Ford Indigo
Tout au long de l’histoire récente, il y a eu de nombreuses tentatives pour apporter une expérience de voiture de course monoplace pour des routières exclusives totalement inconnues reflétant “journalistiquement”, voire “merdiatiquement”, un “assez bon travail”, suffisant pour tenter d’apporter au public acheteur de “Déplaçoirs pour Beaufs”, l’illusion de sensations monoplaces sur les routes ouvertes… Un approche consumériste utilisée/reprise/copiée avec la Caparo T1 qui n’a jamais décollé ni des routes ni des ventes.
Des voitures comme la prétendue légendaire McLaren F1 (qui n’était que du bourre-mou merdiatique) et la Ferrari F50 (une arnaque légalisée) et plus près de la date de fin du monde, par la Caparo et son clone Franchouille la Tapie/Delage, ont tenté de traduire auprès du public (qui dans 99% s’en tape les coucougnettes) l’esprit de la technologie et de la sensation générale d’une voiture de Formule 1 en un ensemble non pas “pluche utilisable” car ce sont des engins inutilisables, mais vendables à des montants stratosphériques, car réservés à qui dispose de moyens financiers quasi illimités…
Je navigue ici dans les arnaques plus ou moins légales des SuperCar’s dont Gordon Murray, est un des putrides géniaux créateur fantôme, une façon de vendre des chimères dont la McLaren F1 et leurs suites, vendues à prix d’or par une entreprise consumériste réellement gérées par des potentats Arabes, qui ont même créé une expérience de voitures de course inutilisables en dehors de manifestations privées créées par la “Light Car Company Rocket”. Mais levez la main si vous vous souvenez quand Ford est entré dans le créneau machiavélique de la mono/biplace pour jouer “à-la-mort à 350km/h sur la route” ?
La société à l’ovale bleu a pourtant brièvement présenté une “Super-Car” librement basée sur une voiture Indy et utilisant beaucoup de technologie de course, pour deux personnes, avec un emplacement pour la plaque d’immatriculation arrière, avec un intérieur en cuir cuir, avec des clignotants, pour qu’il semble prêt pour une micro-production précédant une série limitée promise “pour plus tard”. C’était un concept Ford “financièrement excitant” dont peu de gens se souviennent que ce prototype Ford (abandonné) devait déclencher une révolution dans le micro-monde des Supercars…
Bien que tout semblait suggérer que l’ovale bleu amènerait cette voiture à la production, ce n’était pas dans les cartes de la famille Ford, même si l’Indigo était le concept-car le plus excentrique de l’entreprise après la Ford T… En 1995, Ford se débrouillait plutôt bien en IndyCar, leurs voitures à moteur Ford Cosworth dominaient de nombreuses courses, et même “notre” Jacques Villeneuve, a remporté les 500 miles d’Indianapolis en 1995 dans une Reynard/Ford Cosworth XB… Sans surprise, ce succès n’est pas passé inaperçu au siège social de Ford pour en tirer un max de dollars.
L’entreprise était en train d’améliorer son image pour en faire une marque plus mondiale, en particulier avec des entreprises comme Aston Martin et Mazda en tant que nouvelles acquisitions (qui seront très éphémères). L’entreprise utilisait également des voitures telles que la GT90 de 1995 pour mettre en valeur la philosophie de conception “New Edge” qui devait se répercuter sur les véhicules “gros vendeurs” tels que la Focus à hayon (gag !)… Comme cerise sur le gâteau d’une Ford revitalisée, l’entreprise voulait créer un véritable spectacle pour le Salon de l’auto de Détroit de 1996.
L’équipe de concepteurs et d’ingénieurs n’a eu que six mois pour élaborer un concept fonctionnel en combinant toutes les exigences. C’était le mot d’ordre, et ce n’était pas simple à mettre en œuvre sans passer pour d’affreux vampires, d’autant plus que toutes les tentatives semblables depuis que l’automobile a été créée ont toujours été des “flops, flops, flops” amenant à des faillites, déboires et reprises… Mais Ford voulait à nouveau tenter sa chance d’aller de l’avant alors que l’économie USA était au bord de l’abime (qui est aussi le puits sans fond de la connerie humaine)….
Avec un délai de seulement six mois, une équipe de designers s’est mise au travail pour dessiner ce qui allait devenir l’Indigo (à prononcer comme le “Indy-Go” à la sonorité à peu près identique). La construction a été confiée à “Reynard Motorsport”, qui a aidé à créer trois voitures : une pour que les journalistes puissent y sauter et s’y amuser, et deux qui devaient être “roulables”… Lorsque l’Indigo a été dévoilée au Salon de l’auto de Détroit en 1996, la foule n’a pas été plus stupéfaite que de voir un Hot Rod… La Ford Indigo était un mix de styles se voulant futuristes avec une touche de Hot Rod “New-Âge” sur le retour.
Cela se heurtait au premier Hot Rod de production “à la chaine”, le Plymouth Prowler qui était stupidement sous motorisé d’un bloc japonais et aurait été “LE TOP” avec le 10cyl de la Dodge Viper… Par contre le moteur de l’Indigo qui était certes un V12 de 6,0 litres, mais, avait été créé en soudant ensemble deux V6 Ford Duratec…. Les gros bonnets de Ford ont alors simultanément déclaré aux journalistes que la voiture entrerait probablement en production limitée, avec l’intention d’en construire environ 200 à 300 par an. Cependant, après 1996, plus personne ne verra ou n’entendra parler de l’Indigo…
Vouloir commercialiser une monoplace Indy en voiture de route bi-place était certainement un amusement doublé d’un effort assez cool. Bien sûr, mais… Avec l’habitacle placé loin en avant, près des roues directrices c’était spartiate, dans un mélange de cuir et de dépouillement… De surcroit c’était compliqué, l’Indigo étant dirigée par une unité de direction assistée électrique et la voiture utilisant une boîte-pont à 6 vitesses à changement séquentiel Reynard, le système de changement des vitesse étant hydraulique à régulation électronique ! C’était extrêmement moderne et contrôlé par des boutons….
Ils étaient placés sur le volant et la voiture présentait des techniques de construction incroyablement high-tech… Mais tout cela ne pouvait qu’être réparé chez un spécialiste et pas dans les concessions Ford ! Le châssis lui-même était créé à partir d’une structure en nid d’abeille en fibre de carbone et aluminium, les panneaux extérieurs de la carrosserie étant fabriqués à partir d’un mélange de fibre de carbone et de fibre de verre, renforcé par du Nomex… Aucune concession Ford ni carrossier généraliste ne pouvaient assumer quelconques entretiens et réparations…
De surcroit Ford avait créé le V12 de 6 litres à 48 soupapes en combinant deux V6 Taurus SHO de 3 litres, en conservant les bielles, les pistons et les engrenages des soupapes de la Ford Taurus SHO. Certes le moteur développait ainsi 435cv et 405 lb-pi de couple, mais ce n’était pas “noble”, quoique la suspension était composée de triangles parallèles conformes aux spécifications de course et d’amortisseurs hélicoïdaux actionnés par des poussoirs. Tout le monde était PAF ! Au crédit de Ford, ce concept-car avait beaucoup de caractéristiques qui donnaient l’impression qu’il était prêt pour la production.
Les ailes s’enroulaient si étroitement sur les roues qu’il fallait une double vue pour dire qu’elles étaient même là. À l’intérieur de l’aileron avant, qui semblait avoir été laissé noir afin qu’il puisse éventuellement servir de pare-chocs (ce qui était le cas), il y avait une bande de feux et de clignotants intégrés. Les phares principaux étaient toutefois intégrés dans les rétroviseurs extérieurs pour éviter de ruiner l’esthétique de la voiture de course… C’était innovant mais déconcertant. Les feux arrière étaient également soigneusement intégrés. Après ce choc, les journaleux furent invités à essayer la bête sur un circuit.
L’Indigo s’y est avérée rapide, l’Indigo n’était pas un simple poney de spectacle mis à l’épreuve sur la piste. Alors “quoiquis’estpassé” ? Que la bête n’a pas été mise en production est probablement dû à un certain nombre de facteurs psychologiques débordant sur le pratique et la relativité et les aléas…. Tout d’abord, le concept Indigo a attiré l’attention du public et de la presse. Sur le point de l’impact c’était donc OK…. Deuxièmement, le public et la presse et la direction de Ford et ses concessionnaires ont toutefois compris qu’il ne s’agissait que d’une “voiture halo” de faible production qui allait couter cher…
Surtout en entretiens et pièces et n’allait pas rapporter beaucoup de bénéfices. S’ajoutait que Ford présenterait bientôt le concept Ford GT40 2002, qui allait devenir une Supercar réussie, plus conventionnelle pour l’entreprise, de surcroit attendue positivement par le public. En fin de compte, Ford a construit trois Indigo, mais une seule d’entre elles fonctionnait. Toutes les trois ont fait le tour des salons de l’automobile pour épater les visiteurs, mais une seule a été utilisée pour prouver les capacités de la voiture et son V12 qui s’est avéré être un développement du futur 12 cylindres utilisé par Aston Martin.
Et cela bien qu’il ait été considérablement retravaillé. Jack Roush, préparateur Ford et propriétaire de l’équipe NASCAR, a travaillé sur le concept Indigo et, à la fin, il a proposé un deal, se faire payer en recevant la voiture pour sa collection privée… En ce qui concerne les Indigo’s qui ne roulent pas, l’une d’entre elles a été mise en vente chez Christie’s, avec une maquette de V12 sous un capot moteur en plastique transparent, avec une estimation de seulement 15.000 à 25.000 dollars. Nul doute que l’acquéreur prendra le temps et les dollars nécessaires pour y placer un vrai moteur/boite.
Christie’s avait même eu une idée novatrice pour vendre la troisième Indigo : “L’indigo conviendra parfaitement comme décor pour un musée, un garage, une grange ou une maison de famille ou comme exposition non fonctionnelle dans une collection”. En fin de compte, la troisième voiture s’est vendue (sans moteur) pour 88.125 $. En 2019, cette même a été vendue 195.000 $ pour servir d’ornement dans le salon du manoir d’un milliardaire de Mar El Lago, alors déjà Président, mais qui sera reélu Président des USA en 2025… Waouhhhhhh !