1948 Ford Anglia V8 Supercharged 350ci
D’un point de vue phallocratique, cette ovoïde petite chose au nom infantilisant et au regard de Betty Boop est aussi sexuellement agressive qu’une voiture de manège. D’ailleurs, elle a l’air castrée. Les filles, elles, n’ont pas l’angoisse de la castration ni le complexe de la taille (à part peut-être, celle de leurs charmes), elles trouvent généralement cette Ford Anglia mignonne quoique pas pratique pour y réaliser des prouesses sexuelles en ce compris des accouplements. Elles ont bien raison, il n’y a là pas de quoi conter fleurette…
Pour les à-côtés de la passion que la raison ignore, cette Anglia craint toutefois les débordements lubriques et autres coups de talons (surtout aiguilles) sur la planche de bord en plastique dur et ses contre-portes. Comme elle se fait maintenant vieille (celle-ci est datée de 1948, un an de plus que ma naissance) cette petite chose se retrouve aujourd’hui définie comme Dragster de route. Tant mieux pour l’élasticité des chairs s’y lovant en débats, l’agilité des cuisses et la fraîcheur des esprits non encore abîmés par la vie précaire n’en demanderont pas plus qu’une jouissance… Que demande le peuple ?…
Nous ne sommes que des animaux évolués. Pour nous reproduire, nous usons des mêmes stratégies expérimentées bien avant nous par le monde animal. Cela peut paraître parfois très très lourd, mais cela fonctionne encore chez certains sujets. Les hormones ont leurs raisons que la raison ignore. Voyez le mâle yankee, par exemple. Pour attirer sa femelle, il parcours son territoire de chasse dans un phallus roulant dont les grondements terribles n’ont rien à envier aux brames les plus vigoureux… Or dans le cas présent en fait de forme phallique, on a une masse indéfinissable, quoique rouge avec flammes !
Si une femelle réceptive consent enfin à accepter un accouplement à bord, les choses se gâtent avant l’assaillissement Pas terrible pour l’intégrité des jupes non fendues d’origine. De plus, l’espace mesuré du poste de conduite annonce des cognements en série dans la fureur de l’action et le mobilier de bord spartiate est à la merci du premier coup de rein trop fougueux. Arrêt obligatoire au premier hôtel en cas d’urgence génitale ! De plus, l’intérieur exhale le même sex-appeal qu’une pantoufle orthopédique, pas de cuissardes lassées, de l’alibi à la la libido, il n’y a que des sous-entendus.
Ce Hot Rod Drag Ford Anglia 1948 est le chouchou des dragsters Britanniques ou en en voit partouze. Il a été exporté de la perfide Albion vers les États-Unis dans les années 1980, il était déjà 100% modifié et prêt à toutes les audaces… Après divers usages “non-productifs” l’engin qui apparaissait trop caricatural au pays des Cow-Boys, a été démonté, re-aménagé-arrangé, remis à neuf, de même que le V8 Chevrolet 350ci suralimenté qui a été doté de cuissardes…. Euhhhhh !… Culasses… Brodix et d’une paire de carburateurs de seins démesurés. Euhhhhh !… Weber à quatre corps.
L’ensemble a été marié/lié à une transmission automatique trois vitesses TH350 dotée d’ un convertisseur de couple à décrochage élevé. La bête roulait sur un châssis “maison” en acier doté de combinés filetés réglables, d’un pont arrière Jaguar XJS V12, d’une direction à crémaillère et de freins à disque aux quatre roues de chez “English Aerospace Components”. Le tout a été reconditionné “à neuf/à l’ancienne”. Les autres points forts de la restauration comprenaient un “Top Chopping” d’un “clapo” de 5po, l’ensemble capot-moteur étant inclinable/pivotant vers l’avant.
Des nouveaux échappement latéraux ont été fabriqués et les jantes “made in england” changées au profit de “Billet Specialties” de 15po chaussées de pneus Nexenet… La peinture est rouge “pompier” refaite avec des motifs de flammes jaunes. L’intérieur incomplet comprenant des sièges baquets gris, un tableau de bord en aluminium, des compteurs numériques Dakota et une isolation Dynamat, a été peaufiné. Des lève-vitres électriques ont été montés dans les portes, et un système de climatisation “Vintage Air” a été ajouté (je précise que volontairement, il n’y a pas de tapis ou de panneaux de porte).
Le montant estimé pour une vente éventuelle aux USA devrait “sous toutes réserves quelconques et sans reconnaissance préjudiciable de quoi que ce soit”, dépasser les 50.000 dollars. Voilà… La base de l’histoire de ce Hot Rod Anglia a donc été écrite quelques blocs de 4 lignes ci-avant, et cela m’est m’apparu beaucoup trop misérable, trop courte, pour placer les très nombreuses photos… J’ai donc relaxé mes nerfs avant de continuer à me creuser les méninges pour élaborer un texte bien couillu, ce qui allait nécessiter que je trouve/découvre l’inspiration adéquate… Eureka… J’ai décidé de publier un historique.
La Ford Anglia est un modèle de voiture du constructeur automobile américain Ford produit en Grande-Bretagne de 1938 à 1967 dans l’usine Ford Dagenham… Il y a trois générations : 1° Le type “93E”, de 1938 à 1952 (appelée parfois Popular ou Pop) de forme rondouillarde à ailes extérieures (comme sur une VW Coccinelle) : 2° Le type “100E”, de 1953 à 1958 (“Anglia” à 2 portes ou “Prefect” à 4 portes) à la carrosserie ponton (c’est-à-dire assez lisse avec les ailes complètement intégrées à la carrosserie) : 3° Le type “105E”, de 1959 à 1968, anguleuse avec la lunette arrière en inverse des autres voitures.
C’est comme le sera celle des Citroën Ami 6 en 1961… L’Anglia sera remplacée par la Ford Escort en 1968. Seul le premier modèle de Ford Anglia, référencé “93E-E04A”, qui est sorti le 31 octobre 1939 en tant que plus petit modèle de la gamme britannique de Ford semble correspondre (sous toutes réserves quelconques et sans reconnaissance préjudiciable). Elle a remplacé la Ford 7Y du type “93E” et était une version rénovée de ce modèle. L’Anglia était un véhicule simple avec peu de fonctionnalités. La plupart des Anglia’s étaient peintes en Ford Black. Le style était typique de la fin des années 1930.
Il y avait des modèles standard et de luxe, ces derniers ayant une meilleure (qualitativement) instrumentation et, sur les modèles d’avant-guerre, des marchepieds étaient fournis en option. Les suspensions avant et arrière utilisaient des ressorts à lames transversaux et les freins étaient mécaniques. L’Anglia deux portes “93E-E04A” est similaire à la Ford Prefect “E93A-E04A” quatre portes qui est plus longue. Un bombement à l’arrière permettait de retirer la roue de secours de son rangement extérieur vertical à l’arrière de la voiture et de la ranger à plat sur le plancher du coffre, augmentant l’espace !
Une partie de cet espace pour les jambes à l’arrière a été sacrifiée pour de l’espace pour les bagages, passant de 43¾ pouces dans la Ford “7Y” à 38½ pouces dans l’Anglia qui a remplacé la berline “7Y”, mais la version fourgon du modèle précédent a continué d’être construite jusqu’en 1946, après quelques changements très mineurs qui ont suffi pour rebaptiser le fourgon “E04C”. Le moteur du marché intérieur était le quatre cylindres à soupapes latérales de 933cc très familier aux conducteurs des modèles précédents depuis 1933. (Si vous décrochez en cause des numéros de série, cela n’est pas important)…
Le moteur quatre cylindres en ligne de 1.172cc de la Ford “Ten7W” a été installé pour certains marchés d’exportation, y compris l’Amérique du Nord, où les importations ont commencé pour l’année modèle 1948, ces voitures utilisaient la calandre de style “trois trous” légèrement plus aérodynamique de la Ford “Ten7W” de 1937-38, précédant le lifting de la “E494A” en 1949. Elles avaient également des phares à faisceau scellé et de petits feux de stationnement séparés montés en dessous, ainsi que des doubles feux arrière, dans lesquels des feux clignotants pouvaient être ajoutés sans ajout de feux additionnels.
Un changement de style mineur a été réalisé en décembre 1947, avec le nom “Anglia” incorporé dans le haut du contour de la calandre “trois trous”… L’Anglia a conservé un seul des deux essuie-glace à dépression avec une fonction “tendance à ralentir” ou “tendance à s’arrêter au-dessus d’environ 64 km/h”. C’était le point auquel l’effet d’aspiration du collecteur d’admission disparaissait ! Cependant, les essuie-glaces de l’Anglia étaient soutenus par un réservoir à vide disponible en option payante, qui répondait en partie à la propension à s’arrêter entièrement lorsque la voiture accélérait…
Un “Essai routier contemporain de l’Anglia” découvert au marché aux Puces de St-Ouen dans un magazine Turc (vendu 40€ compte tenu de sa rareté en France) louait la capacité de l’Anglia sous sa forme et sa motorisation originale à rester en rapport supérieur jusqu’à 8 ou 10 km/h. Les tests de conduite obligatoires n’ont été introduits que récemment au Royaume-Uni ce qui ne m’a pas donné la possibilité d’y porter un point de vue objectif… La plupart des acheteurs potentiels inexistants en France, d’Anglia’s similaires, ne pourront donc jamais aborder un même véhicule sans bénéficier de cours de conduite.
Les voitures avaient un synchronisme “aléatoire” entre la deuxième et la première vitesse, mais pas entre la première et la deuxième. La marche arrière ayant la particularité d’être confondue en pleine vitesse avec le 4ième rapport… Il se fait que divers magazines Britanniques ont éditorialement relevé ce particularisme qui n’a jamais été corrigé. Divers garagistes ont pourtant cherché une solution dans la mesure du possible, finissant par décréter qu’il était préférable d’éviter les changements intempestifs de rapports en cours de route !
La production, entravée par le détournement de l’usine Ford vers de la production militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, a cessé en 1948 après la construction de 55.807 unités. Les premières ventes en Grande-Bretagne avaient commencé au début des années 1940, simultanément au Blitz allemand et à l’évacuation de Dunkerque, là aussi sans raison particulière… La production a donc été suspendue début 1942 suite au bombardement de l’usine… et a repris au milieu de 1945, sans obtenir de résultats spectaculaires.
Le modèle de 1949, code “E494A”, était un restylage du modèle précédent avec une partie avant plutôt typique des années 1940, avec une calandre de radiateur inclinée à double lobe. Encore une fois, c’était un véhicule très spartiate mais en 1948, c’était la voiture à quatre roues la moins chère de Grande-Bretagne. Le moteur de 10 cv et 1.172cc était à nouveau disponible sur les marchés d’exportation, s’appellait le “E493OA”. Une même Anglia testée par le magazine britannique “The Motor” en 1948 avait une vitesse de pointe de 92 km/h et pouvait accélérer de 0 à 80 km/h en 38,3 secondes.
Une consommation de carburant de 7,8 litres aux 100 km avait alors été enregistrée. La voiture d’essai coûtait 309 £, taxes comprises. En incluant toute la production, 108.878 unités ont été construites. Lorsque la production en tant qu’Anglia a cessé en octobre 1953, elle est toutefois restée dans l’esprit des Britanniques comme étant la Ford Popular la plus extrêmement basique imaginable jusqu’en 1959. Une dévotion particulière s’est emparée de divers mouvements Kustom Britanniques utilisant cette chose dans des courses de dragsters adaptées… Voilà… Terminé…