pèsent !
Mais comme ils/elles détestent faire des efforts inutiles, les portes devaient s’ouvrir et se fermer d’une simple pression sur un bouton… Un écran tactile haute définition de 140 cm orne le tableau de bord. Au-dessus, l’imposant toit vitré est divisé en quatre quadrants, éclairés ou obscurcis individuellement… Il y a 42 haut-parleurs stéréo à bord, dont quatre à l’extérieur (sic !) pour un son puissant et les autres pour profiter du système audio Dolby Atmos… Chaque Celestiq est assemblée et peinte “à la main” ; un seul robot intervient (pour appliquer un cordon uniforme de mastic sur le pare-brise avant l’installation). La fabrication du volant prend un mois complet ; non, non, non, il ne s’agit pas de la voiture entière, mais simplement du volant en aluminium réalisé en 3D, c’est l’une des 115 pièces réalisées en 3D, puis soumises à divers processus d’usinage et de traitement qui prennent du temps et augmentent les coûts…
Vous croyez que personne ne va acheter un tel monstre ? Les clients se précipitent pour visiter la Cadillac House, une sorte de boutique Celestiq adjacente au GM Tech Center, dans la banlieue de Détroit. Les acquéreurs arrivent en Jet privé puis sont déposés en hélicoptère et logés dans un “Chic Palace Cadillac” à 16.500 dollars la nuit de 2 personnes avec toutes commodités imaginables, mais assistances sexuelles diverses en supplément… Des guides de design assistent les acheteurs individuellement à travers une palette de couleurs et de finitions époustouflantes. Outre le choix de la couleur des ceintures de sécurité, des passepoils des sièges et du matériau du ciel de toit, des finitions en métal, bois, fibre de carbone ou une combinaison de ces éléments sont proposées. Il est également possible d’opter pour une finition des montants de porte en aluminium brossé brut.
Le processus nécessite trois semaines de masquage et de brossage manuel par deux artisans dévoués, et coûte 40.000 $. Quatre acheteurs de Celestiq ont déjà opté pour cette option. Il y a 350.000 combinaisons d’options possibles, ce qui correspond parfaitement au prix de la voiture. Ainsi, chaque Celestiq sera unique. Les acheteurs pourront également passer du temps à Cadillac House, à explorer les matériaux et à voir leur véhicule sur mesure prendre forme grâce à un configurateur numérique avancé… Interrogés sur le lieu habituel de séjour de ces clients prestigieux lors de leur visite à Détroit, on nous a répondu que si certains repartaient le jour même, à bord de leur jet privé, bien sûr, les 3/4 passent une nuit de folie au “Chic Palace Cadillac”... La Cadillac Celestiq a bien sûr débuté comme un concept : la Cadillac Escala, de la taille d’une Classe S Mercedes, présentée au Concours d’Élégance de Pebble Beach en 2016.
L’ingénieur en chef Tony Roma se souvient que peu après ses débuts, le président de GM, Mark Reuss, et le vice-président du design mondial, Michael Simcoe, sont venus le voir et lui ont dit : “Allez, fais-en une vraie Cadillac”… En réalité, à l’inverse de la norme du concept à la production, la Celestiq, avec son pare-brise incliné au même angle que la Corvette C8, ses proportions exagérées en position reculée et ses feux arrière en crosse de hockey sur son arrière à hayon audacieux, est plus extravagante que l’Escala, relativement sobre. S’il y a une critique à formuler, c’est que la Cadillac Celestiq aurait sans doute mérité de faire ses débuts avant la Cadillac Lyriq, de forme similaire mais nettement plus abordable, plutôt que de suivre ses traces. Loin d’être une nouveauté éclatante, elle ressemble à un deuxième jet, ce qui, sexuellement est une prouesse réservée aux jeunes mâles vigoureux…
Malgré tout, son design est magnifique, une véritable bouffée de fraîcheur “Fastbackiènne” moderne qui doit prouver/démontrer/sublimer que GM/Cadillac surpasse ses concurrents qui recourent au pastiche habituel des clichés éculés des minables avortons pour garages de banlieues… “C’est ce qui a attiré tout le monde vers ce projet” m’a dit Erin Crossley, directrice du design chez Cadillac Celestiq, ajoutant que mes 76 ans le 16 mai ne modifieraient en rien la tarification des sévices sexuels proposés au “Chic Palace Cadillac” car avec mon âge il lui semblait impossible que je puisse encore réaliser certaines prouesses… J’ai considéré cela comme vexant… C’est sans doute mon statut de “Français” qui en est la cause, Macron n’a pas du tout bonne presse chez l’Oncle Sam… Et c’était presque le cas… Bref, on m’a alors informé de quantités de choses “chiantes” pour changer de conversation…
Par exemple que la Celestiq était une automobile de designer, ce qui signifiait que chaque fois qu’il y a eu un débat chez GM entre design et ingénierie, c’est le design qui a gagné. Le résultat a donc donné naissance à une véritable attraction de foire, malgré quelques défauts pratiques… Par exemple, une berline à hayon (fut-elle de luxe) offre généralement une excellente fonctionnalité supplémentaire. Sur la Cadillac Celestiq, en revanche, le hayon est presque plat, sans découpe dans le bouclier arrière ni dans le pare-chocs, ce qui oblige à soulever sa “Tumi” et ses “Louis Vuitton” par-dessus le coffre plutôt haut pour les charger. Notez que c’est fait par des Loufiats, pas par les propriétaires. Pourquoi ? Concernant les Loufiats, c’est la norme. Pour le chargement, ce n’est pas pour des raisons structurelles comme on pourrait le penser, mais parce que les designers souhaitaient préserver l’esthétique épurée de l’arrière…
Un “cul” sans aucune ligne de fermeture (sic !) avec des panneaux venant perturber le design, n’est pas un “cul fonctionnel”... L’ouverture du hayon est également ornée d’un large anneau décoratif en plastique couleur perle, esthétique mais qui rétrécit l’espace de chargement. Après une demi-journée de conduite avec la voiture d’essai, j’ai fait remarquer que le plastique s’était encrassé de suie, la poussière de la route s’infiltrant entre les coutures…. Sans vouloir insister, j’ai souligné que le concept rencontrait la triste réalité de ce qu’est l’espèce humaine… Un autre domaine où le design a pris le dessus est celui des sièges “prétendus baquets” de la Celestiq… Les designers apprécient les sièges fermes, ultra-tendus et sculptés, qui offrent une impression de haute précision. Nombreux sont ceux (comme moi) qui préfèrent des sièges plus moelleux… Confort, confort…
Mais ces sièges capitonnés présentent des plis disgracieux qui choquent l’esthétique du designer (il faut dire que le cuir froissé s’use moins bien que le cuir lisse avec le temps). Après une journée entière dans le siège de commande de la Cadillac Celestiq qui m’avait été assignée, mes fesses souffraient… Il paraît qu’un design de siège repensé, avec un soutien lombaire réglable et remodelé, sera intégré aux modèles de série. Je suis septique comme les fosses… Avec ses jantes en aluminium forgé de 23 pouces chaussées de pneus Michelin Pilot Sport EV de série 35, chaussés de passages de roue parfaitement ajustés, je m’attendait à une conduite dynamique… Pour éviter ce problème, GM a déployé toutes les technologies disponibles sur la Celestiq : suspension pneumatique adaptative, Magnetic Ride Control et Active Roll Control, ce dernier utilisant des barres stabilisatrices à réglage électronique.
Malgré les apparences, la Celestiq, plus compacte, présente exactement le même débattement que la berline CT6, beaucoup plus simple (et désormais hors production). Lors des essais, la voiture a percuté les surfaces accidentées des pistes d’essai à 110 km/h et est restée si stable qu’on en riait aux éclats. C’est une fausse anecdote plausible compte tenu du confort de conduite exceptionnel de la Celestiq sur les routes californiennes. Aucune autre voiture, à l’exception d’une Rolls-Royce neuve, n’absorbe aussi bien la pollution et n’atténue le bruit de l’autoroute. À vive allure, la Cadillac Celestiq négocie les virages avec aplomb, la caisse parfaitement maîtrisée, sans inclinaison excessive ni sifflement que l’on pourrait attendre d’une voiture aussi lourde qu’un Pick-Up F-250 transportant une cargaison de briques…
J’ai noté mon ressenti qui a été mal perçu et enregistré sur les notes attribuées aux journalistes…. La transmission intégrale et les quatre roues directrices contribuent toutes deux à une réponse plus dynamique de la direction, même si le réglage de la crémaillère semblait un peu lent à mon goût. Il faut dire qu’il s’agit d’une voiture de luxe. Il n’est donc pas trop difficile de surcharger les pneus si l’on pousse la Celestiq à fond sur une route sinueuse. Lorsqu’on la pousse, sa tenue de route, pourtant excellente, se transforme en sous-virage, la masse et l’accélération s’unissant pour brutaliser les pneus. Il m’a été confirmé qu’il n’y aura pas de version hautes performances V ou Blackwing de la Celestiq ; il s’agit ici d’une seule version, d’un seul modèle, et c’est tout… J’ai senti là comme un énervement me concernant… Je m’en suis plaint… On m’a traité de fils de pute de Macron… Les Français sont de plus en plus mals vus…
Même ceux qui sont anti-Macron… J’ai donc souligné que cette Celestiq n’avait surement jamais été conçue pour être une voiture de performance, même si le 0 à 100 km/h est atteint en moins de quatre secondes… L’autonomie annoncée avec le bloc de 110 kWh et 400 volts est de 487 km. L’intérieur est épuré et fonctionnel, les écrans étant éloignés du conducteur, jusqu’au bas du pare-brise, afin de préserver la visibilité. Malgré l’interdiction d’Apple CarPlay par GM (une décision incontestablement très risquée), l’interface utilisateur est intuitive et le système audio Dolby Atmos offre une expérience auditive unique. Avec les différentes fréquences de la musique choisie répartie entre autant de haut-parleurs gazouillants, bourdonnants et vibrants, on n’a absolument pas l’impression d’être dans une salle de concert, ni d’écouter un système audio domestique haut de gamme.
Il s’agit d’un paysage sonore entièrement nouveau, limite délirant comme étant assis à coté d’un ampli géant… et la Celestiq m’est donc apparue comme étant la capsule isolée idéale pour en profiter pleinement jusqu’à en devenir fou… Il y a tant à dire sur la Celestiq (en ce compris diverses méchancetés gratuites typiquement Franchouillardes) que j’ai résolu de me faire bien noter (pour avoir l’hôtel 100% gratuit) en papotant de l’aluminium ultra-dur de la série 7000 formé à chaud, utilisé pour le toit afin de supporter le triple du poids de la voiture en cas de tonneau, mais qui, grâce à l’immense panneau de verre, le fait sans l’aide des traverses du toit… Ou encore le fait que GM ait utilisé la Celestiq pour perfectionner un nouveau processus de développement produit virtuel qui a permis de réaliser 85 % des réglages du châssis avant même la construction du premier prototype…
Ou encore le nouveau type d’airbags intelligents rendu nécessaire par la conception du tableau de bord… Ou encore l’empilement horizontal inédit des plaques de batterie qui a permis de créer des rainures stratégiques au niveau du plancher pour plus d’espace pour les jambes… Mais c’est sans doute trop de détails. Il suffit de dire que, comme pour la Maybach et la dernière Acura NSX, que la Celestiq doit son existence à la vanité plutôt qu’aux règles du commerce. Cela ne signifie pas pour autant que GM n’a pas beaucoup appris en construisant la voiture, ce qui sera ensuite appliqué à des produits moins performants. L’histoire l’a montré, les projets ambitieux ont tendance à porter leurs fruits pendant des décennies. Et le paysage automobile est d’autant plus enrichi par la présence de la Celestiq, même si la plupart d’entre vous n’en verront jamais une sur la route.
Points forts : une carrosserie magnifique, une conduite façon Rolls-Royce ou Bentley (je n’ai qu’une Type R Turbo), une ingénierie de pointe, une exclusivité garantie… Points faibles : prix dérisoire pour les milliardaires (pas assez cher), sièges fermes, dans certains cas, et en finale,le design l’emporte sur l’aspect pratique. C’est un projet de vanité glorieux pour polir le blason de Cadillac • Prix : 350 000 $ plus taxes et extras • Groupe motopropulseur : batterie lithium-ion de 111 kWh ; deux moteurs électriques à aimant permanent • Puissance : 655cv, couple de 646 lb-pi • Configuration : traction intégrale, quatre portes, hayon, quatre passagers • Consommation électrique à déterminer • Autonomie : 303 miles • 0 à 60 mph : 3,7 secondes • Concurrents : Rolls-Royce, Mercedes-Maybach Classe S, Bentley Flying Spur…